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Présence de représentants de communautés culturelles à des tables de concertation

Une enquête réalisée par l’équipe Germain (2001) sur la participation des organismes s’occupant d’immigrants ou de communautés culturelles aux instances de concertation de quartier révèle des éléments d’information que nous avons pu corroborer ou compléter à partir de notre démarche de travail.

L’enquête révèle, qu’en 2001, les listes des tables de concertation intersectorielle de quartier (TCQ) indiquaient des liens forts ou faibles avec 872 organisations qui s’occupent d’immigration ou de communautés culturelles. Les TCQ sont donc en relation avec des organisations liées à la question immigrante, sans toutefois être en lien avec toutes les organisations vouées à cette question sur leur territoire. L’enquête exploratoire Lafontant (2004) dénombrait la présence d’une soixantaine d’organisations de communautés culturelles dans le quartier Saint-Michel alors que Vivre Saint-Michel en santé (VSMS) travaillait avec un nombre plus restreint de ces organisations en 2001. L’enquête de Germain dénombrait, pour Saint-Michel, dix organisations ethniques. Sur ces dix, quatre étaient membres de VSMS en 2001.

La comparaison des résultats pose certainement problème puisque les méthodes de recherche, et dès lors les définitions utilisées, ne sont pas les mêmes d’une enquête à l’autre. Toutefois, l’écart entre la réalité terrain produite à partir d’une définition large d’un organisme de communauté culturelle (qui inclut une Église et une chambre de commerce, par exemple) et une définition plus restreinte que peut adopter le Bureau des affaires interculturelles de la Ville de Montréal joue certainement dans les résultats produits. Malgré cela, il demeure un double constat.

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L’enquête Germain démontre non seulement que des organisations de communautés culturelles tissent des liens avec des TCQ, mais aussi qu’elles sont membres de TCQ.

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L’enquête Lafontant permet de cerner tant la diversité des formes organisationnelles que le nombre élevé d’organisations communautaires développées par des membres de communautés culturelles. De plus, en fonction de cette richesse associative, l’auteur note que les interactions entre ces organisations et la table locale de concertation pourraient être plus élevées qu’elles ne l’étaient au moment où il a réalisé son étude.

CH A P I T R E 3 : CO N T E X T E D’É M E R G E N C E E T D E D É V E L O P P E M E N T D E S T A B L E S M O N T R É A L A I S E S D E C O N C E R T A T I O N D E Q U A R T I E R

Il faut dire que la situation est similaire pour les groupes ou organisations communautaires de la société d’accueil : tous les groupes ou organisations d’un territoire ne sont pas nécessairement en lien fort ou faible avec leur table territoriale de concertation.

Cette enquête ne révélait pas la nature des liens entre les 872 organisations et les 20 tables de quartier qui ont été étudiées. Elle ne relevait pas non plus la durée ou la continuité des relations. Sur ce point, nous constatons un besoin de monitoring des relations entre les organisations issues de la société d’accueil et celles issues de communautés accueillies.

L’enquête dirigée par Germain permettait aussi de mesurer à un moment précis (2000-2001) la présence d’organisations monoethniques et multiethniques aux tables de concertation étudiées. Les résultats sont intéressants à rappeler.

La plupart des TCQ incluent un certain nombre d’associations mononethniques et multiethniques parmi leurs membres. À l’exception des quartiers dont une faible proportion de leurs habitants sont immigrants, on trouve de 11 à 45 % de membres des TCQ qui correspondent à des organismes monoethniques ou multiethniques. » (Germain et al. 2001 : p. 48)

Encore là, il s’agit d’un portrait quantitatif qui permet de mesurer une présence sans être capable de porter un jugement sur le niveau et le degré d’implication, ni sur le leadership exercé au sein de toutes les tables. Par contre, l’étude en profondeur d’une TCQ, le Conseil communautaire Solidarité Villeray (CCSV), a permis à l’équipe Germain de présenter des résultats qualitatifs sur la participation aux instances de concertation. L’enquête a été réalisée à partir d’entrevues réalisées auprès de répondants du CCSV, de répondants représentant des organismes membres et non membres du CCSV et enfin d’organismes ayant pignon sur rue dans Villeray, mais intervenant auprès de populations ou de thématiques plus larges que celles du quartier. Il est difficile de bien résumer tout l’apport en nouvelles connaissances qui se dégage de l’étude de cas du CCSV. Nous reproduisons ici un court extrait qui permet de bien comprendre la dynamique participative au sein du quartier Villeray.

Dans le cas de Villeray proprement dit, la très grande majorité des associations ethnoculturelles participent à des instances de concertation. Plusieurs associations ethnoculturelles sont en effet membres du Conseil communautaire Solidarité Villeray ou participent à certaines de ses activités. Et parmi les autres organismes gravitant autour du Conseil ou membres du Conseil, on retrouve un certain nombre de personnes issues des communautés culturelles, à commencer par le coordonnateur du CCSV.

Ceux qui ne sont pas dans le réseau du CCSV en tant que tel ne sont pas pour autant nécessairement isolés. Plusieurs participent à d’autres organismes de concertation de quartier ou ont développé d’autres réseaux que ceux de Villeray. (Germain et al. 2001 : p. 83).

Il se dégage trois constats de la section plus qualitative de l’enquête Germain. Constats que nous sommes en mesure de valider à partir des entrevues que nous avons réalisées auprès de six organisations lors de l’enquête menée à l’hiver 2006 par Fontan, Allaire et Ndiye (2006), enquête réalisée auprès de trois organisations de l’arrondissement Villeray—Saint-Michel—Parc-Extension et de deux organisations des arrondissements Ville-Marie et Ahuntsic- Cartierville.

CH A P I T R E 3 : CO N T E X T E D’É M E R G E N C E E T D E D É V E L O P P E M E N T D E S T A B L E S M O N T R É A L A I S E S D E C O N C E R T A T I O N D E Q U A R T I E R

1. Il y a participation active de représentants de communautés culturelles au sein des TCQ, sans qu’il y ait transformation de la culture référentielle d’une TCQ : la question immigrante et des communautés