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La population de l’enquête se compose de deux sous-ensembles d’alternant-e-s inscrit-e-s dans des formations menant au diplôme de BTS assistant-e de gestion d’une part et dans une formation menant au titre professionnel TSMEL d’autre part. Nos deux populations se distinguent aussi par la fréquentation de deux organismes privés l’un sous statut d’établissement d'enseignement technique supérieur privé hors contrat, l’autre sous statut associatif comme CFA (Centre de formation par apprentissage). De plus, dans les formations de notre terrain de recherche, le premier accueille presque exclusivement des alternant-e-s sous contrats de professionnalisation alors que le second presque exclusivement sous contrat d’apprentissage. Autre particularité, la première formation est investie presque exclusivement par des femmes alors que la seconde est majoritairement masculine. Au-delà de ces différences, toutes deux sont dispensées dans la même ville et elles ont la particularité d’avoir des débouchés dans nombre de secteurs d’activité différents. Ainsi, nous pouvons retrouver nos deux populations dans des entreprises exerçant dans le même secteur d’activité.

Dans notre travail, nous avons pris en compte uniquement les individus ayant au plus 25 ans à l’entrée de la formation. Ce choix est dicté par la volonté d’étudier une population jeune et qui bénéficie plus particulièrement des dispositions institutionnelles et réglementaires qui concernent les 16-25 ans en matière : d’orientation, de formation, d’insertion et d’emploi. Cette tranche d’âge a aussi la particularité de se situer à la charnière entre l’adolescence et la vie d’adulte, elle focalise nombre de problématique en matière d’orientation, de formation, d’insertion et d’emploi ainsi que de développement personnel, social et professionnel. De plus, elle est pour beaucoup la période du passage de l’école au monde du travail.

Dans le cadre de notre enquête, nous avons interrogé une population d’individus volontaires entrés en formation entre 2013 et 2015. Ce qui nous a permis de faire une étude longitudinale durant la formation jusqu’à la sortie de la formation. Cependant, suivant les années et les promotions, nous avons touché plus ou moins d’individus. Nous n’avons pas pu recueillir des données significatives pour tous les individus de ces deux formations. C’est ainsi que nous ferons uniquement état de la population réellement étudiée. Autres particularités :

- sur deux promotions, nous n’avons rencontré qu’un seul alternant en STS AG qui a

accepté un entretien en première année. Il n’a pas continué en 2e année.

- en TSMEL, il n’y a que peu de femmes, nous en avons rencontré 7 dont 5 ont accepté un ou plusieurs entretiens.

Les populations étudiées suivant la formation et le sexe

La répartition d’origine des alternant-e-s sur l’ensemble des promotions est supérieur à neuf dixièmes de femmes en STS AG et de un quart de femmes et trois quarts d’hommes en TSMEL. Nous avons pu faire des entretiens avec quatre cinquièmes des promotions de STS AG et neuf dixièmes des promotions de TSMEL. Cependant, nous avons dû écarter certains individus qui ne correspondaient pas au critère de l’âge, ceux ayant plus de 25 ans à l’entrée en formation (STS AG : une alternante ; TSMEL : un alternant et une alternante). Ce qui nous donne une population étudiée de 36 individus répartis suivant le tableau ci-après. Si la répartition suivant le sexe des alternant-e-s est fortement marquée par l’un

ou l’autre sexe dans chaque formation, l’ensemble des enquêté-e-s constitue un groupe à la mixité relativement équilibrée.

Femmes Hommes Ensemble

STS AG 15 1 16

TSMEL 5 15 20

Total 20 16 36

Tableau 3 : Répartition des femmes et hommes des populations étudiées

Parmi ces alternant-e-s, la plupart ont accepté l’enregistrement des entretiens, d’autres ont désiré y participer sans enregistrement, enfin certain-e-s ont refusé de nous rencontrer la première année et certain-e-s ont accepté de nous rencontrer en seconde année. Entre la première année et la seconde année, nous avons perdu quelques individus essentiellement suite à l’abandon de la formation. Autre particularité, une alternante est arrivée après 5 mois d’un autre organisme de formation en alternance. Quand nous n’avons pas pu faire le premier entretien, nous avons effectué un entretien durant la formation (2e année) et un entretien post-formation. Ces formations sont soumises à des effectifs qui évoluent durant les deux années de formation en raison des abandons et des intégrations bien qu’il y est un contrat de travail signé avec une rémunération, une visée diplômante, des perspectives d’emploi espérées ou effectives (pour l’alternant-e) et une attente de la part de l’entreprise (poste à pourvoir, besoin de main-d’œuvre, de compétences, des avantages financiers…). Enfin, concernant le suivi du devenir post-formation, il nous a été difficile de joindre tous les enquêté-e-s malgré les listes constituées en amont des mails et des numéros de téléphone personnels lors des premiers entretiens. Toutes ces conditions nous ont amené à faire évoluer notre dispositif tout au long de notre recueil de données sur 3 ans et demi. Concernant les alternant-e-s sortant-e-s du TSMEL en 2016 au niveau national, on peut estimer que les femmes représentent environ 15% et les hommes 85%188. Dans la famille professionnelle logistique, manutention et magasinage, les femmes et les hommes sont réparti-e-s de façon assez équilibrée (77% ouvrières et 81% ouvriers ; 10% d’employées et 9% d’employés ; 12% de femmes et 8% d’hommes en maîtrise ; 2% femmes et hommes cadres). Cependant, la part des femmes dans le secteur des prestataires logistiques (PRL) est d’un peu moins de 30% en moyenne sur la période allant de 2011 à 2016189. Dans notre population de TSMEL, les alternantes représentent une part un peu plus importante qu’au niveau national. Si au niveau national les étudiant-e-s en STS et assimilés sont un peu moins souvent des femmes (49% en 2015-2016), dans les STS des spécialités des services elles sont majoritaires (61% en 2016)190. En 2017, dans l’académie de Montpellier, moins

188Enquête nationale six mois après leur sortie de formation sur une population de 223 enquêté-e-s avec un retour de 83%. Source : AFTRAL. (2017). Que deviennent les jeunes après un enseignement en

transport & logistique ? Résultats de l’enquête annuelle examen présenté en juin 2016. Paris. Consulté le

20/01/2018 à l’adresse http://www.aft-dev.com/sites/default/files/images/Agir%20pour%20l%27 enseignement%20RR/Etude_Placement_CFA_Ecoles_Profession_2016.pdf

189 Source : Schirm, D. (2017). Rapport 2017 de l’observatoire prospectif des métiers et des

qualifications dans les transports et la logistique. Paris : Observatoire prospectif des métiers et des qualifications dans les transports et la logistique.

190 Rosenwald, F., France, Ministère de l’éducation nationale (2007-....), & Direction de

l’évaluation, de la prospective et de la performance. (2018). Filles et garçons sur le chemin de

de 15%191 des étudiant-e-s qui ont réussi les épreuves du BTS AG sont des hommes. Notre population de STS AG a donc une répartition tout aussi investie par les femmes que celle de l’académie.

L’âge des alternant-e-s suivant le sexe et la formation

La population retenue pour l’enquête est composée d’individus âgés de 18 à 24 ans à l’entrée en formation. S’il n’y a que peu de différences dans l’empan de l’âge pour les deux formations, l’âge moyen d’entrée en formation est plus élevé pour le TSMEL (21,7 ans) que pour la STS AG (21 ans). On remarquera dans le tableau ci-dessous que l’âge moyen des femmes dans la STS AG est proche de l’âge moyen des hommes en TSMEL. La différence d’âge est due essentiellement à la population féminine du TSMEL (moyenne d’âge : 23 ans), la population masculine en STS AG étant très réduite (un individu). Pour des raisons d’éthique nous avons choisi de regrouper les individus de notre population dans les catégories d’âge suivantes : à l’heure ou presque de 18 à 19 ans, de petits détours de 20 à 21 ans et enfin avec des expériences multiples pour 22 ans et plus.

Sexe Femmes Hommes Ensemble

Âge 18-19 20-21 22 et + Total Moy. 18-19 20-21 22 et + Total Moy. Total Moy.

BTS AG 5 3 7 15 20,9 1 1 22,0 16 21,0

TSMEL 5 5 23,0 4 5 6 15 21,2 20 21,7

Total 5 3 12 20 21,5 4 5 7 16 21,3 36 21,4 Tableau 4 : Répartition suivant le sexe, l'âge à l’entrée en formation et la formation suivie de la population de l'enquête.

À propos de la composition de la population qui fréquente le TSMEL, nous avons rencontré deux individus plus âgés : une femme de 40 ans en couple avec un enfant sous contrat d’apprentissage ayant le statut de travailleuse handicapée et un homme de 43 ans en couple avec enfants, salarié et en formation continue. Quant à la population qui fréquente la STS AG, nous avons rencontré une femme de 29 ans en contrat de professionnalisation déjà détentrice d’un BTS d’une autre spécialité. Bien que ne rentrant pas dans la population étudiée leur présence montre une certaine hétérogénéité de la population et des parcours menant à ces formations.

Contenu des objectifs et des contraintes réglementaires notamment les limites d’âge du contrat d’apprentissage192 (16-25 ans193, sauf pour les porteur-euse-s d’un handicap) et du

191 Consultation des résultats sur le site de l’académie de Montpellier :

https://publinet.ac-montpellier.fr/publinet/resultats?previousValCri0=31407&previousIdBaseSession=publi_10&actio nId=6&valCriLettre=M, consulté le 02/04/2018

192 « Son objectif est de permettre à un jeune de suivre une formation générale, théorique et

pratique, en vue d’acquérir un diplôme d’État (CAP, Bac, BTS, Licence, Master,…) ou un titre à finalité professionnelle inscrit au répertoire national des certifications professionnelles (RNCP), dont l’ensemble des titres professionnels relevant du ministère chargé de l’emploi. » (sources :http://travail-emploi.gouv.fr/formation-professionnelle/formation-en-alternance/contrat-apprentissage consultée 07/09/2017)

193 A titre expérimental, cette limite d’âge a changé en 2017 et doit perdurer jusqu'au 31 décembre

2019. La limite d'âge maximum est portée à 30 ans, dans certaines régions dont l’Occitanie depuis le 23 février 2017. (Décret n° 2017-355 du 20 mars 2017 complétant la liste des collectivités territoriales autorisées à participer à l'expérimentation prévue à l'article 77 de la loi n° 2016-1088 du 8 août 2016 relative au travail, à la modernisation du dialogue social et à la sécurisation des parcours professionnels).

contrat de professionnalisation194 (16-25 ans, sauf pour les demandeur-euse-s d’emploi sans limites d’âge), nous aurions pu nous attendre à une moyenne d’âge plus élevé pour les contrats de professionnalisation et donc pour la formation BTS AG. Ici, il n’en est rien. C’est le contrat d’apprentissage plutôt destinée à la formation initiale, menanr à un titre professionnel (TSMEL), qui regroupe des individus en moyennes plus âgées. Au niveau national, suivant l’étude de l’AFTRAL précédemment citée, les alternant-e-s sortant-e-s du TSMEL sont quasiment tout-e-s âgé-e-s de 20 ans et plus195. Ce constat illustre un usage des contrats aidés qui participe au caléidoscope des pratiques dans les différents secteurs d’activité et par les entreprises de différentes tailles. Nous verrons plus loin que ces deux caractéristiques marquent des modalités de recrutement différenciées.

Le dernier niveau scolaire ou diplôme obtenu avant l’entrée en formation

Le niveau requis d’entrée en formation est le niveau bac. Ce niveau est reconnu par l’obtention, la fréquentation de l’année de terminale (présentation à l’examen par exemple) ou une équivalence. Dans notre population le dernier niveau ou diplôme obtenu est le plus souvent le bac. Cependant le dernier diplôme obtenu n’est pas forcément le plus élevé ainsi nous avons rencontré les situations suivantes : obtention d’un bac général avant un bac pro (n=1) ou un CAP (n=2), et obtention d’un bac pro avant un BEP (n=1).

Enfin certain-e-s ont un niveau supérieur au bac avant d’entrer dans la formation et parfois ont obtenu un BTS d’une autre spécialité. Il faut aussi signaler que le CNED est un moyen de poursuivre ses études pour 3 femmes en BTS AG, soit dans cette même spécialité, soit dans une spécialité proche. On notera un abandon en BTS en alternance en fin de 1re année dans une autre spécialité. Tous ces cas sont considérés, ici, comme de niveau bac+1 au titre d’une année complète effectuée dans le supérieur. Cette description n’épuise pas les différences de parcours précédent la formation, car certain-e-s ont fréquenté pour une période plus ou moins courte l’enseignement supérieur pendant quelques semaines ou plusieurs mois. Le but étant alors de poursuivre des études longues à l’université (par exemple en droit), faire un BTS (AG, MUC ou encore du domaine agricole), un DUT (domaine scientifique) ou comme une solution provisoire (DUT dans la spécialité de la logistique) en attendant de trouver une entreprise d’accueil pour s’inscrire en TSMEL.

194 « L’objectif est l’insertion ou le retour à l’emploi des jeunes et des adultes. » (sources :

http://travail-emploi.gouv.fr/formation-professionnelle/formation-en-alternance/article/le-contrat-de-professionnalisation consultée 07/09/2017)

Femme Homme Total

B

TS

AG

Bac pro. 81 8 \

Bac tech. 1 1 ) 10 Niveau bac

Bac général 1 1 /

Bac+1 42 4 \ 6 Niveau supérieur au bac

Bac+2 1 1 2 / Total 15 1 16 TS M EL BEP 13 1 Bac pro. 3 8 11 \

Bac tech. 1 1 ) 13 Niveau bac

Bac général 1 1 2 /

Bac+1 1 2 3 \ 5 Niveau supérieur au bac

Bac+2 2 2 /

Total 5 15 20

1Un individu possède aussi un bac général ; 2Deux individus possèdent aussi un bac général et un CAP ;3Un individu possède

aussi un bac pro

Tableau 5 : Dernier niveau ou diplôme obtenu par les alternant-e-s avant la formation suivant la formation et le sexe.

Figure 2 : Répartition de la population des alternant-e-s enquêté-e-s en fonction du dernier niveau ou diplôme obtenu

Au regard de ces résultats, si la population inscrite dans ces formations est majoritairement issue de bacs pros (n=19), une proportion non négligeable a connu ou a réussi au moins partiellement dans le supérieur (presque 1/3) avant de s’inscrire dans ces formations en alternance. Ce qui tend à indiquer que ce n’est pas seulement la sélection à l’entrée dans certaines filières de l’enseignement supérieur qui conduit ces populations à s’inscrire dans ces formations (presque la moitié ayant accédé à des formations du supérieur hors alternance). D’autre part, on remarque aussi que les bacs technologiques sont très minoritaires tant en BTS AG qu’en TSMEL alors même que les formations de niveau bac+2 sont généralement associées à cette population particulièrement dans le cas de la formation initiale sous statut scolaire.

Au niveau national, le fait de sortir de l’apprentissage avec un diplôme égal ou inférieur à un diplôme précédent n’est pas une exception. Par exemple, 17% des sortants de CAP en

BEP 1 Bac pro. 19 Bac tech. 2 Bac général 3 Bac+1 7 Bac+2 4

Répartition de la population des alternant-e-s enquêté-e-s en fonction du dernier niveau ou

apprentissage déclarent avoir obtenu un bac (13%), un BTS ou plus (2%) ou autres (2%)196.

Au niveau national197, on peut estimer que les alternant-e-s sortant-e-s du TSMEL ont comme origine les niveaux scolaires suivant : 12 %, le bac de l’enseignement général; 30 %, le bac de l’enseignement technique; 66%, le bac de l’enseignement professionnel; 5%, un bac+2. Notre population de TSMEL est proche de la répartition nationale. Concernant la population de BTS AG, nous n’avons pas pu nous procurer des données assez détaillées.

Notre population d’alternant-e-s de TSMEL semble confirmer les données nationales sur ce titre professionnel. La présence majoritaire de bac pro indique que les formations étudiées sont des vecteurs de montée en qualification des formations professionnelles de niveau bac. Mais constituent-elles pour autant une filière vers le supérieur pour les apprenti-e-s et plus généralement pour les alternant-e-s de niveau bac pro ?

Le statut des individus en formation

Dans la formation menant au BTS AG, notre population est presque exclusivement sous contrat de professionnalisation. Seuls trois individus se démarquent :

- un individu sous contrat d’avenir,

- un individu salarié dont le coût de la formation est pris en charge en totalité par l’entreprise faute d’une prise en charge par un organisme paritaire collecteur agréé (OPCA),

- un individu qui s’autofinance sa formation en 1re année, faute de trouver une entreprise d’accueil (année sans alternance école-entreprise), et qui finit sa formation en alternance en seconde année.

En ce qui concerne la formation de TSMEL, toute notre population est sous contrat d’apprentissage.

Chaque formation accueille des alternant-e-s principalement soumis à un type de contrat particulier. C’est la conséquence en partie du statut du centre de formation. Ainsi, seuls les CFA peuvent accueillir des alternant-e-s sous contrat d’apprentissage. On remarque que le centre de formation privé des STS AG donne à voir des situations plus diversifiées avec une palette allant de l’autofinancement jusqu’au contrat d’insertion à destination de publics ciblés par des mesures spécifiques d’aide à l’insertion et réservés à une catégorie d’employeur. Ce nouveau statut n’est pas une évidence pour tous/toutes les alternant-e-s, en témoigne les hésitations au moment de remplir le formulaire d’autorisation d’enregistrement.

« Alternante : Par contre quand on est en contrat pro, on n'est pas considéré comme apprenti ? Étudiant ?

Doctorant : Contrat pro, c’est salarié, en fait. Comment tu te considères toi ?

Alternante : Ben, à moitié comme salariée et à moitié comme étudiante… Donc, je ne sais pas. Ouais. J'entoure étudiante ?

Doctorant : Allez, si c'est ce qui te…

196 Source : Marchal, N. (2017). Le niveau de formation et de diplôme demeure toujours

déterminant dans l’insertion des apprentis. DEPP, (17). Consulté le 08/01/2018 à l’adresse http://www.education.gouv.fr/cid53598/le-niveau-de-formation-et-de-diplome-demeure-toujours-determinant-dans-l-insertion-des-apprentis.html

Alternante : Bof, apprentie non. » (BTS AG, Femme, 18-19 ans)

L’indicateur unique des ressources parentales

Pour nous permettre de résumer les données concernant les parents en termes de ressources financières et de niveaux scolaires, nous avons construit un indicateur unique composé du CSP des parents et de leur niveau scolaire par des agrégations successives. Cette méthode d’agrégation est inspirée de la méthode de « classification des CSP » de Guyon et Huillery (2014). Cependant, la méthode employée à tendance à favoriser, à chaque nouvelle agrégation, l’émergence des classes des niveaux moyens et favorisés et de minorés la classe défavorisée. C’est pourquoi nous avons choisi une agrégation plus équilibrée quand il a fallu agréger les indicateurs de ressources parentales scolaires et financières en un indicateur unique. Avec cet indicateur, nous constatons que presque 2/5 (n=14) de notre population est issus de parents classés la catégorie avec des ressources financières et scolaires « favorisées », un peu plus d’un tiers (n=13) « défavorisées » et seulement un quart (n=9) « moyennes » (voir tableau ci-dessous).

Indicateur unique des ressources parentales

Formation Sexe FAV MOY DEF Total

STS AG F 6 5 4 15 H 1 0 0 1 F+H 7 5 4 16 TSMEL F 1 2 2 5 H 6 2 7 15 F+H 7 4 9 20 TSMEL+STS AG F+H 14 9 13 36

Tableau 6 : Répartition suivant le sexe, la formation et les ressources parentales de la population de l’enquête.

Nous remarquons que les alternant-e-s en TSMEL sont d’origine plus modeste que les alternant-e-s de STS AG (respectivement presque la moitié avec n=9 sur 20 et un quart avec n=4).

Le permis de conduire, sésame de la formation ?

Au regard de la situation géographique (cf. annexe I) de certain-e-s alternant-e-s par rapport à leur centre de formation, il devient évident que le transport est une préoccupation organisationnelle et financière pour certain-e-s. Seuls 4 alternant-e-s n’ont pas le permis en début de formation (2 alternantes BTS AG et 2 alternant-e-s TSMEL) et pour deux d’entre eux, ils ont moins de 20 ans. Par ailleurs, environ les trois quarts (n=26) déclarent disposer d’un véhicule (non renseigné pour 6 alternant-e-s).

Il est communément admis que la non-détention d’un permis de conduire est un frein à l’embauche et à l’accès à l’alternance pour les jeunes. Par exemple, 72% des apprenti-e-s qui ont le permis de conduire sont en emploi l’année suivante contre 58% des non pourvu-e-s de permis. Cet écart est plus important en sortie du CAP que du BTS198. La composition de notre population a tendance à confirmer qu’il est plus facile d’obtenir un

198 Source : Marchal, N. (2017). Le niveau de formation et de diplôme demeure toujours

déterminant dans l’insertion des apprentis. DEPP, (17). Consulté à l’adresse

http://www.education.gouv.fr/cid53598/le-niveau-de-formation-et-de-diplome-demeure-toujours-determinant-dans-l-insertion-des-apprentis.html

contrat d’alternance avec le permis et un véhicule. Les distances entre centre de formation et logement sont certainement une contrainte qui explique avec l’âge des alternant-e-s cette configuration. Il est difficile de concilier éloignement et moyens de transport peu adaptés. D’autre part, avec l’avancée dans l’âge et les différentes sources de revenus (emplois saisonniers, emplois d’étudiant-e ou le salariat), il devient plus aisé de s’autofinancer son permis et l’achat d’un véhicule parfois ou du moins les frais attenants (assurance,

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