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Chapitre III Dispositifs Expérimentaux

III.1 Essai de fatigue ultrasonique

III.1.1 Présentation de la machine de fatigue ultrasonique

Afin de réaliser des essais de fatigue accélérés, nous avons utilisé une machine de fatigue ultrasonique (Figure III.1.1). L'essai de fatigue ultrasonique est exécuté à une fréquence de 20 kHz. Cette fréquence élevée permet d’atteindre le domaine de la fatigue à très grand nombre de cycles avec une durée raisonnable. Par exemple, pour atteindre 109 cycles, il faut environ 14 heures avec une fréquence de 20 kHz alors qu’il faut plus de 4 mois à 100 Hz avec une machine hydraulique conventionnelle.

Figure III.1.1: Schéma de la machine de fatigue ultrasonique [Bathias 05]

La machine de fatigue ultrasonique se décompose en 4 éléments :

1. Un générateur de tension, piloté par un ordinateur, délivre une tension sinusoïdale à une fréquence d’environ 20 kHz.

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2. Un convertisseur constitué d’un matériau piézoélectrique permet de transformer la tension délivrée par le générateur en une vibration mécanique longitudinale à la même fréquence. En fonction de la tension imposée par le générateur, l’amplitude de vibration de l’extrémité du convertisseur peut varier entre 1 µm et 15 µm. 3. Une sonotrode ultrasonique qui permet d’amplifier l’amplitude de vibration est placée à l’extrémité du convertisseur. Le coefficient d’amplification, qui est le taux entre le déplacement à l’extrémité libre de la sonotrode et le déplacement imposé par le piézoélectrique, et la gamme de l’amplitude de vibration à l’extrémité de la sonotrode dépend de sa géométrie. Deux géométries de sonotrode données sur la figure III.1.2 ont été utilisées dans cette étude. On trouve pour les sonotrodes cylindrique et conique respectivement des coefficients d’amplification 0,7 et 2.6.

Figure III.1.2: Les sonotrodes utilisées dans cette étude

Les coefficients d’amplification des sonotrodes cylindrique et conique sont respectivement égaux à 0.7 et 2.6

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4. L’éprouvette est attachée sur l’autre extrémité de la sonotrode. Ce dispositif

permet d’obtenir une contrainte moyenne nulle et donc un coefficient R=

3

min

3

max égal à -1.

Chaque élément dans la machine ainsi que l’éprouvette doivent être dimensionnés pour vibrer dans un mode longitudinal de traction compression à une fréquence de 20 kHz. La distribution des contraintes est calculée en fonction de la géométrie de l’éprouvette de fatigue ultrasonique et de la fréquence de vibration de la machine. L’amplitude de contrainte est maximale au milieu de l’éprouvette et diminue rapidement vers les deux extrémités alors que le centre de l’éprouvette est un nœud de vibration (amplitude du déplacement nulle). L’amplitude de contrainte maximale imposée au milieu de l’éprouvette peut varier entre 18 MPa et 300 MPa en fonction de l’amplitude de vibration du convertisseur, de la sonotrode utilisée et de la géométrie de l’éprouvette. Le calcul de ce ratio amplitude de contrainte, amplitude de déplacement à l’extrémité sera détaillé dans un paragraphe suivant. La machine est contrôlée pour travailler dans une plage de fréquence comprise entre 19.5 à 20.5 kHz. Dans le cas de l’apparition d’une fissure d’une longueur importante ou d’un échauffement important, la rigidité de l’éprouvette diminue, sa fréquence de vibration propre et la fréquence de vibration du système chutent. Quand celle-ci sort de la gamme [19.5 kHz - 20.5 kHz], la contrainte n’est alors plus contrôlée et le système s’arrête automatiquement.

Impact de la température

La température dans l’éprouvette est augmentée pendant l’essai de fatigue. Surtout, pendant un essai de fatigue ultrasonique, la fréquence de sollicitation est très élevée, de 20 kHz. La température dans l’éprouvette augmente donc très rapidement à forte amplitude de contrainte et entraine une diminution de la durée de vie de fatigue. Pour éviter l’effet de la température en essai de fatigue ultrasonique, il existe 2 méthodes :

1. Solliciter l’éprouvette par des blocs - « pulse and pause » : L’éprouvette est sollicitée par des blocs d’un nombre de cycles déterminé et limité pour que la température de l’éprouvette n’augmente pas beaucoup. Le nombre de cycles de sollicitation dans chaque bloc dépend de l’amplitude de contrainte appliquée et du

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matériau. Entre2 blocs, la machine ne fonctionne plus et l’éprouvette se refroidit, à l’aide d’un jet d’air comprimé ou un ventilateur si nécessaire. En conséquence, la température dans l’éprouvette est entre 20°C et 25°C pendant les essais. [Zettl 00]

2. Refroidir avec de l’air comprimé : L’éprouvette est sollicitée en continu jusqu’à la rupture. Pendant les essais, l’éprouvette est refroidie par un jet d’air comprimé froid et sec de -3°C. La température de l’éprouvette est maintenue proche de la température ambiante pendant l’essai, sauf lors de la dernière phase avant la rupture, la phase de propagation de fissure, pendant laquelle la température de l’éprouvette augmente beaucoup. En régime de VHCF, la durée de cette phase est négligeable devant la vie de fatigue de l’éprouvette. Dans ce cas là, nous considérons que la température n’influence pas la durée de vie en fatigue de l’éprouvette.

La Figure III.1.3.a montre la différence entre la sollicitation par des blocs « pulse and pause » et la sollicitation en continu. En sollicitation par des blocs, le chargement est interrompu plusieurs fois. De plus l’amplitude de contrainte dans l’éprouvette varie pendant le régime transitoire et le régime d’amortissement.

Dans cette étude, pour éviter les variations de température pendant les essais de fatigue ultrasonique à forte amplitude de contrainte tous les essais à forte amplitude de déplacement imposée sont refroidis par un jet d’air froid et sec à l’aide d’un pistolet d’air refroidi (Référence Vortex - 25 SCFM/ 1/4"NPT) (Figure III.1.3.b). La température de l’air incident et le débit sont ajustés en fonction de l’amplitude de contrainte imposée. La température la plus faible donnée par le pistolet peut atteindre -30°C. L’éprouvette est sollicitée en continu à une amplitude de déplacement imposé constante jusqu’à la rupture.

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(b)

Figure III.1.3 : (a) Schéma d’essai de fatigue en « Pulse and Pause » et en continu (b) Pistolet de l’air refroidi Vortex - 25 SCFM/ 1/4"NPT

III.1.2 Principe de dimensionnement des éprouvettes

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