partie IV Annexes 2.2 Mod`eles existants permettant de d´ecrire la propagation spatiale 2.2.2 Mod`eles de simulation La propagation spatiale `a partir de sources r´eparties dans l’espace a ´et´e d´ecrite par des mod`eles o`u sont explicit´es les trois ´etapes de la propagation spatiale (production de spores, dispersion des spores et infection des plantes par les spores). Ces mod`eles sont int´egr´es `a des mod`eles spatio-temporels construits pour simuler des ´epid´emies (e.g. Minogue and Fry, 1983; Lett and Østerg˚ard, 2000). Exemple Pr´esentons la composante ‘propagation spatiale’ du mod`ele de Lett and Østerg˚ard (2000). 4 Par exemple, pour l’exponentielle : log{g(r)}= loga−r/b, pour la loi-puissance : log{g(r)}= loga−blogr. Production : la quantit´e potentielle de spores qui sont produites par une l´esion en un jour et qui conduiraient `a des l´esions filles si le champ ´etait infini et sain, suit une loi de Poisson de moyenne α. Le param`etreα est appel´e facteur de multiplication journalier potentiel de la maladie. Dispersion : chaque spore produite est d´epos´ee dans le plan – `a une distance r de la l´esion m`ere distribu´ee selon la densit´e f(r) = 2 πµ 1 1 + (r/µ)2δr≥0 o`u δr≥0 vaut 1 sir ≥0 et 0 sinon, – dans une direction uniform´ement distribu´ee dans [0o,360o[, et ce ind´ependamment des autres spores. Infection : quand une spore est d´epos´ee sur la plante i, elle donne une l´esion avec la pro-babilit´e 1−yi/ymax o`u yi est la surface foliaire atteinte de la plante et ymax est la surface foliaire totale de la plante (ymax−yi est la surface foliaire libre). Si la spore donne une l´esion, la surface foliaire atteinte yi est incr´ement´ee de la surfacesoccup´ee par une l´esion. Les param`etres de ce mod`ele sont, pour une maladie donn´ee, mesur´es par ailleurs (uti-lisation de r´esultats donn´es dans la litt´erature). Choix de la fonction de dispersion (FDD) La fonction de dispersion (FDD), not´ee h : 2 → , est d´efinie comme la densit´e de probabilit´e de la position al´eatoire de d´epˆot dans 2 d’une spore ´emise par une source ponctuelle situ´ee en l’origine. Les mod`eles de simulation int`egrent une FDD de mani`ere explicite6. Par exemple, on peut montrer (Tufto et al., 1997) que la FDD int´egr´ee au mod`ele de Lett and Østerg˚ard (2000) est h(x, y) = 1 2πr 2 πµ 1 1 + (r/µ)2, o`u (x, y) est dans le plan 2 etr =p x2+y2 Le choix d’une FDD contraint la r´epartition spatiale de la maladie. Diverses formes ont donc ´et´e propos´ees pour h afin de refl´eter des d´ecroissances diff´erentes de la concentration de spores avec la distance et afin de refl´eter l’anisotropie de la dispersion des spores. Nous pr´esentons ici certaines de ces formes. Mod`eles empiriques pour la FDD Des densit´es de probabilit´e param´etriques ont ´et´e propos´ees pour la FDDh. Par exemple, Tufto et al. (1997) pr´esentent la fonction exponentielle-puissance h(x, y) = c 2πb2/cΓ(2/c)exp −r c b 6 les mod`eles pour le gradient de dispersion int`egrent ´egalement une FDD, mais de mani`ere implicite : on consid`ere g´en´eralement que le gradient de maladie est proportionnel `a la FDD. 2.2 Mod`eles existants permettant de d´ecrire la propagation spatiale 21 qui g´en´eralise la fonction exponentielle (c= 1) h(x, y) = 1 2πb2 exp(−r/b), la fonction de Weibull h(x, y) = c r c−2 2πb exp −r c b qui g´en´eralise la fonction gaussienne (c= 2 etσ2=b/2) h(x, y) = 1 2πσ2 exp(−r2/2σ2), o`u b et c sont des param`etres strictement positifs. Les diff´erents mod`eles qui ont pu ˆetre propos´es varient selon le type de la d´ecroissance (d´ecroissance `a l’origine plus ou moins forte, queue de distribution plus ou moins lourde). L’id´ee est que les caract´eristiques physiques de la spore (ou de l’amas de spores dans le cas de la rouille jaune) jouent sur la d´ecroissance de la FDD. Bien que Minogue (1989) pr`ete aux FDD exponentielle et loi-puissance des interpr´etations physiques, bien que Bicout and Sache (2003) montrent que la FDD exponentielle peut ˆetre d´eriv´ee, sous certaines conditions, du comportement des spores dans l’atmosph`ere, ces formes param´etriques ont d’abord ´et´e choisies pour leur simplicit´e math´ematique. On parle de mod`eles empiriques. Notons que toutes les FDD pr´ec´edentes sont des fonctions isotropes. Les mod`eles suivants permettent d’introduire de l’anisotropie dans la fonction de dispersion. Mod`eles quasi-m´ecanistes pour la FDD Tufto et al. (1997), Stockmarr (2002), Klein et al. (2003) et Bicout and Sache (2003) proposent des mod`eles param´etriques pour la FDD qui sont d´eriv´es analytiquement de mod`eles quasi-m´ecanistes7 d´ecrivant le comportement de particules (e.g. de spores) dans l’atmosph`ere. Ces mod`eles sont dits quasi-m´ecanistes car seuls les m´ecanismes majeurs auxquels sont soumises les particules sont pris en compte. Par exemple, les mouvements des spores sont mod´elis´es par des mouvements browniens tridimensionnels avec tendances8 (drifts), et les temps de d´eposition des spores sont mod´elis´es par des temps d’arrˆet9. Ne prendre en compte que les m´ecanismes majeurs permet d’obtenir une fonction de dispersion ne contenant que peu de param`etres (`a peu pr`es autant que les mod`eles empiriques). Ainsi, sous certaines hypoth`eses, Tufto et al. (1997) obtiennent la fonction de dispersion suivante h(x, y) = 1 2πr√γ exp 1 (τxx+τyy)γ − 1 γ + τx2 γ2 +τ 2 y γ2 !1/2 r , o`ur=p x2+y2etγ,τxetτy sont des param`etres fonctions des tendances des mouvements browniens et de la loi du temps de d´eposition des spores. Dans l’´equation ci-dessus, le premier terme dans l’exponentielle permet de mod´eliser une anisotropie de la dispersion. 7 La formulation est sugg´er´ee par Klein et al. (2003). 8 Les tendances servent `a d´ecrire l’effet moyen du vent horizontal ou la gravit´e. 9 Le temps d’arrˆet peut ˆetre le moment o`u la trajectoire de la particule rencontre une hauteur donn´ee (la hauteur des ma¨ıs femelles dans Klein et al. (2003)). Mod`eles physiques ou m´ecanistes pour la FDD McCartney and Fitt (1985) et Aylor (1990) pr´esentent trois mod`eles physiques ou m´ecanistes : le mod`ele de panache gaussien, le mod`ele gradient-diffusion et le mod`ele la-grangien de marche al´eatoire, qui peuvent ˆetre utilis´es pour d´ecrire la dispersion (lib´eration, transport et d´epˆot) des spores. Les deux premiers mod`eles correspondent `a l’approche eul´erienne : l’´evolution dans le temps de la concentration de spores est d´ecrite en tout point de l’espace. Le dernier mod`ele correspond `a l’approche lagrangienne : les trajectoires des spores dans l’atmosph`ere sont d´ecrites. Ces mod`eles d´etaillent nombre de m´ecanismes auxquels sont soumises les spores. Leurs param`etres ont un sens physique et sont mesur´es exp´erimentalement. Les FDD d´eriv´ees de ces mod`eles physiques ont soit des expressions ana-lytiques tr`es lourdes avec de nombreux param`etres, soit des formes num´eriques obtenues par simulation (Klein et al., 2003). Dans le document Spécifier un processus caché non modélisé en déterminant le lien asymptotique entre résidus et processus caché. Application à l'analyse de la variabilité dans les expériences de propagation des rouilles du blé (Page 34-37)