2 Simulateur de cible radar
2.6 Méthodes de test
2.6.3 Propagation des ondes
Afin de dimensionner au mieux la partie front-end d’un simulateur de cible et de définir les
spécifications requises, il est indispensable de prendre en compte les phénomènes liés à la
propagation des ondes électromagnétiques dans les systèmes guidés (lignes de transmission,
guides d’onde, câble coaxial, etc…), mais aussi en espace libre. Lors de la propagation des ondes
EM dans l’atmosphère, la couche atmosphérique va apporter une contribution variable (pertes)
selon la fréquence. Il est donc indispensable de réaliser un bilan de liaison avant de dimensionner
les éléments d’émission et de réception ainsi que les paramètres internes au RTS.
2.6.3.1 Atténuation en espace libre (AEL)
Une onde électromagnétique va subir un affaiblissement lors de sa propagation, même dans un
milieu sans pertes. La propagation va dépendre de plusieurs paramètres : la fréquence (longueur
d’onde), la zone géographique ainsi que la distance émission-réception. Les pertes vont alors être
dues à la fréquence de travail, aux obstacles rencontrés (on observe alors des phénomènes de
diffusion, réfraction, réflexion, diffraction) lorsque les antennes d’émission et de réception sont
alignées face à face. En basse-fréquence (quelques MHz), les pertes imputées aux conditions
météorologiques (pluie par exemple) sont réduites. A ces fréquences, les obstacles sont plus petits
que la longueur d’onde. La diffraction domine et rend alors possible les communications au-delà
de la ligne d’horizon. Pour des fréquences plus hautes, de l’ordre de quelques GHz, la diffraction
aura un rôle mineur. Enfin, pour des fréquences supérieures à 20 GHz, on va voir apparaître des
phénomènes d’absorption liés aux molécules présentes dans l’atmosphère. En effet, des
phénomènes de résonance moléculaire vont apparaître. Les molécules concernées sont les
molécules H
2O et O
2. On trouve alors des fenêtres de transmissions (30, 94, 140 et 220 GHz)
adaptées à des applications longues portées, ainsi que des pics d’absorptions (24, 60, 120, 190
GHz) où les applications courtes portées (les radars automobiles par exemple) seront privilégiées.
La Figure 2-14 illustre les phénomènes d’absorption liés à la propagation des ondes dans
l’atmosphère [37] [38]. On y retrouve les pics d’absorption liés aux molécules H
2O et O
2.
Figure 2-14 : Absorption atmosphérique des ondes électromagnétiques
En ne considérant que le trajet direct (sans prendre en compte les pertes liées aux trajets multiples
et aux réflexions), dans un cas idéal, il est possible de déterminer l’affaiblissement en espace libre
en fonction de la fréquence et de la distance séparant l’émetteur du récepteur :
10 log 4 (4)
Avec α
dBou AEL les pertes en espace libre exprimées en dB, d la distance séparant les deux
antennes et λ la longueur d’onde.
Le Tableau 17 détaille les valeurs d’atténuation à 77 GHz en fonction de la distance. La distance
radar-RTS dans le banc de test pourra être amenée à être modifiée entre 1 et 2 m suivant les tests
à réaliser en fonction des radars utilisés et des scénarios choisis. A cette fréquence, les pertes en
espace libre seront supérieures à 70 dB.
Tableau 17 : Atténuation en espace libre à 77 GHz
Distance (m) AEL (dB)
1 70,17
10 90,17
20 96,19
50 104,15
100 110,17
200 116,19
500 124,15
1000 130,17
2.6.3.2 Puissance Isotrope Rayonnée Equivalente (PIRE)
La PIRE d’un objet rayonnant représente dans une direction quelconque, la puissance qu’il
faudrait appliquer à une antenne isotrope mise à la place de cet objet, pour avoir le même niveau
Simulateur de cible radar Thèse de Doctorat
pour le calcul de la puissance. Elle ne se limite pas seulement à l’émetteur. Elle est fonction de la
puissance d’émission du radar, du gain de l’antenne ainsi que des pertes en ligne liées à la chaîne
d’émission. La valeur de la PIRE est nécessaire au calcul du bilan de liaison. Dans le cadre des
radars automobiles longues distances, une contrainte est d’atteindre des portées de l’ordre de 250
m. Cela va obliger l’émetteur à générer une onde électromagnétique avec une PIRE plus
importante sans pour autant dépasser le seuil légal. Le récepteur devra quant à lui avoir une
sensibilité plus élevée. La PIRE du radar peut être définie via l’équation (5).
(5)
Avec Pe la puissance d’émission du radar (W) et Ge le gain de l’antenne d’émission du radar.
2.6.3.3 Facteur de bruit et rapport signal sur bruit
Le facteur de bruit va permettre de définir la qualité d’un système en fonction du bruit généré
[40]. Il va quantifier la dégradation du rapport signal à bruit dans la chaîne de transmission. Il est
défini comme le ratio F du rapport signal sur bruit à la sortie SNR
OUTpar rapport à celui de l’entrée
SNR
IN. Le facteur de bruit est donné par la formule suivante :
(6)
10 log (7)
Il est important de noter que les éléments passifs ont un facteur de bruit égal à leurs pertes
d’insertion.
Si plusieurs quadripôles sont cascadés, la formule de FRIIS ramène le facteur de bruit total de la
chaîne.
1 1 1
⋯ 1
… (8)
Où le facteur de bruit du n
ièmeélément est représenté par Fn et le gain du n
ièmeélément disponible
par Gn. Grâce à l’équation 8, on constate que c’est le facteur de bruit du premier élément de la
chaîne qui va contribuer majoritairement au facteur de bruit total de la chaîne, à condition qu’il
possède un gain disponible suffisamment grand pour masquer le bruit des quadripôles suivants.
Il est alors indispensable d’utiliser un amplificateur faible bruit grand gain (LNA : Low Noise
Amplifier) les signaux pouvant être de l’ordre de -100 dBm [41]. On assimile son rôle à celui
d’un préamplificateur. La Figure 2-15 illustre le placement de l’amplificateur faible bruit ainsi
que celui de l’amplificateur de puissance (PA : Power Amplifier) dans une chaîne
d’émission/réception de type mono-statique.
Figure 2-15 : Amplification d'une chaîne d'émission/réception
2.6.3.4 Bilan de liaison
Le bilan de liaison va nous permettre de déterminer par le calcul la qualité de la chaîne
radar – RTS. Nous allons pouvoir identifier les puissances ainsi que les rapports du signal à bruit
mis en jeu. Dans le but d’effectuer un exemple de bilan de liaison, on émet les hypothèses
suivantes (confidentialité entreprise):
- PIRE du radar : 20 dBm
- Pertes en espace libre : -70 dB
- Gain du RTS : 0 dBm
- Gain antennes Rx/Tx du RTS : 24 dBm
Les pertes en espace libre sont ici calculées pour une distance radar – RTS de 1 m. Un exemple
de bilan de liaison entre un radar et un RTS est illustré Figure 2-16.
Figure 2-16: Bilan de liaison
Dans le document
Radar automobile, simulateur de cible, ligne à retard, système de test, large bande, reconfigurable, SER
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