Probiotiques et prébiotiques

I.

I. ProbiotiquesProbiotiques

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1 - DéfinitionsDéfinitions

Bien que que les probiotiques ont d'abord été définis comme des « facteurs promoteurs de croissance produits par des micro-organismes », cette définition n'a rapidement plus correspondu puisqu'elle pouvait inclure notamment les

antibiotiques. Depuis 2001, l'OMS a donc défini les probiotiques comme des

« micro-organismes vivants qui, lorsqu'ils sont administrés en quantités adéquates, produisent un bénéfice pour la santé de l'hôte ».

Les probiotiques sont majoritairement composés de bactéries ou de levures vivantes. [109] Les probiotiques les plus courants qu'on peut rencontrer

appartiennent aux genres Lactobacillus et Bifidobacterium. [110]

De plus en plus on les voit mis en avant pour traiter ou en adjuvant d'une pléiade de pathologies telles que les diarrhées, qu'elles soient induites par des antibiotiques ou non, les entérocolites nécrosasntes et, plus récemment, pour l'obésité ou le diabète. [110]

On a donc vu la définition proposée par l'OMS néanmoins celle-ci n'est pas légalement reconnue. Les seules exigences qui sont spécifiées sont que le

probiotique soit identifié par un genre et une souche, qu'il soit vivant et fourni en dosage approprié jusqu'à sa péremption et enfin qu'il ait montré une efficacité dans des études contrôlées sur l'Homme. [111]

Le premier point pour qualifier une souche bactérienne de probiotique est donc de déterminer son genre ainsi que son espèce puisqu'on considère

actuellement que l'effet d'un probiotique sur la santé est dépendant de la souche utilisée. Une analyse phénotypique et génotypique est nécessaire en plus des examens habituels pour caractériser la souche bactérienne. Par la suite, un certain nombre de tests in vitro sont réalisés pour déterminer l'effet et l'utilisation potentielle de l'espèce notamment sa résistance à l'acidité gastrique ainsi qu'aux acides

biliaires, sa possible activité anti-microbienne envers d'éventuels pathogènes, sa capacité à diminuer l'adhésion des pathogènes dans le tractus digestif... Ensuite, la

souche bactérienne peut passer à l'étape suivante et être utilisée chez l'animal où on va pouvoir évaluer sa toxicité et par la suite son efficacité. Une fois toutes ces

étapes remplies, la souche peut enfin être utilisée chez l'Homme. On va à nouveau montrer son efficacité et pouvoir déterminer quelle concentration minimale en probiotique est nécessaire pour observer une efficacité. [112]

Illustration 20: Protocole avant la libération d'une souche bactérienne (comme probiotique). (d'après : N. K. Ganguly, S. K. Bhattacharya, B. Sesikeran, G. Nair, B. S. Ramakrishna, H. P. S. Sachdev, V. K. Batish, A. S. Kanagasabapathy, V. Muthuswamy, S. Kathuria, V. M. Katoch, K. Satyanarayana, G. Toteja, M. Rahi, S. Rao, M. Bhan, R. Kapur, and R. Hemalatha : « ICMR-DBT Guidelines for Evaluation of Probiotics in Food »)

Actuellement, la majorité des probiotiques utilisés le sont par isolement de souches présentes dans l'alimentation et qui présentaient une activité intéressante. Mais, de plus en plus, par le développement des découvertes sur le microbiote intestinal, on découvre de nouvelles bactéries voir de nouveaux gènes présents parfois chez des bactéries connues qu'on parvient à mettre en avant. [113]

On classe habituellement les probiotiques en quatre classes différentes : • On retrouve d'abord les espèces appartenant au genre Lactobacillus,

bactéries à gram positif faisant parties des Firmicutes et de la famille des Lactobacillaceae. Ce sont des bactéries lactiques parmi les plus utilisées. [84] Le genre Lactobacillus comprend plus de 90 espèces différentes. [114]

• On a ensuite les espèces appartenant au genre Bifidobacterium, bactéries à gram positif également et anaérobies strictes.

• La classe suivante regroupe d'autres bactéries lactiques avec des genres comme Enterococcus ou Streptococcus.

• Le dernier groupe comprend des bactéries non lactiques comme les espèces Bacillus cereus ou Propionibacterium freudenreichii. [84]

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2 - HistoriqueHistorique

Elie Metchnikoff a été un des premier a suggéré que la modification de la flore microbienne intestinale pouvait permettre d'éviter « l'auto-intoxication intestinale ». [111] De son vrai nom Ilya Ilitch Metchnikov, ce biologiste est né le 6 mai 1845 à Ivanovka dans l'actuelle Ukraine et est décédé le 15 juillet 1916 à Paris. En 1887, il obtiend un poste à l'Institut Pasteur grâce à Pasteur lui même et sera en 1908 co- lauréat du prix Nobel de physiologie avec Paul Ehrlich grâce à leur découverte de la phagocytose. [115]

Illustration 21: Photo d'Elie Metchnikoff (d'après : S. Gordon : « Elie Metchnikoff: father of natural immunity »)

Par la suite il a pour objectif de remplacer les bactéries potentiellement nuisibles par des bactéries utiles. C'est pourquoi il développa un régime alimentaire à base de lait, fermenté par une bactérie nommée « le bacille bulgare » et qui correspond à Lactobacillus delbrueckii sp bulgaricus. [111]

D'autres hommes font par la suite d’intéressantes découvertes. Ainsi, en 1900, Henry Tissier parvient à isoler une bactérie (Bifidobacterium bifidum) dans les fécès d'un nouveau-né allaité et sain. Il recommande par la suite de l'administrer aux bébés souffrant de diarrhées. [117]

Il faut ensuite attendre 1917 et le professeur allemand Alfred Nissle. Il va isoler chez un soldat de la Première Guerre Mondiale une souche non pathogène d'Escherichia coli qu'il rend responsable de la protection du combattant contre une entérocolite lors d'une sévère épidémie de Shigellose. Cette souche, encore appelé souche Nissle 1917 de nos jours est un des rares cas de probiotique non lactique. [111]

En 1935, Minoru Shirota commercialise au Japon et pour la première fois une souche de probiotique Lactobacillus casei Shirota dans une boisson nommée

Yakult®_{. [117]}

Néanmoins, c'est seulement en 1953 qu'on rencontre pour la première fois le terme probiotique utilisé par Werner Kollath.

Illustration 22: Chronologie retraçant l'histoire des probiotiques.

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