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Chapitre II : Niveau de performance touristique dans les Aurès

C- Pratique et efficience du tourisme

3- Aurès aventure

Déjà sous la colonisation française, cette demande d'aventure existait. Le tourisme dans les Aurès était alors pour l'essentiel un tourisme itinérant et basé sur des circuits qui étaient soit préparés par des agences de voyages locales, soit le fait des agences de la métropole, soit le plus souvent réalisés individuellement par des voyageurs. Les touristes pénétraient le cœur des Aurès vers Biskra et le long des oasis de M'chounèche, Tolga jusqu'au grand Sud, les montagnes et les forêts n'étaient pas absentes du produit touristique des Aurès.

Le produit touristique Aurassien est marqué par un balancement entre deux produits. Il s'agit d'un côté du tourisme à motivation culturelle et de l'autre, le tourisme à motivation naturelle. Différentes activités et circuits qui peuvent être proposé aux touristes.

ƒ itinéraires qu'on peut prendre comme exemple.

a- L'itinéraire Batna-Hamla-R'Haouet et de Tinibaouine-K'sar Belezma-Zana.

Ce circuit remplit deux fonctions :

1- Un tourisme dont la motivation principale est l'observation de la faune et de la flore dans leur milieu naturel, du patrimoine du parc national de Belezma.

2- Un tourisme culturel qui reflète le patrimoine historique, de la région Nord des Aurès, le parc national prend ainsi une autre dimension tendant vers l'orientation culturelle.

b- L'itinéraire Batna Arris Biskra, constitue sans doute le circuit touristique le plus

ancien et le plus connu des Aurès. Deux caractéristiques très différentes seraient alors visibles : au Nord une zone semi aride, au Sud la zone saharienne. Et dès lors, l'aspect le plus fortement marqué est la progression climatique avec l'apparition des palmeraies, or l'oasis de Tolga est la plus importante à voir. Ce circuit réserve un panorama d'une variété multiple : formation rocheuse très variée, végétation diversifiée. Il s'agit là, tout au long des vallées de Oued Abiod, d'un des circuits les plus émouvants de la région. La succession des paysages, des gorges de Tighanimine aux canyons de Rhoufi peuvent être contempler du haut des balcons aménagés sur les bords de la falaise.

De retour, de Biskra vers Batna en empruntant la deuxième variante de circuit, c'est les gorges spectaculaires d'El Kantara qui sont les plus émouvantes là aussi, car on passe soudain du relief saharien à des hauts plateaux rocheux.

Ce circuit favorise aussi, cette découverte, à la rencontre avec les populations locales et la connaissance de leurs villages ainsi que leur mode de vie. En effet, on peut voir sur quoi l'économie des villageois est basée et pourquoi y'a-t'il des villages peu peuplés et d'autres qui se vident de plus en plus ! D'autres circuits comme : Batna-Timgad-Khenchela à Taberdga

peuvent être pratiqués ainsi que des randonnées et circuits sportifs à l’extérieur des villages Aurassiens.

L’Aurès aventure peut avoir des offres : " authenticité-sensation-responsabilité" : authenticité du cadre du site qui est naturel ; sensation par les activités d’aventure ; responsabilité au sens où l’on fait des choses qui font envie et faire découvrir aux touristes la richesse de notre pays avec sa beauté aussi bien sa fragilité.

L’environnement du milieu doit donc être un élément essentiel pour " l’authenticité" des sites. Une ballade dans la montagne pour découvrir la faune et la flore est donc à la fois une activité ludique, pédagogique et responsable. Aux portes de Batna, les amateurs de vestiges romains iront vers Lambèse, Timgad et Zana.

Après ce repérage d’un certain nombre de pratiques touristiques possibles dans les Aurès, il s’agit maintenant de replacer dans le cadre général de notre travail, à savoir la mise en valeur d’un tourisme respectueux de l’environnement (naturel et humain), dit "tourisme durable".

La question est donc de se demander si l’Aurès peut-être considérer comme une destination de tourisme durable (selon les composantes de tourisme durable que l’on a vu dans la première partie) et si surtout c’est un souhait de la part des différents acteurs de se

tourner vers ce type de tourisme. En effet "le tourisme durable ne se décrète pas. Il se gagne progressivement par la volonté de ses différents acteurs"39.

TROISIÈME PARTIE

:

PROJET DE DÉVELOPPEMENT

TOURISTIQUE DURABLE

Cette troisième partie se veut une application concrète dans le "Grand Aurès" vis-à-vis aux concepts vus précédemment afin d’analyser si cette région tend ou peut tendre vers un développement touristique durable, dans la mise en place et l’expansion de son tourisme. D’où l’interrogation qui sera développée : " quel tourisme pour les Aurès ? "

L’ouverture sur le tourisme nous semble une solution à adopter. Cette étude basée sur des constats, le but étant :

- à la fois de caractériser le tourisme Aurassien : comment peut-on le qualifier, est-il porteur d’une redynamisation de la région, et si c’est la cas, est-il davantage tourné vers un tourisme de nature, un tourisme durable ?

- mais également d’imaginer son avenir au travers des volontés politiques locales et nationales : l’Aurès souhaite-t-il se tourner vers le tourisme ?

Pour cela, un travail d’enquêtes a été fait auprès de professionnels du tourisme et de certains acteurs dans le domaine touristique. Pour différentes raisons, le nombre de professionnels interrogés n’est pas celui escompté.

Par ailleurs, nous allons prendre à chaque fois des exemples concrets concernant la capitale des Aurès "Batna" qui va nous servir comme référence, pour mieux faire notre approche sur le sujet.