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Première partie : Évolution et histoire

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Pour comprendre l’essence de la culture, il faudrait donc remonter vers sa source et contrarier son élan, renouer les fils rompus en cherchant leur extrémité libre dans d’autres familles animales et même végétale. Finalement, on doit considérer peut-être que l’articulation de la nature et de la culture ne revêt pas l’apparence intéressée d’un règne hiérarchiquement superposé à un autre qui lui serait irréductible, mais plutôt d’une reprise synthétique permise par l’émergence de certaines structures cérébrales qui relèvent elles-mêmes de la culture, de mécanismes déjà montés mais que la vie animale n’illustre que sous la forme disjointe et qu’elle alloue en ordre dispersé.

Claude LÉVI-STRAUSS, les Structures élémentaires de la parenté, 2e éd. Paris-La Haye, 1967, p. XVII.

Chapitre Ier.

Les premiers primates, promoteurs de l’histoire

I. Mutation, adaptation et évolution : rappel succinct de leurs mécanismes essentiels.

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J’ai déjà eu l’occasion d’en avertir le lecteur : je me vois obligé, dans cette première partie, d’ouvrir une parenthèse, afin de poser un certain nombre de faits et de notions dont l’intérêt apparaîtra plus tard.

J’estime que sans cela il serait impossible d’avancer, et que leur exposé constitue un solide point de départ à la réflexion sur les processus spécifiquement humains. J’ajoute que faits et notions ne sont pas l’expression exacte ni la reconstitution scrupuleuse d’une réalité qui aurait été, dans le passé, celle de notre espèce 16. Pour l’instant nous ne disposons cependant pas d’autres moyens ni d’autres informations nous permettant de peindre, avec plus de rigueur, de richesse et de verve un tableau qui doit demeurer incomplet à jamais.

Les organismes se sont développés dans le temps, ils ont changé et continuent à changer. La mutation et la sélection déterminent ce phénomène biologique universel, la première en assurant la transmission des caractères particuliers d’un être vivant, la seconde en infléchissant ses relations avec le milieu ambiant. Les mutations représentent, on le sait, des variations brusques et héréditaires de l’organisme au cours des générations successives. Pour les comprendre, il faut se rappeler que l’héritage biologique d’un individu est constitué par des gènes qu’il a reçus de ses parents. L’ensemble

des gènes qui se trouvent dans les cellules sexuelles forme un

« génotype ».

Le gène est une quantité de matière susceptible de se séparer du chromosome qui le renferme pour être remplacée par une fraction correspondante, et par aucune autre, du chromosome analogue des cellules sexuelles. Les chromosomes de tous les organismes, des plus simples aux plus complexes, ont une composition similaire. Par ailleurs les divers gènes d’un même organisme et les gènes d’organismes différents comprennent des substances chimiques faisant partie de la même classe : les nucléo-protéines. Leur partie acide nucléique se compose essentiellement d’une substance très remarquable, l’acide désoxyribonucléique (ADN). Les qualités de celui-ci lui permettent de faire une copie exacte et détaillée de la structure moléculaire, à partir des matériaux offerts par la cellule et le milieu ambiant. L’autoreproduction, il ne faut pas l’oublier, est la fonction fondamentale d’un gène. Il a donc pour activité essentielle de confectionner une sorte de calque de lui-même dans l’intervalle séparant deux divisions de la cellule qui le porte. Sans cette opération, les cellules d’un organisme ne seraient pas munies d’un équipement génétique complet. La structure moléculaire de l’ADN expliquerait comment a lieu cette duplication. Les molécules de l’acide sont des doubles hélices de chaînes polynucléotides. Chaque nucléotide est formé d’un phosphate, d’un acide spécial du sucre (désoxyribose) et d’une base purine ou pyrimidine. Ces bases sont, pour les purines, l’adénine et la guanine, et pour les pyrimidines la cytosine et la thymine. Les deux chaînes de l’hélice sont tenues ensemble par des liaisons hydrogènes qui joignent les bases ; les études expérimentales ont montré que la base adénine d’une chaîne est associée à la thymine de l’autre chaîne, et que la guanine est associée à la cytosine. Les deux chaînes se complètent donc parfaitement. Lorsque la double hélice se sépare en deux fils isolés, chacun est capable de reconstituer une copie identique de la structure double initiale, en appariant les quatre bases de manière appropriée. A l’aide de ces quatre bases, on spécifie, par permutation, les différences existant entre d’innombrables gènes, de même que les vingt-six lettres de l’alphabet, en se combinant, permettent de constituer une variété immense de mots, de phrases et des textes. Le code génétique, à l’instar du code linguistique, est en mesure de fabriquer un grand nombre de

« textes ». Il ne produit pas, dans tous les cas, une succession de bases ayant pour résultat un gène fonctionnel, pas plus que le code linguistique ne produit uniquement des mots ou des phrases ayant un sens. Concrètement, quand même la plupart des permutations théoriquement concevables seraient extravagantes, il n’en reste pas moins qu’une infinité de structures de gènes deviennent effectives, si le gène est une section de l’hélice comprenant des milliers de nucléotides.

On voit comment les molécules d’acide désoxyribonucléique fonctionnent pour communiquer, d’un organisme à l’autre, le matériel héréditaire. Le processus exposé est conservateur, il assure le succès de l’hérédité, qui est principalement une autoreproduction des gènes.

L’évolution serait impossible si le processus n’était contrecarré de temps en temps par un raté : le gène produit une copie imparfaite. La mutation correspond à un défaut de fonctionnement. Elle aurait pour cause, suivant l’hypothèse de la double hélice, des substitutions, des suppressions ou des réarrangements portant sur une ou plusieurs paires de nucléoprotides composant les chaînes d’ADN des chromosomes A côté de ces mutations dues à une erreur de décodage, on rencontre des mutations structurelles consécutives à la multiplication, à l’élimination et à la réorganisation de séries de chromosomes, de parties de chromosomes ou de chromosomes entiers. Une cellule sexuelle humaine contiendrait plusieurs dizaines de milliers de gènes. Ceux-ci mutent de nombreuses façons, mais même s’ils ne mutaient que d’une seule façon, on voit que des dizaines de milliers de mutations seraient possibles. Les mutations sont des événements rares, car les gènes s’autoreproduisent exactement. Toutefois, étant donné le nombre de ceux-ci, il y a constamment en présence des gènes mutants qui n’existaient pas dans la souche qui les a produits et qui finalement se manifestent par une mutation. Celle-ci est souvent délétère et se traduit par des malformations ou maladies congénitales, mais ce n’est pas toujours le cas. Les mutations représentent la source dernière des transformations qui préparent les étapes de l’évolution organique, du fait qu’elles créent des alternatives à partir desquelles s’opèrent les choix décisifs qui assurent la survie d’une espèce.

Le mécanisme d’autoreproduction — la mutation notamment — est, on le remarque, un mécanisme aléatoire ou non dirigé. La raison de cet état de choses est claire. Les copies et les erreurs de copiage obéissent à des principes inhérents. Les mutations ont lieu en fonction d’une structure matérielle donnée, indépendamment de leur utilité pour l’organisme, dans les circonstances où il se trouve. Lorsque, dans une population, la petite stature est un avantage biologique, les mutations inhibant la croissance de la taille ne seront ni plus ni moins fréquentes que dans une population qui aurait intérêt à avoir une grande stature. De même, si une population émigre dans une zone plus chaude que celle où vivaient ses ancêtres, les mutations conférant une résistance au froid ne seront pas moins fréquentes qu’auparavant. Le caractère aléatoire du mécanisme de transmission signifie, somme toute, que ses résultats ne sont pas déterminés par une fin qui leur est extérieure ; il ne veut pas dire que tous les résultats possibles sont également, probables. Les modifications chimiques qui ont leur siège dans un gène dépendent de la composition établie du génotype. C’est leur impact sur la faculté de l’organisme à s’adapter qui est aléatoire.

Dans ce sens, on peut dire que l’hérédité crée une population d’individus éventuels entre lesquels elle ne fait pas de tri préalable ou définitif.

La sélection naturelle introduit une direction dans les changements organiques. Les êtres vivants ont une tendance à l’expansion. Ils procréent plus de descendants qu’il n’en survit pour procréer à leur tour la génération suivante. Ils se propagent et colonisent les territoires et les milieux disponibles. Leur réussite est fonction de leur rapport au milieu ambiant. Parmi les individus qui naissent dans une population particulière, seule une fraction possède les attributs exigés pour pouvoir se nourrir, exercer l’activité qui est indispensable à la défense contre l’agression, à la protection des congénères, etc. Une population n’a pas d’emblée toutes ces qualités. Les facteurs du milieu ambiant, et ils ne sont pas les seuls, exercent une pression sur elle qui aboutit à un changement de la composition génétique. Les individus survivants sont ceux qui possèdent un arrangement de gènes porteurs de propriétés conformes aux exigences. Ce changement peut entraîner des mutations ou des combinaisons de gènes ayant des conséquences favorables au sein de la population envisagée. Il est bien entendu que les gènes ne sont pas détruits ni ne disparaissent

complètement : seule leur répartition est affectée. A cet égard il y a sélection. La constitution réelle d’un groupe, d’une espèce, le sens dans lequel ils se modifient et ce qu’ils conservent, reflètent, tant du point de vue du nombre que des caractères, leur adaptabilité. Celle-ci s’améliore de génération en génération, le groupe ou l’espèce arrivant peu à peu à réduire les écarts avec le milieu ambiant et à y vivre dans de meilleurs conditions. Les individus qui sont trop aberrants ou qui ne possèdent pas l’équipement nécessaire sont éliminés et leurs chances de se multiplier diminuent en même temps. Le degré d’adaptabilité s’exprime par la correspondance entre les impératifs de l’existence dans le milieu défini, la niche écologique, et l’organisation génétique à laquelle est parvenue la population considérée. A cela s’ajoute une dimension temporelle, car il faut qu’il subsiste un certain rapport entre le rythme des transformations de la population et la transformation inhérente au milieu ambiant. Le déséquilibre entre les deux séries de transformations entraîne la disparition, le remodelage ou la division de l’espèce. A moins que les individus en surplus ne quittent l’habitat ancien pour aller en coloniser un nouveau. Ce mouvement dit de préadaptation suppose que le modèle de comportement, créé à cette occasion, assume une nouvelle fonction dans le nouveau contexte, sans interférer avec la fonction originelle ni faire obstacle à son développement.

La sélection naturelle exprime donc la relation entre le dynamisme interne de la structure génétique et celui des forces matérielles, le rapport entre les propriétés génétiques et le milieu ambiant. C’est à celui-ci que revient, en dernière analyse, le rôle déterminant, en raison de ses changements incessants et de sa diversité ; il contraint les êtres vivants à « accepter » ou à « refuser » les mutations, à se regrouper dans des entourages différents, et, finalement à se filtrer afin de pouvoir « croître et se multiplier ». C’est lui aussi qui les oblige à diverger, se diversifier, former des espèces, sans qu’il faille toutefois surestimer son importance. Supposons une source donnée de mutation dans une espèce qui s’étend depuis la forêt jusqu’à la savane. Le mécanisme qui rend l’adaptation possible produira une fréquence de certains gènes chez les individus vivant dans la forêt différente de leur fréquence d’apparition chez les individus vivant dans la savane ; il y aura cependant des types intermédiaires et l’écoulement des gènes se fera régulièrement d’une extrémité à l’autre. Maintenant, il suffit d’un

événement géologique ou climatique pour dresser une barrière qui coupe une fraction de l’espèce du reste. Les mutations, faute de circulation des gènes, donc de croisements, produiront des écarts par rapport au type commun aux deux régions, écarts qui seront d’autant plus marqués que le milieu lui-même aura changé. Le taux de modification dans une petite population sera mathématiquement plus élevé que dans une grande. Au cas où la barrière disparaît et si l’écart n’est pas trop accentué, on assistera à une réunification de l’espèce, accompagnée d’une flexibilité accrue d’adaptation au milieu ambiant, due à la diversification des gènes. Il arrive aussi que les deux groupes, exploitant mieux leurs ressources respectives, même s’ils peuvent reprendre des relations, aient avantage à se spécialiser chacun dans sa direction propre, augmentant ainsi leur isolement reproductif. Ceci bien entendu à condition que les deux fractions de l’espèce n’aient pas atteint le point de non-retour ; dans ce dernier cas en effet, elles ne sont plus aptes à s’accoupler entre elles, celle qui est la mieux adaptée survit seule et l’autre disparaît : Transposé à l’ensemble du monde organique, ce schéma de déroulement des événements nous montre que ce qui a été, pour l’évolution, une seule unité, se scinde, laisse la place à de nombreuses unités devenues indépendantes. La diversité biologique est accrue, l’univers se peuple d’organismes disparates. Par ailleurs, une espèce prise seule, pour se modeler sur le milieu ambiant, se reforme progressivement sous l’angle génétique. Elle garde, à nos yeux, son unité évolutive. Pourtant les transformations qui ont lieu sont telles que les populations sont classées en tant qu’espèces ou genres différents, apparus au cours du temps.

La sélection a ces trois conséquences : elle optimise la structure des populations, améliore leurs rapports au milieu ambiant, et les diversifie dans l’espace et dans le temps. Elle travaille par ajustements comme l’hérédité travaille par décalque. Les disparités du milieu ont des conséquences analogues aux erreurs de copiage des processus physicochimiques. La sélection n’a pas trait à l’individu mais à la population dans son ensemble. En effet, ce qui évolue ce n’est pas l’individu — il n’y a pas hérédité des caractères phénotypiques, les gènes mutants sont répartis sur un grand nombre d’individus — mais le groupe au sein duquel se produisent les mutations adaptatives et les croisements qui les stabilisent. Dans une population, la sélection conditionne le seul processus génétique qui, d’après ce que l’on sait,

ne soit pas aléatoire : la reproduction. L’augmentation de fréquence de facteurs génétiques propres à la survie d’une génération à l’autre est une fonction directe de la reproduction différentielle, de la corrélation entre les facteurs génétiques chez les parents et leur capacité plus grande à laisser des descendants. L’évolution sera orientée vers les traits les plus adaptatifs, les plus reproductibles. Pendant longtemps on a embrassé une conception « élitaire » : le vainqueur dans la lutte pour la vie est l’individu qui survit. Suivant la conception

« démocratique » qui prévaut actuellement, la sélection naturelle ne se rapporte pas à la survivance des membres « les plus forts » du groupe, mais à la capacité d’avoir des descendants. Le vainqueur est celui qui subsiste à travers l’abondance de sa progéniture, non pas celui qui vit mais celui qui se reproduit.

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II. La société adaptative.

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Les êtres cherchent à se conserver ; ils débouchent sur le changement. La double inconstance du monde qu’ils enferment et de celui qui les renferme provoque des événements rares et décisifs. Ce qui leur paraît important et qu’ils poursuivent sans discontinuer n’est pas essentiel ; ce qui est essentiel, opère à leur insu parce que mal repérable ou peu important. L’évolution banalise, apure les contretemps, elle efface les dispositions stables et régulières. Les espèces s’autoproduisent comme matière vivante et se reproduisent comme organismes afin de se garantir contre les aléas qu’elles finissent par produire. Ainsi c’est la vie qui juge la vie et non pas la mort. Reliant la routine nécessaire et les résultats arbitraires des phénomènes, la sélection naturelle tire le meilleur parti des dispositions d’une population, d’un groupement d’individus dans la parcelle d’univers qui est la leur. Elle commande un système d’échanges de l’information génétique susceptible de convenir à un certain agencement du milieu. Mais de cette manière on l’envisage uniquement en ce qu’elle met en rapport une structure déterminée des êtres vivants, la population génétique, et un ordre défini des forces matérielles avec leur distribution dans l’espace et dans le temps. Ce qui est insuffisant. Les individus d’une espèce ont, certes, un fonds héréditaire commun. Ils ne sont pourtant pas identiques ni plongés dans un agrégat informe. La collectivité qui les comprend est toujours plus ou moins réglée. C’est à la fois une combinaison variée d’éléments discrets et une organisation de relations. La reproduction est leur plus grand dénominateur commun. Celle-ci, on l’observe fréquemment, n’est pas une activité sans frein et le travail adaptatif des populations, pour survivre, a trait à leur nombre autant qu’à leurs qualités individuelles. Le volume et l’étendue d’une espèce dépend du volume et de l’étendue de ses ressources. Elle ne saurait se multiplier au-delà de certaines limites sans mettre en danger l’existence de chaque individu et le fonctionnement de l’ensemble. Savoir qui survit et combien d’êtres survivront, ajuster le modèle biologique et

« calculer » sa multiplication, ces opérations sont liées. La reproduction différentielle qui favorise un génotype au détriment de

l’autre double d’une reproduction discriminative qui contrôle, dans le génotype dominant, la procréation des individus. — Elle agit soit en exerçant une influence sur le nombre de jeunes que chaque couple de parents peut procréer, soit en instituant une proportion entre le nombre d’adultes qui entrent dans le cycle reproducteur et ceux qui en sont exclus. Le malthusianisme serait une nécessité permanente dans les populations animales insérées dans un milieu donné et conditionnées par une structure génétique. Suivant une hypothèse séduisante 17 et conformément à des observations répétées, le long de l’échelle des êtres vivants, toute une série de comportements sociaux — parade, agression, déploiement de caractères secondaires attirants ou répulsifs

— semble être consacrée à la régulation du nombre d’individus qui s’accouplent, naissent ou meurent. La limitation rituelle ou saisonnière du commerce sexuel, les territoires dans lesquels les individus interagissent, la hiérarchie qui ouvre à une partie du groupe l’accès aux ressources et aux partenaires sexuels, le type de compétition qui accompagne un degré de densité optimale, sont des moyens employés dans tout le règne animal pour obtenir un taux défini de fécondité, distinguer les individus indispensables des individus surnuméraires, ou pour lutter contre la perte de ressources due à une mortalité excessive. Quel que soit le groupe, les animaux n’interagissent pas au hasard, ni sur le plan de la sexualité, ni sur le plan de la nourriture ou des soins qu’ils reçoivent de leurs congénères.

Le réseau des liens collectifs affecte par conséquent la répartition du matériel génétique. L’utilité d’un comportement pour la communauté prévaut sur l’utilité de ce comportement pour un de ses membres. Le bon fonctionnement de l’ensemble en dépend et permet à la survie de tous de prendre le pas sur la survie de chacun. On donne, à ce propos, l’exemple frappant du comportement territorial des oiseaux mâles, qui les rend plus visibles et plus exposés à la prédation. Il a pour effet un

Le réseau des liens collectifs affecte par conséquent la répartition du matériel génétique. L’utilité d’un comportement pour la communauté prévaut sur l’utilité de ce comportement pour un de ses membres. Le bon fonctionnement de l’ensemble en dépend et permet à la survie de tous de prendre le pas sur la survie de chacun. On donne, à ce propos, l’exemple frappant du comportement territorial des oiseaux mâles, qui les rend plus visibles et plus exposés à la prédation. Il a pour effet un

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