(1) Dans cette observation, nous n'avons pas trouvé le momentexactde la rupturedes membranes; mais,quoi qu'il ensoit, cette ruptureaétéprécoce, c'est-à-dire aumoins avant la dilatationcomplète.
(2) Pinard, Union médicale, 1890.
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Observation VI
Insertion vicieuse duplacenta.—Rupture des membranes.
(Due à l'obligeance de M. le professeur Rivière).
Arma J..., 35 ans, a déjà eu trois grossesses normales il y a 12, 9
et 6 ans; à lasuite de cette dernière grossesse se déclare une endo-métrile pour
laquelle
des soinsassezprolongés luisontdonnés. Depuis deuxans, santé générale bonne.Dernières règles du 13 août au 5 septembre. Grossesse normale
jusqu'au
7e mois; mais le 12 avril dans la soirée perte subite de sangassez abondante, qui cesse spontanément au bout d'une heure. A l'arrivée de la sage-femme le calme est complètement revenu ; la patiente, vigoureuse du reste, est peu affaiblie.
Quinze jours après, le 28,
deuxième hémorrhagie
dans le milieu de la nuit,plus
abondante quelapremière, el commeelle, spontanément arrêtée à l'arrivée de la sage-femme dont le domicile est distant de cinq kilomètres.Une troisième hémorrhagie se produit toujours dans les mêmes conditions le 7 mai. Je vois la patiente le lendemain. A ce moment la grossesse est de 8 mois; le fœtus, très mobile, a la tète flottante au détroit supérieur. Par le toucher,on trouve le segment inférieurépaissi
à sa partie antérieure et il semble que le placenta soit en ce point interposé entre le doigt explorateur et la présentation.
J'engage
l'entourage
à faire porter la patienteà l'hôpital, le préve¬nant des
dangers d'une nouvelle
hémorrhagie qui, consécutive auxprécédentes, pourraitavoir de graves conséquences.
Mais on hésite beaucoup à suivre mon conseil. On allait cependant
se décider, lorsque le 12, vers le soir, uue quatrième hémorrhagie
survient plusabondante encore. On court chercher la sage-femme et
on me sollicite de me rendre auprès de la patiente. Empéché de le faire,je recommande instammentà la sage-femme de rompre large¬
ment l'œuf, puisd'attendre. Elle s'efforce bien d'obtenir ce résultat, mais elle n'y peut parvenir.
Elle fait alors demander le concours d'un médecin,
l'hémorrhagie
continuant et l'état général devenant vraiment mauvais.
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Dès son arrivée, le médecin appelé introduit la main dans le vagin
et après quelques efforts parvient enfin à rompre
l'œuf.
Aussitôt l'hé¬morragie s'arrête; mais la dilatation n'étant pas encore complète,
i'
se décide à attendre; puis celle-ci terminée, il fait une application de forceps et peut extraire un très gros enfant vivant.
La délivrance suit de près; malheureusement le placenta est jeté
sans avoir été examiné sérieusement.
Les suites de couches sont normales et la patiente est seulement affaiblie par les pertes successivesqu'elle a eues à supporter.
Observation VII
Placentaprœvia.—Rupture desmembranes.
(Dueà l'obligeancede M. le professeurRivière).
Le il mai, à 4 heures du matin, je suis
appelé
dansles environs de Bordeaux par un coufrère, pour unejeune
femme dont l'état lui ins¬pire de sérieuses inquiétudes.
Cettejeune femme, primipare,enceinte de six moisetdemi environ,
a été prise la veille ausoir d'une
hémorragie
qui, d'abord assez vio¬lente, dureencorequoiqu'enmoindre abondance. Le travail s'est pres¬
que
aussitôt déclaré
etla
dilatation est à peu près de cinq francs. Amon arrivée, la perte de sangcontinue, mais sous forme d'un suinte¬
ment, plutôt que
d'une
hémorragie redoutable; toutefois ce suinte¬ment estcontinu et l'état général mauvais ; le faciès est pâle, le pouls accéléré et petit,
l'angoisse
marquée. Au toucher, le travail esten effet franchement déclaré; le col a unedilatatioudecinq
francs environ, et la poche bombe dans l'orifice; de plus, en arrière,on tombenettementsur une lamelle placentaire qui déborde de deuxcentimètres la lèvre de l'orifice dilaté. C'est évidemment ce décollement placentaire qui
est l'origine de l'hémorragie. Par lepalperet parle toucher,on déter¬
mine une présentation de
l'épaule
en AI Gdel'épaule
droite.Le degré de dilatation du col témoigne que l'accouchement est iné¬
vitable et ne considérant que les dangers de
l'hémorragie,
je décidede rompre immédiatement et largementles membranes. La chose est
aisée; aussitôt l'écoulement s'arrête pour ne plus se reproduire.
Je cherche ensuite à réduire la présentation: de l'épaule, mais sans y parvenir. La grossessen'était que de six mois et demi et la dilata¬
tion incomplète, je résolus d'attendre quecelle-ci secomplète,pensant que l'évolution spontanée serait peut-être possible.
Je recommande en tout cas à mon confrère de me rappeler à ce momentsi l'évolution ne tend pas a se faire.
Vers le soir du même jour la dilatation est devenue complète; le fœtus s'est engagé par
l'épaule,
mais n'a aucune tendanceà évoluer.Rappeléauprès de la parturiente,je pratique
l'embryotomie
avec les ciseaux de Dubois; l'opérationest rapidement menée etsans incident.La délivrance suit de près
l'expulsion
du fœtus ; elle ne s'accom¬pagne pas
d'hémorrhagie.
Le placenta, allongé dans le sens vertical, offre à son extrémité effilée une lamellequiaété évidemment décolléeavant le travail et a été l'origine de
l'hémorrhagie.
Les membranes sont rompues au ras du placenta et présentent au
pôle opposé une très grande longueur. Suites de couches normales.
Observation VIII
(inédite).
Placentaprœvia.—Rupture des membranes.
(Recueillie à la clinique obstétricale).
C..., Marguerite, 29 ans, journalière, quartipare.
Un avortement et deux grossessesterminéesà terme sansaccidents,
sauf la deuxième fois qui a donné lieu à une forte
hémorrhagie
ayant nécessitéune délivrance artificielle.Dernières règles du 10 au 15 août 1897.
Lntre à la
clinique
le 17 mai 1898, à 10 heures du matin. La gros¬sesse avait évolué normalement jusqu'au 11 mai. Cejour là, à 7 heu¬
res du malin, la maladeétaut au lit, hémorrhagielégère quise répète
soir et matin, toujours trèslégère jusqu'au 16 mai.
Le soir du 16 mai, elle reprend plus abondante, s'arrête après un
quart d'heure, puis reprend le 17 au matin avecplus d'abondance. La malade entre alors à l'hôpital.
Ason entrée on constate un utérus normal, Fœtus en 0 I D A, tête
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non engagée, un col entier perméablerempli de caillots. Au-dessus de l'orifice interne, le doigt ne trouve que des cotylédons
placentaires
et pas de membranes.Etat général bon. Bruits du cœur fœtal bons. —