• Aucun résultat trouvé

CHAPITRE III : CADRE THEORIQUE

3.1 Analyse des concepts

3.1.3 Les Technologies de l’information et de la communication au service de

3.1.3.2 Projets et programmes pour la promotion de la femme au Sénégal

l’éducation et de la formation des adultes » (EDFoA, 2008, p. 27) a dressé une liste des programmes d’alphabétisation dont les femmes sont les cibles prioritaires. Parmi ces programmes nous citerons :

« Le Programme Reflect et Alphabétisation Familiale » initié par Alphadev. La méthode Reflect s’appuie sur l’approche participative de l’alphabétisation de l’adulte. Aphadev, conscient de l’utilité des nouvelles technologies, veut apporter sa contribution pour le développement du secteur éducatif tout en s’intéressant à la famille. Le but de l’approche selon le Rapport (2008, p.45) est : « de créer un espace où les gens se sentent à l’aise pour se réunir et discuter des questions importantes de leur vie, d’améliorer la participation significative des populations dans les décisions affectant leur vie à travers le renforcement de leur capacité à communiquer »

Le Programme Alpfa-femmes est d’une durée de trois mois. Il insiste plus sur l’acquisition des compétences en matière de gestion financière, de santé, de droits et de civisme.

Le programme alf@net qui porte sur l’introduction des TIC dans l’éducation des adultes avec comme matériaux de CD et des livres en langues nationales africaines. L’objectif de ce programme est d’intégrer les exigences du troisième millénaire en formant les néo alphabètes à l’utilisation de l’outil informatique.

Il nous semble important de souligner que parmi tous ces programmes d’alphabétisation, un seul qui d’ailleurs concerne notre objet d’étude (alf@net) intègre l’utilisation de l’informatique dans les programmes d’alphabétisation.

Face à l’évolution rapide du monde de la connaissance et des nouvelles technologies, quelles sont les initiatives ou stratégies prises par l’État Sénégal qui correspondent aux besoins des femmes dans ce monde en pleine mutation?

62

Sagna7 (2008, p.2), souligne que le Sénégal est souvent cité en exemple pour la qualité de son infrastructure de télécommunication, grâce au rôle joué par les télécentres dans la démocratisation de l’accès au téléphone ou encore à son combat en faveur du Fonds de solidarité numérique(FNS). Le pays vit dans l’ère de l’information depuis le milieu des années 90. Pour Sagna, « l’intérêt accordé aux TIC par les autorités au plan national se manifeste également sur la scène internationale ce qui vaut au Sénégal d’être désigné comme coordinateur du volet TIC du NEPAD ».

Dans ce contexte, le Sénégal a bénéficié d’importants projets financés par les bailleurs de fonds et les organismes d’aide au développement, dans un cadre bilatéral comme multilatéral. Sagna (2008, p.17) souligne que l’initiative la plus importante de la période a été le programme financé par le Centre International de Développement (CRDI) approuvé en 1997 par le conseil des gouverneurs du Centre. D’une durée de cinq ans, mentionne Sagna, « cette initiative a contribué à l’élaboration d’une stratégie nationale dans le cadre d’un processus participatif multi acteurs, dont s’est inspirée la CEA pour aider les pays africains à élaborer leurs plans nationaux d’information et de communication ».

Ainsi, poursuit Sagna, divers projets tels les « Espaces cyber jeunes » ont été mis en œuvre dans les établissements secondaires, les centres de ressources communautaires destinées aux organisations de l’économie populaire, les antennes décentralisés du Trade Point Sénégal (TPS), l’utilisation des TIC pour la gestion des terroirs villageois ou encore le suivi genre dans les politiques en matière de TIC.

Les Etats-Unis aussi, de leur côté, à travers l’USAID, ont mis en œuvre entre octobre 2003 et janvier 2006, le projet Digital Freedom Initiative (DFI) dont le but est de mettre l’accent sur la formation des gérants de télé centres et cyber centres, des groupements féminins, des commerçants du secteur informel, etc. en vue de renforcer leurs capacités à utiliser les TIC. La Coopération française aussi n’est pas en reste et est intervenue autour de trois programmes majeurs qui sont : le Réseau francophone de formation à distance (RESAFA ) qui vise à

7 Olivier Sagna est maître-assistant à l’école de bibliothécaires, archivistes et documentalistes ( EBAD) de l ’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD). Il est aussi Secrétaire général de l’Observatoire sur les systèmes d’informations, les réseaux et les inforoutes au Sénégal. Toutes ces informations ressortent de son article : Le Sénégal dans l’ère de l’Information (1996-2006)

63

promouvoir l’utilisation des TIC dans le système éducatif, le projet FORCIIR a permis à l’Ecole de bibliothécaires, archivistes et documentalistes (EBAD) de déployer un dispositif de formation à distance unique en Afrique subsaharienne francophone et, plus récemment, le projet Appui au désenclavement numérique (ADEN) consistant à créer trois centres d’accès à Internet dans les zones rurales.

Comme vous l’aurez sûrement remarqué, tous ces programmes et projets ont été mis en œuvre par le gouvernement en partenariat avec les bailleurs de fonds, les organismes d’aide au développement, les ONG, la société civile pour atteindre les objectifs de l’éducation pour tous en 2015.

Selon le Rapport de l’UNESCO (2008, p 209), la probabilité de réaliser l’objectif relatif à l’éducation des adultes d’ici à 2015 a été évaluée dans 127 pays. Seuls vingt –six pays, situés pour la plupart en Europe centrale et orientale ou en Asie centrale, se trouvaient proche de « l’alphabétisme universel ». En revanche, aucun pays d’Afrique subsaharienne, d’Asie du Sud et de l’Ouest des Etats arabes, n’appartient à cette catégorie.

Le Sénégal, fait partie des 18 pays du cadrant II, qui ont de faibles chances d’atteindre l’objectif de l’éducation pour tous d’ici 2015.

Tous ces projets et programmes ont été élaborés à l’initiative des bailleurs de fonds et des organismes d’aide au développement, à l’exception du programme ACAIA.

Sagna souligne que :

Dans un contexte caractérisé par l’inexistence d’une stratégie nationale, la multiplicité des initiatives, les rivalités entre bailleurs de fonds, la modestie des moyens engagés, le manque de synergie entre les actions menées voire les philosophies contradictoires les sous-tendant, l’impact de ces initiatives a été des plus faibles sans parler de leur non durabilité. Elles ont cependant contribué à vulgariser les TIC dans divers secteurs de la société et à appuyer l’intervention de la société civile dont l’attention s’est portée sur la dimension sociale et sur les processus d’appropriation de ces technologies par les groupes sociaux souvent marginalisés (femmes, jeunes, ruraux, handicapés, analphabètes, etc.).

Pour reprendre ces propos de Sagna, notons que même si une multiplicité de projets et programmes ont été élaborés par les bailleurs de fonds, les organismes pour le

64

développement, l’ACACIA, beaucoup reste à faire dans le domaine de l’intégration des TIC dans les programmes d’alphabétisation. Cette partie nous a aussi renseignés sur le manque de stratégie du gouvernement sénégalais, le manque de synergie dans les actions et surtout le problème de budget. En outre, le faible niveau d’instruction des femmes est un facteur qui limite leur l’accès aux technologies de l’information et de la communication.

65