4.6 Mesures couplées LIF/PDA dans le spray
4.6.3 Couplages LIF-PDA : résultats et interprétation
Des couplages LIF-PDA permettant d’accéder à la mesure du rapport de fluorescence R
12par
classe de taille ont été effectués dans une zone très proche du point d’injection (z=13 mm)
pour différentes pressions d’injection. Puis l’opération a été renouvelée pour des positions
axiales plus éloignées de la buse (typiquement z=20, 45 et 90 mm).
Sur la figure 4.81, il apparaît que l’évolution mesurée à z=13 mm pour une pression P=2,5
bars, coïncide avec celle enregistrée pour les gouttes individuelles. Notons par ailleurs, que
pour cette pression, la densité du spray est modérée, il y a donc peu d’influence de la
fluorescence parasite issue des gouttes situées hors du volume de mesure. Lorsque la pression
est augmentée et pour une même position, l’évolution du rapport de fluorescence normalisé en
fonction du diamètre des gouttes semble subir un décalage global vers des valeurs plus
élevées. Rappelons également que lorsque la pression d’injection augmente, l’histogramme
granulométrique est modifié assez modérément ; il évolue vers des tailles de goutte plus
petites, alors que la densité du spray augmente. A titre d’exemple, on examinera sur la figure
4.82 l’évolution du diamètre moyen D
10en fonction de la pression d’injection à z=13 mm,
lorsque le calcul est effectué à l’aide des données PDA brutes et des données couplées avec la
LIF.
Ce décalage peut être attribué à l’apparition d’un bruit parasite, constitué par la fluorescence
de gouttes essentiellement de petites tailles, présentant donc un rapport de fluorescence élevé.
Le nombre de ces petites gouttes contribuant fortement à l’augmentation du rapport de
fluorescence croit avec la densité du spray et tend donc à augmenter le bruit parasite, ce qui
correspond à translater la courbe d’évolution du rapport en fonction du diamètre mesuré à
l’aide du PDA vers des valeurs élevées sans grande modification de la tendance générale
(figure 4.81). Notons aussi, qu’individuellement, ces gouttes seraient probablement
inférieures au seuil de détection imposé par l’algorithme de traitement du signal, mais leurs
contributions cumulées tend à créer le bruit de fond. Ce phénomène est illustré figure 4.83.
Sur la figure 4.81, est également représentée l’évolution du rapport de fluorescence moyen
normalisé (déterminé sur la population de goutte détectée par le système couplé PDA/LIF) et
mesuré dans le spray en fonction du diamètre statistique moyen D
10. La variation de D
10est
obtenue par variation de la pression d’injection entre 2,5 bars et 6,5 bars. Il apparaît que la
valeur du rapport normalisé évolue entre les valeurs déterminées à l’aide du coulage PDA-LIF
pour des classes de taille correspondant au diamètre statistique D
10déterminé dans les
conditions décrites précédemment.
1 1.2 1.4 1.6 1.8 2 25 45 65 85 105 D (µm) R12/R120
couplage PDA LIF P=2.5 bars, z=13mm couplage PDA LIF P=4.5 bars, z=13mm couplage PDA LIF P=7 bars, z=13mm
R12/R120= f (D10) (D10 issu des données couplées PDA/LIF) Gouttes individuelles
'
Figure 4.81 : Résultats de couplage LIF-PDA pour différentes pressions d’injection (z=13
mm) : évolution du rapport normalisé en fonction du diamètre des gouttes. Comparaison au
cas des gouttes individuelles.
15 20 25 30 35 40 45 50 55 2 3 4 5 6 7 8 P (bars) D10 (µm) PDA
couplage PDA LIF
Figure 4.82 : Evolution du diamètre moyen D
10en fonction de la pression d’injection à z=13
mm, calculé sur les données PDA brutes et les données couplées PDA/LIF.
Figure 4.83 : illustration du phénomène de fluorescence parasite.
Ainsi, le diamètre statistique D
10calculé à partir des gouttes détectées simultanément
par le dispositif LIF et le PDA semble représenter de manière correcte la population des
gouttes contribuant réellement au rapport signal de fluorescence, en y incluant la
fluorescence issue des gouttes parasites.
Pour parachever l’interprétation des résultats précédents, ajoutons une remarque
supplémentaire : une goutte contribue au signal de fluorescence avec un poids évoluant à peu
près en D
3et diffuse la lumière laser avec une dynamique de l’ordre de D
2. Le rapport
fluorescence/diffusion évolue donc grossièrement comme D. La diffusion diminue donc
moins vite que la fluorescence et sera donc susceptible d’influencer d’avantage les gouttes de
petite taille en générant relativement plus de fluorescence parasite par rapport à la
fluorescence émise par la goutte traversant effectivement le volume de mesure.
Ce phénomène est peu visible lorsque le spray est très dense (z=13 mm, par exemple), où un
nombre significatif de grosses gouttes (ne faisant que peu augmenter le rapport de
fluorescence) contribue ainsi à la fluorescence parasite.
Le phénomène est beaucoup plus marqué pour des positions axiales plus éloignées du point
d’injection où le spray présente moins de gouttes de grosses tailles dans la contribution de la
fluorescence parasite. A titre d’exemple, la courbe correspondant à z=90 mm (P=5 bars) a été
reportée sur la figure 4.84. Pour les grosses tailles de gouttes, la valeur du rapport de
fluorescence normalisé coïncide pratiquement avec le cas des gouttes individuelles. Ce
rapport augmente ensuite fortement pour les petites tailles de goutte: ceci peut s’expliquer par
l’accroissement de la contribution de la diffusion induisant de la fluorescence parasite, par
rapport à la fluorescence de la goutte traversant effectivement le volume de mesure. Cette très
forte augmentation du rapport normalisé est également à rapprocher de l’augmentation du
poids relatif des gouttes de petite taille (autour de 10 µm) qui contribuent ainsi avec un
rapport de fluorescence élevé. Cette forte augmentation du rapport de fluorescence peut-être
déduite de l’extrapolation de la courbe décrivant l’évolution du rapport normalisé des gouttes
individuelles en fonction du diamètre ; en effet, les expériences pour des gouttes allant
jusqu’à 10 µm de diamètre n’ont pas été possibles avec de l’eau (figure 4.85). Ces
observations sont confirmées par l’analyse du comportement des couplages LIF-PDA
correspondant à la pression d’injection P=5 bars. La diminution de la densité du spray entre
z=45 mm et z=90 mm permet de mettre en évidence l’accord entre l’évolution du rapport
normalisé mesuré dans le spray et celui mesuré sur les gouttes individuelles. Pour les plus
petites tailles de goutte, ce rapport tend à augmenter fortement et ceci de manière corrélée au
décalage de l’histogramme granulométrique vers les petites tailles de goutte (figure 4.86).
1 1.2 1.4 1.6 1.8 2 2.2 25 45 65 85 105 D (µm) R12/R120
couplage PDA LIF P=5bars, z=90mm couplage PDA LIF P=5bars, z=45 mm couplage PDA LIF P=5bars, z=30mm couplage PDA LIF P=5bars, z=13 mm Gouttes individuelles
'
Figure 4.84 : résultats de couplage LIF-PDA pour P=5 bars et à différentes distances axiales
du point d’injection : évolution du rapport normalisé en fonction du diamètre des gouttes.
0.7 0.9 1.1 1.3 1.5 1.7 1.9 2.1 0 50 100 150 200 250 300 350 400 D (µm) R12/R120 Extrapolation
Mesures gouttes individuelles
Figure 4.85 : Mesure de l’évolution du rapport normalisé de fluorescence en fonction du
diamètre et extrapolation de la courbe jusqu’à D=5 µm.
0 0.02 0.04 0.06 0.08 0.1 0.12 0 20 40 60 80 100 120 140 D(µm) P(D) z=13mm z=30mm z=45mm z=90mm