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PRESENTATION DU PROJET POLE DE DEVELOPPEMENT DE LA CASAMANCE

La région naturelle de Casamance, jadis réputée être le « grenier du Sénégal » du fait de la variété et de la fertilité des sols, d’une pluviométrie adéquate et de l’abondance des cultures céréalières (riz, mais, mil) et horticoles (mangue, anacarde, banane, agrumes), a été fortement déstabilisée au plan économique, social, et environnemental depuis le début des années 80 par une insurrection armée initiée par le Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance (MFDC). Des milliers de personnes ont perdu la vie, ou ont été déplacées à l’intérieur du Sénégal, ou se sont réfugiés dans les pays limitrophes (Gambie, Guinée Bissau). Actuellement, la région fait face à une période de transition, avec des enjeux essentiels, pour un retour durable de la paix et la restauration du dynamisme économique.

L’exigence de la satisfaction adéquate d’une demande économique et sociale semble être la véritable source de la crise casamançaise. En effet, parmi les causes du conflit, les acteurs et observateurs établissent un constat convergent et évoquent notamment : (i) un sentiment d’exclusion territoriale lié à l’enclavement géographique de la région par rapport au reste du Sénégal et d’un système de transport inopérant pour y remédier : et (ii) un sentiment d’exclusion socio-économique lié à une politique de développement régional perçue comme déséquilibrée entre la capitale et les régions périphériques, et défavorable à l’amélioration des conditions sociales des populations et à la valorisation du potentiel économique de la Casamance en particulier.

Il est admis que le conflit a déstructuré la région sur le plan économique, du fait de la baisse considérable de la production agricole, en particulier de celle du riz, de la forte perturbation des secteurs de la pêche, de l’élevage, et du tourisme, de la détérioration des infrastructures logistiques et sur le plan social, du fait des énormes pertes en vie humaine et de mouvements de populations, de sources de revenus aléatoires, de l’aggravation de l’isolement des populations dans certaines zones et de difficultés d’accès aux marchés, de l’exposition et de la menace de mines anti personnelles et de l’instauration dans certains endroits d’un climat de peur et d’insécurité.

Pour faire suite à la demande du Gouvernement, la Banque mondiale a consenti à apporter un appui qui se fera dans le cadre du financement d’un Projet du Pôle de Développement de la Casamance (PPDC). Ce projet se focalisera sur la réduction de la vulnérabilité socio-économique des jeunes femmes et hommes de Casamance en vue de l’atténuation de la conflictualité dans la région.

1.2. Objectifs de Développement du Projet

Le Projet Pôle de Développement de la Casamance (PPDC) a pour objectif général la réduction de la vulnérabilité socio-économique, la lutte contre la pauvreté et le développement des activités génératrices de revenus des jeunes et des femmes de la région naturelle de Casamance.

La région naturelle de Casamance couvre les régions administratives de Ziguinchor, de Kolda et de Sédhiou. Ces trois régions couvrent une superficie de 28 400 kilomètres carrés d’environ, avec une population estimée à 1,5 million habitants.

Les Objectifs de Développement du Projet (ODP) qui sont visés par le PPDC sont de trois ordres : i) l’accroissement du niveau de la productivité agricole ; ii) l’amélioration des liaisons de

7 transport entre les communautés rurales et les zones d’intervention ciblées par le projet ; iii) la lutte contre la pauvreté par l’amélioration de l'accessibilité des ménages et des entrepreneurs ruraux aux opportunités économiques, aux services sociaux et aux marchés.

1.3. Cibles et résultats attendus du projet

Le projet proposé a pour cible le secteur privé local de la région de Casamance. Les bénéficiaires sont constitués des principaux acteurs des chaînes de valeurs agricoles : les petits exploitants, les opérateurs privés, les coopératives, les associations de femmes et les groupements de jeunes. Il est attendu de la composante 2 sur l’accessibilité rurale qu’elle contribue à la lutte contre la pauvreté par l’amélioration de l'accès des ménages et entrepreneurs ruraux aux opportunités économiques, aux services sociaux et aux marchés.

Le niveau d’atteinte des Objectifs de Développement du Projet sera évalué sur la base des cinq indicateurs de résultats suivants :

i. L’augmentation du rendement moyen du riz pluvial (en tonnes/hectares) ; ii. Le revenu moyen par hectare d’exploitation horticole (en FCFA) ;

iii. Le volume des produits locaux transitant annuellement par la plateforme de Bignona ; iv. La part de la population rurale de la zone du projet ayant accès à une route praticable en toute saison (en pourcentage) ;

v. Les bénéficiaires directs du projet (en nombre) dont les femmes (en pourcentage) et les jeunes (en pourcentage).

1.4. Composantes et activités du projet Le Projet comprend les trois composantes suivantes :

Ø Composante 1 : Appui à la production agricole, à l’après récolte et à la commercialisation au profit de chaînes de valeur sélectionnées

Cette composante répond à la demande exprimée par les coopératives agricoles et les opérateurs privés pour un appui à la production et à la commercialisation de produits agricoles. Elle comprend quatre sous-composantes : a) la réhabilitation/aménagement et la mise en valeur des rizières et des périmètres horticoles ; b) la mise à disposition de moyens de production en appui à la production et la productivité du riz, de l’horticulture et de l’ostréiculture dont l’achat d’intrants, de matériel agricole et le renforcement des capacités ; c) la mise à disposition de petites infrastructures post récoltes dont les centres de groupage ; d) l'amélioration de l’accès aux marchés par le développement de la Plateforme Économique Intégrée de Bignona.

Dans le cadre de l’exécution de cette composante, le Projet va appuyer les organisations coopératives intervenant sur les chaînes de valeurs de la riziculture, de l’horticulture et de l’ostréiculture dans la réalisation de travaux de réhabilitation des vallées rizicoles, des périmètres horticoles, des parcs à huîtres et la fourniture d'infrastructures post-récolte. Il fournira également aux petits exploitants membres des coopératives des intrants de production en vue d’augmenter la production et la productivité dans les chaînes de valeur ciblée par le projet. Il facilitera les partenariats commerciaux entre les coopératives et les acteurs de la filière (les fournisseurs, les acheteurs, les transporteurs) autour de plates-formes existantes et prévues afin de mieux articuler

la production et les activités post-récoltes avec les marchés. Enfin, le Projet va financer les équipements les services d’appuis conseils et de renforcement des capacités en vue d’assurer la durabilité de la gestion et de l'entretien des infrastructures.

Ø Composante 2 : Amélioration de l’accessibilité des zones rurales

La composante 2 du Projet vise à désenclaver les communautés rurales les plus isolées et à améliorer l’accessibilité des populations aux routes menant vers les marchés locaux. Elle comprend les quatre sous-composantes suivantes :

a) l'amélioration de l'accès des communautés rurales (CR) les plus pauvres à travers l’amélioration ponctuelle d'environ 350 km de routes locales reliant les CR au réseau classé ou aux centres de leurs districts ;

b) la réhabilitation et l’entretien périodique de 200 km de pistes rurales dans le but d’améliorer l'accès aux infrastructures commerciales et aux zones à fort potentiel agricole

;

c) la mise en œuvre d’un projet pilote d’entretien de pistes rurales à forte intensité de main-d’œuvre;

d) le renforcement des capacités des ARD et des CR dans la maîtrise d’ouvrage des travaux d’entretien et de réhabilitation des pistes rurales.

Cette composante du projet sera mise en œuvre en partenariat avec l’AGEROUTE qui est chargée du contrôle de la pertinence et de la qualité des projets et programmes d’infrastructures routières au Sénégal. Elle est aussi chargée de la coordination et de la mise en œuvre de la Stratégie Nationale du Transport Rural (SNTR), et à ce titre, elle devra s’assurer de la cohérence de la composante 2 du PPDC avec les objectifs de la SNTR.

Ø Composante 3 : Mise en œuvre du Projet et renforcement des capacités en DDR

La composante 3 du Projet est articulée autour des quatre sous-composantes suivantes : i) Information – Animation- Communication du PPDC ; ii) Projet Pilote d'engagement citoyen ; iii) Financement des sous projets villageois ; iv) Appui à la gestion, au suivi évaluation, à la coordination et au pilotage du projet.

1.5. Coûts et financement du projet

Le coût total du Projet est estimé à 46 Millions USD répartis entre l’IDA (40 Millions USD) et l’Etat du Sénégal (6 Millions USD).

1.6. Cadre juridique et institutionnel du PPDC

L’organisation et le fonctionnement du PPDC sont définis par l’arrêté présidentiel 09388 du 01 juillet 2016 portant création et fixant les règles d’organisation et de fonctionnement du PPDC abrogeant et remplaçant l’arrêté du Président de la République n° 008848 du 12 juin 2013 suite à la mise en place de l’Acte 3 de la décentralisation.

Le PPDC est une structure autonome auprès du Président de la République. Le Ministère chargé des Collectivités territoriales assure la tutelle technique du PPDC tandis que la tutelle financière est du ressort de Ministère chargé des Finances.

9 Le PPDC est administré par deux organes :

• Le Comité de Pilotage du Projet (COPIL) ;

• L’Unité de Coordination du Projet (UCP).

1.6.1. Le Comité de Pilotage du Projet (COPIL)

Le COPIL a pour mission générale de superviser le Projet pour la concordance de ses actions avec les orientations définies par le Gouvernement du Sénégal dans les secteurs du développement économique et social.

De manière spécifique, Le COPIL est chargé des missions suivantes : i) informer le Gouvernement sur le déroulement des programmes et projets en Casamance ; ii) définir les orientations stratégiques du Projet ; iii) approuver les activités et budgets annuels du Projet ; vi) assurer une bonne coordination des différentes interventions du Projet au niveau des régions de Sédhiou, Kolda et Ziguinchor.

La Présidence du COPIL est assurée par le représentant de la Présidence de la République et le secrétariat par le Coordonnateur du Projet. Ses membres sont nommés par l’arrêté du Président de la République.

Le COPIL se réunit une fois, tous les trimestres, sur convocation de son Président. Il se réunit aussi de manière extraordinaire, à la demande de son président ou d’au moins d’un tiers de ses membres.

1.6.2. L’Unité de Coordination du Projet

L’Unité de Coordination du Projet (UCP) est chargée de l’exécution des activités techniques, administratives et financières du Projet. Elle est dirigée par un Coordonnateur.

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