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Processus de Rafle dégénéré sans perturbation

Résultat d’existence pour un processus de Rafle dégénéré

2.1 Processus de Rafle dégénéré sans perturbation

Le cas sans perturbation (f ı0) est traité par M. Kunze et M.D.P Monteiro Marques dans ([54]), le problème considéré est

$

&

%

´x9ptq PNCptqpAxptqq p.p t P r0, Ts, xp0q “x0, Ax0 PCp0q.

(2.5) Ce problème est connu sous le nom "le processus de Rafle dégénéré" (En anglais : Degenerate sweeping process). Le résultat d’éxistence et d’unicité de la solution du problème p2.5q a été établi par Kunze et Monteiro Marques [54], en supposant que les ensembles pCptqqt sont convexes et bougent de façon Lipschitzienne par rapport à la distance de Hausdorff. Dans une telle situation la solution est Lipschitzienne.

Dans le cas non convexe, précisément lorsque les ensemblespCptqqtsont prox-réguliers, une version récente de tel problème a été étudiée dans [3] où les auteurs ont prouvé le caractère bien posé de ce problème en utilisant la réduction de la l’inclusion différentielle avec contrainte à l’inclusion différentielle sans contrainte gouvernée par le sous-différentiel de la fonction distance dans un espace Hilbertien de dimension finie.

Nous généralisons ces résultats aux ensembles pCptqqt qui varient d’une manière absolument continue et sous les mêmes hypothèses sur l’opérateur A dans un espace de Hilbert de dimension infinie. Puis, nous appliquons ce résultat pour obtenir l’existence de solutions du problème p2.4q, où la perturbation f est supposée ici monovaluée et ne dépend que du tempst .

Soit H un espace de Hilbert et T ą0 un nombre réel positif. Soit Cp¨q:r0, Ts ÑH une application multivoque à valeurs non vides fermées et convexes de H. Supposons que t ÝÑ Cptq varie d’une façon Lipschitzienne en fonction du temps, avec Lcomme constante de Lipschitz. C’est-à- dire :

pHCq Il existe une constante réelle Lą0 telle que pour tout xPH,

@xPH :|dpx, Cptqq ´dpx, Cpsqq| ď L.|t´s|,

pour touss, tP r0, Ts. Ceci peut aussi être exprimé par un comportement Lipschitzien deCp¨qpar rapport à la distance de Hausdorff. Kunze et Monteiro Marques [54] ont prouvé le résultat d’existence suivant pour le processus de Rafle dégénéré.

Théorème 2.1.1 [54] Soit H un espace de Hilbert réel. Soit T ą 0 un nombre réel positif. Soit A : H ÝÑ H un opérateur linéaire borné et auto-adjoint tel que xAx, xy ě ρ.}x}2 pour tout xPH. Si pHCqest vérifiée pour Cp¨qet si Au0 P Cp0q, alors l’inclusion différentielle suivante

pDSq:

$

&

%

´uptq P9 NCptqpAuptqq p.p. r0, Ts up0q “u0, Au0 PCp0q,

admet une solution unique et cette solution est Lipschitzienne.

Le résultat suivant généralise le théorèmep2.1.1qde Kunze et Monteiro Marques aux ensemblespCptqqt

qui varient d’une manière absolument continue par rapport à la distance de Hausdorff. Avant d’énoncer ce résultat, faisons les hypothèses suivantes :

Hypothèses sur l’opérateur A

pHAq A : H ÝÑ H est un opérateur linéaire, borné et symétrique et ρ´coercif, c’est-à-dire qu’il existeρ ą0 tels que

xAx, xy ěρ.}x}2,@xPH. (2.6)

Hypothèses sur l’application multivoqueCp¨q

pH1q Pour toutt P r0, Ts,Cptq sont des sous ensembles non vides convexes et fermés de H.

pH2qIl existe une fonction absolument continue non négative vp¨q:r0, Ts ÝÑR` avec vp0q “ 0telle que

@xPH,@s, tP r0, Ts:|dpx, Cptqq ´dpx, Cpsqq| ď |vptq ´vpsq|. (2.7) On peut maintenant énoncer le résultat suivant.

Théorème 2.1.2 Soit H un espace de Hilbert réel avec,¨y comme un produit scalaire. Soit T ą0un nombre réel positif et Cp¨q:r0, TsÑH une application multivoque. Supposons que les hypothèses pHAq, pH1q et pH2q soient vérifiées. Alors pour toute valeur initiale u0 P H telle que Au0 P Cp0q l’inclusion différentielle

pDSq:

$

&

%

´u9ptq PNCptqpApuptqqq p.p tP r0, Ts, up0q “ u0, Au0 PCp0q.

(2.8)

admet une solution unique absolument continue. De plus, pour presque tout t P r0, Ts la solution vérifie l’inégalité suivante

}u9ptq} ď 1

ρ|v9ptq|. (2.9)

Preuve. La preuve du théorème sera établie à travers plusieurs étapes.

Étape 1 : Soit vp¨q:I “ r0, Ts ÝÑR, une fonction absolument continue satisfaisant p2.7q.

On fixe maintenant un nombre réel εą0 deR, et on considère la fonction vεp¨q:r0, Ts ÝÑ R,

définie par

vεptq:“

żt 0

p|v9prq| `εqdr. (2.10)

Il est clair quevεp0q “0.

On observe ensuite que vεp¨qvérifie l’inégalité p2.7q. En effet, On a vεptq:“

żt 0

p|v9prq| `εqdr “ żt

0

|vprq|9 dr`εt.

Donc pour toutt, s PI,ptěsq, on a Or vp¨qvérifie p2.7q, alors on a

|vεptq ´vεpsq| ě |dpx, Cptqq ´dpx, Cpsqq|. Autrement ditvεp¨q est absolument continue. De plus

v9εptq ěεą0. (2.11)

Parp2.11q, nous avons vεp¨qest strictement croissante. Il existe donc un inverse continu et croissant vε´1p¨q:

Par ailleurs, nous avonsv´1ε p¨qestε´1´Lipschitzienne sur

Cela implique

Étape 2 : Maintenant, pour récupérer la Lipschitzité, on considère l’application multivoque Cp¨qp :

” 0,Tp

ı

ÑH, (2.13)

définie pour toutτ P

” 0,Tp

ı par

Cpτp q:“Cpv´1ε pτqq. (2.14)

L’application multivoque Cp¨qp est 1´Lipschitzienne. En effet, soient xPH, τ1, τ2 P

” De plus, on remarque que

$

D’après le théorèmep2.1.1q l’inclusion différentielle associée

´ yDS

¯

avec Cp¨qp à la place deCp¨qsuivante

´

admet une solution unique et Lipschitzienne. On note la solution de

´ Or Up¨qest Lipschitzienne et vp¨qest absolument continue, alors up¨q est absolument continue. De plus, pour presque tout tP r0, Ts, nous avons clairement que

du

dtptq “ dvε

dt ptqdU

dt pvεptqq. (2.20)

Étape 3 : Montrons que up¨qdéfinie par p2.19q est une solution de pDSq.

On a

@tP r0, Ts:vεptq P rvεp0q, vεpTqs “

” 0,Tp

ı .

Alors, en remplaçant t parvεptqdans p2.18q, on obtient pour presque tout tP r0, Ts

´U9pvεptqq P NCpvp

εptqqpAUpvεptqqq ðñ ´U9pvεptqq PNCptqpAuptqq ðñ ´v9εptqU9pvεptqq PNCptqpAuptqq

ðñ ´u9ptq PNCptqpAuptqq. De plus

Au0Aup0q “ApUpvεp0qqq “AUp0q PCp0q “ Cpp0q. Par conséquent,up¨q est une solution depDSq.

Étape 4 : Montrons maintenant l’unicité.

Soientu1p¨q, u2p¨qdeux solutions de pDSq, alors pour toutiP t1,2u, on a

$

&

%

´u9iptq PNCptqpAuiptqq p.p. t P r0, Ts, uip0q “u0, Au0 PCp0q.

D’après la monotonie du cône normal, nous avons

u91ptq `u92ptq, Au1ptq ´Au2ptqy ě0.

Cela implique 1 2

d

dtxu1ptq ´u2ptq, Apu1ptq ´u2ptqqy “ xu91ptq ´u92ptq, Apu1ptq ´u2ptqqy ď0.

Alors

d

dtxu1ptq ´u2ptq, Apu1ptq ´u2ptqqy ď0, Ce qui donne

żt 0

d

dsxu1psq ´u2psq, Apu1psq ´u2psqqy ď0.

On obtient

xu1ptq ´u2ptq, Apu1ptq ´u2ptqqy ´ xu1p0q ´u2p0q, Apu1p0q ´u2p0qqy ď0.

Comme

u1p0q “ u2p0q, Alors

xu1ptq ´u2ptq, Apu1ptq ´u2ptqqy ď0. (2.21)

D’autre part, l’opérateur A est ρ´coercif, alors

xu1ptq ´u2ptq, Apu1ptq ´u2ptqqy ěρ}u1ptq ´u2ptq}2. Cela donne

}u1ptq ´u2ptq}2 ď 1

ρxu1ptq ´u2ptq, Apu1ptq ´u2ptqqy. (2.22) Les relations p2.21q et p2.22qimpliquent

}u1ptq ´u2ptq}2 ď0, On obtient

u1ptq “ u2ptq. Étape 5 : Montrons que pour presque tout tP r0, Ts,

}uptq} ď9 1

ρ|v9ptq|. (2.23)

Soit tP s0, Tr tel queu9ptq et v9ptq existent. Si u9ptq “0 alors l’inégalité est vérifiée.

Supposons que uptq ­“9 0. Le développement de Taylor d’ordre 1de up¨qdonne

upt´δq “ uptq ´δuptq ´9 δεpδq, (2.24) oùεpδq est une fonction qui tend vers0 quand δ tend vers0.

Pour δą0assez petit et commeCptq sont fermés et varient d’une façon absolument continues, alors on

a $

&

%

Aupt´δq PCpt´δq,

dHpCpt´δq, Cptqq ď |vptq ´vpt´δq|.

(2.25) D’autre part, on peut écrire p2.7q en termes d’inclusions d’ensembles suivante

Cpt´δq Ă Cptq ` |vptq ´vpt´δq|BH. (2.26) Alors d’après les relationsp2.25q et p2.26q, ils existentαtPCptq et βtPH avec

}βt} ď |vptq ´vpt´δq|, tels que

Aupt´δq “ αt`βt. Ceci et p2.24qdonne

αtAuptq ´δAuptq ´9 δAεpδq ´βtPCptq. (2.27) Or ´u9ptq PNCptqpAuptqq, alors

uptq, w9 ´Auptqy ď0,@wPCptq.

En prenant wαt et en utilisant p2.27q, on obtient

uptq, Auptq ´9 δAuptq ´9 δAεpδq ´βt´Auptqy ď0, Cela implique

u9ptq,´Au9ptq ´pδq ´δ´1βtD ď0.

On obtient

xuptq, A9 uptqy9 ď @

´uptq, Aεpδq `9 δ´1βt

D

ď }uptq}9 ›

Aεpδq `δ´1βt

. En utilisant le fait que A estρ´coercif, on a

ρ}uptq}9 2 ď }uptq}9 `

}A} }εpδq} `δ´1t}˘ ď }uptq}9 `

}A} }εpδq} `δ´1|vptq ´vpt´δq|˘ . Lorsque δ tend vers 0, on obtient

ρ}u9ptq}2 ď }u9ptq} |v9ptq|, Ce qui donne

}uptq} ď9 |vptq|9 ρ .

Ceci achève la preuve. l

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