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Cette partie est une présentation de mon dispositif méthodologique visant à donner des élements de réponse à la problématisation énoncée. Ma posture de recherche ainsi que les cadres de références mobilisées, articulés au choix d’une méthodologie multiréférentielle sont précisés. Une place est donnée au poids du travail d’écriture en soulignant la manière dont j’ai abordé ce travail à différentes étapes du processus de recherche.

III.1. Problématisation

Mon objet de recherche est une thématique éminemment politique, sociale et éducative, qui ne peut être appréhendée, à mon sens, que par une « approche multiréférentielle » au sens d’Ardoino, qui m’a permis de penser et de travailler cet objet complexe. Une complexité entendue comme « un type de regard qui essaie finalement plus encore de comprendre que d'expliquer, portant sur une réalité supposée explicitement hétérogène. » (Ardoino, 1993, p. 7). Selon Guy Berger (1998), pour Jacques Ardoino, « la multiréférentialité n’est pas la mobilisation d’un certain nombre de champs de connaissances, de champs de compétences qui, à un moment donné, seraient appelés, en quelque sorte, de manière incantatoire, au secours de l’analyse d’une situation par ailleurs plurielle et hétérogène. Elle est dans la démarche même de la pensée, dans cette mobilisation de la pensée se faisant. » C’est la démarche que j’ai essayé d’entreprendre dans l’objectif de réfléchir autour des tensions et contradictions de l’objet qui montrent une institutionnalisation de différentes formes de rapports au pouvoir, au savoir et au sujet empreint de colonialité.

Mon questionnement général est le suivant :

Comment se manifeste une certaine forme de colonialité dans la réalité sociale et éducative de Ribeirão Preto, ville de l’Etat de São Paulo au Brésil ?

Dans un contexte de revendications sociales, politiques et identitaires généralisées, essayer d’appréhender ce qui se joue en terme de rapports subjectifs (relations raciales et sociales, imaginaire socio-historique, construction identitaire) dans la société brésilienne contemporaine, peut donner des pistes de compréhension et d’analyse de notre société, notre rapport au monde et notre vision de celui-ci. Ce travail ne peut s’effectuer, à mon sens que

par un décloisonnement de ces rapports. Mon positionnement épistémologique et le choix d’une méthodologie d’analyse croisée visent ce processus.

III.2. Démarche et posture épistémologique

« Le passé, notre passé subi, qui n'est pas encore histoire pour nous, est pourtant là (ici) qui nous lancine. La tâche de l'écrivain est d'explorer ce lancinement, de le « révéler » de manière continue dans le présent et l'actuel. C'est le moment de se demander si l'écrivain est (en ce travail) le receleur de l'écrit ou l'initiateur du parlé ? » (Glissant, 1997, p. 132). Mon positionnement scientifique en tant que chercheure correspond à celui de « révélateur », de mettre en lumière une réalité sociale et éducative particulière, complexe, inscrite dans une filiation historique et sociale unique. Cette réalité demande d’être appréhendée par une « approche systémique contextualisée » (Lorcerie, 2011), c’est-à-dire en prenant en compte la globalité des facteurs ayant une incidence sur cette réalité.

De plus, j’ai essayé de privilégier une posture critique avec une visée de transformation sociale. « On peut dire que le critique est celui qui espère, par le dévoilement des pratiques en rupture avec les principes et les valeurs, pouvoir mettre les acteurs en mouvement afin que des changements s’opèrent dans les pratiques. » (Fontar, 2014, p. 97). Ce terme de « dévoilement » est important dans ma démarche et arbore une connotation particulière. Il se doit d’être mis en relief et vient en opposition par rapport au terme portugais que j’utilise, celui de « disfarçado », qui signifie, masquer, voiler une réalité sociale et historique sous couvert du mythe de la démocratie raciale brésilienne.

Je partage l’idée selon laquelle la critique sociale contemporaine « relève de processus qui s’articulent et se déploient dans les interstices d’un pouvoir particulier ; parfois dans des espaces qui résonnent et des moments stratégiques ; parfois subtilement, presque silencieusement, sur une toile, une scène ou dans un livre, par une simple inflexion du regard posé » (Soulière, Coman, & Gentelet, 2014, p. 11). C’est précisément ce que je propose, de par mon cadre théorique, méthodologique et conceptuel qui amène un décentrement de notre regard.

Gina Thésée Gina et Paul R. Carr, respectivement co-titulaire et titulaire de la Chaire Unesco en démocratie, citoyenneté mondiale et éducation transformatoire de l’Université du Québéc en Outaouais, ont dégagé deux défis qui, d’après eux, se présentent à une recherche en éducation qui se veut transformatoire et notamment dans l’approche des réalités

socio-éducatives des jeunes noirs. Ils intitulent le premier, « Racialiser la recherche » 23 et le second, « Rechercher la race »24.

« D’une part, « racialiser la recherche » suppose une démarche épistémologique de reconsidération des structures de recherche selon des perspectives critiques « Autres », comme celles qui sont proposées par des épistémologies féministes, antiracistes, anticolonialistes, indigénistes, afrocentriques, spiritualistes, écologiques. D’autre part, « rechercher la race » suppose une démarche sociopolitique de problématisation critique des éléments structurels inhérents aux situations de racialisation, comme les relations de pouvoir, les rapports de savoirs, les dynamiques systémiques de discrimination raciale, les situations d’inéquités, d’inégalités et d’injustices sociales, les contextes de vulnérabilités multiples, les diverses formes de violence, les racismes et le musellement. » (Thésée & Carr, 2014, p. 314-315).

Ces deux défis peuvent être identifiés dans ma recherche. Dans le premier axe, on peut retrouver la pensée d’Edward Saïd et son concept d’orientalisme dans lequel il met en évidence que la fabrication de l’autre s’est opéré par une disqualification d’identités, d’imaginaires, d’appartenances multiples et par une imposition moderniste et universaliste d’un pouvoir, d’un savoir et d’une manière d’être occidentale donc légitimement supérieure. Mais également celle de Frantz Fanon qui, comme je l’ai mentionné en amont, arbore un axe d'analyse psychanalytique.

La démarche que je partage est celle de donner voix et corps aux « opprimés » en se basant, comme le préconise Paulo Freire, sur le savoir et l'expérience constituée pour créer la « vérité » scientifique, philosophique, en la passant au crible de la réflexion critique.

Quant au deuxième axe, il est au cœur de mon travail de problématisation et de réflexion critique qui vise à théoriser ce concept de colonialité du pouvoir par un questionnement à la fois des rapports de domination vu au travers du prisme du paradigme intégrant/excluant, de rapports subjectifs inégalitaires liés entres autre à un système de représentations qui ont des effets sur la construction identitaire de la population noire et métisse brésilienne. Par l’utilisation de ces concepts tirés de la théorie décoloniale, c’est une pédagogie décoloniale critique qui est visée à but de transformation sociale et un positionnement en tant que chercheure en éducation comme étant d’abord « un agent de

23 « Racing Research »

transformation sociale, un guerrier épistémologique et un éducateur populaire » (Thésée & Carr, 2014, p. 319).

III.3. Une méthodologie croisée

III.3.1. Triangulation des données

Ce travail a été élaboré par la mise en place d’une méthodologie croisée. En effet, ce choix s’est révélé être le plus pertinent pour permettre de construire des éléments de compréhension et d’analyse susceptibles de rendre compte le plus fidèlement possible de la complexité de l’objet de recherche qui porte sur des questionnements politiques, sociaux et éducatifs actuels mais aussi de sa richesse théorique et épistémologique, dans le sens où il doit être appréhendé par diverses approches et champs disciplinaires. S’intéresser aux rapports sociaux et raciaux au sein d’une société, aux inégalités de traitement entre les sujets et à l’institutionnalisation de ces relations hiérarchiques au sein d’un imaginaire collectif inscrit dans une empreinte socio-historique particulière, celle du « fait » colonial et du colonialisme, requiert un positionnement de recherche favorisant la triangulation, au sens où le théorise Denzin (1978) ou à sa suite, Flick (1998) ou encore Apostolidis (2003).

La triangulation se définit comme une démarche où l’on croise différentes approches d’un objet de recherche, dans le but d’augmenter la validité et la qualité des résultats obtenus. Elle peut se mettre en œuvre à différents niveaux : au niveau théorique, on parle alors de triangulation théorique, qui correspond au fait d’utiliser plusieurs modèles d’analyse, plusieurs cadres théoriques pour lire et expliquer les phénomènes observés ; au niveau des chercheurs, la triangulation de l’investigation qui implique la participation de plusieurs chercheurs, qui observent les mêmes phénomènes, au niveau des matériaux recueillis, la triangulation des données se réalise par le recueil de données à différents moments, lieux et/ou auprès de différentes personnes ou groupes de personnes ; et enfin au niveau méthodologique, que l’on nomme la triangulation méthodologique et qui est accomplie si différentes méthodes sont mises en œuvre dans la recherche.

Mon travail se matérialise par la pratique de la triangulation théorique, la triangulation méthodologique ainsi que la triangulation des données. Concernant le premier type de triangulation, j’ai axé mon travail en fonction de trois modèles d’analyses bien distincts mais dont la mise en perspective vient éclairer la connaissance sur mon objet.

Il s’agit, tout d’abord, du cadre théorique relevant de la perspective décoloniale dont les principaux penseurs et auteurs, entre autres, Aníbal Quijano, Ramon Grosfoguel, Walter Mignolo, ont travaillés autour des questions de la matrice coloniale du pouvoir du monde moderne et dans cette même ligne, des différentes formes de racialisation des rapports sociaux. Si les travaux de ce courant de recherche s’inscrivent dans le développement de la théorie anglo-saxonne des études postcoloniales, ils s’en détachent aussi de par certains aspects que j’ai déjà mentionnés précédemment.

Le deuxième axe théorique se rapporte au lien entre les significations imaginaires sociales, constitutives d’un imaginaire collectif et socio-historique ancré politiquement, idéologiquement et socialement et le rapport au savoir. Je me suis basée entre autres, sur les travaux de Castioradis et de Pereira Martin pour penser le lien entre les représentations sociales, l’imaginaire collectif et les rapports à l’altérité qui peuvent se donner à voir, dans le cadre de mon objet par des processus de discriminations, du racisme et des préjugés envers la population noire et métisse.

Le troisième axe théorique porte sur les effets possibles de l’institutionnalisation des différentes formes de colonialités sur le sujet, sur sa construction identitaire avec aussi en toile de fond la question de la transmission de ce rapport au passé, comme un rapport qui nous renseigne sur les enjeux de la situation présente, enjeux visant plus d’égalité, de reconnaissance des sujets-citoyens.

Ce choix de triangulation théorique a nécessité la mise en place d’une triangulation méthodologique. En effet, la mise en place d’un dispositif pluri-méthodologique devrait être guidée par l’objet et le cadre théorique de l’étude. Les questions théoriques étant interdépendantes des questions méthodologiques (Di Giacomo, 1981), la diversité et l’éclectisme des approches méthodologiques qui étudient les différents aspects cognitifs et sociaux des représentations sociales attestent du développement actif de la théorie (Moscovici, 1988). Cette stratégie de recherche, permet à mon sens de légitimer la démarche qualitative de recherche en tant que démarche scientifique, passant entre autres, par une objectivation de la subjectivité comme l’a bien démontré Albert Ciccone, entres autres. Cette légitimation passe par la dotation à cette démarche de « règles rigoureuses afin de garantir la stabilité des données et donc leur validité (Apostolodis, 2003). La recherche qualitative qui est aujourd’hui reconnue comme une démarche compréhensive et caractérisée par une grande diversité. Cependant, d’après Olivier Brito et Sébastien Pesce, « la sensibilité » en tant qu’élément transversal des différentes approches serait « au coeur de la démarche qualitative » (Brito & Pesce, 2015/2, p. 1). Parmi les deux courants de significations que ces

auteurs dégagent à propos de cette notion, mon travail s’inscrit dans le premier courant que les Anglo-saxons nomment « sensitive research ». En effet, mon enquête porte sur un ensemble de « questions relevant de la sphère privée, du sacré, mais également de ce qui peut être perçu comme particulièrement stressant pour les participants » (Brito & Pesce, 2015/2, p.1), comme, entre autres, l’évocation de vécus de racisme, la manière de se désigner, les relations aux « autres » de manière générale et elle comprend également une dimension politique en interrogeant un système mis en place.

III.3.2. Trois cadres de références théoriques et méthodologiques

III.3.2.1. L’approche socio-historique

Le premier cadre de référence adopté est celui de la démarche socio-historique car c’est une approche qui permet de mettre en évidence ce lien entre passé et présent. Comme l’affirme Gérard Noiriel, la perspective historique c’est un regard sur le passé. Mais plus précisément, et comme nous y invite à le faire cet auteur, « la préoccupation plus spécifiquement socio-historienne, qui est non pas tant de voir les choses par en bas que de voir comment s’articulent le bas et le haut » (Ortiz, 2012), c’est-à-dire les effets, les influences que peut avoir le passé sur le présent mais aussi l’actualisation de ce passé au présent. Qu’est-ce que le temps présent fait de ce passé ? Comment il le transforme ? Le détourne ? L’affronte ?...

« La socio-histoire signifie la mise en perspective historique d’une réalité étudiée dans son actualité, qu’il s’agisse d’une réalité tangible (institution, phénomène, évènement) ou abstraite (représentation, notion, concept, théorie), autrement dit, mettre au jour la dimension diachronique de cette réalité. » (Savoye, 2003/1 p. 134). Le constat établit est celui visant à signifier la présence, dans la société brésilienne actuelle que j’ai pu appréhender, de ce principe de colonialité, c’est-à-dire la perpétuation d’un certain nombre de représentations qui légitiment le maintien de rapports sociaux et raciaux hiérarchiques, inégalitaires et l’activation de préjugés, et d’actes de racisme envers la population métisse et afro-brésilienne. Cette approche permet de comprendre de quelle manière ce principe est opérant aujourd’hui dans la société brésilienne, comment il se manifeste au quotidien, comment il est ancré.

Ce travail traite à la fois d’un phénomène concret, d’un fait historique, celui du fait colonial mais aussi d’un concept qui lui est intimement lié au sein des sociétés colonisées, celui de la colonialité. Un point de précision me semble nécessaire concernant l’utilisation de

ce terme de « fait colonial ». Pour Romain Bertrand, l’expression « fait colonial » signifierait un « domaine d’objets au sens de Michel Foucault, autrement dit un espace de discours délimité par des controverses savantes et politiques et à ce titre enjeu de luttes de dénomination » (Bertrand, 2006, p. 10). En France, dès 1992, Daniel Rivet a souligné le changement d’échelle imposé à l’analyse de la colonisation par une répartition de plus en plus contraignante des recherches suivant les aires culturelles : l’étude du fait colonial cédant la place à des microanalyses de situations coloniales insérées dans des espaces et des chronologies nationaux, au mieux continentaux (Sibeud, 2007, p 151).

L’époque contemporaine est marquée par l’omniprésence de conflits mémoriels rattachés à l’activation ou la réactivation de revendications identitaires pouvant prendre la forme « d’identités meurtrières » au sens de l’écrivain libanais Amin Maalouf qui évoque la logique psycho-sociale visant « à se reconnaître dans son identité la plus attaquée » (Maalouf, 1998, p. 34) et sous couvert de revendications qui peuvent être politiques et sociales.

Cette articulation entre le temps passé et le temps présent a été notamment pensé par le philosophe et sociologue Henri Lefebvre. Sa pensée, sa manière d’appréhender les choses, les sujets et le monde m’ont grandement influencé dans la réflexion et la conception de ce travail. Son œuvre, selon Sandrine Deulceux et Rémi Hess, serait un mouvement qui tenterait de produire des concepts qui permettraient d’intervenir dans la réalité. Cette notion de mouvement fait sens pour moi, en lien avec la pensée de la trace et notamment ce qu’elle implique au niveau philosophique, épistémologique et identitaire mais également avec l’idée théorisée par Vincent de Gauléjac d’une double influence, d’un aller-retour constant entre histoire de vie et choix théoriques. Ces deux éléments que j’ai abordés précédemment dans mon travail, font partis de ce mouvement avec en toile de fond l’idée d’une production de connaissances, de concepts qui s’inscrivent dans un moment donné et qui visent donc à être complétés, dépassés. Son travail qui articule constamment la sociologie et l’histoire s’illustre par une méthode qu’il nomme « régressive-progressive ». Cette méthode consiste à partir du présent, à décrire une situation donnée, à établir un constat en mettant en évidence des tensions, des contradictions. Puis, pour comprendre et analyser ces tensions le chercheur remonte alors dans le passé, pour identifier l’origine des problèmes rencontrés aujourd’hui. Et enfin, éclairé par cette enquête régressive, on revient au présent pour y trouver les potentialités ou les possibles de l’avenir.

C’est précisément de cette manière-là que j’ai procédé dans ce travail de thèse à la fois dans la réflexion sur l’objet, sa construction et son analyse. A partir de mes observations de terrain, des entretiens et des différents temps d’échanges et de rencontres et de l’analyse des documents institutionnels, j’ai établi ce que j’ai nommé « un constat du temps présent » visant à décrire la situation des rapports sociaux et raciaux au Brésil qui semble se présenter

comme un pays multiracial et profondément métissé sous couvert de relations sociales et éducatives inégalitaires rendues visibles entre autres par la perpétuation d'un racisme racial et social, par l’ambiguïté de la politique de discrimination positive, mais également dans l’ambiguïté voire la contradiction dans l’acte d’être et de se représenter pour la population métisse et blanche du pays. Concernant l’enquête régressive, j’ai utilisé les mêmes ressources que pour la première étape de la méthode avec en plus, des documents historiques tournés vers les thèmes du lusotropicalisme, de l’esclavage, de la colonisation portugaise au Brésil et dans le reste du Monde. Cette immersion dans le passé a été perçue comme un analyseur de la situation contemporaine illustrée par cette notion de colonialité du pouvoir, du savoir et de l’être. Enfin, pour la troisième étape, matérialisée par un retour au temps présent, je présente une double analyse de portraits d‘ « individus individualisés » au cœur d’un paradoxe : le paradigme intégrant/excluant, en m’appuyant sur mes données de terrain que j’ai articulées avec mes apports théoriques.

Ce que j’appelle ce paradigme intégrant/excluant comporte en son sein le problème actuel de la catégorisation de la population brésilienne dans des catégories différentes selon la couleur de peau et son origine, et plus précisément la propre représentation du sujet sur son appartenance et son corps, son auto-désignation. Ces « questions de nomination, de désignation et de catégorisation sont au cœur des préoccupations de la socio-histoire. » (Noiriel, 2008, p. 4). De là, découle mon travail de conceptualisation ainsi qu’une théorisation autour des enjeux éducatifs du temps présent. Dans ce cadre, mon objet a été pensé comme un objet éducatif dans le sens le plus large du terme, c’est-à-dire, de citoyenneté et de transmission pour les futures générations.

La pensée d’Henri Lefebvre se présente comme une métaphilosophie qui apporte une série de concepts tirés de la pratique et qui y reviennent tout en étant en prise avec la réalité, le vécu. Sa méthode, qui puise son inspiration dans la pensée et les travaux de Carl Marx, se révèle originale mais aussi singulière et porteuse de possibles, il l’applique à des formes sociales concrètes telles que la Nation, l’urbain. Mon travail est traversé par l’application de cette méthode à l’étude d’une réalité sociale contemporaine observée, vécue, perçue, conçue que je vais travailler, tordre, façonner pour la déconstruire, la rendre intelligible, par des