• Aucun résultat trouvé

partie IV Annexes

2.3 Nos principes de mod´elisation

2πσexp

d(i, j)

2

2σ2

,

o`u betσ sont des param`etres inconnus, etd(i, j) est la distance euclidienne entreietj, et

δUt

j=1vaut 1 siUt

j = 1 et 0 sinon.brefl`etent la production d’inoculum par un individu malade

et (√

2πσ)1exp{−d(i, j)2/2σ2}refl`etent la dispersion. Dans ce mod`ele, la dispersion a lieu

`a toutes les distances (pas seulement entre voisins). Chadœuf et Calonnec proposent une

m´ethode permettant d’estimer les param`etres.

2.3 Nos principes de mod´elisation

Exp´eriences et objectifs

Des exp´eriences de propagation des rouilles ont ´et´e r´ealis´ees par les scientifiques du

la-boratoire d’Epid´emiologie V´eg´etale et Ecologie des Populations (INRA Versailles-Grignon).

L’objectif g´en´eral de l’ensemble de ces exp´eriences ´etait de mieux comprendre comment

se d´eveloppent les ´epid´emies des maladies a´eriennes des v´eg´etaux cultiv´es. Afin de mieux

comprendre quels m´ecanismes sont pr´epond´erants `a quelles ´echelles, trois s´eries diff´erentes

d’exp´eriences ont ´et´e r´ealis´ees :

– propagation spatiale `a courte distance (moins de 50 centim`etres) de la rouille brune,

– propagation spatio-temporelle `a moyenne distance (de 1 `a 25 m`etres) des rouilles brune

et jaune, et

– propagation spatiale `a longue distance (de 10 `a 200 m`etres) de la rouille jaune.

Ces trois ´echelles d’observation offrent des visions diff´erentes de la propagation. Les

exp´eriences de propagation spatiale `a courte distance t´emoignent notamment de la

dis-persion des spores entre feuilles proches et de l’h´et´erog´en´eit´e des feuilles en terme de

pro-pension `a ˆetre infect´ee. Les exp´eriences de propagation spatio-temporelle `a moyenne

dis-tance t´emoignent notamment de l’it´eration des cycles ´epid´emiques et du d´eveloppement de

foyers secondaires de maladie. Les exp´eriences de propagation spatiale `a longue distance

t´emoignent notamment de l’anisotropie de la dispersion des spores.

Pour mieux comprendre le d´eveloppement ´epid´emique des maladies a´eriennes des v´eg´etaux,

nous voulons d´evelopper un cadre g´en´erique11 de mod´elisation/estimation permettant de

remplir les objectifs suivants

1. estimer la propagation des maladies a´eriennes des v´eg´etaux `a partir des donn´ees issues

des exp´eriences mentionn´ees ci-dessus,

11Le terme “un cadre g´en´erique” doit ˆetre compris comme “un cadre adapt´e non pas seulement aux rouilles

du bl´e mais plus largement aux maladies a´eriennes des v´eg´etaux”.

2.3 Nos principes de mod´elisation 25

2. analyser la variabilit´e des donn´ees, et

3. int´egrer les diff´erentes ´echelles spatiales mises en jeu.

Limites des mod`eles existants au vu des objectifs pr´ec´edents

Le gradient de maladie d´ecrit la tendance moyenne de la propagation. Il ne permet

donc pas de d´ecrire la variabilit´e autour de cette tendance. Les mod`eles de simulation,

eux, peuvent rendre compte d’une part de la variabilit´e autour de la tendance moyenne.

Cependant, leurs param`etres ne sont pas estim´es `a partir de donn´ees de propagation, mais

d´etermin´es par ailleurs. Les param`etres des mod`eles stochastiques `a potentiel, eux, peuvent

ˆetre estim´es `a partir des donn´ees de propagation. Mais, ces mod`eles ne d´ecrivent que des

variables absence/pr´esence de maladie. De plus, aucun de ces mod`eles n’offrent r´eellement

une approche multi-´echelle de la propagation.

Principes de mod´elisation

Compte-tenu des objectifs ´enonc´es ci-dessus et des limites des mod`eles existants pour

remplir ces objectifs, nous proposons des mod`eles qui `a la fois, (i) sont assez simples afin

d’ˆetre ajust´es aux donn´ees exp´erimentales, (ii) partagent des caract´eristiques communes

afin d’int´egrer et comparer les ´echelles, (iii) pr´esentent des caract´eristiques diff´erentes afin

de refl´eter des sources de variabilit´e des donn´ees propres `a chaque ´echelle consid´er´ee. Plus

pr´ecis´ement, nous avons appliqu´es les principes suivants de mod´elisation.

Principe 1.Les mod`eles propos´es doivent ˆetre assez simples (nombre limit´e de param`etres)

et doivent ˆetre adapt´es `a la nature des observations pour qu’ils puissent ˆetre ajust´es aux

donn´ees exp´erimentales de propagation.

Principe 2.Les mod`eles propos´es doivent d´ecrire les trois ´etapes de la propagation spatiale

(production des spores, dispersion des spores et infection des feuilles par les spores) pour

qu’ils puissent rendre compte de la variabilit´e des donn´ees due `a chacun de ces trois temps.

Principe 3. Les mod`eles propos´es pour les diff´erents types d’exp´eriences doivent partager

des composantes communes afin de permettre l’int´egration des diff´erentes ´echelles et de

faciliter une vision multi-´echelle de la propagation spatiale.

Principe 4.Les mod`eles propos´es pour les diff´erents types d’exp´eriences doivent se

distin-guer en int´egrant des composantes diff´erentes. Ceci permettra de marquer ce que l’on voit

et ce que l’on ne peut voir selon l’´echelle consid´er´ee.

Dans les chapitres 3 et 4, nous analysons les donn´ees de propagation spatiale `a courte et

longue distances en construisant deux mod`eles bas´es sur les quatre principes pr´ec´edemment

´enonc´es. Les param`etres de ces mod`eles sont estim´es par maximum de vraisemblance.

3

Propagation spatiale `a courte distance de la rouille brune

Une s´erie d’exp´eriences a ´et´e r´ealis´ee afin de mieux comprendre les premiers stades

du d´eveloppement d’un foyer de rouille brune du bl´e. Dans cette s´erie, des exp´eriences

de propagation spatiale `a courte distance (de 0 `a 50 centim`etres) `a partir d’une feuille

infect´ee (source de spores) ont ´et´e men´ees afin, principalement, d’´evaluer la d´ecroissance de

la concentration de maladie due `a la source quand on s’´eloigne de celle-ci. La concentration

de maladie a ´et´e mesur´ee en comptant le nombre de l´esions sur chaque feuille avoisinant la

source de spores.

Les donn´ees montrent, comme attendu, une d´ecroissance du nombre de l´esions par

feuille avec la distance `a la source. Elles montrent ´egalement une variabilit´e locale

extra-poissonienne possiblement caus´ee par l’h´et´erog´en´eit´e des feuilles en terme de propensions `a

ˆetre infect´ees. Nous proposons un mod`ele de fragilit´e (frailty model) qui permet de d´ecrire

la d´ecroissance du nombre de l´esions par feuille avec la distance, tout en tenant compte de

la sur-dispersion des donn´ees. Dans ce mod`ele, une fonction d´eterministe appel´ee ‘potentiel

infectieux’ int`egre la force1 de la source et la dispersion des spores ; des effets al´eatoires

(fragilit´es) mod´elisent les propensions non observ´ees des feuilles `a ˆetre infect´ees ; le nombre

de l´esions sur une feuille suit une loi de Poisson dont la moyenne est le produit entre la

valeur locale du potentiel infectieux et la fragilit´e (non observ´ee) de la feuille.

Les param`etres du mod`ele ont ´et´e estim´es par maximum de vraisemblance pour cinq jeux

de donn´ees. Des tests ont rejet´e l’´egalit´e des potentiels infectieux pour les 5 jeux de donn´ees,

mais n’ont pas rejet´e l’´egalit´e des densit´es des fragilit´es, indiquant que l’h´et´erog´en´eit´e des

feuilles induit la mˆeme variabilit´e quelque soit le jeu de donn´ees consid´er´e.

Le mod`ele estim´e a ensuite ´et´e confront´e aux donn´ees. Une grande part de la variabilit´e

des donn´ees est captur´e par le mod`ele de fragilit´e. Toutefois, l’´etude des ´ecarts entre mod`ele

et donn´ees sugg`ere notamment que les fragilit´es pourraient ˆetre structur´ees spatialement.

L’´etude de la structuration des fragilit´es est poursuivie dans la section 7.5 de ce manuscrit.

A frailty model to assess plant disease spread from individual

count data

By Samuel Soubeyrand, Ivan Sache, Christian Lannou and Jo¨el Chadœuf.

Spread of airborne plant diseases from a propagule source is classically assessed by fitting

a disease gradient to aggregated data coming from field experiments. But, aggregating data

decreases information about processes involved in disease spread. To overcome this problem,

individual count data can be collected ; it was done in the case of short-distance spread of

wheat brown rust. However, for such data, the disease gradient is a limited model since

heterogeneity of hosts is ignored. So, we propose a parametric frailty model in which the

frailties represent propensities of hosts to be infected. The model is used to assess dispersal

of propagules and heterogeneity of hosts. A model check leads us to address questions about

assumptions made in the model.

Documents relatifs