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3. DES SOLUTIONS APPLICABLES AUX ENJEUX DES VILLES QUÉBÉCOISES : ÉTUDE DU

3.1 Présentation du projet Quartier 21

La présentation du projet se divise en trois parties, soit la présentation du contexte, du projet lui-même, c’est-à-dire des initiatives qu’il implique, et des acteurs qui y ont participé.

3.1.1 Présentation du contexte

À la suite de la tenue du Sommet de la Terre à Rio de Janeiro au Brésil en 1992, la communauté internationale s'est entendue pour mettre sur pied le tout premier plan de mise en œuvre de développement durable pour le 21e siècle : l'Agenda 21. Dans son chapitre 28, le programme convie les collectivités territoriales à développer un programme d'agenda 21 local (Nations Unies Développement durable, 1992). Cet agenda se veut un outil de planification multisectorielle, multiterritoriale et multipartite. C'est-à-dire qu'il tente d'une part d'inclure, de façon équitable et dans une perspective à long terme, le bien-être social, culturel, environnemental, économique et territorial des populations, en portant une attention particulière aux populations les plus démunies. D'autre part, l'agenda local cherche à adopter une vision systémique des problématiques en traitant les enjeux locaux, régionaux, nationaux et planétaires de façon interdépendante, ainsi qu'en abordant l'égalité entre les villes et les villages, le centre et la région, le Nord et le Sud. Enfin, l'Agenda 21 veut intégrer l'ensemble des acteurs territoriaux provenant de tous les domaines, tant publics que privés, communautaires qu'individuels, afin de favoriser les échanges d'idées menant à la création d'une communauté solidaire et engagée. (Gagnon, s. d.)

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Pour faire suite à cet appel de la communauté internationale incarnée par l'ONU, la ville de Montréal a publié en 2005 son tout premier plan stratégique de développement durable de la collectivité montréalaise. Grâce à celui-ci, un programme de financement Quartier 21 a été mis en branle à travers un partenariat entre la ville de Montréal et la Direction de santé publique de l’Agence de la santé et des services sociaux de Montréal. Ce programme finance donc des projets permettant l'atteinte des objectifs de l'Agenda 21 local (Gouvernement du Québec, 2013). Il ouvre ainsi la porte à l'émergence de plusieurs initiatives locales amenées par des organismes communautaires ou encore par des associations de quartier. Entre 2005 et 2010, le programme a financé seize projets de Quartier 21, dont celui de l'Éco-quartier Peter- McGill, lequel fait ici l'objet d'une analyse plus approfondie. Mais d'abord, voici un bref portrait de ce en quoi consiste le projet présenté par l'organisme.

3.1.2 Présentation du projet

C'est en 2007 que le projet a reçu l'appui financier nécessaire à sa réalisation. Depuis, l'élaboration du Quartier 21 n'a pas cessé d'évoluer et l'intérêt qu'il suscite est sans cesse grandissant. L'objectif premier du projet était la lutte aux îlots de chaleur. L'idée derrière cette initiative était de créer un modèle de développement durable à l'échelle locale en déployant diverses solutions à l'intérieur d'un même quadrilatère. Le quadrilatère retenu a été celui se situant entre les rues Saint-Mathieu et Saint-Marc, à l'est et à l'ouest, puis le boulevard de Maisonneuve Ouest et Sainte-Catherine, au Nord et au Sud (Figure 3.1). Ce territoire représente une superficie d'environ 18 000 m2 et comporte grosso modo deux ruelles, une école, un immeuble à logement, ainsi que plusieurs résidences et commerces. Parmi les avantages attribués à ce quadrilatère, mentionnons le fait qu'il soit central, visible et facile d'accès, ce qui en favorise la popularité.

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Depuis 2007, l'organisme, avec l'aide de ses partenaires, a mis sur pied une panoplie d'initiatives qui méritent qu'on s'y attarde davantage à travers une analyse plus approfondie de celles-ci. Voici les initiatives qui feront partie de cette analyse :

 le verdissement du Quartier 21 : les initiatives de cette catégorie visent la plantation de plus de 1 300 arbustes et vivaces, l'aménagement de six saillies végétalisées et la plantation d'une trentaine d'arbres, le tout pour une augmentation de la canopée de 26 %;

 l'agriculture urbaine : cette initiative propose la fabrication de jardinières urbaines permettant la culture d'une variété de vingt fruits et légumes biologiques sur les balcons des participants;  la gestion des matières résiduelles : elle inclue la sensibilisation au recyclage et au compostage

ainsi que la lutte contre les dépôts de déchets sauvages, les initiatives impliquent l'aménagement d'un îlot recycleur et de cages à déchets servant aux commerçants des rues Saint-Mathieu et Sainte-Catherine;

 le transport durable : dans cette catégorie, les initiatives concernent la sécurisation des traverses pour piétons, l'augmentation du mobilier urbain dont les bancs de parcs et les supports à vélo, l'apport d'une station BIXI ainsi que l'ajout de stationnements Communauto dans le quadrilatère;  la ruelle perméable : cette transformation implique la déminéralisation de 40 % de la ruelle Saint-

Mathieu pour faire place à la végétation;

 la réfection de l'école Victoria en bâtiment LEED : cette collaboration permet le partage du territoire public en plus de plusieurs autres initiatives comme l’implantation d’un toit blanc, l'aménagement d'un jardin collectif et le souci d'efficacité énergétique. (Éco-quartier Peter McGill, 2009)

Ces éléments et leurs répercussions sur le milieu seront plus amplement discutés dans la section analyse, mais avant d’y arriver, la présentation se termine avec une brève description des acteurs ayant contribué à la réalisation de ce projet.

3.1.3 Présentation des acteurs

L'implantation du projet au cœur du centre-ville de Montréal a nécessité la participation de plusieurs acteurs. D'abord, soulignons l’importance de l'équipe diversifiée de l'Éco-quartier Peter-McGill sans qui le projet n’aurait jamais pris naissance. Bien que celle-ci ait subi de multiples transformations au cours des années, elle a tout de même permis l'orchestration du projet depuis le début de sa planification, et ce, jusqu'à aujourd'hui. En appui à l'équipe de travail de l'Éco-Quartier, l'arrondissement de Ville-Marie apporte son aide au niveau des techniques, de l'ingénierie et de la règlementation ainsi qu'en ce qui a trait à la gestion des travaux publics. L'arrondissement fait aussi partie du comité de suivi formé de tous les

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représentants des organismes promoteurs du projet et du Centre de santé et de services sociaux (CSSS) de la Montagne, d'une part, et de représentants des organismes bailleurs de fonds, d'autre part.

Ensuite, la population a largement participé tout au long du projet. Elle a été abordée tant pour connaitre son opinion que pour participer à des activités de bénévolat. En plus de l'implication de la population, l'engagement des différents acteurs du milieu tels que les commerçants et l'établissement scolaire se trouvant au centre du quadrilatère, a été sollicité afin de permettre la réalisation du projet. Plusieurs autres organismes du milieu communautaire ou plus éloigné ont également été impliqués dans le projet de création d'un Quartier 21. Ce réseautage entre ces différents acteurs du milieu a grandement ajouté à la complexité du projet par l'apport de différents éléments pris en compte. Nommons par exemple l'implication de Tandem Ville-Marie qui a entre autres apporté l'aspect sécuritaire du Quartier 21 en incitant sur la propreté des lieux et le partage amélioré des voies de circulation. Ou encore, le CSSS de la Montagne qui a largement contribué à la sensibilisation de la population en abordant auprès de sa clientèle des thèmes clés comme le transport actif et collectif ou encore l'agriculture urbaine.

Enfin, tel qu'il a été mentionné plus haut, les bailleurs de fonds ont été d'une grande importance dans la mise en oeuvre du projet. Parmi ceux-ci, nous comptons principalement l'Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), l'Arrondissement de Ville-Marie et la Ville de Montréal, mais également plusieurs autres établissements ou organismes qui ont fourni des services, du temps ou même des fonds pour la réalisation du projet. (Éco-quartier Peter-McGill, 2013)

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