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3. DES SOLUTIONS APPLICABLES AUX ENJEUX DES VILLES QUÉBÉCOISES : ÉTUDE DU

3.2 Description des critères d'analyse

Les critères d'analyse permettant de juger de la pertinence du projet Quartier 21 ont été déterminés à partir des concepts initiaux. Puisque l'analyse de la situation urbaine a démontré que l'étalement urbain contrevient à beaucoup de principes permettant l'atteinte d'un milieu de vie durable, résilient et viable, c'est sur la base de ces critères que sera évalué le cas présenté. Pour commencer cette démarche, voici une description des quatorze indicateurs retenus. Ceux-ci sont principalement qualitatifs puisque cela se prêtait mieux à l'analyse plus générale et ouverte à laquelle a procédé l'auteure. Les indicateurs sont divisés selon leur critère d'appartenance, soit : durabilité, résilience et viabilité. Pour chaque indicateur, trois éléments plus spécifiques ont été observés. Chacun des éléments a été jugé sur une échelle allant de -3 à 3. Les pointages négatifs signifient que le projet contrevient un peu (-1), moyennement (-2) ou gravement (-3) à l'élément. Les pointages positifs signifient en contrepartie que le projet contribue un peu (+1), moyennement (+2) ou grandement (+3) à l'élément d'analyse. Le 0 est indiqué lorsque le projet ne tient

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pas compte de l'élément. Le cumulatif des points obtenus pour chacun des trois éléments indique le résultat sur un total de 9 que peut obtenir chacun des indicateurs. Enfin, la valeur accordée aux indicateurs est la même pour tous.

3.2.1 Critère de durabilité

Cinq indicateurs de durabilité ont été utilisés pour évaluer la qualité du projet Quartier 21. Ils sont présentés dans l'ordre suivant : indicateur de sécurité et bien-être, création d'économie sociale et solidaire, équité intergénérationnelle et internationale, protection du biotope et autorégulation du système.

 Indicateur de sécurité et bien-être

L'indicateur de sécurité et bien-être concerne en quelque sorte la santé physique et psychologique de la population. Il peut se traduire par le confort de la population urbaine en ce sens qu'il s'intéresse à la qualité de vie des citoyens. Il renvoie ainsi à un sentiment accru de sécurité lors de la fréquentation des milieux urbains et à une amélioration du carnet de santé des citoyens, mais également à une diminution des situations pouvant porter atteinte aux personnes vulnérables, comme lors de périodes de smog ou encore de canicules. De plus, cet indicateur fait état de la convivialité des milieux de vie en se questionnant sur la capacité de celui-ci à créer des lieux de rencontre et de détente contribuant à une diminution du stress et de l'agressivité des citoyens.

 Création d'économie sociale et solidaire

L'économie sociale et solidaire est ce tiers secteur de l'économie qui est malheureusement aujourd'hui encore trop peu exploitée, mais qu'il est nécessaire de stimuler afin d'offrir un milieu de vie durable à l'ensemble de la population. D'une part, l'économie sociale est orientée vers un mode de fonctionnement démocratique, invitant à la responsabilisation individuelle et collective des employés (Chantier de l'économie sociale, 2011). D'autre part, l'économie solidaire implique l'expérimentation de nouveaux modèles économiques qui permettraient, en plus d'une rentabilité économique, une rentabilité sociale de façon à respecter la valeur humaine (Groupe d'Économie Solidaire du Québec, 2013). Cette forme d'économie complémentaire peut se traduire à travers le commerce équitable ou les entreprises de réinsertion sociale.

 Équité intergénérationnelle et internationale

L'équité intergénérationnelle a été popularisée à la suite du Sommet de la Terre de Rio. Cette équité est le souci de prendre en considération les générations futures à travers les actions qui sont posées dans le présent. Cette prise de conscience de l'existence des populations à venir remet en question la capacité de la

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planète à régénérer les ressources au rythme auquel nous les exploitons, ce qui invite à une gestion responsable de celles-ci. D'autre part, l'équité internationale est elle aussi très importante puisqu'elle implique la prise en compte de l'ensemble des populations actuelles. Cette notion est quant à elle plutôt liée à la surconsommation et au gaspillage des pays du Nord par rapport aux pays du Sud. Ainsi, toutes activités liées à la préservation des ressources naturelles peuvent être considérées comme favorisant l'équité intergénérationnelle alors que la notion d'équité internationale nécessite d'orienter nos gestes en solidarité avec l'ensemble des habitants de la Terre.

 Protection du biotope

Le biotope inclut l'ensemble des milieux permettant la vie. Ces milieux sont principalement l'eau, le sol, l'air et le sous-sol. Ces éléments sont essentiels pour le maintien de plusieurs espèces vivantes, il est donc nécessaire d'en assurer la qualité et d'en maintenir les quantités. Cet indicateur correspond donc aux efforts fournis pour parvenir à une diminution de la pollution et aux traitements de ces milieux, jusqu'à la restauration de ceux-ci.

 Autorégulation du système

L'autorégulation du système touche tant aux sphères environnementales, sociales, économiques, culturelles que politiques du système. L'autorégulation est la capacité d'une action ou d'une interaction régulatrice de se reproduire de façon indéfinie sans qu'il y ait nécessité d'intervention exogène au système. Par exemple, dans la sphère environnementale, il s'agirait de tendre vers l'équilibre naturel, alors que dans la sphère économique, il s'agirait plutôt de tendre vers l'égalité. Lorsqu'il est question des systèmes sociaux et politiques, le terme autogestion est mieux adapté à cette idée qui renvoie à l'autonomie des acteurs du milieu. Ainsi, toute action favorisant la capacité des systèmes à se régénérer de façon autonome et de manière à demeurer fonctionnels, en améliore de ce fait son autorégulation.

3.2.2 Critère de résilience

Quatre indicateurs de résilience ont été utilisés pour évaluer le projet Quartier 21. Les indicateurs sont présentés dans l'ordre suivant : la multifonctionnalité, la redondance, la biodiversité et la connectivité.

 la multifonctionnalité

L'indicateur concernant la multifonctionnalité témoigne de l'optimisation du territoire. Cette optimisation se voit dans la capacité à rendre les choses ou les espaces multifonctionnels, de façon à ce qu'ils soient constamment utilisés ou occupés. Le caractère multifonctionnel d'un élément peut paraître très concret, mais il peut également être invisible. Ainsi, une forêt joue à la fois un rôle esthétique, lequel est bien

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visible, mais elle joue aussi le rôle de la filtration de l'air, qui est beaucoup plus abstrait. Pour optimiser ses bienfaits, il est possible d'y aménager des pistes de randonnée, évitant ainsi de détruire l'ensemble de l'habitat naturel de la faune tout en permettant de profiter des avantages d'une promenade en nature. Nous comprenons ici que la multifonctionnalité d'un milieu doit être améliorée de façon responsable, sans en oublier les acteurs. Ainsi, plus il y aura de fonctions responsables attribuées à un même élément et plus cela permettra d'augmenter l'achalandage du milieu, meilleure sera la note cet indicateur.

 La redondance

L'indicateur de redondance indique le fait de prévoir une multitude d'éléments devant servir un même objectif à l'intérieur d'un lieu donné. Cette redondance a pour but de prévenir un dysfonctionnement du système. C'est une façon de multiplier les chances de faire fonctionner le système même en cas de dérèglement. La redondance peut être appliquée tant aux projets qu'aux acteurs, en multipliant par exemple les bailleurs de fonds. Ainsi, trois éléments sont pris en compte pour l'évaluation de cet indicateur, soit : les moyens déployés pour atteindre un même objectif, l'objectif a pour but de répondre à d'éventuelles perturbations et la redondance crée de la mixité.

 La biodiversité

Le facteur de diversité concerne d'une part la diversité biologique, mais il inclut également la diversité sociale, culturelle, politique et économique. Cette diversité s'évalue d'abord de façon quantitative, c'est-à- dire que plus il y a d'éléments différents dans un même lieu, meilleure est la diversité. Elle peut aussi être évaluée de façon qualitative en évaluant la qualité des milieux offerts pour permettre la prolifération de la biodiversité ou encore stimuler les rencontres entre citoyens d'horizons divers. Afin d'obtenir une bonne note pour cet indicateur, le projet doit faciliter et améliorer la diversité du milieu.

 La connectivité

L'indicateur de connectivité est celui qui évalue la capacité du projet à amoindrir la fragmentation du territoire. L'idée est de relier les espaces entre eux pour qu'ils soient facilement accessibles aux espèces vivantes, et ce, de façon sécuritaire. Ainsi, plus les déplacements à travers le milieu de vie seront facilités et accessibles à tous sans qu'il y ait présence de danger ou de barrières, plus cet indicateur sera comblé. 3.2.3 Critère de viabilité

Cinq indicateurs de viabilité ont été utilisés pour évaluer le projet Quartier 21. Ces indicateurs sont présentés comme suit : l’inclusion sociale, la solidarité citoyenne, l'implication des acteurs, la démocratie et la transdisciplinarité.

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 L’inclusion sociale

La notion d'inclusion sociale concerne le rapport qu'un individu entretient avec son système social. Plusieurs éléments contribuent à l'amélioration de ce lien. Par exemple, les opportunités de développement humain ou encore la reconnaissance valorisée de chacun, sans discrimination. Ainsi, plus une action permet de renforcer ce rapport, meilleur est le pointage accordé à cet indicateur.

 La solidarité citoyenne

La solidarité citoyenne concerne le lien qu'entretiennent les citoyens entre eux. Plus il existe de solidarité entre les citoyens, plus il se crée un sentiment de responsabilité et de dépendance réciproque entre ceux-ci. Ce lien est favorisé par une relation d'égal à égal entre les personnes. Il implique l'entraide et le respect des uns et des autres inculqué par l'obligation morale que chacun entretient envers autrui. Ainsi, plus ce lien de fraternité est grand, meilleur sera cet indicateur.

 L'implication des acteurs

L'implication citoyenne est une valeur importante à transmettre aux citoyens pour qui et avec qui nous désirons travailler. L'implication est synonyme d'engagement, c'est-à-dire cette capacité d'assurer une vigile critique, de participer aux débats publics, de s'impliquer dans la recherche de solutions et de contribuer à l'innovation écosociale à travers la participation à des projets émergents. Ainsi, plus il y aura d'initiatives d'éducation relative à l'environnement à travers la réalisation du projet, plus la cote sera élevée pour cet indicateur.

 La démocratie

La démocratie est un indicateur à saveur politique puisqu'il implique la prise de pouvoir. Pour assurer la démocratie dans la démarche d'un projet, celle-ci devrait d'abord être transparente en ce qui a trait à ses activités et son financement. De plus, elle devrait permettre la prise de parole et le pouvoir décisif du côté de la majorité. Grâce à celui-ci, il se crée une possibilité d'atteindre l'acceptabilité sociale nécessaire au milieu de vie viable. Ainsi, plus la population montre sa faveur envers un projet et plus celui-ci a fait preuve de transparence et d'ouverture, mieux il atteindra les exigences de cet indicateur.

 La transdisciplinarité

La transdisciplinarité est cette capacité de mettre en commun des savoirs, tant objectifs que subjectifs, provenant d'horizons multiples et les exprimer dans un langage collectif. Cette intégration des disciplines permet l'adoption d'une vision systémique du monde qui nous entoure et nous en procure une meilleure

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compréhension. Afin d'obtenir une bonne note pour cet indicateur, le projet doit montrer qu'un travail d'intégration des gens de divers domaines dans l'élaboration du projet a eu lieu.

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