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Chapitre III. Les concepts théoriques fondamentaux de transmission de données, de propagation RF et

III.4. Les caractéristiques de bruits externes au transceiver radio : le canal de propagation radio

III.4.2. Propagation radio dans un environnement indoor

La zone de couverture dans un environnement indoor est dérivée du calcul de bilan de liaison. Le

bilan de liaison général qui décrit le rapport signal à bruit (SNR : Signal to Noise Ratio) dB au niveau

du récepteur pour une liaison radio dans l’espace libre est représenté sur l’échelle logarithmique par

l’équation :

𝑆𝑁𝑅

𝑑𝐵

= 𝑃

𝑡

|

𝑑𝐵𝑚

+ 𝐺

𝑡

|

𝑑𝐵𝑖

− 𝑃𝐿 + 𝐺

𝑟

|

𝑑𝐵𝑖

+ 𝑃

𝐵𝑇

|

𝑑𝐵𝑚

− 𝐹 − 𝐼 (III-37)

Ici, le paramètre 𝑃

𝑡

est la puissance de transmission au niveau du l'émetteur, et les paramètres 𝐺

𝑡

et Gr représentent les gains d'antenne de l'émetteur et le récepteur. Le paramètre 𝑃𝐿 décrit l'atténuation

statique de la puissance, provoquée par les caractéristiques physiques du bâtiment. Ainsi, PL

correspond au « Slow Fading ». Il sera étudié plus en détail dans la section III.4.2.1. En outre, les

paramètres F et I représentent, respectivement, la figure de bruit et les pertes d’implémentation dans le

récepteur.

La somme logarithmique des paramètres 𝑃

𝑡

et 𝐺

𝑡

représente la Puissance Isotrope Rayonnée

Equivalente (PIRE) qui est défini par :

𝑃𝐼𝑅𝐸|

𝑑𝐵𝑚

= 𝑃

𝑡

|

𝑑𝐵𝑚

+ 𝐺

𝑡

|

𝑑𝐵𝑖

(III-38)

La PIRE décrit la quantité de puissance dans la direction du gain d'antenne maximal qui est

équivalente à un émetteur de rayonnement isotropique. Cette puissance rayonnée est limitée en raison

de la réglementation des autorités responsables qui spécifient les règles d’usage de la bande de

fréquences utilisée comme décrit dans la section I.2. En général, la combinaison de la puissance de

transmission 𝑃

𝑡

et le gain de l'antenne de l'émetteur 𝐺

𝑡

doit remplir la condition :

𝑃

𝑡

|

𝑑𝐵𝑚

+ 𝐺

𝑡

|

𝑑𝐵𝑖

≤ 𝑃𝐼𝑅𝐸(𝑚𝑎𝑥)|

𝑑𝐵𝑚

(III-39)

Enfin, le paramètre 𝑃

𝐵𝑇

décrit le bruit thermique au niveau du récepteur qui peut être calculé à

partir de :

𝑃

𝐵𝑇

|

𝑑𝐵𝑚

= 10 . 𝑙𝑜𝑔

10

(𝑘. 𝑇. 𝐵

𝑒𝑓𝑓

1 𝑚𝑊 ) (III-40)

Dans cette équation, le paramètre 𝐵

𝑒𝑓𝑓

désigne la largeur de bande effective de la technologie

évaluée en Hertz, et elle dépend du débit de données et la modulation appliquée. Le paramètre T est la

température ambiante qui est fixé à une valeur T = 290 K. En outre, k représente la constante de

Boltzmann, qui est égale à 1,38065 x 10

-23

J / K. Dans le cas où T est différent de T = 290 K,

l'équation (III-37) est seulement une approximation, ce qui conduira à de petits écarts dans la pratique.

Sur la base de ces équations, il est possible de calculer la distance maximale de couverture fiable

pour une PIRE donnée. Si la PIRE est fixée à sa valeur maximale, l'équation (III-37) peut alors s’écrire

comme suit :

𝑃𝐿(𝑚𝑎𝑥) = 𝑃𝐼𝑅𝐸(𝑚𝑎𝑥)|

𝑑𝐵𝑚

+ 𝐺

𝑟

|

𝑑𝐵𝑖

− 𝑃

𝐵𝑇

|

𝑑𝐵𝑚

− (𝑆𝑁𝑅)

𝑑𝐵

− 𝐹 − 𝐼 (III-41)

Dans cette équation, 𝑃𝐿(𝑚𝑎𝑥) décrit l'atténuation maximale à l'intérieur du bâtiment. Une

communication fiable est possible si l'atténuation est inférieure à 𝑃𝐿(𝑚𝑎𝑥). En effet, 𝑃𝐿(𝑚𝑎𝑥)

correspond à la distance minimum à laquelle une technologie peut porter si les effets additionnels

causés par les interférences ne sont pas pris en compte. Le paramètre (𝑆𝑁𝑅)

𝑑𝐵

doit être réglé en

fonction des besoins du récepteur afin de parvenir à un BER ou PER convenable (dont la valeur

maximum est souvent fixée par le standard de la technologie utilisée). Puisque le rapport signal à bruit

dépend de la performance de la modulation et du codage dans le modèle de canal évalué, les impacts

causés par l’évanouissement sélectif en fréquence (Fast Fading) sont également couverts par ce

paramètre.

III.4.2.1.Modèle théorique du Slow Fading dans l’environnement indoor

Comme expliqué précédemment, le Path Loss décrit l’atténuation causé par la distance entre

l’émetteur et le récepteur pour une certaine fréquence. Le nombre des obstacles parcourus par l’onde

et la nature des matériaux qui les constituent doivent également être pris en considération car ils

peuvent rajouter des atténuations significatives au signal. En outre, ces atténuations peuvent être

influencées par d’autres paramètres comme l’angle d’intersection de l’onde. Pour modéliser ces

phénomènes de Slow Fading, plusieurs modèles ont été développés pour estimer de façon

approximative les atténuations dans un scénario donné. Ces modèles sont basés chacun sur des

mesures en indoor et appliquent des valeurs moyennes d’atténuations dans les murs et les étages, ce

qui induit au final à des résultats différents selon le modèle utilisé. De plus, les modèles combinent

pour bon nombre d’entre eux plusieurs modèles développés dans le passé par d’autres chercheurs.

Parmi les modèles indoor les plus connus, ceux présentés dans le rapport COST-231 [86], qui contient

trois modèles empiriques de propagation en indoor (One Slop Model, Multi-Wall Model et Linear

Attenuation Model), et ceux présentés dans les recommandations ITU-R P.1238-6 [87] faites par

l’union internationale des télécommunications (ITU : International Telecommunication Union). Il

existe aussi deux autres modèles intéressants qui sont le modèle IEEE 802.11 Task Group n (TGn)

[88] et le modèle miniWatt II [89].

Dans les travaux fait par les auteurs de [90], ces modèles ont été étudiés et utilisés pour calculer

l’atténuation dans trois scénarios réalistes dans un bâtiment résidentiel. Les approximations résultantes

de ces travaux ont ensuite été comparées aux mesures faites sur le terrain et il en découle que le

modèle miniWatt II est le prometteur. Ils ont ensuite apporté une modification mineure à ce modèle

pour atteindre davantage de précision dans leurs prédictions. Par conséquent, le modèle miniWatt II

modifié est le modèle qui a été retenu dans ce manuscrit pour décrire la propagation radio en indoor

dans ce manuscrit.

Le modèle miniWatt II est basé sur des mesures empiriques est a été publié dans [89]. Il définit un

modèle pragmatique pour une estimation rapide de l'atténuation dans un bâtiment résidentiel typique.

Ainsi, les paramètres complexes, comme l'angle d'intersection, sont négligés. En général, le modèle de

calcule l’atténuation pour un scénario donné en utilisant l’équation :

𝑃𝐿(𝑑) = ɳ(𝑓) . 10 . 𝑙𝑜𝑔

10

(𝑑

𝑑

0

) + 20 . 𝑙𝑜𝑔

10

(

4𝜋. 𝑓. 𝑑

0

𝑐

0

)

+ ∑ 𝐿

𝑚𝑢𝑟 𝑛𝑚𝑢𝑟𝑠 𝑖=0

(𝑖, 𝑓)|

𝑑𝐵

+ ∑ 𝐿

é𝑡𝑎𝑔𝑒𝑠 𝑛é𝑡𝑎𝑔𝑒𝑠 𝑗=0

(𝑗, 𝑓)|

𝑑𝐵

(III-42)

La première partie de cette équation représente le Path Loss qui est caractérisé par l’exposant de

perte ɳ(𝑓) qui dépend de la fréquence d'émission 𝑓. Le paramètre 𝑑 est la distance entre l’émetteur et

le récepteur en mètre. 𝑑

0

est la distance de référence jusqu'à laquelle une décroissance quadratique de

la puissance est supposée. Le modèle donné suppose que 𝑑

0

= 1𝑚, et la constante 𝑐

0

représente la

vitesse de la lumière. Les parties restantes décrivent les atténuations des murs et des sols traversés par

le signal. Ici, 𝐿

𝑚𝑢𝑟

(𝑖, 𝑓) décrit l’atténuation du i-ème mur à la fréquence de transmission, tandis que

𝐿

é𝑡𝑎𝑔𝑒

(𝑗, 𝑓) représente l'atténuation du j-ème étage. 𝐿

𝑚𝑢𝑟

(0, 𝑓) et 𝐿

é𝑡𝑎𝑔𝑒

(0, 𝑓) sont nuls car ils

correspondent respectivement à une absence de mur et une absence d’étage sur le trajets de l’onde.

Etant donné que les atténuations dépendent des matériaux de construction, il s’avère très difficile

de déterminer l'atténuation exacte d'un mur individuel ou d’un étage. Il en va de même pour l'exposant

de perte de trajet ɳ(𝑓). Par conséquent, des valeurs moyennes représentatives ont été déterminées pour

la modélisation. Elles peuvent être appliquées pour estimer les atténuations dans un scénario donné.

Quand des valeurs d’atténuation moyennes sont supposées, l'équation (III-42) peut alors être

simplifiée comme suit :

𝑃𝐿(𝑑) = ɳ(𝑓) . 10 . 𝑙𝑜𝑔

10

(𝑑

𝑑

0

) + 20 . 𝑙𝑜𝑔

10

(

4𝜋. 𝑓. 𝑑

0

𝑐

0

)

+ 𝑛

𝑚𝑢𝑟𝑠

. 𝐿

𝑚𝑢𝑟

(𝑓)|

𝑑𝐵

+ 𝑛

é𝑡𝑎𝑔𝑒𝑠

. 𝐿

é𝑡𝑎𝑔𝑒

(𝑓)|

𝑑𝐵

(III-43)

Ici, 𝐿

𝑚𝑢𝑟

(𝑖, 𝑓) est l'atténuation moyenne par mur, et 𝐿

é𝑡𝑎𝑔𝑒

(𝑗, 𝑓) décrit l'atténuation moyenne par

étage pour la fréquence d’opération. Plus de 2000 mesures ont été effectuées dans des environnements

indoor résidentiels afin de déterminer ces valeurs moyennes. Les paramètres mesurés sont résumées

dans le Tableau III-2.

Tableau III-2 : Valeurs mesurées des paramètres d’atténuations d’un bâtiment typique [89]

Paramètre Fréquence Sub-GHz 2,4 GHz ɳ(𝑓) 2 2.3 𝐿𝑚𝑢𝑟(𝑓) 3 dB 6 dB 𝐿é𝑡𝑎𝑔𝑒(𝑓) 12 dB 15 dB

En ce qui concerne les pertes 𝐿

𝑚𝑢𝑟

(𝑖, 𝑓), les valeurs mesurées sont conformes aux résultats des

mesures provenant d'autres auteurs. Les auteurs de [91] rapportent une atténuation moyenne de 6.29

dB pour un seul mur à une fréquence d'émission de 2,4 GHz . En outre, les auteurs dans [92] ont

déterminé une atténuation moyenne de 2.38 dB par mur à 900 MHz. Dans ces deux publications,

l'atténuation dus aux murs est supposé être linéairement dépendant du nombre de murs traversés.

Par ailleurs, les auteurs de [92] rapportent une atténuation de 12.9 dB pour un seul étage à 900

MHz. Cependant, le modèle décrit par l'équation (III-43) suppose une relation linéaire entre le nombre

d'étages pénétré et l'atténuation résultante. Ceci est en contradiction avec les résultats présentés dans

[92] et [93] ou une relation non-linéaire a été observée. Ainsi, Langhamer et al ont proposé une

modification afin d'optimiser le modèle miniWatt II de l’équation (III-43).

La relation non linéaire entre l'atténuation de plusieurs étages est causée par le fait que le signal

peut utiliser d'autres canaux de propagation outdoor. Cet effet réduit les pertes de pénétration du sol.

Par conséquent, un facteur noté 𝑲

𝒇

a été introduit pour calculer l'atténuation des étages. Il a été

sélectionné en conformité avec COST-231 MWM(Multi-Wall Model). L'atténuation de la construction

résultant est décrite par l’équation :

𝑃𝐿(𝑑) = ɳ(𝑓) . 10 . 𝑙𝑜𝑔

10

(𝑑

𝑑

0

) + 20 . 𝑙𝑜𝑔

10

(

4𝜋. 𝑓. 𝑑

0

𝑐

0

)

+ 𝑛

𝑚𝑢𝑟𝑠

. 𝐿

𝑚𝑢𝑟

(𝑓)|

𝑑𝐵

+ 𝑛

é𝑡𝑎𝑔𝑒( 𝑛é𝑡𝑎𝑔𝑒+2 𝑛é𝑡𝑎𝑔𝑒+1−𝑏)

𝑲𝒇

. 𝐿

é𝑡𝑎𝑔𝑒

(𝑓)|

𝑑𝐵

(III-44)

Une valeur de 0,46 a été sélectionnée pour l’élément « 𝑏 » servant à calculer le facteur 𝑲

𝒇

. Cette

valeur a été dérivée de [86]. Tous les autres paramètres du modèle sont identiques aux paramètres du

modèle miniWatt II initial. L'introduction du facteur 𝑲

𝒇

conduit à une atténuation plus faible dans des

environnements multi-étages. Après validation et vérification, le modèle miniWatt II modifié montre

des performances meilleures que tous les autres modèles en termes de précision de prédiction, aussi

bien pour les bandes de fréquences 2,4 GHz que pour les bandes Sub-GHz.

En utilisant l’équation (III-44) représentative le modèle miniWatt II, il est possible de montrer

l'effet de la fréquence de transmission sur les atténuations dans le bâtiment. La Figure III-15 montre

l'atténuation dans un scénario indoor typique. Le scénario comprend une liaison radio entre deux

produits séparés d’une distance de 10 mètres. En outre, un mur à 3 mètres et un étage à 7 mètres de

l’émetteur obstruent le chemin direct de l’signal émis. La figure montre les différences d’atténuation

pour les fréquences de transmission de 868 MHz et 2,4 GHz. La fréquence 868 MHz est évidemment

moins impactée par les obstacles que la fréquence 2,4 GHz. Si on les compare à une distance de 9

mètres de l’émetteur, l'utilisation de la fréquence 868 MHz conduirait à environ 18 dB d'atténuation en

moins, ce qui se traduirait en une plus longue portée pour une même puissance d’émission.

Figure III-15 : L’impact de la fréquence sur l’affaiblissement de puissance dans un environnement indoor en utilisant le modèle miniWATT II

III.5.Cas d’application réaliste de l’impact des interférences et du bruit sur la fiabilité d’un