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Projet FreeHypox (étude 2)

III.3.1 Temps des apnées dynamiques

Les apnéistes réalisent des apnées dynamiques de plus longues durées que les non-apnéistes (77,5 ± 10,2 vs. 51,5 ± 17,2 s, respectivement; p < 0,05).

III.3.2 Températures de l’eau et de l’air ambiant

La température de l’air ambiant est équivalente entre le groupe d’apnéistes et le groupe de non-apnéistes (21,9 ± 1,4 vs. 21,3 ± 2,3 °C, respectivement ; p = 0,46) ainsi que pour la température de l’eau (15,9 ± 1,3 vs. 16,7 ± 1,7 °C, respectivement ; p = 0,13).

III.3.3 Cinétiques hémodynamiques et saturation périphérique en oxygène

Les enregistrements en continu des cinétiques de la Fc, du VES, du DC et de la SpO2 sont illustrés dans la figure 58. La cinétique de la Fc des apnéistes est séparée en une phase normoxique et une phase hypoxique en fonction du « point d’économie d’O2 » mis en avant par la double régression linéaire (figure 59). Les Fc en fin d’apnée des deux groupes sont plus basses que les Fc enregistrées en début d’apnée (p < 0,05) (figure 58a). Cependant, l’ANOVA mixte à deux facteurs montre une interaction pour la Fc entre les deux groupes au cours du temps (p < 0,01). Précisément, les comparaisons multiples révèlent que la chute de la Fc était davantage prononcée chez les apnéistes que chez les non-apnéistes en fin d’apnée (51,5 ± 8,3 vs. 79,1 ± 15,4 bpm, respectivement ; p < 0,01). Ceci s’explique par une bradycardie plus prononcée en milieu d’apnée (50-75% du temps d’apnée ; p < 0,05) (figure 58a). De ce fait, les apnéistes ont atteint des Fc inférieures aux valeurs enregistrées lors de la période de repos (51,5 ± 8,3 vs. 72,8 ± 5,4 bpm, respectivement ; p < 0,01), ce qui n’était pas le cas chez les non-apnéistes (79,1 ± 15,4 vs. 80,9 ± 16,3 bpm, respectivement ; p = 0,37). En revanche, les VES sont restés inchangés tout au long de l’apnée entre les deux groupes (p <

0,05). Par conséquent, seuls les apnéistes ont montré des chutes significatives du DC par rapport au début de l’apnée (-42 ± 16,5 %, p < 0,01) (figure 58c).

La SpO2 de fin d’apnée est plus basse que la SpO2 enregistrée en début d’apnée chez les apnéistes (98,2 ± 1,2 vs. 83,5 ± 9.2 %, p < 0,01) et les non-apnéistes (98,3 ± 0,8 vs. 90,8 ± 5,0 %, p < 0,05) (figure 58d). Les SaO2 sont similaires entre les deux groupes tout au long de l’apnée, car l’ANOVA mixte à deux facteurs ne montre pas d’interactions entre les groupes et les différents temps d’apnées (p = 0,14) (figure 58d). La SpO2min enregistrée après la fin de

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l’apnée dynamique est semblable entre les apnéistes et les non-apnéistes (80,5 ± 8,1 vs. 89,0 ± 4,7 %, respectivement; p = 0,13).

Figure 58 : Comparaison des cinétiques de la fréquence cardiaque (Fc, figure 58a), du volume d’éjection systolique (VES, figure 58b), du débit cardiaque (DC, figure 58c) et de la saturation périphérique en oxygène (SpO2, figure 58d) entre les apnéistes et les non-apnéistes pendant l’apnée à l’effort. Les apnées sont séparées en deux phases par une ligne verticale en pointillé passant par le « point d’économie d’O2 ». *p < 0,05 entre les temps d’apnées exprimés en pourcentage. # p < 0,05 entre les deux groupes au temps t.

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III.3.4 Modèles linéaires de la bradycardie à l’effort

Les représentations graphiques des modèles, les estimations des paramètres, leurs intervalles de confiances et les coefficients de détermination ajustés (R̅2) propres à chaque groupe sont présentés dans la figure 59 et le tableau 14.

Figure 59 : Représentation graphique des paramètres du modèle de régression linéaire simple (non-apnéistes) et du modèle de régression linéaire double (apnéistes) s’ajustant à la bradycardie pendant l’apnée à l’effort (d’après Costalat et coll. article soumis).

La pente de régression s’ajustant à la bradycardie des sujets témoins (FcS) est plus accentuée que la pente de régression s’ajustant à la bradycardie des apnéistes en début d’apnée (FcS1, p < 0,01 ; tableau 14). À l’inverse, la pente de régression est plus marquée chez les apnéistes après le point d’économie d’O2 (FcS2) que chez les non-apnéistes (FcS, p <

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Tableau 14 : Paramètres des régressions linéaires décrivant la cinétique de la Fc lors d’une apnée dynamique chez les apnéistes et les non-apnéistes.

Paramètres

Double régression linéaire

(𝐑̅𝟐 = 0,98) Paramètres

Régression linéaire simple (𝐑̅𝟐= 0,94)

Apnéistes [IC] Non-apnéistes [IC] FcS1 (bpm.%-1) -0,23* [-0,32 – -0,14] FcS (bpm.%-1) -0,47 [-0,52 – -0,42]

O2bp (%) 53,6 [48,9 – 58,3] O2bp (%) - - FcS2 (bpm.%-1) -0,86# [-0,96 – -0,78] FcS2 (bpm.%-1) - -

O2bp, « point d’économie d’O2 » ; FcS1, sensibilité de la bradycardie avant O2bp ; FcS2, sensibilité de la bradycardie après O2bp ; FcS, sensibilité de la bradycardie tout au long de l’apnée ; R̅2, coefficient de détermination ajusté ; [IC], intervalle de confiance (95 %). *p <

0,01 FcS1 vs. FcS ; #p < 0,01 FcS2 vs. FCS.

III.3.5 Cinétiques de l’oxygénation du vaste latéral

Deux sujets (un de chaque groupe) ont été retirés de l’analyse car l’épaisseur du tissu adipeux sous-cutané au niveau du vaste latéral excédait 1,5 cm. Après exclusion, l’épaisseur du tissu adipeux sous-cutané était similaire entre les apnéistes et les non-apnéistes (7,1 ± 4,8 vs 8,6 ± 3,2 mm, respectivement ; p > 0,05).

Les cinétiques de la désoxyhémoglobine ([HHb]), de l’oxyhémoglobine ([HbO2]), de l’hémoglobine totale ([tHb]) et de la saturation tissulaire en oxygène (StO2) lors de l’apnée à l’effort sont présentées dans la figure 60. Dans les deux groupes, l’[HbO2] et la StO2 ont progressivement chuté tout au long de l’apnée (p < 0,05, figures 60b et 60d). Les ANOVA mixtes à deux facteurs montrent des interactions entre les groupes et les temps d’apnées (exprimés en pourcentage) pour la [HHb] (p < 0,01) et la [tHb] (p < 0,05). Les comparaisons multiples révèlent que les apnéistes ont une moins forte augmentation de leur [HHb] que celle des non-apnéistes de 75% du temps d’apnée (+20,3 ± 8,8 vs. +30,7 ± 7,9%, respectivement ; p < 0,05) jusqu’à son terme (+24,0 ± 10,1 vs. +39,2 ± 9,6%, respectivement ; p < 0,05 ; figure 60a). Parallèlement, à la fin de l’apnée, la [tHb] des apnéistes baisse alors que celle des non-apnéistes reste stable (-7,3 ± 3,2 vs. -3,0 ± 4,7 %, respectivement ; p < 0,05 ; figure 60c).

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Figure 60 : Comparaison des cinétiques de la désoxyhémoglobine ([HHb]), figure 60a), de l’oxyhémoglobine ([HbO2], figure 60b), de l’hémoglobine totale ([tHb], figure 60c) et de la saturation tissulaire en oxygène (StO2, figure 60d) entre les apnéistes et les sujets témoins pendant l’apnée à l’effort. Les apnées sont séparées en deux phases par une ligne verticale en pointillé passant par le « point d’économie d’O2 ». *p < 0,05 entre les temps d’apnées exprimés en pourcentage. # p < 0,05 entre les deux groupes au temps t.

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III.3.6 Lactatémie

L’ANOVA mixte à deux voies révèle une interaction entre les deux groupes et les périodes auxquelles les lactates ont été prélevés (p < 0,05). Les comparaisons multiples montrent que les lactates prélevés après l’apnée dynamique sont plus élevés chez les apnéistes que chez les non-apnéistes (3,58 ± 0.82 vs. 2,3 ± 0.74 mmol.L-1, respectivement ; p < 0,05). Les lactates prélevés avant l’apnée sont similaires entre les deux groupes (1,75 ± 0,18 vs. 1,5 ± 0,33 mmol.L-1, respectivement ; p = 0,10).

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