Avant de présenter les premiers résultats des simulations eectuées, on dénit ici les quantités
dont on se sert dans la suite du manuscript comme variables d'adimensionnalisation, puis nous
présentons les outils d'analyse des données générées. Par convention, une majuscule,A, représente
la partie moyenne d'une variable a, alors que a
0désigne la quantité uctuante correspondante.
Enn,
adésigne un vecteur. (x;y;z) désignent respectivement les directions longitudinale,
verti-cale et transverse de l'écoulement.
5.2. Présentation des outils d'analyse de l'écoulement
Unités pariétales
A partir de la vitesse de frottement moyenne,U, dénie comme suit:
U
U
0=
s@U@y
paroi;
oùU
0est la vitesse de référence, on construit les unités pariétales suivantes:
8 > > < > > :
y
+=y U
U
+= U
U : (5.1)
Coecient de frottement
Le coecient de frottement normalisé par la vitesse de l'écoulement libre de l'entrée est donné
par
Cf = p
1 2U
2 0; (5.2)
oùp, contrainte à la paroi, est liée à la vitesse de frottement par:
p =U
2:
Longueur moyenne de rattachement
La longueur de rattachement moyennée en temps et selon l'envergure, Xr, est déterminée par
la position où la contrainte à la paroi p s'annule. Cette longueur est sensible aux diérents
paramètres de l'écoulement ainsi qu'à la géométrie: Xr est pour cette raison, utilisée comme
longueur pour adimensionner les données et permet de comparer favorablement les résultats
issus de congurations diérentes (voir Westphal et al., 1983). Ainsi, on est amené à utiliser,
dans la suite de l'exposé, l'abscisse réduite
X= x Xr
Xr qui permet de comparer les diérents
résultats en s'aranchissant de la dépendance par rapport à la longueur de rattachement.
Visualisation des structures : isosurfaces du critère Q
Pour identier les structures cohérentes de l'écoulement, nous avons choisi d'utiliser un critère
basé sur le second invariant des gradients de vitesses (Hunt et al., 1988). Ce dernier, noté Q, est
déni de la façon suivante:
Q= 12(ijij SijSij); (5.3)
où
Sij = 12
@ui
@xj + @uj
@xi
,
correspond à la partie symétrique de ce tenseur et
ij = 12
@ui
@xj @uj
@xi
,
à sa partie antisymétrique. Ainsi, ce critère permet de distinguer les régions de l'écoulement où
le terme de rotation lié àij prévaut sur le terme de cisaillement lié à Sij. Pour illustrer
son intérêt, la gure (5.2) présente un champ instantané issu d'un calcul réalisé durant cette
étude sur une géométrie de marche descendante. Puisqu'il s'agit ici de donner un exemple, nous
ne détaillerons pas maintenant les conditions de cette simulation. Trois isosurfaces de ce champ
sont visualisées. La première (5.2a) est celle de la norme de la vorticité; l'écoulement dans
le cas d'une marche présente diérentes zones avec une composante de vorticité dominante qui lui
est propre. En eet, à la séparation, l'organisation des structures est plutôt transverse alors que
dans la zone de relaxation celle-ci est majoritairement longitudinale. La zone de rattachement
quant à elle présente les deux types d'organisation. Ce changement structurel dans l'écoulement
fait de la norme de vorticité un critère relativement médiocre dans la mesure ou il confond la
nature de la vorticité. Finalement, la norme de vorticité mène à une représentation qui ne permet
pas de dégager les structures caractérisant l'écoulement. La seconde isosurface présentée est celle
d'une basse pression (uctuante). Cette quantité permet d'identier les structures majeures :
les tourbillons issue de l'instabilité de Kelvin-Helmholtz dans la couche cisaillée après la marche
et les structures en après le rattachement. Pourtant, en comparant cette visualisation avec
celle obtenue au moyen du critère Q (5.2c), on note que la pression ltre un certain nombre
de structures, notamment celles de plus petite dimension. Ce comportement s'explique si on
considère la relation liant ces deux quantités (équation de Poisson):
r
2
p= 2Q , (5.4)
qui met en évidence que le second invariant concernent des échelles plus petites que celles
im-pliquées dans les iso-pression. Pour ces raisons, nous avons choisi, dans la suite du mémoire, de
visualiser des structures de l'écoulement à l'aide d'isosurfaces de la partie positive du second
invariant des vitesses.
Inclinaison des structures
L'orientation privilégiée des structures tourbillonnaires est étudiée au moyen de l'inclinaison par
rapport à l'horizontale, des vecteurs de vorticité. Pour cela, on introduit, l'angle formé par la
composante longitudinale de la vorticité, !x, et la composante verticale,!y:
= arctan
!y
!x
(5.5)
An de privilégier l'angle où la vorticité dans le plan (x,y) est la plus intense, on opère une
pondération de la contribution de chaque point considéré par l'intensité normalisée (voir Moin
& Kim, 1885):
I!
xy= !
2x+!
2y
< !
2x+!
2y > (5.6)
La moyenne<>est réalisée dans la direction homogène (z dans notre cas). Après un moyennage
temporel, les résultats sont nalement présentés sous forme d'histogrammes qui indiquent l'angle
le plus probable à la position considérée.
Corrélations spatiales - Corrélations temporelles
La corrélation spatiale entre deux variables a et b en fonction de la séparation
xest donnée
par:
Ca
0b
0(
x) = a
0(
x)b
0(
x+
x)
(a
0)(b
0) (5.7)
où correspond à la variance de la variable considérée. Les corrélations sont ensuite moyennées
temporellement.
5.2. Présentation des outils d'analyse de l'écoulement
(a)!n=2U 0 =h (b)p 0 = 0:0015 (c)Q=0:5U 2 0 =h 2Fig. 5.2 Visualisation instantanée de l'écoulement au dessus d'une marche, trois isosurfaces :
(a): norme de vorticité, (b): pression uctuante, (c): critère Q.
La corrélation temporelle entre deux variables a et b et pour des positions situées à
x1
et
x2
s'exprime, en fonction de la séparation temporellet, de la façon suivante:
Ca
0b
0(t) =
ha
0(
x1
;t)b
0(
x2
;t+ t)
imax(Ca
0b
0) ; (5.8)
La moyenne
hiest réalisée dans la direction homogène. Si
x1
=
x2
on parle d'autocorrélation sinon
d'intercorrélation. L'intercorrélation temporelle permet de déterminer la vitesse de convection des
structures,
Uc, entre les deux positions choisies grâce à la relation suivante:
U
c=
xtc;
où tc est pris au maximum de la corrélation (voir g. 5.3) etx représente la séparation des
deux points.
Fig. 5.3 Exemple d'une intercorrélation obtenue à partir de signaux temporels enregistrés en
deux points distincts.
Spectres des signaux temporels
A une position donnée, le spectre des uctuations de la variable aest déni tel que
Z 1
0
Ea
0a
0(f)df = (a
0)
où f est la fréquence adimensionnée. Dans cette étude, l'homogénéité de l'écoulement selon
l'en-vergure permet le moyennage dans cette direction des spectres obtenus sur chacun des points de
même position (x,y). On dénit aussi l'interspectre qui correspond au spectre d'un signal issu
d'une intercorrélation temporelle.
Dans le document
Influence des conditions amont sur l'écoulement derrière une marche par la Simulation des Grandes Echelles
(Page 69-73)