• Aucun résultat trouvé

PRATIQUES VALIDEES : 1-L`hygiène corporelle :

COUPE HISTOLOGIQUE DE L`EPIDERME

I- PRATIQUES VALIDEES : 1-L`hygiène corporelle :

L’enfant doit prendre un bain ou une douche tous les jours, à l’eau tiède (< 35°C), d’une durée maximale de 5 à 10 minutes. Le bain et la douche doivent permettre d’hydrater et de nettoyer la peau fragile de la personne atopique, sans l’agresser. Ils favoriseront un débridement en éliminant les débris, les résidus de produits topiques et les agents infectieux de surface, dont le S. aureus.

Un produit nettoyant doux et surgras est recommandé (syndet ou pain dermatologique). Il faut éviter d’utiliser des produits de bain comme les huiles parfumées ou les mousses, les savons antibactériens ou déodorants ou tout autre produit qui pourrait être irritant. L’ajout de poudre de bain colloïdale surgrasse peut procurer un soulagement en période de prurit intense.

La peau doit être rincée soigneusement pour éliminer toute trace de produit. Après le bain ou la douche, il faut assécher l’enfant rapidement en l’épongeant avec une serviette sans frotter. Il est recommandé d’appliquer immédiatement un produit hydratant.

À l’occasion, certains enfants, surtout pendant une crise aiguë, seront très inconfortables lors du bain ou de la douche, ce qui peut nécessiter le recours à une toilette à l’éponge pendant une certaine période.

2-L’hydratation :

L’épiderme de la peau atopique présente une carence en certains lipides, dont les céramides, ce qui fait que la cohésion des cellules de la couche cornée (stratum corneum) n’est plus assurée. Par conséquent, la barrière cutanée est altérée et devient trop perméable à l’évaporation de l’eau et à la pénétration d’allergènes ou d’irritants.

Cette peau plus sèche réagit davantage aux agressions extérieures, ce qui provoque des poussées inflammatoires s’accompagnant de démangeaisons accrues. L’enfant ou ses parents doivent veiller à hydrater la peau de façon régulière et constante, autant en période de phase aiguë de la maladie qu’en période de rémission.

L’efficacité des émollients sur la xérose a été démontrée (niveau 2) ; un effet a été observé sur les signes fonctionnels et le SCORAD (niveau 5).

L’hydratation atténuera les risques d’inflammation entre les poussées d’eczéma et contribuera à restaurer la barrière cutanée lors des phases actives de l’eczéma.

Ainsi, la peau sera moins vulnérable aux irritants et aux allergènes, ce qui réduira le prurit.

L’hydratation se fait à l’aide d’un émollient parfois associé à un

humectant, dont les propriétés hydratantes favorisent la fixation de l’eau sur les

cornéocytes et ainsi l’assouplissement et l’adoucissement de la peau. On choisira un produit hypoallergène non parfumé.

Les onguents ont des propriétés occlusives très efficaces pour réhydrater la peau très sèche. Ce sont des émulsions d’eau dans une base d’huile, souvent avec gelée de pétrole (petrolatum).

Les crèmes sont d’une consistance plus agréable et plus facile à appliquer. Ces émulsions constituées d’huile dans une base d’eau ont également un pouvoir occlusif plus efficace que celui des lotions, mais inférieur à celui des onguents.

Les lotions sont habituellement moins souvent conseillées pour la dermatite atopique, car elles contiennent des substances qui peuvent irriter une peau fragile et ont moins de propriétés occlusives hydratantes.

L’hydratant sera appliqué au moins une fois immédiatement après le bain ou la douche sur tout le corps. Son application sera répétée au besoin sur les zones sèches plusieurs fois par jour.

Habituellement, la quantité utilisée pour un enfant durant une semaine est d’environ 250 grammes.

Ces hydratants ont habituellement une bonne tolérance. Parfois, des sensations de brûlures, prurit, rougeurs lors de l’application sont rapportées, surtout sur les zones en poussée. Ces effets justifient le changement d’émollient.

Une sensibilisation aux composants (lanoline, fragrance, avoine...) doit être évoquée quand une exacerbation de l’inflammation est observée après les applications.

3-Les mesures vestimentaires :

Il est préférable de porter du coton ou d’autres tissus bien tolérés : la soie ou les polyesters à fibres fines (grade B). La laine, irritante, doit être évitée.

En absence d’impact des lessives ou assouplissants sur la DA chez des adultes atopiques, aucune précaution n’est retenue pour leur usage (accord professionnel)[115].

4-Prise en charge psychologique :

Les interactions entre DA, émotions et psychisme existent. Une DA grave altère la qualité de vie et peut modifier la personnalité ou induire des troubles psychologiques. Le stress est incriminé comme élément déclenchant de poussées de DA mais de manière imprécise : il s’agit probablement d’un facteur très important chez certains et négligeable chez d’autres.

Il convient de repérer les familles en souffrance pour leur proposer une prise en charge spécifique [115].

II- PRATIQUES NON VALIDEES [115]. 1. Antihistaminiques :

Il n’existe pas d’étude de niveau 1 ou 2 montrant l’efficacité préventive des anti-H1 au long cours sur les poussées de DA.

2. Cures thermales :

Les cures thermales sont populaires en France où de nombreux centres de cures existent. Les eaux thermales sont très différentes tant dans leurs propriétés chimiques ou physiques. Il n’y a pas d’argument scientifique pour les recommander en l’absence d’étude démonstrative.

3. Médecines d`exercice particulier :

De nombreux parents ont recours à des médecines d’exercice particulier parce qu’ils considèrent que les traitements conventionnels sont insuffisamment efficaces, ou qu’ils redoutent leurs effets secondaires.

Les rares études d’efficacité de l’homéopathie dans la DA sont contradictoires. Aucune preuve scientifique ne permet de recommander cette pratique.

Aucune preuve scientifique ne permet de valider la phytothérapie.

Le jury déconseille la pratique de l’acupuncture chez l’enfant en raison de l’absence de preuve scientifique, de son caractère douloureux et de ses complications potentielles (accord professionnel)

4. Pro biotiques :

Les pro biotiques sont proposés dans la prévention et le traitement de la DA de l’enfant sur la base de la « théorie hygiéniste » qui se fonde sur une relation inverse entre l’intensité de l’exposition microbienne et le risque de développement de pathologie allergique.

‐ L’administration de probiotiques permet-elle de prévenir

l’apparition de DA chez des enfants à risque ?

Une seule étude monocentrique (niveau 1) suggère qu’il y a un intérêt à donner du Lactobacillus rhamnosus un mois avant l’accouchement chez la mère et 3 ou 6 mois après la naissance chez la mère ou les enfants à risque d’atopie pour prévenir la survenue de DA.

En l’absence de confirmation par d’autres études, il est prématuré de recommander l’administration de probiotiques à titre préventif chez la femme enceinte ou chez le nourrisson à risque atopique.

‐ L’administration de probiotiques permet-elle de traiter les poussées

de DA de l’enfant ?

Deux études, méthodologiquement discutables, ont évalué l’intérêt des probiotiques dans le traitement curatif de la DA. Elles ne plaident pas pour l’utilisation des probiotiques dans le traitement curatif de la DA.

5. Les acides gras essentiels (AGE) :

Différentes huiles riches en AGE oméga 6 (huile de bourrache, huile d’onagre…) ou AGE oméga 3 (huile de poisson) ont été utilisées dans la DA.

L’étude de la littérature permet de conclure à l’inefficacité d’un traitement par acide gras essentiel quelle que soit son origine (et la dose) dans la DA de l’enfant (grade A).

6. Les herbes chinoises :

Les effets secondaires rapportés vont des simples nausées aux complications les plus graves (hépatites aigues néphropathie sévère, syndrome de Stevens-Johnson, cardiomyopathie dilatée…). Ces données incitent à déconseiller l’utilisation de ces produits.

III- PRATIQUES DISCUTEES : LES MESURES D’EVICTION