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Projets d’envergure de valorisation des produits de l’assainissement

A. Contexte de la réutilisation sans risques des eaux domestiques traitées

3. Projets d’envergure de valorisation des produits de l’assainissement

Sur la base de l’approche de l’assainissement écologique séparant les différentes fractions de l’assainissement (eaux ménagères, excréta, déchets verts, eaux vannes) pour les traiter individuellement et plus facilement, plusieurs expériences et initiatives existent sur le territoire français.

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L’objectif du programme OCAPI (porté par l’école des Ponts Agro Paris Tech) est d’explorer les voies possibles d’évolution des systèmes d’assainissement qui permettraient de faire face aux enjeux du XXIème siècle : maximiser la valorisation des ressources carbonées, azotées et phosphorées aujourd’hui présentes dans les eaux usées tout en limitant la consommation d’énergie et de

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ressources et l’impact environnemental du système d’assainissement. Bien que le changement des modalités de traitement en station d’épuration soit aujourd’hui le plus étudié, une analyse est réalisée sur la séparation à la source des différents composants des eaux usées, principalement urines et fèces, et de leur niveau de gestion plus ou moins décentralisé. Cette conception de l’assainissement pourrait permettre une valorisation presque totale des ressources carbonées, azotées et phosphorées des eaux usées, des consommations énergétiques moindres, des rejets au milieu naturel très fortement réduits et des consommations d’eau plus faibles. Ainsi, les travaux OCAPI se penchent notamment sur l’Ile de France et posent la question de la gestion des eaux ménagères pour une agglomération de plus de 10 millions d’habitants.

Agences de l’eau

Adour-Garonne

L’ancien SDAGE de l’Agence de l’eau Adour-Garonne (2010-2015) préconisait de développer l’assainissement non collectif là où il est souhaitable et possible mais également des solutions alternatives et innovantes, notamment dans les zones de montagne et l’amont des bassins versants. La présente étude fait partie de la continuité de cette dynamique. Dans le SDAGE 2016-2021, l’orientation A, mieux connaitre pour mieux gérer, est tournée vers le développement, la recherche et l’innovation en particulier en améliorant les connaissances pour atténuer l’impact du changement climatique sur les ressources en eau et les milieux aquatiques. L’orientation C, Gérer durablement la ressource en eau en intégrant le changement climatique, dans son objectif 14, généraliser l’utilisation rationnelle et économe de l’eau et quantifier les économies d’eau, a une approche en résonnance avec la présente à étude à savoir : Les acteurs publics doivent inciter « …au développement de techniques économes en eau et au recyclage ou à la réutilisation des eaux. ». Et son objectif 15, Améliorer la gestion quantitative des services d’eau potable et limiter l’impact de leurs prélèvements, appuie la démarche en stipulant des plans d’actions pour « … notamment la récupération des eaux de pluie et éventuellement le traitement et la réutilisation des eaux usées ».

Seine-Normandie

Le Comité de bassin Seine-Normandie a adopté (2015) son schéma directeur d'aménagement et de gestion des eaux (SDAGE) 2016-2021. Ce plan de gestion trace, les priorités politiques de gestion durable de la ressource en eau sur le bassin. Le SDAGE (Normandie, Le SDAGE 2016-2021 du bassin de la Seine et des cours d'eau côtiers normands, 2015) vise l'atteinte du bon état écologique pour 62 % des rivières (contre 39 % actuellement) et 28 % de bon état chimique pour les eaux souterraines. Pour ce faire ce sont 44 orientations et 191 dispositions qui doivent être mise en œuvre. L’une des dispositions (L1.162 : « Promouvoir l’expérimentation des solutions émergentes d’adaptation aux changements globaux pour préserver la ressource et les milieux aquatiques ») propose « d’expérimenter la collecte sélective des urines ».

Dans la même dynamique, l’Agence de l’Eau a élaborée une déclaration de stratégie d’adaptation au changement climatique (Normandie, STRATÉGIE D’ADAPTATION AU CHANGEMENT CLIMATIQUE DU BASSIN SEINE-NORMANDIE, 2016) qu’elle propose de signer aux acteurs et utilisateurs du système de l'eau, pour prendre une part active à l'adaptation du bassin Seine-Normandie au changement climatique. Cette déclaration engage à la définition et la mise en œuvre des actions d'adaptation avec

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5 différents objectifs et la définition d’action comme notamment ACTION E.5 : Améliorer l’assainissement et la réutilisation des eaux usées. Cette action se traduit par plusieurs propositions comme :

- En favorisant la réutilisation des eaux usées ou des eaux brutes.

- En développant des solutions alternatives en matière d'assainissement écologique, comme la gestion séparative des urines ou les toilettes sèches.

INSA de Lyon / Toulouse

À l’instar du programme OCAPI plusieurs laboratoires de recherche comme le DEEP à Lyon et l’unité Écosystèmes microbiens et bioprocédés d'épuration et de valorisation de l’INSA de Toulouse conduisent des recherches pluridisciplinaires en ingénierie environnementale, depuis l’expérimentation sur pilote de laboratoire jusqu’aux suivis de long terme sur sites réels. Les connaissances, les méthodes, les procédés et les modèles produits par les laboratoires permettent des actions concrètes pour préserver ou restaurer l’environnement, dans des domaines d’application qui peuvent être liés à l’assainissement écologique et aux cycles des nutriments comme le traitement des excréta et des eaux ménagères. Le projet SMS (Toulouse, 2015-2018) financé par l’AFB et l’Agence de l’Eau Adour-Garonne propose notamment la séparation à la source des urines pour réduire les impacts sur les dispositifs de traitement. L’INSA de Toulouse est également impliqué sur un projet « Modélisation Urbaine de Séparation des Effluents à la Source (LISBP, 2016) » qui prévoit de prendre en considération la séparation à la source pour proposer des solutions simplifiées de traitement. Les eaux ménagères et leur traitement sont résolument d’actualité en complément de cette démarche. Le DEEP INSA de Lyon est actuellement engagé avec TDM sur l’étude « Caractérisation des pratiques et des impacts de la gestion des matières de Toilettes sèches mobiles » qui se clôtura en 2017.

4. Réutilisation des eaux ménagères