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Partie II : Application de la permaculture à la pharmacie d’officine

1. Les principes éthiques

1.2. Prendre soin des Hommes

1.2.1. Le patient

Prendre soin des Hommes a toujours été le but, la raison d’exister de la pharmacie. En effet lorsque nous écoutons le serment de Galien nous entendons bien « je jure […] de ne jamais oublier ma responsabilité et mes devoirs envers le malade et sa dignité humaine » (site internet n°25). L’Homme est donc au cœur de ce serment et le pharmacien s’engage à prendre soin de lui. Cela va au-delà du simple fait de donner des médicaments aux patients pour les soigner. Le pharmacien doit écouter ses patients et les orienter, les soutenir parfois dans les moments difficiles. Il doit savoir détecter un patient âgé, par exemple, nécessitant une aide extérieure pour son quotidien alors qu’il ne la demande pas. Le pharmacien est souvent le confident aujourd’hui de ses patients. La communication est donc un point essentiel de l’activité du pharmacien d’officine. Il doit penser à bien orienter le patient, l’écouter, sans oublier d’informations et savoir le faire parler. Une méthode de prise en charge regroupée dans un moyen mnémotechnique permet de ne rien oublier lors du passage du patient, c’est la méthode ACROPOLE : Accueillir, Collecter, Rechercher, Ordonner, Préconiser, Optimiser, Libeller, Entériner (Wable, 2018).

Il est donc important de bien communiquer pour avoir une bonne écoute du patient, cerner son problème, comprendre ses besoins, faire preuve d’empathie et ne pas passer à côté de quelque chose de primordial dans sa prise en charge à l’officine. L’Homme doit rester au cœur de notre métier.

La façon de prendre soin des hommes peut être évoquée aussi. En effet, la permaculture est un concept où l’approche évoquée est globale, le permaculteur voyant son exploitation dans sa globalité et non pièce par pièce. Nous pouvons appliquer cela aussi dans la médecine. La médecine que l’on pratique aujourd’hui est bien souvent symptomatique : lorsqu’un patient se plaint de maux de ventre, le pharmacien lui donne un anti-spasmodique, lorsqu’il se plaint d’anxiété le pharmacien lui donne un anxiolytique. Une approche plus permaculturelle de la prise en charge du patient serait une approche globale : comprendre d’où vient le mal, et en traiter sa cause en même temps que son effet. Le symptôme ressenti est en fait le résultat d’un déséquilibre dans le corps du patient. Il faut donc retrouver l’équilibre pour pouvoir le soigner. Cette idée de globalité peut être retrouvée dans la pratique de la médecine homéopathique. Cette médecine cherche, avant

de commencer un traitement, quel type de patient elle soigne. Il existe beaucoup de types de patients, en fonction des caractères physiques et psychiques de la personne, l’homéopathe doit donc prendre le temps de déterminer le type du patient qu’il a devant lui. Lorsque cela est fait, l’homéopathe de type uniciste va simplement prescrire une souche, un traitement donc simple à suivre. Ce traitement permettra de soigner le patient dans sa globalité, en tenant compte de ce que le patient est et non de ce qu’il a. C’est donc une manière de soigner qui se rapproche des principes permaculturels.

1.2.2. L’équipe

Prendre soin des hommes en officine et dans n’importe quelle entreprise signifie également prendre soin de l’équipe. En effet le pharmacien se doit de prendre soin de son équipe, être à l’écoute de celle-ci et l’aider à se souder. Il peut proposer des salles de repos, des moments de convivialité autour de repas réguliers entre collègues. Il peut également penser à des animations, des formations, permettant d’impliquer ses employés dans la vie de la pharmacie et les impliquer dans leur propre métier. Le pharmacien peut, dans la même idée, impliquer ses employés dans la prise de certaines décisions, permettant ainsi à l’employé de se sentir à sa place dans l’officine et d’avoir un avis qui compte.

Pour que clients et salariés se sentent bien également dans la pharmacie, le pharmacien doit penser son officine pour que tout soit apaisant. Le pharmacien peut mettre dans son officine des peintures douces, des meubles agencés de façon à ce que la circulation se fasse aisément, un fond sonore, un diffuseur d’huiles essentielles apaisantes, ou encore l’installation de plantes dans l’officine pour diminuer le stress des clients et des employés.

La manière dont le pharmacien prend soin des Hommes est également importante. En effet, le pharmacien, dans ses conseils, peut décider de mettre en avant les traitements naturels puisque la pharmacie est bien placée pour pouvoir promouvoir les éléments que l’on peut voir dans la fleur permacuturelle vue dans la première partie au paragraphe 1.3.2. En effet, la pharmacie peut mettre en avant si elle le souhaite des produits plus naturels, tout en respectant bien sûr la place du médicament dans la thérapeutique. Elle peut mettre en avant des gammes naturelles, issues de l’agriculture biologique. Cela peut être en proposant par exemple aux patients prenant des hypnotiques tous les soirs pour dormir, une

alternative plus naturelle, à base de plante ou d’homéopathie, fonctionnant également et plus respectueuses du cycle du sommeil. Cela peut également être en aidant les patients à utiliser des procédés naturels comme l’allaitement chez les femmes le souhaitant. Le pharmacien peut alors être un soutien et une aide au bon déroulement de celui-ci. Il peut aussi promouvoir le sport et le bien-être du corps qui est important pour la permaculture. Ceci doit être fait sans forcer la clientèle et en respectant sa volonté, le pharmacien ne doit pas imposer sa pensée, il peut et doit savoir la partager simplement.

1.3. Fixer des limites à la consommation et à la démographie, et redistribuer les