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CHAPITRE VI.

ETUDE DE L~ PEDOGENESE A L'INTERFACE DES DOMAINES INTERMEDIAIRE ET BRUN-JAUNE.

MISE EN EVIDENCE DE DIFFERENTS NIVEAUX D'EVOLUTION DE LA STRUCTURE

L'étude des processus conduisant à la déferrification du ddmaine intermédiaire n'a pas été abordée avec précision. En effet, les problèmes de transformation des oxy-hydroxydes de fer et de leur mobilité, ont souvent été étudié dans des travaux antérieurs portant sur l'évolution des couvertures de sol intertropicales. En revanche, le développement d'une importante macroporosité, qui ne résulte pas ici d'une micro-agrégation, nous a semblé être un trait plus original par rapport à la connaissance actuelle des sols ferraI litiques.

Notre attention s'est donc plus particulièrement portée sur la compréhension des processus en jeux au cours de cette transformation, dont le siège se trouve à l'in terface des domaines intermédiaire et brun-jaune.

Après avoir précisé la localisation de cette étude, nous étudierons dans un premier temps, l'évolution de la structure de ces matériaux et ses conséquences hydriques ; puis, dans un second temps, nous aborderons les conséquences de cette transformation sur la minéralogie des argiles.

anguleuse à tubulaires faces de Les huit échantillons caractérisés correspondent à quatre horizons. Ils se disposent à la verticale de trois points, jalonnant la différenciation de cette séquence (profils Pl, P2 et. P3). Le premier se si tue au sein du domaine intermédiaire, Les deux suivants respectivement aux marges et au coeur du domaine brun-jaune.

- Le sommet du manteau d'al tération présente une

mo~phologie identique tout au long de cette séquence. Il correspond à l' horizon "bj-V(r ,rv) CS", dont l'épaisseur est relativement constante, fluctuant entre 40 et 50 cm, Il apparaît à 1,2 m pour les profils Pl et P2 et à 1,9 m pour le pl?ofil P3.

Sa structure est très peu nette, polyédrique faces lisses. On observe quelques macropores cylindriques, disposés perpendiculairement aux l?upture du matériau.

Cet horizon a été caractérisé à la base de chacun des profils.

- En revanche, les horizon médians s'épaississent entre I.es: profils P2 (50 cm) et P3 (130 cm) ; et présentent une modification latérale progressive.

En effet, la structuré de l ' horizon "bj CS" est équivalente à celle de l'horizon "bj-V(r,rv) CS", alors que la structure de l' horizon "2bj P" est polyédrique subanguleuse assez nette avec des mottes à faces rugueuses. Cette cti.fférenciation coïncide avec le développement progressif de v.:fdes tubulaires, mais de section très irrégulière, au sein de L"horizon "2bj P". La, limite entre "bj CS" et "2bj P" a été observée dans une tranchée, entre les profils Pl et P2. Bien que l'importance de la macroporosi té soit peu différente au niveau de cette interface, la structure et l'aspect des mottes permettent de distinguer précisément les deux horizons.

Cette séquence de d'évolution structurale au sein des horizons médians brun-jaune, a été caractérisée par des échantillons prélevés au centre des horizons "bj CS" et

"2bj P", respectivement à une profondeur de 70, 80 et 110 cm pour les profils Pl, P2 et p3.

- Enfin, à la partie supérieure du sol, l'horizon

"bj-T(o) N bg P" apparaît avant "2bj p", entre les profils Pl e.t P2.

Sa structure est nette, polyédrique subanguleuse et la macroporosité est importante.

Il a été caractérisé au sommet des profils p2 et P3, respectivement à une profondeur de 20 et 40 cm.

On notera qu'ici le développement de la macroporosi té ., sPeffectue à la fois :

- "en coin" à partir de la base de l' horizon "bj CS", conduisant à la différenciation de l'horizon "2bj P" ;

et à partir du sommet de "bj CS", où i l est plus abrupt, conduisant rapidement à la différenciation de la phase brun-grise de l'horizon "bj-T(o) N bg P".

1.2- EVOLUTION DES CARACTERISTIQUES ANALYTIQUES.

Avant d'examiner l'évolution des caractéristiques physiques de ces différents matériaux, les caractéristiques majeures de leur évolution seront replacées dans le contexte général de différenciation mis en évidence dans le chapitre V.

De plus, certains points de détail, qui ne pouvaient

appa-raitre alors, seront précisés ici. .

1.2.1- granulométrie.

Les données granulométriques figurent dans le tableau V.l. Au long de cette séquence, la texture des matériaux présente une évolution progressive. Elle s'opère, tant verti-calement, de la base au sommet de chacun des profils, que latéralement, au sein des différents ensembles d'horizons (le sommet du manteau d'altération, les horizons médians et l'horizon subsuperficiel) du profil Pl au profil P3 (Fig.30).

Dans ces deux directions, un phénomène général apparaît les limons (essentiellement représentés par la classe des limons fins) diminuent, alors que les sables deviennent plus abondants.

Latéralement, les variations relatives de· ces deux classes granulométriques s'accentuent de façon identique au sein des horizons médians et au sommet du manteau d'altération, passant respectivement pour les limons fins et les sables, de 30% de diminution et de 5% d'augmentation entre les profils Pl et P2, à 50% de diminution et à 15% d'augmentation entre les profils P2 et P3. En revanche, les variations sont assez constantes dans la direction verticale, s'établissant respectivement autour de 65% de diminution pour les limons fins et 20%

d'augmentation pour les sables.

L'évolution de l'argile est plus complexe

-Au sommet du manteau d'altération, elle augmente progressivement du profil Pl au profil P3 (2% d'augmentation relative entre chacun des profils).

-Elle diminue au sein des horizons médians (10% de dimi-nution relative entre chacun des profils).

-Enfin, verticalement entre le manteau d'altération et l' horizon médian, la diminution de cette classe devient de plus en plus importante du profil Pl au profil P3 (avec respectivement 0%, 15% et 25% de diminution relative pour chacun de ces profils).

Le trait majeur de l'évolution granulométrique au long de cette séquence de différenciation correspond donc bien à la tendance générale mise en évidence dans le chapitre précédent.

Il se caractérise par une concentration relative des sables, coincidant avec une importante élimination des limons fins.

Ref. A LF LG SF SG >2mm FeT Pl. 1 24,9 8,0 2,1 14,1 40,7 9,0 1,9 P1.2 25,0 21,2 2,5 7,9 37,9 4,8 5,0 P2.0 16,7 2,2 2,4 14,5 58,3 3,8 0,9 P2.1 22,1 5,1 3,8 14,5 45,2 9,2 2,3 P2.2 25,6 15,4 2,0 6,0 42,2 8,9 2,9 P3.0 14,8 2,1 1,9 18,1 55,6 5,3 1,3 P3.1 20,3 2,7 2,5 19,6 46,6 8,2 2,4 P3.2 27,1 7,6 2,2 14,2 42,4 6,8 3,3 Tableau VI.1 : caractéristiques granu10métriques

et teneurs en oxydes de fer

- Fract~ons granu10métriques et matière organique en %du poids tota1.

- Teneurs en oxydes de fer (FeT) en %du poids de terre fine.

A

,

1

S

AS

3,2

,

;,::.

r.---.,/ 1.~.~==...·:::::::...::.:... 1.2

1 . / .• • •

3.~~.~~2.1 ,

..

J..IIJ. 2.D SA 3.0

LSA

L

Figure 30 Représentation de l'évolution de la granulométrie.

dans le triangle de texture de JAMAGNE.

- au sein d'un même ensemble d'horizons (pointillés)

- au sein d'un même profil (tirets)

Latéralement cette dernière diminution s'accompagne aussi d'une élimination de plus en plus ~mportante des argiles entre le sommet du manteau d'altération et l' horizon "2bj P". Or, l'observation micromorphologique de ces matériaux n'ayant jamais révélé de cutanes.

Il en résulte que la légère augmentation d'argile, observée au sein de l' horizon "bj V(r ,rv) CS", ne peut être rattachée à un processus d'éluviation des particules fines. Il semblerait plutôt que, dans cet horizon, des particules de la taille des limons fins subissent latéralement une dissolution importante, les faisant ainsi passer dans la classe granulométrique des argiles. Ce processus se poursuit vraisemblablement dans l'horizon "2bj P", mais la faible quantité de limons fins qui y subsiste ne peut compenser

l'élimination des particules d'argile 1.2.2- Fer total.

La teneur en oxydes de fer des différents échantillons figure dans le tableau VI.1. Sur l'ensemble de cette séquence, elle est généralement faible : 1% pour les horizons subsuper-ficiels, 2% pour les horizons de l'ensemble médian et 3% pour le sommet du manteau d'altération (à l'exception du profil Pl, où elle atteint 5% pour cet horizon).

Toutefois, il semble que latéralement elle augmente légèrement au sein de l'ensemble des horizons médians. Cette augmentation, dans un contexte de teneurs faibles, ne pouvait être détectée par l'analyse des tendances d'évolution générale.

1.2.3- Taux d'acidité d'échange et capacité d'échange.

L'ensemble des mesures caractérisant le d'échange des différents échantillons est reporté tableau VI.2.

complexe dans le

Ref. SBE AcE TAc CEC CEC/A

Pl. l 0,12 0,49 80,3 1,20 4,8 Pl.2 0,11 0,59 84,3 1,60 6,4 P2.0 0,17 0,69 80,2 2,40

P2.1 0,10 0,25 71,4 1,10 5,0 P2.2 0,10 0,33 76,7 1,20 4,7 P3.0 0,12 0,51 81,0 1,60

P3.1 0,07 0,27 79,4 1,00 4,9 P3.2 0,10 0,24 70,6 1,10 4,1 Tableau VI.2 : Caractéristiques du complexe d'échange.

- Somme des bases échangeables (SBE).

acidité d'échange (AcE).

et capacité d'échange (CEC) en meq pour lOOg de terre fine.

- Taux d'acidité d'échange (AcE/(SBE+AcE» en % . - Comparaison de la capacité d'échange et

du taux d'argile en unité arbitraire.

Le taux d'acidité d'échange est très élevé, s'établissant entre 70 et 80% . L'absence de tendance évolutive nette de cette caractéristique correspond à des fluctuations parallèles de ~a somme des bases échangeables et de l'acidité d'échange.

Ces dernières sont élevées pour le profil Pl et pour les horizons' subsuperficiels des profil P2 et P3. Elles deviennent progressi vement pl us faibles à mesure que l'on s'engage dans le domaine brun-jaune.

La capacité d'échange diminue progressivement du profil Pl au profil P3, au sein de chacun des ensembles d'horizon.

Cependant, en rapportant cette mesure à la quantité d'argile,#

on observe une légère augmentation au sein de l'ensemble des horizons médians, et surtout une inversion dans l'évolution verticale de cet indice. Pour le profil du domaine intermédiaire, i l diminue, alors que pour les profils du domaine brun-jaune i l augmente, de façon plus importante pour

Ie~ profil p3 que pour le profil 'P2. Il semble donc que l'élimination les particules fines coïncide aussi avec une modification de leur propriétés.

* * *

Ces maintenant être l'un pédogénèse

données étant établies, nous nous attacherons à l'étude de l'évolution structurale qui semble des points clé, tant de la caractérisation de la que de la compréhension des processus en jeux.

H Ce calcul n'est pas présenté pour les horizons subsuperficiels. où la matière organique joue. selon toutes vraisemblances. un rôle important dans la définition d'une capacité d'échange élevée.

2- CARACTERISATION DE LA PEDOGENESE

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