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Chapitre 2 : Estimation des ressources et réserves minérales de la Zone 310-400

2.6 La détermination des réserves minérales de la Zone 310-400

2.6.1 Les principaux facteurs de conversion

12.00% 12.50% 13.00% 13.50% 14.00% 14.50% 0 50,000 100,000 150,000 200,000 250,000 300,000 350,000 400,000 310 340 370 400 Tonna ge de s res so urces Niveau Ressources indiquées Tonnage Teneur

Ce sont les facteurs liés à la dilution et aux pertes ou recouvrement des réserves lors de l’exploitation. La dilution est l’ajout à plusieurs étapes du processus d’estimation et d’extraction, de matériel sous la teneur de coupure (Planeta et Szymanski, 1995 ; Villaescusa, 1995 ; Planeta et al. ,2013). Ce matériel peut être du remblai ou du stérile franc ou du stérile faiblement minéralisé. Le facteur de dilution (𝑓𝑑) est le paramètre qui permet d’estimer, de façon précise, la quantité de matériel non économique ou stérile qui s’ajoute au minerai non dilué (Planeta et al. ,2013).

𝑓𝑑 =𝑀𝑑 𝑀𝐸 =

𝑀𝐸+ 𝑆

𝑀𝐸 É𝑞𝑢𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 2.3

Où :

𝑓𝑑: Est le facteur de dilution et 𝑓𝑑≥ 1

𝑀𝑑: Est le minerai dilué, exprimé en tonnes.

𝑀𝐸: Est le minerai non dilué extrait, exprimé en tonnes

S : Est le stérile ou matériau sous la teneur de coupure, exprimé en tonnes

Les pertes de minerai représentent la portion des réserves minérales qui ne sont pas récupérées lors de l’exploitation (Planeta et al. ,2013). Elles sont matérialisées par le pourcentage de pertes (p) ou le pourcentage de recouvrement (r). 𝑝(%) = 𝑃 𝑀 𝑥 100 É𝑞𝑢𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 2.4 𝑟(%) = 𝑀𝐸 𝑀 𝑥 100 = 𝑀 − 𝑃 𝑀 𝑥 100 É𝑞𝑢𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 2.5 Où :

p : Le pourcentage des pertes. r : Le pourcentage de recouvrement.

P : Le tonnage de minerai perdu, exprimé en tonnes.

M : Le tonnage de minerai en place sans pertes, exprimé en tonnes. 𝑀𝐸: Le tonnage de minerai non dilué extrait, exprimé en tonnes

Dans le processus d’estimation et d’extraction, la dilution et les pertes de réserves minérales sont observées en phase de planification et de réalisation (Planeta et al. ,2013). A l’échelle de la planification, les pertes de réserves minérales sont liées, dans la majorité des cas, à l’usage de piliers. L’utilisation de ces derniers est souvent associée à la méthode d’exploitation, au découpage du

gisement en zones ou aux séquences d’extraction (Gamar, 2000). Ils peuvent être temporaires ou définitifs.

Les piliers temporaires sont récupérables, tandis que les permanents induisent des pertes de réserves minérales. Ces pertes sont notamment imputables aux piliers horizontaux de surface ou aux piliers verticaux séparant des chantiers d’exploitation à faible teneur. Aucun pilier n’étant prévu dans les plans d’exploitation de la Zone 310-400, les pertes planifiées y sont donc nulles. Enfin, dans certaines conditions, la conception des chantiers d’abattage peut accessoirement induire des pertes de réserves minérales, lorsque les limites du gisement sont trop irrégulières. Cet aspect est négligeable étant donné que la lentille centrale ciblée est plus ou moins régulière.

Quant à la dilution planifiée, les principales sources sont l’ouverture des chantiers par rapport à la puissance du gisement, et l’irrégularité prononcée du gisement. Généralement, seules les excavations minières dont la largeur est supérieure à la puissance de la zone minéralisée, induisent la dilution par le stérile (Planeta et al. ,2013 ; Robert-Martel, 2016). Les galeries dans le minerai sont particulièrement concernées. Habituellement, elles sont dimensionnées en fonction des équipements de forage et de soutirage. Néanmoins, la compétence des roches et du minerai peut influencer leur taille. A Perkoa, les galeries dans le minerai ont 5 m de largeur. La dilution planifiée de 10% y est couramment appliquée à l’échelle de la planification minière, soit un facteur de dilution planifié de 1,1.

Dans la phase de la réalisation minière, la dilution et les pertes opérationnelles sont calculées, à partir de la reconstitution faite au moyen des données d’arpentage au laser. Ces données d’arpentage proviennent de treize (13) chantiers exploités à proximité de la Zone 310-400. Il s’agit notamment des chantiers exploités dans les niveaux 160, 220, 250 et 280.

Les formules utilisées pour, d’une part, reconstituer les tonnages de Tout-Venant (TV) planifié et pour, d’autre part, calculer la dilution, les pertes opérationnelles ainsi que le facteur de recouvrement, sont rendues par les Équations 2.6, 2.7 et 2.8.

𝑇𝑉 = 𝑓𝑑 𝑥 𝑀𝐸 É𝑞𝑢𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 2.6

𝑓𝑑 = 1 + 𝑆

𝐹𝑅𝑀 = 100 − 𝑝 É𝑞𝑢𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 2.8

Où :

TV : Le Tout-Venant, exprimé en tonnes. 𝑓𝑑: Le facteur de dilution et 𝑓𝑑≥ 1

𝑀𝐸: Le tonnage de minerai non dilué extrait, exprimé en tonnes

S : Le tonnage de stérile ou matériau sous la teneur de coupure, exprimé en tonnes. FRM : Le facteur de recouvrement des réserves minérales, exprimé en pourcentage. p : Le pourcentage des pertes.

Ainsi, la dilution opérationnelle estimée vaut 18,22 % pour des pertes opérationnelles de l’ordre de 9,95%. Parallèlement, il en découle un facteur de recouvrement des réserves minérales de 90,05%. Les tableaux 2.4 et 2.5 renseignent sur les étapes et les paramètres des calculs effectués.

 Les paramètres de concentration et d’affinage

A l’issue des opérations d’abattage et de soutirage, le minerai dilué qui correspond au TV, est fourni à l’usine avec une teneur moyenne (𝑡𝑚) en substance utile. Par la suite, des opérations mécaniques (concassage, broyage), couplées à divers procédés physico-chimiques (gravimétrie, cyanuration, flottation), permettent de libérer et de récupérer la substance cible. Cependant, cette récupération est partielle. La portion récupérée sous forme de concentré correspond à un pourcentage de la quantité de substance, initialement contenue dans le TV ; d’où la notion de récupération à l’usine. A Perkoa, selon les estimations, cette récupération avoisine 90% de la quantité de Zinc du TV. Toutefois, dans cette étude, la récupération de métal à l’usine est considérée égale à 87%.

Le Zinc étant un métal de base, le concentré produit par l’usine est acheminé dans une raffinerie, pour un traitement de finition. À la sortie de la raffinerie, le revenu tiré du métal Zinc purifié, représente un pourcentage du Revenu initial (𝑅𝑖) du TV livré par la mine. Il est désigné par le terme Revenu Net à la

Fonderie (RNF) ou Net Smelter Return (NSR) en anglais.

Cette baisse de revenu est imputable aux pertes de métal lors de la manutention du concentré et aux coûts d’affinage. De même, les pénalités dues aux impuretés dans le concentré sont sources de diminution du revenu initial. A l’opposé, si le concentré renferme des métaux de valeur, une prime peut être perçue en lieu et place des pénalités. Dans ce cas, le RNF peut légèrement augmenter. L’équation 2.9 lie le RNF au Ri.

𝑅𝑁𝐹 = 𝑎 𝑥 𝑅𝑖 É𝑞𝑢𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 2.9

Où :

RNF : Le revenu net à la fonderie, exprimé en $/t.

a : La fraction payable après déduction des coûts et pénalités d’affinage, exprimée en %. 𝑅𝑖: Le revenu attendu de la tonne de TV extrait par la mine, exprimé en $/t.

Dans le cas de la mine de Perkoa, après application des coûts et pénalités d’affinage, le RNF correspond à 58% du revenu initial escompté.

Échelle de la planification : estimation du stérile planifié Reconstitution du TV planifié via la dilution planifiée

Chantier TV (tonnes) Dilution planifiée (%) Minerai (tonnes) Stérile (tonnes)

160-9 42 244 10% 38 403,64 3 840,36 220-15 49 478 44 980,00 4 498,00 220-17 71 356 64 869,09 6 486,91 220-19 68 336 62 123,64 6 212,36 220-23 58 618 53 289,09 5 328,91 250-15 40 354 36 685,45 3 668,55 250-17 44 976 40 887,27 4 088,73 250-19 68 187 61 988,18 6 198,82 250-21 49 449 44 953,64 4 495,36 280-13 32 906 29 914,55 2 991,45 280-15 48 744 44 312,73 4 431,27 280-17 57 768 52 516,36 5 251,64 280-19 62 229 56 571,82 5 657,18

Tableau 2. 5: Détermination de la dilution, des pertes opérationnelles et du recouvrement

 Le prix du Zinc et les coûts d’opération

Le prix du métal cible est un facteur déterminant dans l’estimation des revenus de la mine. Le prix du métal est parmi les variables incertaines qui suscitent des risques majeurs pour les exploitations minières. Ces risques sont surtout liés aux fluctuations journalières qui surviennent. Pour ainsi minimiser les écarts de prix possibles, le prix moyen du Zinc entre janvier 2016 et juillet 2016 a été considéré. Le Tableau 2.6 montre que ce prix valait 1 833,86 $/t soit 1,83 $ par kilogramme (kg) de Zinc métal.

Tout comme le prix du métal, les coûts d’opération constituent un enjeu majeur pour l’évaluation de la rentabilité des opérations minières (Planeta et Szymanski, 2010). Des écarts importants de coûts d’opération peuvent surestimer ou sous-estimer les réserves minérales d’un projet. Cela affecte naturellement toutes les analyses techniques, économiques et financières qui s’en suivent.

Les coûts d’opération ont été estimés en intégrant les coûts de la mine, de l’usine, de

l’administration, ainsi que ceux des services techniques et généraux associés dans le processus d’exploitation. Les détails sur ces coûts sont matérialisés dans le Tableau 2.7. Le coût unitaire moyen d’opération (CO) à considérer est évalué à environ 93 dollars par tonne de Tout-Venant.

Mois Prix ($/t de Zn) Prix ($/kg de Zn) janv-16 1 547,5 1,55 févr-16 1 675,5 1,68 mars-16 1 796,5 1,80 avr-16 1 787,0 1,79 mai-16 1 870,5 1,87 juin-16 2 049,0 2,05 juil-16 2 111,0 2,11 Prix moyen 1 833,86 1,83

Tableau 2. 6: Prix moyen du Zinc entre janvier 2016 et juillet 2016

Tableau 2. 7: Coût unitaire d’opération calcule par niveau pour la Zone 310-400

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