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La problématique de l’eau : Un élément d'appropriation de l'espace…

Chapitre II : Les politiques Algériennes pour un tourisme respectueux de

B- La diversité des espaces géographiques potentiellement touristiques

1- La problématique de l’eau : Un élément d'appropriation de l'espace…

Les facteurs climatiques ont contribué, dans une certaine mesure, notamment au cours des deux dernières décennies, à aggraver la situation du secteur touristique par la sécheresse. La principale conséquence de la sécheresse en Algérie concerne la diminution progressive de la végétation et de la productivité des terres. En effet, la variabilité et la rareté des pluies ont accentué la fréquence des années de sécheresse aggravant ainsi la situation du bilan hydrique. Quant aux incendies, ils n’ont pas épargné le couvert végétal du pays où, actuellement, les forêts incendiées annuellement couvrent une superficie considérable. Par ailleurs, les zones non affectées par la sécheresse ou légèrement menacées par ce fléau, risquent d'être à leur tour touchées, induisant ainsi une situation de plus en plus dramatique.

Dans certains sites touristiques et oasis, la désertification a entraîné l'ensablement de ces derniers à ciel ouvert. Les effets de la désertification, combinée à la sécheresse prolongée, ont provoqué des dégâts non seulement à l'environnement lui-même, mais aussi aux infrastructures, aux installations humaines et aux ressources en eau vitales pour la survie dans les zones arides du pays. La réhabilitation et la restauration nécessitent d'énormes dépenses que les populations locales ne peuvent généralement pas prendre en charge. Les ressources en eau en Algérie, notamment celles relatives à l'eau potable et à l'irrigation ont été sévèrement atténuées par les sécheresses qui ont sévi au cours des dernières décennies ; cette situation a entraîné des restrictions dans la fourniture en eau potable et d'irrigation dans la plupart des régions du pays. De même, la biodiversité a été réduite sur les plans faunistique et floristique. On cite l'exemple de dépérissement du cèdre qui est très apparent au parc national de Belezma. Ce dernier se trouve aux portes de Batna, est un exemple de changement climatique dans la région, ce phénomène est dû essentiellement au stress hydrique d'après les responsables du parc.

En outre, sur le plan économique, la sécheresse a eu pour conséquences «le mal du tourisme », l'extension de la pauvreté et de l'exode rural dans les zones touchées par ce fléau. C’est en reconnaissance de la gravité de la situation concernant la dégradation des ressources naturelles en Algérie, qu’on peut définir l’eau comme un bien matériel nécessaire pour tout développement et pour toute sorte de vie.

Tous ces éléments indiquent que si le problème de l’eau est bien réel en Algérie, les moyens pour y apporter des solutions existent qui impliquent de réduire à brève échéance l’essentiel des gaspillages et de réorienter les secteurs de production vers des usages plus économes et moins polluants.

L’eau représente à la fois, un élément de valorisation vital pour le tourisme et un élément d’appropriation de l’espace. C'est-à-dire que l’eau revêt un caractère tant social qu’économique. En effet, les entretiens que j’ai effectué à Rhoufi, Biskra et M’chouneche avec des citoyens de la région, révèlent que l’eau constitue une sorte de miroir reflétant la qualité de l’Environnement de la région et de son espace touristique. Les professionnels du tourisme savent pertinemment que le client recherche à l’heure actuelle un environnement de qualité et que cette garantie est source de revenus. "Une bonne qualité de l’eau assure une bonne image de la destination qui est susceptible d’attirer un certain nombre de touriste"19. C’est donc sur l’image de l’espace, orienté vers sa commercialisation, que s’applique cette perception. Bien que l’on se doute que l’eau ne soit pas le critère déterminant dans le choix de destination du touriste, la remarque précédente traduit la volonté des acteurs locaux de diffuser une bonne image de leur région. Dans ce cas, cette démarche a une incidence évidente sur la sensibilité de ces acteurs à la préservation de l’environnement et donc de la ressource en eau.

L’Algérie, durement éprouvée par une succession de sécheresses, c’est donc l’agriculture qui est d’abord affectée par le manque d’eau, alors l’une des grandes priorités pour le développement socio-économique est :

- lutter contre la désertification ;

- l’atténuation des effets de la sécheresse ;

- la protection de la nature et de l’environnement d’une manière générale.

Les modifications du climat observé ces dernières décennies ont eu comme conséquence une transformation des paysages qui induit la rareté de l'eau. L'exemple de la frange Nord du pays est une réalité apparente où on observe l'extension de la sensibilité à la désertification, qui indique une remontée des influences du climat Saharien comme on peut le constater sur la carte (cf. carte n°3).

19 M. GAZE, IRD, Avril 2002

Les efforts de lutte contre la désertification entrepris par l’Algérie sont à la fois importants et diversifiés et sont menés sur plusieurs fronts. Plusieurs plans, stratégies et programmes ont vu le jour récemment couvrant les principaux domaines de développement et de protection des ressources naturelles et d’équipement socioéconomique du monde rural : eau potable, électrification, routes rurales, amélioration des taux d’accès à l’éducation, irrigation, aménagement des bassins versants, aménagement des parcours, mise en valeur des zones d’agriculture pluviale, sites d’intérêt biologique, ...

A travers l’analyse de la perception de l’eau, on constate qu’une fois encore, les notions de valorisation économique des ressources sont des éléments constitutifs d’une région et d'appropriation de l'espace. En effet la construction d’un patrimoine culturel à travers l’eau peut aider au développement de l’activité touristique.

2- Le patrimoine naturel en Algérie : Un bien commun

Le patrimoine naturel est constitué d’actifs naturels, non transformés par l’homme. Il associe l’ensemble des espèces animales et végétales que l’on regroupe sous la notion de biodiversité. Il compte également les formations géographiques, les sites naturels exceptionnels, les espaces encore vierges ou mal connus par l’homme. Le patrimoine est une réserve de richesses accumulée au cours du temps et dont chaque individu peut hériter et transmettre. « Le patrimoine est ce qui constitue le bien commun » (dictionnaire le Robert), à ce titre certains espaces naturels et lieux historiques, de part leur aspect exceptionnel, recèlent une importance primordiale à l’échelle de la planète. Le patrimoine naturel fait souvent l’objet

d’une protection légale qui marque son importance aux yeux des services concernés. A l’échelle nationale, il s’agit de réserves naturelles, d’espèces protégées, des parcs naturels,

etc. Ainsi, à l’échelle internationale, les Etats peuvent s’accorder sur l’importance d’un espace commun au patrimoine naturel, ce fut le cas de Tassili patrimoine commun de l’humanité.

La représentation qui peut être faite de ces espaces contribue à véhiculer certaines images, idées et sentiments qui participeront d’un ensemble représentatif et identitaire. C'est-à-dire le patrimoine.