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Prévalence et modes de consommation

Dans le document ÉTAT DU PHÉNOMÈNE DE LA DROGUE EN EUROPE (Page 52-55)

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Rapport annuel 2006: État du phénomène de la drogue en Europe

Action internationale contre la production et le trafic d’amphétamines et d’ecstasy

Dans le domaine des drogues de synthèse, Europol dirige le projet Synergy depuis décembre 2004 (107). Ce projet est soutenu par vingt États membres de l’UE et certains pays tiers et englobe un fichier de travail analytique (AWF — Analytical Work File) et des sous-projets opérationnels menés dans plusieurs pays de l’UE, ainsi qu’une série d’instruments servant à des fins analytiques et stratégiques, comme le système des logos d’ecstasy d’Europol (EELS) (qui comprend un catalogue des logos d’ecstasy) et le système de comparaison des laboratoires clandestins d’Europol (ELICS).

Europol apporte toujours son aide au projet CHAIN (108) sur le profilage des amphétamines et à l’unité européenne d’enquête sur les précurseurs (EUJP — European joint unit on precursors). Outre l’assistance d’experts sur le terrain pour le démantèlement de la production illicite de drogues de synthèse, des sous-projets se sont récemment concentrés sur la comparaison des laboratoires démantelés, sur la découverte de décharges de produits chimiques servant de point de départ aux enquêtes, sur le traçage des machines servant à fabriquer les comprimés et sur les investigations relatives au trafic de produits chimiques précurseurs vers l’UE.

Le projet Prisme est une initiative internationale lancée pour empêcher le détournement de précurseurs utilisés dans la fabrication illicite de drogues de synthèse grâce à un système de notifications à l’Office international de contrôle des stupéfiants (OICS) avant l’exportation légale de ces substances et de déclaration des lots bloqués et des saisies réalisées en cas de transactions suspectes.

L’éphédrine et la pseudoéphédrine sont des précurseurs majeurs des méthamphétamines, tandis que le 1-phényl-2-propanone (P-2-P) sert également à fabriquer des amphétamines, que le 3,4-méthylènedioxyphényl-2-propanone (3,4-MDP-2-P), le safrole et les huiles riches en safrole servent à la fabrication illicite de MDMA et que le pipéronal est utilisé pour la synthèse de MDA (109).

Le commerce licite de l’éphédrine et de la pseudoéphédrine représentait un total de, respectivement, 526 et

1 207 tonnes en 2004. Les principales saisies de ces produits chimiques ont été enregistrées en Amérique du Nord et en Asie du Sud-Est, mais la dispersion des saisies dans toutes les régions constitue une source d’inquiétudes.

La contrebande d’éphédrine et de pseudoéphédrine en Europe provient essentiellement d’Asie de l’Ouest.

En 2004, 2,6 tonnes d’éphédrine et 1 kilogramme de

pseudoéphédrine ont été saisis en Europe (110). Les saisies étaient généralement modestes et provenaient de nombreux laboratoires différents, situés pour la majorité en République tchèque, bien qu’une importante saisie d’éphédrine provenant du Pakistan ait été effectuée en Grèce.

En Europe, le projet Prisme a concentré ses activités sur la prévention de la contrebande de 3,4-MDP-2-P et de P-2-P vers l’UE pour la fabrication illicite, respectivement, de MDMA et d’amphétamines. En 2004, les saisies de 3,4-MDP-2-P et de P-2-P ont été les plus importantes jamais rapportées dans le monde, l’Europe ayant saisi les plus grandes quantités de 3,4-MDP-2-P et les États-Unis celles de P-2-P. En Europe, les saisies se sont élevées en 2004 à 10 131 litres de 3,4-MDP-2-P (surtout aux Pays-Bas et en Belgique) et à 9 297 litres de P-2-P (essentiellement en Pologne et aux Pays-Bas) (111).

Le pipéronal a de nombreuses utilisations licites, mais il peut également servir de précurseur dans la fabrication de 3,4-MDP-2-P, de MDA ou de MDMA (OICS, 2006b).

Entre novembre 2004 et octobre 2005, plus de 150 lots de 3 800 tonnes ont été déclarés à l’OICS (2006b).

La Chine a déclaré la plus grande saisie de pipéronal en 2004 (13 tonnes). En Europe, 2,4 tonnes ont été saisies, dont la quasi-totalité en Roumanie (112).

Toutes les régions du monde ont enregistré des saisies de safrole, mais les quantités restent peu importantes, à l’exception de la Chine, qui fait état de saisies de plus de 100 kilogrammes. En Europe, 122 litres de safrole ont été saisis en 2004, principalement en Lettonie, mais aussi en Lituanie.

51 Chapitre 4: Amphétamines, ecstasy et autres substances psychoactives

Europe entre 0,1 et 5,9 %, à l’exception du Royaume-Uni (Angleterre et pays de Galles), où elle grimpe à 11,2 %.

En moyenne, 3,1 % environ des adultes européens ont pris au moins une fois des amphétamines. Après le Royaume-Uni, les pays dont les chiffres sont les plus élevés sont le Danemark (5,9 %), la Norvège (3,6 %) et l’Allemagne (3,4 %). La consommation au cours des douze derniers mois est sensiblement inférieure, à savoir 0,6 % en moyenne (fourchette comprise entre 0 et 1,4 %). Sur la base des enquêtes sur la population en général, on estime que près de 10 millions d’Européens ont goûté à cette substance et que plus de 2 millions d’entre eux ont pris des amphétamines au cours des douze derniers mois (114).

L’expérience de la consommation d’amphétamines est rapportée par un pourcentage de jeunes adultes (15 à 34 ans) compris entre 0,1 et 9,6 %, le Royaume-Uni (Angleterre et pays de Galles) enregistrant un taux de prévalence au cours de la vie de 16,5 % (ce qui pourrait être le reflet d’un phénomène historique, voir plus loin). La moitié des pays qui fournissent des données ont des taux de prévalence inférieurs à 4 %, les taux les plus élevés après le Royaume-Uni étant ceux du Danemark (9,6 %), de la Norvège (5,9 %) et de l’Allemagne (5,4 %). En moyenne, 4,8 % des jeunes Européens ont goûté aux

amphétamines. Le Danemark (3,1 %) et l’Estonie (2,9 %) affichent les taux de prévalence les plus élevés de l’année précédente (115). On estime que, en moyenne, 1,4 % des jeunes Européens ont pris des amphétamines au cours des douze derniers mois (voir aussi graphique 4).

Entre 0,2 et 7,1 % des adultes (avec une moyenne de 2,6 %) ont goûté à l’ecstasy. La moitié des pays déclarent des taux de prévalence de 1,8 % ou moins, les taux les plus élevés étant enregistrés en République tchèque (7,1 %) et au Royaume-Uni (6,7 %). La prévalence de l’usage d’ecstasy au cours des douze derniers mois s’échelonne entre 0,2 et 3,5 %, mais la moitié des pays mentionnent des taux de prévalence égaux ou inférieurs à 0,5 %. On estime que près de 8,5 millions d’Européens ont pris de l’ecstasy et que 3 millions environ en ont consommé au cours des douze derniers mois.

Parmi les jeunes adultes européens, la prévalence de l’usage d’ecstasy au cours de la vie se situe à 5,2 % en moyenne, avec une fourchette comprise entre 0,5 et 14,6 %, bien que des taux inférieurs à 3,6 % soient rapportés par la moitié des pays. La République tchèque (14,6 %), le Royaume-Uni (12,7 %) et l’Espagne (8,3 %) affichent les taux de prévalence les plus élevés.

(114) Pour la méthode de calcul, voir note 53 de bas de page.

(115) Voir graphiques GPS-15 et GPS-16 du bulletin statistique 2006.

Graphique 4: Prévalence au cours de la dernière année de l’usage d’amphétamines chez les jeunes adultes (âgés de 15 à 34 ans)

NB: Les données proviennent des enquêtes nationales les plus récentes disponibles pour chaque pays au moment de la transmission des données. Voir tableaux GPS-8 et GPS-11 dans le bulletin statistique 2006 pour de plus amples informations.

Sources: Rapports nationaux Reitox (2005), extraits d’enquêtes de population, de rapports ou d’articles scientifiques.

Malte 1,2

< 1 % 1 < 2 %

2 %

Données non disponibles

0,8 2,7

2,0

1,3

2,9 2,4 0,7 3,1

2,2 1,6

0,0

1,6

0,1 0,4

1,5 1,5 0,5

1,9

0,9

0,1

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Rapport annuel 2006: État du phénomène de la drogue en Europe

La consommation d’ecstasy est un phénomène qui touche essentiellement les jeunes. Dans la tranche d’âge des 15 à 24 ans, l’usage au cours de la vie se situe entre 0,4 et 18,7 %, les chiffres les plus élevés étant ceux de la République tchèque (18,7 %) (116) et du Royaume-Uni (10,7 %), et les pourcentages sont plus élevés chez les hommes (0,3 à 23,2 %) que chez les femmes (0,4 à 13,9 %).

L’usage au cours des douze derniers mois fluctue entre 0,3 et 12 %, la République tchèque (12 %) et l’Estonie (6,1 %) se situant en haut de l’échelle (graphique 5). Sept pays déclarent des taux de prévalence au cours du dernier mois inférieurs à 3 %. Les taux de prévalence sont généralement supérieurs dans les zones urbaines et, en particulier, parmi les personnes qui fréquentent les discothèques, les boîtes de nuit ou les soirées dansantes (voir la question particulière sur l’usage de drogue dans les lieux de divertissement).

Chez les élèves de 15-16 ans, les enquêtes montrent que la prévalence globale de l’usage d’ecstasy au cours de la vie a augmenté entre 1995 et 2003, les

hausses les plus fortes se faisant sentir en République tchèque et dans la plupart des nouveaux États membres de l’UE (117). L’enquête ESPAD en milieu scolaire de 2003 (Hibell e.a., 2004) a conclu que les estimations de prévalence au cours de la vie de l’usage d’amphétamines restaient supérieures de 1 à 3 % à celles de l’ecstasy dans six États membres (Allemagne, Danemark, Estonie, Lituanie, Autriche et Pologne) (118).

À titre de comparaison, l’enquête nationale américaine de 2004 sur l’usage de drogue et la santé indique que 4,6 % des adultes (définis comme des personnes âgées de 12 ans et plus) ont déclaré avoir pris de l’ecstasy dans leur vie, et 0,8 % déclaraient en avoir consommé au cours des douze derniers mois (les chiffres correspondants pour l’UE sont de 2,6 et 0,9 %). Chez les jeunes adultes âgés de 16 à 34 ans, l’expérience au cours de la vie était de 11,3 et de 2,2 % pour l’usage au cours des douze derniers mois (contre 5,2 et 1,9 %, respectivement, en Europe) (119).

(116) En République tchèque, le groupe d’âge interrogé était les 18 à 24 ans.

(117) Voir graphique EYE-2 (partie i) du bulletin statistique 2006.

(118) Voir graphique EYE-2 (partie vi) du bulletin statistique 2006.

(119) Source: Samhsa, Office of Applied Studies, 2004 National Survey on Drug Use and Health (http://oas.samhsa.gov/nsduh.htm#nsduhinfo). Il est à noter que la tranche d’âge de l’enquête américaine (12 ans et plus) est plus large que celle rapportée par l’OEDT pour les enquêtes européennes (15 à 64 ans). Les chiffres relatifs aux «jeunes adultes» (16 à 34 ans) de l’enquête américaine ont été recalculés par l’OEDT.

Graphique 5: Prévalence au cours de la dernière année de l’usage d’ecstasy chez les jeunes adultes (âgés de 15 à 34 ans)

NB: Les données proviennent des enquêtes nationales les plus récentes disponibles pour chaque pays au moment de la transmission des données. Voir tableaux GPS-8 et GPS-11 dans le bulletin statistique 2006 pour de plus amples informations.

Sources: Rapports nationaux Reitox (2005), extraits d’enquêtes de population, de rapports ou d’articles scientifiques.

Malte 3,2

< 1 % 1 < 2,5 %

2,5 %

Données non disponibles

2,2 3,7

1,2

1,5

3,7 1,9 0,9 1,2

1,9 0,5

0,8

2,9

0,8 0,7

7,7 1,7 2,4

2,6

1,1

0,4

53 Chapitre 4: Amphétamines, ecstasy et autres substances psychoactives

L’usage de LSD au cours de la vie chez les adultes est compris entre 0,2 et 5,9 %, deux tiers des pays déclarant des taux de prévalence allant de 0,4 à 1,7 %. Chez les jeunes adultes (15 à 34 ans), la prévalence de l’usage de LSD au cours de la vie varie de 0,3 à 9 %, ce chiffre ne dépassant pas 4,5 % dans la tranche d’âge des 15-24 ans. La prévalence de la consommation de cette substance au cours des douze derniers mois chez les jeunes de 15 à 24 ans ne dépasse 1 % qu’en République tchèque, Estonie, Lettonie, Hongrie, Pologne et Bulgarie.

Tendances

Les nouvelles enquêtes de population montrent que la consommation d’amphétamines et d’ecstasy, qui avait suivi une courbe ascendante ces dernières années, pourrait se stabiliser, voire décroître. Au Royaume-Uni et dans deux autres États membres où la consommation de ces drogues était relativement élevée (République tchèque et Espagne), l’usage d’amphétamines au cours des douze derniers mois chez les jeunes adultes se stabilise désormais, voire s’inscrit à la baisse (120). De même, la consommation d’ecstasy semble diminuer, voire chuter, dans deux pays où la prévalence était élevée (Espagne et Royaume-Uni), mais pas en République tchèque (121).

Données relatives aux demandes

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