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Présentation de la plante et de la culture de Polygala en Corse 1. Contexte

prévenir la diffusion de la maladie

4.2.1. Présentation de la plante et de la culture de Polygala en Corse 1. Contexte

Le genre Polygala comprend plus de 500 espèces annuelles, vivaces ou arbustes à feuillage persistant, parmi lesquelles Polygala myrtifolia. Originaire d’Afrique du sud, cet arbuste à feuilles persistantes et à port très ramifié fait entre 50 cm et 1,8m de diamètre x 1,5m à 3-4 m de haut et possède un port érigé d’aspect dense et plus ou moins arrondi.

Cette espèce est de plus en plus prisée par les particuliers et paysagistes en raison de la longueur de sa période de floraison (de mars à septembre selon les cultivars) de la couleur attrayante de ses grappes de fleurs rose violacé, et du caractère nouveau de l’utilisation de cette espèce dans la conception des massifs et plantations arbustives.

Planté en zone méditerranéenne et le long du littoral atlantique en plein soleil ou en

situation de mi-ombre, cette espèce supporte bien les bords de mer puisqu’elle est tolérante au vent et aux embruns. Son caractère gélif (-5°C) l’empêche d’être plantée en zones froides et continentales, sauf à être maintenue en conteneur sur milieu bien drainé, pour être rentrée l’hiver en situation protégée (serre, véranda, etc.). Cette espèce peut être à la fois plantée en sujet isolé, en massifs, en haies arbustives libres ou brise vent, ou encore maintenue en conteneur qu’il faut arroser sans excès toute l’année.

A ce jour, la Corse connaît une utilisation importante de cette espèce depuis une vingtaine d’années; il semble que cette plante est omniprésente dans la quasi-totalité des communes littorales de l’île et des villages de balcon, jusqu’à 500 m d’altitude environ. La crise

phytosanitaire propre aux attaques de X.f. subsp. multiplex touche actuellement non seulement les pépiniéristes et les professionnels du paysagisme, mais aussi les collectivités publiques et privées, les particuliers, les propriétaires de résidences secondaires et les hébergeurs (hôtels, gîtes et terrains de camping).

4.2.1.2. les caractéristiques botaniques des polygales naturels et horticoles

L’espèce Polygala myrtifolia est subspontanée dans deux régions italiennes (Pignatti, 1982), dans la région de Menton (Fournier, 1961) et en Corse où sa présence est, depuis longtemps, bien documentée à l’ouest d’Ajaccio à proximité de la mer, aux endroits nommés Scudo et Ariadne comme naturalisée parmi les lentisques (Thellung, 1911; Paradis, 1987;

Conrad and Paradis, 1988) et dans les carrières dites de Scudo et thalwegs proches. Les espèces de polygales naturels se reproduisent par graines qui poussent sur place, ou après avoir été naturellement propagées par les oiseaux, fourmis, vent, eau de ruissellement etc.

Le tableau 3 ci-dessous présente les 6 espèces de Polygala existant à l’état naturel en Corse (d’après les renseignements fournis par L. Hugot : CNBC). Des photos illustrant chacune de ces espèces sont présentées en annexe 12

Vivace, feuilles de 3-5 cm, corolle lilacée, longue 13-18 mm, floraison juin-juillet

phanérogame, 1-2,5 m de haut

Thermo- méditerranéen

Fruticées sublittorales Ajaccio (iles sanguinaires) Bonifacio (Ile de Cavallo) 4-5 mm, capsule 5-6 mm floraison avril-juin

Vivace, ailes longues de 4-5 mm, corolle blanche ou rosée, longue

Pozzines Du Ritondu à Baveda

Assez rare Europe centrale

P. nicaeensis subsp . Corsica

P. de Corse

Vivace, ailes longues de 8-10 mm, corolle souvent rose, longue de

Assez fréquent dans le Capicorsu, disséminé ailleurs

Assez rare

Endémique de Corse, Italie du nord, d’origine eury-méditerranéenne blanc, capsule longue de 3-4 mm floraison juin-juillet

Les divers cultivars horticoles de P. myrtifolia et de ses hybrides commercialisés Les catalogues botaniques des fournisseurs répertorient divers cultivars et espèces de Polygala mis en marché qui sont les suivants :

- ‘Bibi Pink’: ce cultivar hybride issu de P. myrtifolia et P. oppositifolia est surtout planté dans les petits jardins, les rocailles et en bord de mer. Il a un port très compact, environ 1m de haut par 1 m de large, sa floraison mauve violacé est abondante de juin à octobre et son feuillage arrondi de couleur vert gris, il résiste assez bien au froid jusqu’à -9°C -10°C

-Polygala myrtifolia ‘grandiflora’ = P. dalmaisiana issu du croisement P. myrtifolia et P.

oppositifolia, fait environ 1,50m haut pour 1m large; son port arrondi, ses feuilles sont vert acide, étroites et lancéolées, et ses fleurs violet magenta avec étamines partiellement blanches.

Les différents cultivars de cet hybride sont déclinés selon des variantes de port, de forme de feuillage ou de floraison (‘Nana’ à port trapu’ , ‘Compact’ à floraison printanière précoce,

-Divers cultivars de Polygala myrtifolia sont aussi commercialisés tels que ‘Chapman Field’ au port arrondi de 1,25m à 2m de haut, tolérants jusqu’à -6°C et adapté aux sols secs et pauvres, ‘Liddle Charmer’ de petite taille de 0,8m de haut et de large à feuilles vert acide à vert gris, ‘White Feathers’ aux fleurs blanches avec un pic de floraison d’août à octobre. Des espèces autres que P. myrtifolia et ses hybrides font l’objet d’un commerce horticole comme P. virgata, P. chamaebuxus , P. oppositifolia et P. fruticosa avec parfois des cultivars bien caractérisés pour certaines de ces espèces.

Au sein de la pépinière visitée au cours de notre mission, l’identité des cultivars

commercialisés n’était pas notée sur l’étiquette. Par ailleurs, nous n’avons aucune donnée sur d’éventuels niveaux de sensibilité différente des cultivars à X.f. multiplex.

4.2.1.3. Problèmes phytosanitaires autres que Xylella rencontrés sur Polygales

Cette espèce nouvellement plantée dans notre pays se révèle peu attaquée par les maladies et le ravageurs, contrairement à son pays d’origine, l’Afrique du Sud (Adair et al., 2011). Le réseau national d’épidémio-surveillance signale des attaques d’aleurodes en Bretagne et l’Astredhor fait état de présence de pucerons (probablement Aphis craccivora).

En Italie, pays fournisseur de Polygala pour la France, de sévères dépérissements se caractérisant par des nécroses du collet et des tiges, la destruction des systèmes racinaires et des dépérissements de plants ont été attribués à des attaques de Fusarium oxysporum et F.

solani dès 2012-2013 (Vitullo et al. 2014. La maladie la plus fréquente est certainement Calonectria pauciramosa trouvée dès 1993 dans différentes pépinières de l’est de la Sicile, puis en Sardaigne, Calabre en 1996-97 (Polizzi and Crous, 1999) puis en Espagne en 2004 dans la région de Valence (Pérez‐Sierra et al., 2006) avec une estimation de 3% de pertes de pieds de polygala en pépinières. Cette maladie ne peut être confondue avec X.f. en raison de symptômes différents se caractérisant notamment par des chloroses suivies d’une chute des feuilles, avec des dépérissements de pousses et nécroses sur collet et tiges.