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II. ÉTUDE MICROBIOLOGIQUE

3. Prévention et lutte contre la pollution des puits

3.1. Localisation et hygiène des puits

La contamination peut être évitée grâce à une bonne construction du puits, de même que par l'aménagement et l'entretien régulier de ses abords. MAJDOUB et al. (2003) recommandent les mesures préventives et correctives suivantes pour la localisation et l’entretien des puits :

• S’assurer que les puits d’eau potables soient localisés à des distances raisonnables (réglementaires) des sources de contamination (fosse septique, puisard, champ d’épuration, puits d’évacuation, décharge d’égouts, parc d’animaux, fumier animal etc.)

• Veiller à ce que le tubage soit à une distance raisonnable au dessus de la surface du sol (à au moins 30 cm).

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• Porter attention au tubage afin qu’il soit entouré d’un monticule de terre (plate-forme et collets imperméable) et à la pente du sol autour du puits pour qu’elle soit orientée de manière à ce que l’eau de ruissellement ne puisse pas s’infiltrer le long du tubage

Selon BLANCER (1978) ; Les conditions d’hygiène d’un puits doivent être étudiées de la profondeur à la superficie. Il faut puiser de l’eau de la nappe profonde et non dans la nappe superficielle, phréatique en règle souillée. La maçonnerie du puits doit être imperméable et on ne doit pas se servir d’un seau ; au contraire, le puits doit être couvert et muni d’une pompe ; autour de la pompe le sol doit être cimenté et une rigole d’évacuation de l’eau doit être prévue. Un périmètre de protection sera établi autour du puits (pas de fumier, pas de déversement des eaux usées).

L’OMS recommande que tout puits doive être situé à une distance minimale de 15 m d’une fosse septique (BABA-MOUSSA, 1994). Cependant plusieurs études observent que cette distance n’est pas suffisante pour prévenir d’une contamination. Le dessus du puits foré devrait être fermé par un couvercle étanche à l'exception d'une ouverture prévue pour l'admission d'air. Cette petite ouverture devrait être protégée par une moustiquaire. Il est recommandé de vérifier l'intérieur et l'extérieur du puits tous les printemps, et aucune accumulation de débris, matériaux ou déchets ne devrait se trouver aux abords du puits. Concernant les puits abandonnés, ils doivent être scellés de façon permanente.

3.2. Désinfection d’un puits

La désinfection revêt une importance incontestable dans la salubrité d’un approvisionnement. La destruction des agents pathogènes microbiens est une opération capitale, qui fait très souvent appel à des réactifs chimiques tels que le chlore. La désinfection constitue une barrière efficace contre de nombreux agents pathogènes (en particulier des bactéries) lors du traitement de l’eau de boisson, et doit être pratiquée sur les eaux de surface et les eaux souterraines susceptibles de contamination fécale. On emploie des concentrations résiduelles de désinfectant comme mesure de sauvegarde partielle contre les contaminations de faible ampleur.

La désinfection chimique d’un approvisionnement en eau de boisson contaminée par des matières fécales réduit le risque global de maladie, mais ne suffit pas nécessairement à assainir totalement cet approvisionnement. Par exemple, la désinfection par le chlore de l’eau de boisson n’a qu’une efficacité limitée contre des agents pathogènes du type protozoaire, en particulier Cryptosporidium, et contre certains virus.

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L’efficacité de la désinfection peut aussi être insuffisante à l’égard d’agents pathogènes présents à l’intérieur de flocs ou de particules, qui les protègent de l’action des désinfectants. Une forte turbidité peut aussi protéger les micro-organismes des effets de la désinfection, stimuler la croissance des bactéries et déclencher une forte demande en chlore.

Plusieurs moyens permettent de désinfecter l’eau avec du chlore. Les étapes de nettoyage et de désinfection d’un puits peuvent être procédées comme suit (QUÉBEC, 2002 c) :

• Nettoyer le puits, si possible, à l’aide d’une puisette afin d’enlever les corps étrangers, les dépôts, les matières animales ou végétales, etc.

• Verser dans le puits de l’eau de Javel selon les quantités mentionnées dans le tableau 25, intitulé « Quantité requise d’eau de Javel pour la désinfection d’un puits ». Il s’agit à peu près de quelques 1000 ml d’eau de Javel par mètre cube d’eau de puits ou 1 ml du produit/dm3 d’eau.

• Mélanger l’eau de Javel avec l’eau du puits et, si possible, laver et brosser la paroi intérieure.

• Ouvrir tous les robinets de la résidence. Lorsque l’odeur du chlore est perceptible aux robinets, arrêter la pompe du puits et fermer les robinets.

• Attendre 24 heures avant de faire circuler l’eau dans les tuyaux.

• Effectuer par la suite une purge prolongée en laissant couler l’eau d’un robinet jusqu’à ce que l’odeur du chlore disparaisse. Ouvrir ensuite tous les robinets pour rincer complètement la tuyauterie.

• Procéder à de nouvelles analyses de l’eau une semaine suivant la désinfection et quatre semaines plus tard, afin de savoir si l’eau répond aux normes de qualité.

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Tableau 25 : Quantité requise d’eau de Javel pour la désinfection d’un puits (QUÉBEC, 2002b)

Profondeur d’eau dans le puits (en mètres) Diamètre du

puits (millimètres)

1 1,5 2 2,5 3 3,5 4

Millilitres d’eau de Javel

914 700 ml 1 000 ml 1 300 ml 1 600 ml 2 000 ml 2 300 ml 2 600 ml 1 067 900 ml 1 400 ml 1 800 ml 2 200 ml 2 700 ml 3 100 ml 3 600 ml 1 219 1 200 ml 1 800 ml 2 300 ml 2 900 ml 3 500 ml 4 000 ml 4 700 ml 1 372 1 500 ml 2 200 ml 3 000 ml 3 700 ml 4 400 ml 5 200 ml 5 900 ml 1 524 1 800 ml 2 700 ml 3 700 ml 4 600 ml 5 500 ml 6 400 ml 7 300 ml 1 676 2 200 ml 3 300 ml 4 400 ml 5 500 ml 6 600 ml 7 700 ml 8 800 ml

3.3. Quantités de désinfectants applicables à un puits de surface

Un puits de surface a le plus souvent un diamètre supérieur à 600 millimètres. Sa profondeur excède rarement neuf mètres. Les puits de la région étudiée (Martil/Tétouan) se trouvent dans cet intervalle de profondeur. AUBRY et GAÜZERE (2011) proposent le tableau 26 pour d’autres produits qui peuvent être utilisés comme désinfectants des puits. Il s’agit de l’hypochlorite de sodium, le tosylchloramide (Chloramine), le dichloroisocyanurate de sodium [DCCNa], l’ion argent et l’alcool iodé à 2%.

Tableau 26 : Agents chimiques et temps de contact pour rendre l’eau de boisson potable (AUBRY et GAÜZERE, 2011)

Agents chimiques Dose Temps de contact

Hypochlorite de sodium 3 gouttes/L 60 mn

Tosylchloramide (Chloramine) 12,2 mg/L 60 mn

Dichloroisocyanurate de sodium [DCCNa]

3,5 mg/L 30 mn

Ion argent 1 comprimé de 0,1 mg/L 120 mn

Ion argent 1 goutte/L 120 mn

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Les communes urbaines de Martil et de Tétouan utilisent également des produits chimiques pour la chloration des eaux de puits de la région. Il s’agit d’une préparation à base d’hypochlorite de calcium à 70% en pastille de 20 g. Le principe actif agit par une réaction d’oxydation qui permet une destruction structurale de la cellule bactérienne. La Commune de Martil en utilise une quantité d’environ une centaine de kilogrammes par an (BMH, MARTIL, 2013)

4. Attributions des communes locales dans le domaine de la gestion et de