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Partie II : Application de la permaculture à la pharmacie d’officine

1. Les principes éthiques

1.1. Prendre soin de la Terre

Prendre soin de la Terre est fondamental en pharmacie si l’on regarde l’impact de la qualité de notre environnement sur notre santé. C’est donc naturellement en prenant soin de la Terre que nous pourrons prendre soin des Hommes. La pollution de l’environnement a des effets catastrophiques chez l’homme, mais aussi sur les espèces végétales et animales qui nous entourent. Il est à noter que, d’après l’OMS, près d’1,3 millions de personnes meurent chaque année du fait de la pollution de l’air (site internet n°30). Une augmentation de la fréquence des cardiopathies, cancers du poumon et problèmes respiratoires est observée dans les villes où l’air est fortement pollué (site internet n°30). La pollution de l’eau est également un problème important. Il est donc normal que le pharmacien se préoccupe de ces problèmes, puisque la qualité de l’air et de l’eau sont les causes de beaucoup de pathologies rencontrées dans son officine. Le pharmacien ne peut pas sauver

la planète à lui seul mais c’est en faisant de petites choses à son échelle qu’il peut contribuer à améliorer petit à petit l’environnement, tout comme le colibri évoqué par Pierre Rabhi. Le pharmacien peut par exemple, dans la gestion de son officine, mettre l’accent sur les choix qu’il fait en matière de matériaux pour ses locaux, ses meubles ou encore tous ses consommables. La gestion des déchets, que nous évoquerons dans les principes suivants, va également être importante pour le pharmacien.

1.1.1. Réduire sa consommation d’énergie

Il est vrai que l’officine n’est pas un commerce très économe en énergie puisque s’y trouve une consommation d’électricité importante pour faire fonctionner les éclairages par spots, les devantures, la croix, la batterie d’ordinateurs et les appareils qui les accompagnent comme les scanners et imprimantes. L’enceinte réfrigérée, elle aussi peut être source de consommation d’électricité. Le pharmacien ne peut pas se passer de tous ces éléments, mais peut choisir son éclairage, car tous les types d’éclairages ne se valent pas en terme de consommation d’énergie. Par exemple les lampes halogènes sont à bannir, car très énergivores. Seront préférées les lampes aux iodures métalliques qui consomment jusqu’à 5 fois moins d’énergie ou encore les lampes fluorescentes ou les LED (site internet n°2). Le pharmacien peut également intervenir sur le nombre de spots d’éclairages. Il peut veiller à tout éteindre quand la pharmacie est fermée. En effet de nombreux commerces laissent des éclairages fonctionner toute la nuit afin de rendre visible leur vitrine à n’importe quelle heure.

Un autre point important sur lequel le pharmacien peut jouer peut être sa consommation de carburant. En effet lors de livraisons qu’il peut faire à domicile, le pharmacien peut avoir une utilisation de sa voiture, qui accentue la pollution urbaine. A petite échelle, il peut donc privilégier une livraison à pied si possible ou à vélo. Pour les transports volumineux, l’utilisation d’une voiture électrique pourrait être envisagée, même si la voiture électrique n’est pas une solution optimale, au vu de la pollution émise et l’énergie dégagée pour fabriquer et recycler les batteries de celle-ci.

Un autre type de livraison qui pourrait également être amélioré sont les livraisons des grossistes qui ont lieu deux fois par jour en pharmacie. Ces livraisons sont effectuées sur la base de tournées partant d’un dépôt. Pourquoi ne pas proposer ces livraisons en

camions électriques ou hybrides ? Cela permettrait que tout le circuit soit en accord avec ce souci actuel de limiter la pollution. Sachant qu’un grossiste comme la CERP a effectué 2,5 millions de livraisons en 2016 (site internet n°7), l’impact négatif sur la planète pourrait être grandement diminué. Le pharmacien peut également voir comment se préoccuper des déplacements de ses employés : peuvent-ils venir en transport en commun, en vélo, ou encore en covoiturage ? La mise en place de prises pour permettre de recharger des voitures électriques sur le parking de la pharmacie peut être intéressante également.

1.1.2. Trouver des partenaires défendant les mêmes valeurs

Le pharmacien peut également remonter encore plus haut dans le circuit du médicament en essayant de trouver des laboratoires respectant ces valeurs environnementales. C’est une partie difficile, car tout d’abord les médicaments que nous délivrons sont issus de synthèse chimique ou d’extraction chimique qui ne sont pour la plupart pas écologiques. Ensuite, les conditions de fabrication ne sont pas forcément connues ni détaillées aux pharmaciens par les laboratoires. Il serait sûrement intéressant de se pencher sur cet aspect en comparant les différents laboratoires. Le pharmacien peut le faire aujourd’hui sur les laboratoires qui produisent des produits de phytothérapie ou d’aromathérapie, proposant parfois des produits labellisés Bio. Outre le fait que le pharmacien doit vérifier si le laboratoire détient un agrément de l’ANSM (Agence Nationale de Sécurité du Médicament), il peut se renseigner sur la provenance des produits, la qualité de traitements des plantes ou encore leurs compositions. Le pharmacien pourrait donc choisir son laboratoire en fonction de son impact sur la planète.

En plus de ses laboratoires fournisseurs de produits pharmaceutiques, le pharmacien peut également choisir des fournisseurs respectueux de l’environnement pour les produits liés à son fonctionnement comme des papiers recyclés pour l’imprimante, ou choisir son énergie chez des fournisseurs d’énergie verte.