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1.1-Arthrite réactive post streptococcique (ARPS): Tableau XXIII: Différences entre le RAA et l’ARPS :

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L’ARPS est diagnostiquée chez les patients atteints de polyarthrite qui présentent des preuves récentes d'infection streptococcique mais aucun autre critère majeur de Jones du RAA . Elle est considérée par la plupart des auteurs comme une entité à part entière [4] . Contrairement au RAA ,l’ARPS se développe dans un délai de 10 jours suivant l'infection streptococcique; cette arthrite est non migratrice, répond mal à l'aspirine, et dure généralement longtemps (plus de 2 mois). Le risque de cardite après ARPS chez les enfants est ∼8%, mais reste incertain chez les adultes.Dans ce sens, l’AHA recommande 1 an de prophylaxie secondaire avec surveillance clinique de la cardite , et son arrêt en l’absence de cardite. Si une maladie valvulaire est détectée, le patient doit être classé comme ayant eu un RAA et doit continuer à recevoir une prophylaxie secondaire. Cependant, l'efficacité de cette stratégie n'est pas bien établie et reste controversée [4,117,118].

1.2-Arthrite juvénile idiopathique :

C’est un terme qui regroupe un ensemble hétérogène de rhumatismes inflammatoires de cause inconnue touchant l’enfant de moins de 16 ans et qui persistent plus de 6 semaines. Chaque groupe a un aspect clinique distinct.

Il s’agit essentiellement de la maladie de Still. L’AJI doit être suspectée chez l'enfant présentant des symptômes de polyarthrite,des signes d'iridocyclite, une adénopathie généralisée, une splénomégalie , une péricardite mais pas d’endocardite ou une pleurésie , une éruption inexpliquée ou une fièvre prolongée ,particulièrement si elle est quotidienne. Le diagnostic de l’AJI est principalement clinique. Il est posé lorsqu'une arthrite chronique non infectieuse d'une durée > 6 semaines n'a pas d'autre cause reconnue.

En cas de suspicion d’AJI, un dosage du facteur rhumatoïde, des Ac anti-CCP (anticorps anti-peptide citrulliné anticyclique), des Ac antinucléaires et du HLA-B27 sont nécessaires, car ces tests sont utiles pour établir le bon diagnostic [119,120].

1.3-Ostéomyélite aigue :

Urgence diagnostique et thérapeutique. L’OMA atteint des enfants sains de tout âge,et évolue depuis moins de 15 jours. Staphylococcus aureus, qui infecte par voie hématogène l’os, est retrouvé dans 50 % des cas .Le diagnostic repose sur des arguments de suspicion clinique : chez un enfant, une douleur osseuse localisée métaphysaire « loin du coude, près du genou »associée à une fièvre est une OMA jusqu’à preuve du contraire. Le diagnostic sera ensuite confirmé par la présence de 2 critères parmi les suivants (critères de Peltola) : 1) pus à la ponction osseuse ; 2)culture bactérienne positive osseuse ou d’hémoculture ; 3) signes et symptômes d’ostéomyélite ; 4) modifications radiologiques typiques d’OMA[121].

1.4-Arthrite septique :

Touchant habituellement une seule articulation, l’arthrite septique est une infection articulaire d’évolution rapide. Elle est généralement d’origine bactérienne, et se développe dans les tissus synoviaux ou périarticulaires .Les symptômes sont une douleur d’installation rapide ,une difficulté à la mobilisation passive et active ainsi qu’un épanchement intra articulaire .Le diagnostic nécessite une analyse du liquide synovial avec mise en culture[122].

1.5-Hémoglobinopathies : drépanocytose :

Elle donne souvent des douleurs osseuses évoluant dans un contexte apyrétique,sauf en cas d’infection associée. Le diagnostic repose sur l’électrophorèse de l’hémoglobine qui confirme la présence de l’hémoglobine S [3].

1.6-Lupus érythémateux disséminé :

Maladie systémique auto immune rare chez l’enfant. Elle est caractérisée par une atteinte cutanée ,neuropsychiatrique ,pulmonaire ,cardiaque ,hématologique ,rénale, des thromboses et syndrome des anticorps antiphospholipides .Les anticorps anti-ADN natif et anti nucléaires sont retrouvés [123].

1.7-Leucémies aiguës et affections malignes de l’enfant :

Le neuroblastome provoque de la fièvre et des douleurs osseuses. Le souffle anorganique de l’anémie qui pourrait l’accompagner peut faire penser à tort au diagnostic de cardite rhumatismale [3].

2-En présence d’une cardite :

2.1-Devant l’endocardite :

Les autres atteintes non rhumatismales de la valve mitrale à prendre en compte comprennent l’IM physiologique, le prolapsus de la valve mitrale, et la cardiopathie congénitale.

L’échocardiographie doppler peut aider à distinguer l’IM physiologique de l’IM pathologique. Les signaux qui ne sont pas holosystoliques avec une vitesse maximale <3,0 m /s sont plus susceptibles d'être physiologiques [7].

Dans le prolapsus valvulaire mitral ou syndrome de Barlow, un souffle mésosystolique est classiquement détecté à l’auscultation .L’échocardiographie permet de confirmer le diagnostic ,et montre des valvules mitrales épaissies (≥ 5 mm), redondantes avec fuite mitrale , tandis que dans la cardiopathie rhumatismale, le prolapsus valvulaire n’intéresse que la valve mitrale antérieure, la postérieure étant généralement immobile [7,124,125].

Les anomalies congénitales isolées de la valve mitrale sont relativement rares. Ceux-ci incluent la fente de la valve mitrale, le double orifice de la valve mitrale , les variantes de la valve mitrale en parachute et les fibroélastomes.

Les diagnostics congénitaux à considérer devant l’insuffisance aortique comprennent la bicuspidie aortique, la communication interventriculaire [7,124].

L'endocardite infectieuse peut être confondue avec la cardite rhumatismale s'il n'y a pas de végétation évidente et des dommages valvulaires sont déjà survenus , son diagnostic repose sur la réalisation d’hémocultures et d’une échocardiographie qui peut montrer des lésions spécifiques : végétations,abcès intracardique ,perforation valvulaire,fistule [7,126 ].

2.2-Devant la myocardite :

Les autres myocardites virales et bactériennes antre autres , ainsi que la cardiomyopathie font également partie du diagnostic différentiel. Mais la myocardite est rarement isolée dans le RAA [7].

2.3-Devant la péricardite :

Les péricardites bénignes et tuberculeuses peuvent par leur tableau clinique et état inflammatoire prêter à confusion [3].