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2. Modélisation des informations pour la Gestion de crise avec la télémédecine

2.3 Méthodologie adoptée pour la gestion de crise à distance

2.3.1 Processus de gestion de crise à distance

Pour la gestion de la crise, nous avons proposé une méthodologie en trois phases à l’aide des applications de télémédecine comme suit : (1) Définition de la crise (2) Analyse de la crise et (3)

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Figure 2.7 – Processus de gestion de crise à distance

Dans la gestion de crise, des décisions appropriées doivent être prises pour minimiser les dommages causés par les risques naturels ou industriels, et aussi pour faciliter le retour à une situation normale avec une meilleure protection des victimes. Pour cela, dans un premier temps, il est nécessaire de collecter les bonnes informations dans le système informatique, en deuxième lieu il est judicieux d’utiliser ces informations pour analyser la crise en question et en dernier lieu il est pertinent de passer à la planification proprement dite de la gestion de la crise.

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1. Définition de la crise

 Localisation : Où ? Quel périmètre ? Ces paramètres définissent et délimitent la zone géographique de la crise afin de préparer un plan d'urgence et réduire significativement les surprises. Par exemple, dans une crise d'inondation, nous pouvons établir la liste des rivières, la liste des zones habitées sous les menaces dans l’application.

 Type : Les paramètres de catégorisation de la crise aident les décideurs à identifier la nature de la crise, à la qualifier, et à l'insérer dans une catégorie de gestion de crise, et ce à travers les questions pertinentes : De quoi s'agit-il ? Et quel type de crise est-ce ? Par exemple, dans la crise de tsunami, des centres spécialisés de surveillance en temps réel peuvent être sollicités pour plus de détails.

 Gravité : Quels sont les enjeux ? Ce paramètre permet de déterminer les priorités d'urgence en termes de sauvetage de vies, d'infrastructures et d'économies. Par conséquent, il est nécessaire d'identifier les ressources humaines et matérielles et de planifier diverses activités pour parvenir à une gestion de crise pertinente.

2. Analyse de la crise pour l'atteinte des objectifs

 Quelles sont les erreurs majeures à éviter ? Il faut renforcer la capacité à identifier les maillons faibles de l’appareil, la flexibilité de la réponse, éviter la négligence ;

 Quels réseaux d'acteurs ? Ceci s'applique à la fois à la sensibilité des réseaux de supervision et de surveillance, à la réactivité vis-à-vis du processus de génération d'alerte et la capacité de gestion de crise ;

 Quelles sont les initiatives à mettre en œuvre pour mobiliser les sources d’énergie ? La recherche de solutions alternatives pour la gestion et la rationalisation des ressources pouvant présenter des défaillances techniques et fonctionnelles (problèmes affectant les différents réseaux d'eau, d'électricité, de gaz et de communication ) provoquées par la crise. Nous devons nous préparer à la diversification des ressources fondamentales (par exemple l'utilisation des énergies alternatives et renouvelables).

3. Gestion de la crise : Cette partie est principalement basée sur le processus de prise en charge médicale de toutes les victimes d’une crise en commençant par la phase de transport des victimes vers les structures de santé jusqu’au rétablissement définitif des patients à l’aide de la réalisation des actes de télémédecine:

 Premièrement, la réponse médicale organise la régulation médico-sanitaire des urgences avec le transport des victimes vers une structure de santé dans des conditions appropriées. Les victimes peuvent également prendre d'autres moyens de transport pour se rendre dans les hôpitaux pour des soins critiques ou d'urgence ;

 Deuxièmement, les premiers examens médicaux sont effectués par téléconsultation pendant la phase de transport (par exemple, mesure de la température, questionnaires, observations cliniques, etc.). Après cela, si nécessaire, les soins médicaux peuvent commencer pendant le trajet ;

 En troisième lieu, la victime est placée en télésurveillance ; ceci est particulièrement important surtout en cas de crise d’épidémie ;

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 Enfin, en même temps, le personnel médical peut solliciter deux actes de télémédecine à savoir la téléassistance et la téléexpertise. Après les phases de téléassistance ou de téléexpertise, si la victime n'est pas rétablie, une nouvelle téléconsultation peut être sollicitée et ainsi de suite.

Chaque acte a une fonctionnalité particulière et spécifique dans le sauvetage des victimes. Les actes sont utilisés en fonction des besoins contextuels. Par conséquent, pour une situation de crise donnée en fonction des besoins médicaux, les cinq actes seront partiellement ou entièrement déployés. Les actes de télémédecine collaborent pour offrir des services de qualité. Cette collaboration doit être bien organisée pour tirer pleinement profit des avantages des différents actes de télémédecine. Il doit y avoir un plan à suivre du début à la fin non seulement pour faire face à une situation de crise dès l’apparition des premiers signes, mais aussi pour apporter des soins médicaux nécessaires jusqu’au rétablissement définitif des victimes. C’est dans cette perspective que nous avons proposé une méthodologie (Figure 2.7) pour améliorer la collaboration des actes de télémédecine.

Les avantages de cette méthodologie sont :

 Le sauvetage de la vie des premières victimes y compris les professionnels de santé (en cas de crise d’épidémie) grâce à l'utilisation coordonnée des actes de télémédecine,

 Le gain de temps considérable pendant les prises en charge médicale,

 Le contrôle dans le temps et dans l'espace de la propagation de la crise.

Pour de meilleurs résultats, quatre conditions sont considérées pour évaluer l'exactitude du modèle :

 la nomination d’un coordinateur général pour assurer la cohérence des activités, car la gestion d’une crise implique un grand nombre de partenaires, notamment des structures sanitaires, des services d'urgence, des décideurs politiques, etc. ;

 l’équipement des véhicules de secours et aussi la structure de santé avec les dispositifs télé médicaux appropriés ;

 la formation des manipulateurs des équipements de télémédecine afin de réduire considérablement leur temps de réponse ;

 la disposition d’une connaissance approfondie de la crise en fournissant les bons paramètres pour se doter d'un système d'aide à la décision performant.

L'efficacité d'un système d'alerte est strictement liée à une connaissance approfondie de la crise. Les paramètres à considérer changent d’une crise à une autre, par exemple une crise d’épidémie n’a pas les mêmes paramètres qu’une crise de tsunami. Particulièrement, les recherches visant à préciser les zones à risque de tsunami devraient intégrer les études d’hydrogéologie et de vulnérabilité. De même, les enquêtes sur le site et les études post-tsunami sont essentielles pour une meilleure compréhension des traces historiques et de la dynamique d’évolution de la crise. Du point de vue d'un système d'alerte précoce, la modélisation est également essentielle pour connaître

49 l'impact d'un tsunami sur la côte. Cependant, ils ne sont efficaces que si la bathymétrie approchant la côte est suffisamment précise pour tenir compte des effets du site.

Pour réagir de manière appropriée en cas de crise, un centre d'alerte efficace doit pouvoir émettre un message 24 sur 24 indiquant l'occurrence d'un séisme susceptible de générer un tsunami (exemple : CENtre d'Alerte aux Tsunamis - CENALT, en France). Le message doit également parvenir aux autorités compétentes responsables de l'organisation de l'aide afin que celles-ci sachent parfaitement ce qu’il y a lieu de faire à tous les niveaux. Compte tenu des temps de réaction très courts et d'un grand nombre d'acteurs impliqués, l'improvisation doit être évitée. La conception des cartes d'inondation et d'évacuation devrait être encouragée, car elles permettent notamment d'évaluer à l'avance l'étendue des dommages et d'identifier les itinéraires pouvant être utilisés pour la livraison des secours. Les principaux ports et les zones côtières très peuplées devraient être couverts en premier. En outre, des exercices de formation et de simulation sont essentiels pour identifier les dysfonctionnements et améliorer la gestion des crises (exemple : simulation de tsunami à Cannes, France).