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Proposition d’une méthodologie intégrée d’évaluation globale

globale des impacts

Nous avons pu voir que de nombreuses techniques d’évaluation des impacts environnementaux existent. Le point commun de toutes ces méthodes est qu’avant de les mettre en œuvre, il faut très clairement définir les objectifs que l’on cherche à atteindre par l’utilisation de telles méthodes, ainsi que les champs d’application et les frontières spatiales et temporelles du système étudié.

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Table 2.3 : Comparaison des méthodes d’évaluation des impacts.

Méthodes Avantages Limites

En

vironnemen

tales

MFA/SFA

– possibilité de traiter des systèmes larges et d’évaluer rapidement les impacts d’une modification – relation quantifiée entre l’écono-

mie et l’environnement

– pas d’évaluation des impacts glo- baux sur l’environnement

Sac à dos

– très bon outil de communication – la diminution du poids environ- nemental d’un produit ne signifie pas la diminution de ses impacts sur l’environnement

EIA – évalue la globalité des impacts

sur l’environnement

– se limite à évaluer les impacts di- rects et locaux

ACV

– évaluation de la globalité des im- pacts environnementaux du ber- ceau à la tombe

– ne prend pas en compte les risques inhérents à l’utilisation d’une substance spécifique à un endroit précis

AACV

– outil très complet qui intègre une analyse économique en plus d’une ACV

– même limite que pour l’ACV

AR

– évalue les risques liés à l’émission d’une substance spécifique à un endroit précis

– ne permet pas d’évaluer les im- pacts globaux sur l’environne- ment

Économiques

PEA/MPCA

– permet de mettre en place une politique environnementale basée sur les prix

– taille du système étudié res- treinte

– pas d’analyse des impacts envi- ronnementaux

TES

– permet de faire un lien entre tous les produits et activité de l’écono- mie

– permet de mettre en évidence le flux matériel entre l’environne- ment et l’économie

– incertitude importante liée au manque de données et à la néces- sité de désagréger

En fonction des objectifs et du champ d’étude définis, la méthode la plus efficace et la plus adaptée pour répondre aux attentes pourra être choisie. Dans certains cas, il sera même préférable de choisir plusieurs méthodes à appliquer successivement ou en parallèle. Par exemple, pour une analyse très complète, une méthode est proposée par Bouman et al. (2000) :

– réaliser une analyse complète de tous les flux avec une méthode type MFA ou SFA et proposer un ensemble de solutions pour lutter contre les flux indésirables ;

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– utiliser les résultats ainsi obtenus pour réaliser une analyse du cycle de vie pour chacune des solutions proposées et comparer les impacts envi- ronnementaux ;

– analyser les meilleures solutions avec une méthode économique, par exemple la méthode PEA ;

– enfin valider la solution choisie à l’issue de l’étude économique par une nouvelle analyse des flux.

Les étapes deux et trois peuvent être remplacées par la réalisation d’une analyse de l’activité du cycle de vie, qui combine l’analyse de cycle de vie et l’analyse économique partielle. De plus, comme cela est conseillé par Ol- sen et al. (2001), il peut être intéressant d’ajouter à la démarche présentée ci-dessus une évaluation des risques (RA), qui complèterait l’ACV et la SFA en évaluant l’incidence et la sévérité des risques potentiellement liés aux sub- stances dangereuses présentes dans le produit ou le procédé étudié.

Une autre méthode d’analyse, proposée par Azapagic et al. (2007) consiste à réaliser une étude d’impacts environnementaux qui permettrait de suivre le déplacement des flux. Une démarche en quatre étapes est proposée :

– utilisation d’un système d’information géographique (GIS) pour cartogra- phier les sources de pollution ;

– application d’une approche ACV-SFA pour définir les sources d’intérêt ; – quantification des charges environnementales et des impacts sur une base

de cycle de vie ;

– utilisation d’une méthode F&TM (Fate and Transport Modelling) pour suivre la pollution à travers l’environnement par la quantification d’im- pacts spécifiques au site sur la santé humaine et l’environnement.

Si la mise en place de telles démarches peut paraître lourde et longue, elle permet d’obtenir des résultats complets et qui peuvent ainsi servir d’outils d’aide à la mise en place d’une politique de production respectueuse de l’en- vironnement et économiquement intéressante. Afin de simplifier la démarche, la solution serait la mise en place d’une méthodologie qui puisse donner un résultat aussi complet que toutes ces méthodes réunies, tout en étant facile d’utilisation.

Pour le cas d’application du cuivre, la ressource suivie ayant déjà été choisie en raison non-seulement de la pénurie potentielle à venir mais aussi de sa bio- activité connue, l’étape d’analyse des risques n’est pas justifiée. De plus, s’il est

de batterie pour alimenter les véhicules électriques 55

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intéressant de quantifier les impacts sur l’environnement, le suivi de la pollution et la quantification d’impacts spécifiques est un axe d’étude intéressant mais qui n’est pas l’objet direct de ce travail, qui vise plutôt à minimiser les quantités de substances émises dans l’environnement. De plus, comme cela a été présenté dans le chapitre 1, l’évaluation des impacts sur l’environnement ne représente qu’un aspect du problème d’optimisation globale de la gestion des ressources, qui sera également évaluée sur les coûts et la consommation d’énergie qu’elle implique.

Ainsi, trois méthodes complémentaires pour évaluer les deux critères carac- térisant les impacts environnementaux ont été retenues :

1. évaluation des pertes :

(a) à l’aide des tableaux entrées-sorties physiques. (b) à l’aide d’une analyse des flux de substances.

2. analyse des impacts sur l’environnement : réalisation d’une analyse du cycle de vie, en utilisant les résultats de la SFA comme données d’entrée de l’inventaire.

L’analyse des flux de matière, en plus de permettre l’évaluation des pertes, permet de modéliser le cycle complet de la ressource : détermination de tous les flux et stocks, des émissions vers l’environnement, etc. Ces résultats peuvent ensuite être utilisés comme donnée d’entrée pour l’analyse de l’inventaire du cycle de vie. Afin de juger de l’intérêt de combiner ces deux méthodes, elles ont été mises en œuvre sur un exemple simplifié : le choix du développement d’un type de batteries au plomb ou hybrides métal-nickel pour alimenter les véhicules électriques.

D’autre part, en plus des outils d’analyse des impacts environnementaux classiques combinés à une analyse des coûts pour juger de la viabilité écono- mique, l’extension environnementale des tables entrées-sorties sera également considérée afin de mener une étude permettant de mieux prendre en compte les interactions des flux entre les différents secteurs de l’économie. Cette dé- marche, qui n’avait fait l’objet d’aucune publication au cours du projetForwast

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