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Processus de sélection et présentation des participantes

Chapitre 4 : Méthodologie

4.3 Les entrevues

4.3.2 Processus de sélection et présentation des participantes

À la suite de l’observation, une présentation de la recherche a été faite à tous les cours d’un autre centre de la région de Montréal pour expliquer la démarche et demander si des femmes souhaitaient participer aux entrevues. L’étude était décrite comme une tentative de dépasser le débat polarisé médiatique et théorique sur la pratique de pole-fitness. Onze femmes ont accepté de participer à la recherche, mais nous n’avons conservé que dix entrevues pour l’analyse des résultats, car un des enregistrements était inaudible en raison du lieu où l’entretien a été mené. À la fin des entrevues, nous demandions aux participantes d’identifier la classe sociale dans laquelle elle se situe puisqu’il s’agit d’une dimension qui sera utilisée dans l’analyse de la pole-fitness. Selon Hayward (2006), les individus tendent à se situer dans la classe moyenne, quel que soit leur niveau de vie réel. Pour dépasser ce problème, cette auteure suggère de demander aux individus les éléments qui les conduisent à se situer dans la classe moyenne, ce que nous avons reproduit dans notre étude. Le portrait que nous présentons des participantes contient donc plusieurs données sur les critères qui expliquent, selon elles, leur propre positionnement socio-économique :

1. Chanie a 27 ans et est travailleuse autonome. Elle pratique la pole-fitness depuis quatre mois et est abonnée pour un an. Cette participante n’a pas voulu nous dévoiler son salaire annuel, mais s’est elle-même placée dans la catégorie classe moyenne puisqu’elle possède une voiture neuve et un condo, fait un voyage par année en plus de se payer ses cours de pole-fitness.

2. Gaïa a 21 ans, est actuellement étudiante au cégep et dit gagner un « salaire d’étudiante ». Elle pratique la pole-fitness depuis plus d’un an et est abonnée au studio pour une année. En ce moment, elle se place dans « la classe étudiante », car bien

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qu’elle ne manque de rien, elle considère que tous les étudiants éprouvent des difficultés financières.

3. Tammy a 29 ans et est travailleuse salariée. Elle pratique la pole-fitness depuis un an et est abonnée pour une autre année. Cette participante n’a pas voulu dévoiler son salaire annuel. Elle dit être de classe moyenne, car elle n’a pas de difficulté à se payer de la nourriture et des vêtements, possède une voiture et se paye des sorties quelquefois par semaine en plus de son inscription à la pole-fitness.

4. Phoenix a 42 ans, pratique la pole-fitness depuis six mois et est abonné pour un an. Elle est travailleuse salariée et gagne un salaire annuel de 45 000 $. Elle se place dans la classe moyenne, car elle a été capable de s’acheter un condo et une voiture en plus de se permettre de s’inscrire à des cours de pole-fitness qui lui apparaissent comme dispendieux.

5. Stéphanie a 20 ans, est étudiante et boursière. Elle pratique la pole-fitness depuis deux mois et elle est abonnée aux cours pour six mois. Elle s’identifie à la classe sociale de ses parents, car elle est toujours à leur charge. Elle choisit le terme « élite » pour décrire le positionnement socio-économique de sa famille. Elle base son choix sur les paliers d’impôt gouvernementaux qui les situent en haut de l’échelle des salaires. 6. Émilie a 25 ans, est travailleuse salariée et reçoit un salaire annuel de 50 000 $. Elle

pratique la pole-fitness depuis trois mois et est abonnée pour six mois. En ce moment, elle vit avec son amoureux qui gagne le même salaire qu’elle. Le couple n’a pas de prêts étudiants à rembourser et le loyer représente leur seule dépense importante ce qui l’amène à s’identifier à la classe moyenne

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7. Ashley a 23 ans, est présentement étudiante et perçoit un salaire de 24 000 $ par année environ. Elle pratique la pole-fitness depuis deux mois et est abonnée pour un an. Elle ne sait pas à quelle classe sociale s’identifier, car elle trouve difficile de se payer les cours de pole-fitness, mais elle vit en appartement et elle ne manque pas de nourriture. 8. Chantal a 32 ans, est travailleuse salariée et gagne un salaire annuel de 75 000 $. Elle

pratique la pole-fitness depuis deux mois et est abonnée pour trois mois. Elle reconnaît qu’elle gagne un salaire au-dessus de la moyenne, mais elle indique ne pas avoir un style de vie au-dessus de la moyenne : elle loue toujours un appartement, n’a pas de voiture de l’année et ne « vit pas dans le luxe ». Pour ces raisons, elle s’identifie à la classe moyenne.

9. Nina a 29 ans et est propriétaire de l’école de pole-fitness où le recrutement a eu lieu. Elle pratique la pole-fitness depuis six ans. Elle ne connaît pas vraiment son salaire annuel. Elle se situe en ce moment dans la classe moyenne, car elle réussit à faire des économies et à payer convenablement ses dépenses essentielles de la vie quotidienne. 10. Dominique a 26 ans, est travailleuse salariée et reçoit un salaire annuel de 50 000 $.

Elle pratique la pole-fitness depuis deux mois et s’est inscrite à dix cours d’essai avant de décider de s’abonner pour un an. Elle se situe dans la classe moyenne supérieure québécoise en raison de son salaire.

La durée des entrevues a varié entre 70 et 120 minutes. Bien que nous ayons conçu une grille d’entretien, la première dimension (motivations à l’inscription/historique de la pratique) ouvrait généralement sur des sujets reliés aux dimensions que nous avions décidé d’explorer avec les participantes. Cette première dimension était complétée par quatre volets : l’expérience des cours, les apprentissages, les liens avec la pole-dancing et les réactions de

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l’entourage. Nous avons donc pu discuter de toutes ces dimensions sans faire régulièrement appel à la grille d’entretien et cela nous a permis d’aborder des points qui n’étaient pas inclus dans la grille (la limite entre « sexy » et vulgaire et l’aspect « sexy » de l’activité principalement). Toutes les participantes étaient assurées de leur anonymat et ont elles-mêmes choisi leur pseudonyme. Elles ont toutes signé un formulaire de consentement dans lequel les conditions de leur participation étaient détaillées14.

Les participantes sont donc âgées de 20 et 42 ans et ce sont toutes des femmes blanches et hétérosexuelles. Elles sont étudiantes ou salariées, et proviennent de la classe moyenne ou supérieure. Émilie et Dominique sont d’origine européenne et les autres femmes sont nées au Canada. Elles sont en couple ou célibataires et Nina est la seule participante à avoir un enfant.

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