2.4 Cadre mathématique
2.4.2 Pro essus de rae
Commeonl'a vu dans laremarque 2.8p.27, leproblème,
dq
dt +Nq∋ U(q),
q(0) = q0,
(E2
)s'interprète de la manière suivante : la onguration globale
q
, soumise au hamp de vitesse souhaitéeU(q)
doit évoluer tout en restant dans l'ensemble des ongurations admissiblesQ0
. En e sens, notre problème s'ins rit dans le adre des pro essus de rae. On propose i i de pré iser ette notion, tout d'abord en détaillant le premier pro essus de rae onsidéré danslesannées70,etensuiteen évoquantdes résultatsplus ré entssur des problèmes de pro essus de rae plus généraux.Le début
Les pro essus de rae ont été introduits par J.J. Moreau dans [Mor77℄. Il onsidérait le problème suivant : un point se trouve à l'intérieur d'un onvexe fermé
C
mobile in lus dans un espa e de Hilbert. Quandil est attrapé par lebord deC
qui se dépla e, il part dans la dire tion normale à elui- i, omme s'il était poussé par le bord, an de rester dansC
. Lemouvement de e pointest alors régi par l'équation suivante :− ˙q ∈ ∂IC(t)(q).
(2.6) Celle- i fait intervenir un opérateur maximal monotone qui dépend du temps. Pour ré-soudre e problème, J.J.Moreau onstruit une suite de solutions dis rètes selon un prin- ipeditderattrapage( at hing-up).Sous ertaineshypothèsesderégularitéde lafon tion multivaluéet 7→ C(t)
, l'intervallede temps est diviséen sous-intervallesJk
oùC(·)
varie peu. La traje toire d'ensemblest 7→ C(t)
est appro hée par une multifon tion onstante par mor eaux, valantCk
surJk
, e quipermet de onstruire unefon tionq˜
onstantepar mor eaux, égale à˜qk
surJk
et telle queq˜k+1 =
PCk+1(˜qk)
. Il démontre alors la onver-gen e de ette suitede fon tions lorsque lepas de lasubdivision tendvers zéro, obtenant à la limite une solution de (2.6). La solutiona au moins la même régularité que elle de la multifon tionC(·)
.D'après laremarque 2.26 p.37,l'équation (2.6) s'é rit aussi− ˙q ∈ N(C(t), q).
(2.7) Cependant,notreproblème(E2
)nerentrepasdans e adre,d'unepart,à ausedudéfaut de onvexité deQ0
, etd'autre part, à ause de laprésen e du se ond membreU(q)
.PSfrag repla ements
˜
qk+1
˜
qk
Ck+1
Ck
Fig. 2.9 Algorithmede rattrapage.
Le problème général
Introduisons plus généralement un pro essus de rae dit perturbé, mettant en jeu des ensembles
C(t)
non videsη
-prox-réguliers, in lus dans un espa e de Hilbert réelH
. On pose le problème de l'existen e et de l'uni ité d'une fon tionx
dénie surI = [T0, T ]
et vériant,(
− ˙x(t) ∈ N(C(t), x(t)) + F (t, x(t)) p.p.t. t ∈ I
x(T0) = x0.
(2.8)
La perturbation
F : [T0, T ]× H ⇉ H
est une appli ation multivaluée à valeurs dans les ensembles onvexes ompa ts non vides deH
. L'ensembleN(C(t), x(t))
est le ne proximalnormal deC(t)
aupointx(t)
( f. dénition 2.16 p.34).Dans [CM95 ℄, les auteurs étudient e problème perturbé en dimension nie dans le as où les ensembles
C(t)
sont onvexes. Ils montrent que le problème admet des solutions sous ertaines hypothèses on ernant la perturbationF
et l'appli ation multivaluéeC
. D'une part, la perturbationF
est supposée semi- ontinue supérieurement par rapport à la se onde variable et doit satisfaire une ondition de roissan e linéaire ompa te, à savoir:F (t, x)⊂ β(t)(1 + |x|)B(0, 1) , ∀(t, x) ∈ [T0, T ]× H.
(2.9) D'autrepart, l'appli ationmultivaluéeC
est supposée ontinuepour ladistan ede Haus-dor etdoit satisfaire une ondition de boule intérieure, du type suivant :∃r > 0 , B(0, r) ⊂ C(t) , ∀t ∈ [T0, T ].
(2.10) Ensuite, lespro essus de rae par des ensemblesC(t) η
-prox-réguliers ont faitl'objet de nombreuxtravaux.Le as sanspertubation(F = 0
)esttraitédans[CM03 ,Thi03,CG99℄. Dans [CM03℄, leproblème onsidéré est,(
−dx ∈ N(C(t), x(t))
x(T0) = x0,
(2.11)
où
dx
est la mesure diérentielle de la fon tionx
. L'existen e et l'uni itéd'une fon tion à variation bornée solution de (2.11) est prouvée, en supposant queC(·)
est Hausdor- ontinue, ave une ondition de boule intérieure (semblable à (2.10))et une ondition deompatibilité de nature géométrique.
Le as ave perturbation est étudié en dimension nie dans [Ben00, CG99℄ où
C(·)
est supposée lips hitzienne etdans[Thi03℄oùl'appli ationC(·)
varie de manièreabsolument ontinue ( f. hypothèse(H2)
du théorème suivant).En dimension innie,le as perturbé est traitédans [BT01, ET05,ET06 ℄.Dans[ET05℄, setrouve lethéorèmesuivantquinous permettrade justierpar lasuiteque notreproblème(E2
)est bien posé.Laperturbation est supposée i i monovaluée ( e quiest le as du problème (E2
)) etelleest notéef
. Théorème 2.27 SoitHun espa edeHilbert.On onsidèrel'appli ationmultivaluéeC(·)
de
I = [T0, T ]
dans H vériant les hypothèses suivantes(H1)
Il existeη > 0
, tel que pour toutt ∈ I
,C(t)
soit un sous-ensemble fermé non vide de H,η
-prox-régulier;(H2) C(t)
varied'unefaçonabsolument ontinue, 'est-à-direqu'ilexisteunefon tion absolument ontinuev : I → R
, telle que pour touty ∈ H
et pour touss, t∈ I
, on ait|dC(t)(y)− dC(s)(y)| ≤ |v(t) − v(s)|.
Soit une fon tion
f : I × H → H
telle que∀x ∈ H , f(·, x)
soit mesurable sur I et vériant,(i) Pour tout
α > 0
, il existe une fon tion positivekα ∈ L1(I, R)
telle que pour toutt ∈ I
et(x, y)∈ B(0, α) × B(0, α)
,|f(t, x) − f(t, y)| ≤ kα(t)|x − y|;
(ii) Il existe une fon tion positive
β ∈ L1(I, R)
, telle que pour toutt ∈ I
et pour toutx∈ ∪s∈IC(s)
,|f(t, x)| ≤ β(t)(1 + |x|).
Alors, pour tout
x0 ∈ C(T0)
, lepro essus de rae suivant(
− ˙x(t) ∈ N(C(t), x(t)) + f(t, x(t)) p.p.t. t ∈ I
x(T0) = x0
a une unique solution absolument ontinue.
Dans (ii),onretrouve l'hypothèse (2.9)de roissan e linéaire de laperturbation. L'hypo-thèse (i) assure l'uni ité de la solution. Quant à l'hypothèse
(H2)
faite sur l'appli ation multivaluéeC
, elle entraîne la régularité de la solution. Enn, on peut remarquer que l'hypothèse(H1)
permetd'utiliserl'algorithmede rattrapage introduitpar Moreau, puis-qu'à distan e inférieure àη
, la proje tion surC(t)
est bien dénie ( f. proposition 2.24 p. 36).Remarque 2.28 L'hypothèse
(H2)
n'est pas né essaire pour assurer l'existen e de solu-tions. Par exemple,dans [ET06℄, le problème onsidéré est le suivant,(
−dx ∈ N(C(t), x(t)) + F (t, x(t))dλ
x(T0) = x0,
où
λ
est la mesure de Lebesgue surR
. Les auteurs montrent l'existen e de solutions à(2.12)
en supposant que l'appli ationmultivaluéeC
est à variationbornée surI
et quesa fon tion variation est ontinue à droite surI
, e qui revient à supposer qu'il existe une mesure de Radonµ
positive telle que pour touty ∈ H
, on ait|dC(t)(y)− dC(s)(y)| ≤ µ(]s, t]) , ∀ s, t ∈ I , s ≤ t
(2.13) et telle quesup
s∈]T0,T ]
µ({s}) < η
2.
(2.14)La démonstration utilise l'algorithme de rattrapage introduit par J.J. Moreau. Le point fondamental est de diviser l'intervalle de temps
I
en sous-intervallesIk =]tk, tk+1]
oùC(·)
varie peu. Ce i est ee tivement né essaire pour passer à la limite mais aussi pour ee tuer à haqueinstant les proje tions (qui ne sont possiblesqu'à distan e stri tement inférieure àη
).Si l'hypothèse(2.13)
permet ledé oupage deI
en sous-intervallesouverts oùC(·)
varie peu, l'obtentiond'intervallessemi-ouverts se fait grâ e à l'hypothèse(2.14)
. Remarque 2.29 L'équation (2.13) est équivalente àH(C(t), C(s))≤ µ(]s, t]) , ∀ s, t ∈ I , s ≤ t,
où
H
est la distan e de Hausdor.Nouspouvons àprésenténon er lethéorèmeessentielquiassurele ara tère bienposé du modèle introduit au débutde e hapitre.
Théorème 2.30 (Existen e et uni ité d'une solution de l'in lusion diérentielle) Soit
Q0
l'ensemble des ongurations admissibles ( f. dénition 2.1 p. 24) et soitU
lip-s hitzienne et bornée, alors pour toutT > 0
, pour toutq0 ∈ Q0
, il existe une unique fon tionq
absolument ontinue sur[0, T ]
, solution de
dq
dt +Nq∋ U(q),
q(0) = q0,
(E2
)où
Nq
est le ne normal sortant au pointq
( f. dénition 2.5 p. 25). Démonstration :Ce résultat dé oule du théorème 2.27 p. 39. Les hypothèses
(i)
et(ii)
de e dernier viennent du ara tère lips hitzien et bornée deU
. L'hypothèse(H2)
est trivialement vériéedans notre as. Il reste don àvérier l'hypothèse(H1)
(uniformeprox-régularité deQ0
) etl'égalité entre le ne normal sortantNq
etle ne proximalnormalN(Q0, q)
. Ces résultats dont la démonstration est assez te hnique, font l'objet du hapitre suivant (proposition 3.12 p. 51etproposition 3.9p. 48respe tivement).Prox-régularité de l'ensemble des
ongurations admissibles
Q
0
Sommaire
3.1 Etude de l'ensemble