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4. MÉTHODOLOGIE POUR L’OBTENTION DE L’OUTIL CARTOGRAPHIQUE

4.2 Processus méthodologique complet

Avec, en main, les types d’analyse à préconiser pour les experts en environnement des DGT, il est maintenant possible de décrire, au long, la méthodologie suggérée pour préciser, entre autres, le choix final d’analyse à effectuer, et ce afin d’obtenir des résultats adaptés à chaque DGT. Avant de débuter, il est important de noter que la méthodologie présentée a été obtenue à la suite d’une démarche d’expérimentations, qui a été basée sur les enjeux et portrait du MTQ, la littérature et des tests sur le logiciel ArcGIS (10.5.1) (basés sur l’étude de cas). Ce qui suit représente en fait la méthodologie structurée la plus efficace et la plus globale (pouvant s’adapter aux différentes DGT) pour arriver à l’outil désiré.

La plupart des projets présentés dans la littérature possèdent les mêmes étapes clés, soit la définition des objectifs, l’identification de l’aire d’étude, la récolte des données et l’analyse des données (par exemple, identification des noyaux de conservation et des corridors de moindre coût). Certains projets vont même inclure des étapes de validation terrain, lorsque l’occurrence d’espèces doit être validée, par exemple. Finalement, certains partagent les étapes cruciales de mise en œuvre, comme dans le cas d’un projet de connectivité, ou plusieurs acteurs doivent être considérés. (Blais, 2018; Leclair et Blais, 2015) Le reste des éléments varient selon les objectifs encourus.

En se basant sur ces éléments ainsi que sur les réflexions survenues lors de la réalisation de l’étude de cas, la première étape suggérée consiste en la mise en place d’objectifs spécifiques au type de zones à cibler. Ces derniers seront primordiaux et permettront d’avoir une idée précise de ce que les analyses visent, c’est- à-dire du résultat ou de l’information que l’on souhaite en tirer, afin de pouvoir guider le choix des données, ainsi que d’orienter le choix final de technique d’analyse. La façon suggérée pour y arriver est d’abord de dresser un portrait du territoire à l’étude (Robert, 2014), afin d’y relever les enjeux, comme les intérêts fauniques ou floristiques, l’occupation et la gestion du territoire, etc. La seconde étape consiste à relever les

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enjeux de la DGT pour laquelle l’outil est mis en place. Bien que certains enjeux soient communs à toutes les DGT, comme la sécurité des usagers de la route (MTQ, 2018a), il se pourrait que d’autres enjeux soient plus spécifiques à une région ou ressortent d’une volonté particulière des experts d’une région (par exemple, peu d’accidents avec les cervidés, mais beaucoup d’espèces à statut à considérer ou vice versa) (Hébert et al., 2013). Ces enjeux peuvent être relevés grâce à une réunion de remue-méninges, qui permettrait de mettre en lumière les éléments sur lesquels l’équipe désire mettre l’accent.

Une fois l’ensemble des enjeux listés, il est ensuite important que l’équipe se réunisse pour faire ressortir les objectifs spécifiques qui guideront les prises de décisions subséquentes, et plus spécifiquement le type d’analyse à favoriser. Les objectifs spécifiques doivent pouvoir mener à un résultat précis. Afin de guider le choix des objectifs spécifiques, voici des exemples de questions auxquelles il faudrait que les objectifs spécifiques permettent de répondre :

- Vise-t-on davantage à assurer la connectivité sur le territoire ou plutôt à réduire la mortalité ponctuellement?

- Souhaite-t-on protéger plusieurs espèces ou seulement les espèces problématiques pour la sécurité routière des usagers?

Les objectifs spécifiques devraient être en mesure d’aider à préciser le choix exact d’analyse à préconiser ainsi que les données à utiliser. Il serait suggéré, afin d’arrêter le choix final d’analyse, de consulter les différentes données disponibles. L’outil IGO, présenté au chapitre 1, permet de visualiser un grand nombre de données de sources variées. À titre d’exemple, il permet de visualiser les catégories de couches suivantes :

- Écoroutes d’hiver

- Inventaire des infrastructures de transport (routes, ponceaux, ponts) - Limites administratives (municipalités, MRC, etc.)

- Aménagement du territoire (zone agricole, usage prédominant, tenure des terres, etc.)

- Environnement (aires protégées, cadre écologique de référence, couches écoforestières, courbe de niveau, habitats floristiques désignés, hydrologie linéaire, hydrographie de surface, zones inondables, milieux humides, pédologie, système hiérarchique de classification écologique, territoires fauniques structurés, etc.)

Toutefois, comme ce ne sont pas toutes les couches qui sont disponibles pour téléchargement dans le géocatalogue du Ministère, il est important de vérifier les couches auxquelles il est facile d’avoir accès. En plus de ces couches, les DGT ont accès à des données de collisions et de carcasses qui peuvent être transformées en couches de données géospatiales, et qui peuvent être très utiles, tout dépendant les enjeux de la DGT. Une fois la majorité des couches téléchargées, ces dernières permettent d’obtenir une vision

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globale du territoire. Ainsi, si des données disponibles permettent d’éviter d’utiliser une technique plus complexe, ou si des informations manquent pour arriver aux objectifs avec une certaine méthode, il sera possible d’éliminer certaines possibilités, afin d’arriver à choisir la série d’analyses à réaliser. En effet, il peut être intéressant de visualiser les données, afin d’obtenir une vision du territoire. Cela pourrait permettre de faire un choix de méthodologie plus générale et plus simple si les données sont visuellement parlantes. Une fois toutes ces étapes réalisées, l’étape suivante est de détailler la démarche géomatique qui devra être réalisée sous la forme d’un plan d’analyse afin de structurer et faciliter le processus d’analyse des données à réaliser sur le logiciel d’analyse spatiale disponible. Pour ce faire, il est important de se référer aux objectifs spécifiques. En effet, comme ces derniers devraient être suffisamment détaillés pour tenir compte des enjeux prioritaires, il est possible, pour chacun d’eux, d’arrêter le choix sur la technique d’analyse à préconiser (analyse visuelle des habitats et/ou des corridors écologiques, analyse de densité d’accidents et/ou analyse par filtre grossier et filtre fin), de choisir les espèces à cibler, si nécessaire, d’établir l’ensemble des données nécessaires et de lister les traitements à effectuer (couches à afficher, sélections par attributs pour certaines couches) pour rendre l’analyse possible.

Il est important de garder en tête que cette méthodologie se veut évolutive et en partie basée sur les essais- erreurs. Les étapes présentées précédemment se veulent un guide général pour mieux diriger et structurer les choix qui doivent être faits, étant donné que de nombreux éléments peuvent possiblement être pris en compte et qu’il peut être facile de s’y perdre, particulièrement lorsque ce genre de projet est réalisé par une personne n’ayant pas une formation de base en géomatique. L’étude de cas constituera également une forme plus précise de méthodologie pouvant être suivie. En effet, les choix d’analyse et les choix quant à la manière de les réalisés pourront servir de modèles si d’autres DGT choisissent d’aller dans une direction semblable à celle sélectionnée pour la DGCA. La section 5.5 constitue donc le processus d’analyse à suivre. Si une DGT décide d’aller dans une direction différente pour l’analyse des données, il serait suggéré de se référer au chapitre 3, afin de valider qu’elles sont les étapes à suivre pour chaque méthode.

41 Voici donc un résumé des étapes à réaliser :

1- Relever les enjeux du territoire liés à l’environnement, à l’occupation et la gestion du territoire, etc. 2- Relever les enjeux de la DGT (administratifs, principalement).

3- Sélectionner les enjeux prioritaires pour arriver à définir des objectifs spécifiques. 4- Faire un inventaire des données disponibles.

5- Visualiser le territoire.

6- Afin de structurer le travail fait sur un logiciel d’analyse spatiale, lister les choix finaux (espèces, données, analyse, etc.) sous la forme d’un plan d’analyse en tenant compte des objectifs, des données disponibles et des techniques d’analyse présélectionnées pour le MTQ.

7- Appliquer le plan afin d’obtenir l’outil cartographique, puis effectuer des essais-erreurs et des ajustements au besoin.

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