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5 Conclusions et recommandations du CST

5.2 Priorités et recommandations pour les recherches à venir

Les différentes conclusions issues de la revue systématique de la littérature ont conduit le CST à formuler des recommandations et des propositions pour les recherches à venir visant à identifier des facteurs de risque de mortalité de moules (Tableau 20).

Au vu de la multiplicité des expositions concomitantes à prendre en compte, le CST souligne la complémentarité entre des observations régulières réalisées par différents acteurs (un réseau de professionnels, les réseaux d’observation ou surveillance déjà existants) et des études scientifiques ponctuelles permettant d’approfondir la connaissance relative à certains facteurs particuliers. De plus, au regard des lacunes dans la connaissance identifiées par la présente revue systématique de la littérature, la mutualisation des moyens scientifiques et techniques semble indispensable à l’échelle nationale. Pour réaliser des économies d’échelle, de ressources humaines et financières, le CST recommande la mise en commun des informations obtenues par les diverses sources et l’utilisation d’outils développés dans le cadre de réseaux existants, pour toutes les thématiques pertinentes (par exemple : détection d’organismes pathogènes, détection de polluants,…).

Tableau 20. Propositions de priorités de recherche à venir

Problème identifié Orientations de recherche

Hétérogénéité des méthodes d’estimation de la mortalité des moules

 Soutien au développement de méthodes et de dispositifs innovants et validés pour mieux estimer les mortalités de moules en conditions d’élevage ;

 Harmonisation des protocoles des réseaux d’observation et de surveillance de la mortalité des moules entre tous les acteurs français de la filière conchylicole ;

Faible niveau de pertinence méthodologique pour identifier les facteurs de risque de mortalité

 Recourt à des méthodes telles que les études de type cas/témoins, exposés/non exposés... permettant de comparer des profils d’exposition aux facteurs de risque (en diversité et en quantité), entre unités épidémiologiques cas et témoins (ou exposés et non exposés) et dans le temps ;

 Prise de contact avec une

terrain en lien avec la compréhension des mortalités de coquillages, pour consolider la méthodologie tout en permettant une certaine flexibilité méthodologique en fonction des objectifs initiaux de l’étude ;

 Soutien au développement de dispositifs expérimentaux intermédiaires entre l’observation et l’expérimentation (études de mésocosmes), qui permettent d’examiner le milieu naturel dans des conditions contrôlées ;

Faible prise en compte des interactions de facteurs d’exposition

 Mise en place d’études d’épidémiologie

observationnelles (éco-épidémiologiques), visant à collecter des données de nature différente de façon concomitante ;

 Mise en place d’études de laboratoire visant à préciser les multi-expositions aux substances chimiques, les effets cocktails, les effets chroniques des polluants ;

 Mise en place d’un réseau de référents professionnels sur tout le littoral français pour collecter des informations (à définir) en temps réel lors de mortalités de moules, afin d’augmenter le nombre de données disponibles, complémentaires des études d’observation éco- épidémiologiques sur les interactions de facteurs d’exposition ;

Déficit de connaissance sur les facteurs d’exposition appartenant à la thématique des caractéristiques des animaux

 Poursuite de la comparaison des phénomènes de mortalité en fonction de l’état physiologique de la moule ;

 Développement d’outils pour évaluer et mesurer l’état physiologique des individus préalablement à un épisode de mortalité, par exemple : utilisation concomitante de plusieurs de biomarqueurs validés (expression de gènes, activités mitochondriales, composition des tissus…) en relation avec certains stress en tenant compte des variations spatiotemporelles de ces biomarqueurs, outils

visant à mieux caractériser les anomalies

cytogénétiques,… ;

 Développement d’outils visant à identifier les déterminants génétiques d’une meilleure survie des moules ;

 Mise en place d’un réseau de référents professionnels sur tout le littoral français pour collecter régulièrement les informations relatives aux caractéristiques des moules lors de mortalités mais aussi en dehors d’épisodes de mortalité ; Déficit de connaissance sur les

facteurs d’exposition appartenant aux thématiques des

caractéristiques du site, des caractéristiques des conditions climatiques, et des caractéristiques de l’eau de mer

 Mutualisation au sein d’une « Plateforme » des suivis des sites, des outils de collecte de données (sondes multi- paramètres, études courantologiques…) et d’un appui à l’interprétation de ces données ;

 Mutualisation des observations avec les autres réseaux de suivi existants (par exemple : REPHY…) ;

 Mise en place d’un réseau de référents professionnels sur tout le littoral français pour collecter des informations ;

Déficit de connaissance sur les facteurs d’exposition appartenant à la thématique des polluants

 Développement d’études sur l’exposition chronique aux polluants ;

 Développement d’études expérimentales utilisant des concentrations de polluants environnementalement pertinentes ;

 Mutualisation des informations avec les organismes et institutions dédiées (ex : SAGE, Agences de l’eau…) ;

 Soutien au développement d’outils de mesure des concentrations des polluants dans l’eau de mer en routine (moins onéreux, par ex : capteurs passifs…) ;

 Poursuite d’études visant à appliquer le concept de l’exposome (totalité des expositions reçues par un lot d’animaux au cours de sa vie) avec l’utilisation des technologies « -omics » et les biomarqueurs appropriés (restant à valider) ;

 Mise en place d’un réseau de référents professionnels sur tout le littoral français pour collecter des informations ; Déficit de connaissance sur les

facteurs d’exposition appartenant à la thématique des organismes pathogènes/maladies

 Développement d’outils et d’études métagénomiques, sans a priori, visant à identifier la composition d’un microbiome (espèces présentes, abondances et diversités) ;

 Sensibilisation des professionnels à l’importance du réseau national de surveillance des pathologies des mollusques (Repamo) ;

 Surveillance de la prévalence ou de l’incidence des organismes pathogènes d’intérêt en dehors des épisodes de mortalité de moules ;

 Poursuite du développement d’outils visant à étudier de la pathogénicité des souches bactériennes isolées lors de mortalité de moules ;

 Approfondissement des connaissances sur la néoplasie ;

 S’appuyer sur les outils de détection des organismes pathogènes (dépistage/diagnostic) développés dans le cadre du réseau de laboratoires d’analyses diagnostiques, en lien le LNR ;

Déficit de connaissance sur les facteurs d’exposition appartenant à la thématique des pratiques

d’élevage

 Mise en place d’études d’observation appliquées au contexte français selon un suivi longitudinal des populations de moules, permettant d’associer les professionnels à l’étude dans la mesure où ils deviennent parties prenantes du suivi régulier de leurs lots d’animaux ;

 Collecte des observations réalisées par les professionnels lors des études d’investigation des cas de mortalité de moules ;

techniques d’élevage appliquées en fonction des bassins de production ;

 S’appuyer sur l’harmonisation en cours de

structuration entre les Centres techniques

régionaux relative à l’étude des stratégies de production conchylicole ;

 Prise de contact avec une « Plateforme » lors du montage d’études sur le terrain, pour consolider la méthodologie tout en permettant une certaine flexibilité méthodologique en fonction des objectifs initiaux de l’étude.