1. C ARACTERISTIQUES STRUCTURALES , METABOLIQUES ET FONCTIONNELLES DE LA 1.4.2. Propriétés mécaniques : fonctions diastoliques et systoliques significative les performances cardiaques (Regan et coll. 1974, Feuvray et coll. 1979). Dans un premier temps, la cardiomyopathie diabétique se caractérise, sur le plan mécanique, par une altération de la fonction diastolique, responsable du processus de relaxation myocardique. Ce processus permet au cœur, dans des conditions normales, de revenir à des conditions initiales de longueur et de force. Il est relié à la fin de l’interaction de l’actine et de la myosine et au départ du calcium de la troponine C. Les anomalies de cette fonction diastolique caractéristiques de la cardiomyopathie diabétique sont la conséquence d’un ralentissement de la relaxation ventriculaire et/ou d’une diminution de la compliance. Les études cliniques comme expérimentales s’accordent à dire que les paramètres de la relaxation active sont altérés dans le myocarde diabétique en l’absence de toutes autres maladies cardiaques (Fein et coll. 1980, Zarich et coll. 1988, Litwin et coll. 1990, Ishikawa et coll. 1999, Rajan et coll. 2002, Shen et coll. 2005). En effet, l’ensemble des études s’accordent sur le fait que le diabète prolonge significativement la phase de relaxation laquelle est exprimée en terme de durée de relaxation, de vitesse maximale de relaxation ou d’aire sous la courbe de la phase de relaxation (Fein et coll. 1980, Rodgers 1986, Davidoff et coll. 1990, Litwin et coll. 1990, Bouchard et Bose 1991, Brown et coll. 1993, Kotsanas et coll. 2000, Ren et Bode 2000, Trost et coll. 2002). Les caractéristiques de cette fonction anormale incluent donc une augmentation de la durée et une réduction du rythme de la relaxation ventriculaire (dépression de -dP/dt) mesurée dans des muscles ventriculaires isolés (Fein et coll. 1980) et dans des cœurs isolés travaillants (Rodgers 1986, Davidoff et coll. 1990). Ces dysfonctions au niveau des propriétés actives de la relaxation myocardique sont apparentes dès 4-6 jours après l’induction du diabète (Ren et Davidoff 1997) et peuvent être observés dans diverses conditions incluant différentes longueurs de muscle, différentes fréquences de stimulations et diverses concentrations en calcium, glucose ou norépinephrine. Par ailleurs, l’altération de la fonction diastolique peut aussi être la conséquence d’une modification des propriétés élastiques passives du ventricule gauche. En effet, le diabète est fortement associé à une diminution de la compliance ventriculaire, résultat d’une augmentation du tissu conjonctif interstitiel notamment liée à une accumulation de glycoprotéines (triglycérides) et de collagène. Ainsi, une pression élevée du ventricule gauche mesurée en fin de diastole est également caractéristique de la cardiomyopathie diabétique (Litwin et coll. 1990, Tsuchida et coll. 1994, Maghoub et Abd-Elfattah 1998, Golfman et coll. 1999). Bien que la raideur passive du myocarde ne soit pas élevée dans le cœur de rat diabétique 3 à 4 semaines après l’injection de 65 mg/kg de STZ, la pression ventriculaire en fin de diastole est augmentée (Litwin et coll. 1990, Tsuchida et coll. 1994, Golfman et coll. 1999), résultat d’une accentuation de la rigidité de la paroi cardiaque (Litwin et coll. 1990). Ces données suggèrent donc une diminution de la compliance diastolique au cours de la cardiomyopathie diabétique. Selon Litwin et coll. (1990), les animaux diabétiques présentent les caractéristiques précoses d’une cardiomyopathie dilatée. Si cette diminution de la compliance ventriculaire est également retrouvé chez le chien normoglycémique après un an de diabète induit par injection d’alloxan (Regan et coll. 1974, 1981), elle ne l’est pas dans le cœur de rat 8 semaines après l’injection de 55 mg/kg de STZ, bien que la pression ventriculaire développée soit diminuée (Penpargkul et coll. 1981). Quoiqu’il en soit, les anomalies de la fonction diastolique ont pour conséquence une diminution du remplissage ventriculaire qui sera à la base de la détérioration de la fonction pompe et à long terme de l’insuffisance cardiaque. En outre, une diminution de la fonction systolique est très souvent associée à ces altérations de la fonction diastolique. Elle apparaît généralement plus tardivement. En effet, il est désormais bien admis que les dommages diastoliques précèdent les dommages systoliques chez l’animal mais aussi chez l’homme (Raev 1993, 1994, Mihm et coll. 2001). Ainsi, aux stades avancés, les dysfonctions systoliques ventriculaires gauches deviennent prédominantes (Hamby et coll. 1974, Reagan et coll. 1977, Mahgoub et Abd-Elfattah 1998) avec pour conséquence une modification des paramètres de la contraction cardiaque. En effet, une contractilité cardiaque altérée est génaralement retrouvée au cours du diabète (Fein et coll. 1980, Penpargkul et coll. 1980, Zarich et coll. 1988, Litwin et coll. 1990, Ren et Davidoff 1997, Ishikawa et coll. 1999, Kotsanas et coll. 2000, Rithalia et coll. 2004, Shen et coll. 2005). En effet, la force contractile des animaux atteints de diabète chronique est déprimée (Fein et coll. 1980, Penpargkul et coll. 1980, Vadlamuldi et Mc Neill 1980, Fein et coll. 1981, Schaible et coll. 1983, Pierce et Dhalla 1985). Ces dysfonctions systoliques se manifestent également par une diminution du pic de pression systolique, développée par le ventricule gauche (Penparkgul et coll. 1980, Maghoub et Abd-Elfattah 1998), par un rythme plus lent de développement de la pression systolique du ventricule gauche et donc par un rythme plus lent de contraction (dépression de + dP/dt) (Fein et coll. 1980, Penpargkul et coll. 1980, Liu et coll. 1997, Maghoub et Abd-Elfattah 1998). De plus, la vitesse maximale de contraction à charge nulle (Vmax) est l’index qui reflète le mieux les propriétés contractiles intrinsèques de la fibre musculaire cardiaque. La Vmax mesurée sur le muscle ventriculaire est diminuée chez le rat diabétique (Fein et coll. 1980). Une dépression de la relation force-vitesse est observée dans les muscles ventriculaires au cours du diabète. Ainsi, la Vmax de contraction isométrique mesurée sur le muscle ventriculaire est diminuée à toutes les charges testées chez le rat diabétique et la durée de la contraction isométrique est également allongée (Fein et coll. 1980). Malgré ces altérations, l’amplitude de la contraction n’est pas altérée par le diabète (Fein et coll. 1980, Ishikawa et coll. 1999, Rithalia et coll. 2004). L’ensemble de ces modifications contractiles se traduit par une diminution concomitante du débit cardiaque (Penpargkul et coll. 1980) qui associée aux altérations de la fonction de relaxation sont à la base de la détérioration de la fonction cardiaque et à long terme de l’insuffisance cardiaque. Notons que l’ensemble de ces altérations des fonctions diastoliques et systoliques sont au moins partiellement réversées avec un traitement à l’insuline chez des animaux diabétiques (Litwin et coll. 1990). 1.4.3. La phase transitoire dans le développement de la Dans le document Effet combiné du diabète insulino-dépendant et de l'entraînement sur la fonction cardiaque : étude du système β-adrénergique et du système de régulation du calcium intracellulaire (Page 32-35)