4.2.1 Génération de sprays : Injecteur Danfoss
4.2.3.3 Principe de la mesure phase Doppler
L’ellipsoïde de croisement des faisceaux laser est le lieu de création d’un réseau de franges
d’interférence. Au point de focalisation des deux faisceaux laser, les fronts d’onde sont à peu
près plan et le réseau d’interfranges est alors constitué de franges planes orientées
parallèlement à la bissectrice de l’angle formé par les deux faisceaux incidents qui défilent à
la fréquence de 40 Mhz. La traversée d’un tel réseau de franges par des particules permet la
mesure de leur vitesse par analyse de la fréquence Doppler. La mesure de la taille s’obtient
par analyse de la différence de phase de la lumière diffusée par la particule.
• Mesure de la vitesse
La distance δf entre deux franges consécutives dépend directement de la longueur d’onde λ de
la lumière laser et de l’angle θ formé par les deux faisceaux.
2 sin
2
fλ
δ = θ
(4.2)
Les gouttes qui traversent le réseau de franges d’interférence (figure 4.5) diffusent de la
lumière modulée par l’interfrange et la vitesse de passage des gouttes perpendiculairement au
réseau de franges. La lumière diffusée par les particules est détectée par un
photomultiplicateur, puis convertie en courant et en tension forme des bouffées Doppler
(figure 4.5) qui seront traitées par un analyseur de spectre rapide.
Figure 4.5 : principe de la vélocimétrie laser Doppler.
La fréquence Doppler f
Dest reliée à la composante V
xde la vitesse perpendiculaire au réseau
de franges :
2
sin
2
x x D fV
V
f θ
δ λ
= = (4.3)
• Mesure du diamètre d’une particule
La mesure de la taille d’une particule, supposée sphérique, consiste également à analyser non
pas la fréquence des bouffées Doppler, mais leur phase. Il s’agit de comparer les signaux
Doppler reçus par deux détecteurs placés dans deux postions différentes de l’espace. La
fréquence de modulation des signaux reçus par les deux détecteurs est identique, mais
cependant il existe un déphasage du fait de la localisation spatiale différente des détecteurs.
En effet, pour s’en convaincre, il suffit de considérer le cas d’un rayon lumineux interceptant
la particule. L’intensité de ce rayon est bien évidemment modulée par le contraste de frange.
La lumière issue de ce rayon est diffusée dans une direction qui évolue au cours du passage de
la particule. Parmi toutes les directions successivement prises, une seule correspond à la
direction de chaque détecteur, expliquant ainsi le déphasage observé. La figure 4.6 illustre ce
phénomène, conformément au sens de déplacement indiqué pour la goutte, c’est-à-dire que le
signal reçu sur le détecteur 1 est en avance de phase par rapport à celui reçu par le détecteur 2.
(t1 et t2 désignent respectivement les instants où la lumière du rayon lumineux atteint les
détecteurs 1 et 2, t1 < t2) .Ce déphasage entre les deux capteurs dépend du rayon de courbure
de la particule puisque ce sont les rayons réfléchis et réfractés au niveau de l’interface de la
particule qui sont vus par les détecteurs.
Figure 4.6 : Principe du PDA pour les modes réfracté et réfléchi .
La phase des bouffées Doppler reçues par l’un des détecteurs i peut s’écrire de la façon
suivante:
i
α β
iΦ =
(4.4)
où α désigne ici le paramètre de taille de la particule qui est défini par:
a
n
D
α π
λ
=
(4.5)
avec n
al’indice de réfraction de l’air, λla longueur d’onde du faisceau et D le diamètre de la
particule.
Dans l’expression (4.4), β
idésigne le facteur de phase du détecteur i. Il dépend du mode de
diffusion (réflexion, réfraction d’ordre 1 ou 2) et de la disposition géométrique des détecteurs,
c’est-à-dire de l’angle θ entre les deux faisceaux incidents et de la configuration géométrique
des photodétecteurs.
Le déphasage observé entre les deux détecteurs est ainsi proportionnel au diamètre de la
particule, supposée sphérique. Si la particule est de grande taille, le déphasage peut dépasser
la valeur de 2π radian et il n’est alors plus possible de différencier le cas d’une telle particule
de celui d’une particule plus petite provoquant le même déphasage. Il s’agit de l’ambiguïté de
2π.
Mode réfracté d’ordre 1
Détecteur 2
Détecteur 1
Détecteur 1
Détecteur 2 Mode réfléchi
Sens de déplacement
Sens de déplacement
t
1t
2t
1t
2La distance entre les deux photodétecteurs influe fortement sur la valeur du facteur de phase
β
i. Lorsque ceux-ci sont proches,β
i. est faible, ce qui permet une mesure sur une grandegamme de diamètre, mais avec une faible précision. En revanche, s’ils sont plus éloignés, la
valeur de β
i. augmentera et la détermination du diamètre s’effectuera avec une plus grande
précision mais sur une gamme de fonctionnement en taille plus restreinte, du fait de
l’ambiguïté de 2π. La solution retenue par les constructeurs pour lever cette ambiguïté
consiste à introduire un troisième détecteur. Ce troisième photomultiplicateur P
3 est placéentre les deux premiers P
1 etP
2, relativement proche deP
1 de sorte que le déphasageφ
13 entreP
1 et P3 présente certes une sensibilité modérée à la taille mais une large plage de mesure. Al’inverse, les détecteurs P
1 etP
2 permettrons d’obtenir un déphasageφ
12 important mais dansune gamme de taille restreinte. Le déphasage P
1-P
3donnera une valeur approximative du
diamètre qui sera ensuite affinée par la mesure de phase entre P
1 etP
2 (figure 4.7).Figure 4.7 : Relation entre les déphasages et le diamètre et illustration de l’ambiguïté de 2π.
• Mode de diffusion de la lumière
Le mode de diffusion de la lumière (réflexion, réfraction d’ordre 1 ou 2) influence également
le facteur de phase et l’intensité de la lumière diffusée dans une direction donnée. La figure
4.8 montre la répartition polaire de l’intensité correspondant aux différents modes de
diffusion de la lumière pour une particule sphérique d’eau dans l’air. Ce résultat a été obtenu
par l’optique géométrique pour une goutte de 50 µm. L’intensité diffusée en fonction de
l’angle de diffusion y est représentée avec une échelle logarithmique.
2π
0 D
mesuréD
maxφ
12φ
13D
φ12, mesurée
φ13, mesurée
φ
φ
12 déphasage entre les photomultiplicateursP
1 etP
2Figure 4.8 : Répartition polaire de l’intensité diffusée par une goutte d'eau dans l'air pour
une polarisation parallèle et perpendiculaire pour les différents modes de diffusion (échelle
logarithmique).
Dans le cas de particules de petite taille, la proportion des rayons interagissant avec la goutte
est faible et il est alors souhaitable de placer les détecteurs dans des directions privilégiées où
le signal reçu est relativement important. Nous travaillerons en polarisation parallèle et
l’optique de collection du PDA sera positionnée sur le premier mode réfractée. L’angle entre
les faisceaux incidents et l’axe l’optique de réception ϕ est fixé à 50° pour des raisons
d’encombrement géométrique. De plus, au voisinage de cet angle, les facteurs de phase sont
pratiquement indépendants de l’indice de réfraction du liquide qui est susceptible de varier
avec la température. Dans le cas de gouttelettes d’eau, cette configuration géométrique et
optique permet de mesurer des diamètres allant jusqu’à 186 µm.
Dans le document
Fluorescence induite par laser multibande appliquée à la mesure de température dans les milieux complexes
(Page 96-99)