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Une présence en Algérie souvent limitée dans le temps :

Nos entretiens ont également fait ressortir un point saillant qui est que plusieurs de nos enquêtés conçoivent leurs présences en Algérie comme étantlimitée dans le temps. En effet,

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de manière général, nos enquêtés binationaux installés de l’autre côté de la méditerranée conçoivent leurs migrations comme étant provisoire.

A ce titre, Amina Boumaza nous avoua la chose suivante :

«Je vais peut-être sembler être à côté de la plaque mais je n’ai pas envisagée de faire ma vie ici. Pour l’instant, ce n’est qu’une expérience de quelques années».

Quant à Idir Bouali, évoquant la durée de sa présence en Algérie, ce dernier nous confia clairement :

«Je suis installé à moyen terme. (…) C’est-à-dire encore deux, trois ou quatre ans. Maintenant si on commence à parler d’enfant et tout je pense que je retournerais en France».

Tandis que Mehdi Broche va carrément donner une date de départ. En effet, ce dernier nous révéla la chose suivante :

«Je compte prolonger ma présence dans ce pays jusqu'à 2016 inclus. (…) En tant qu’expatrié on y reste entre trois et cinq ans. Et moi je compte plutôt partir au bout des cinq ans».

Ainsi, à l’image de Mehdi, Neila nous donne également une date de départ. Elle qui est présente en Algérie depuis 2013 soit depuis déjà deux ans déclare :

«Je suis là en mission donc il est clairement acquis que je quitte l’Algérie d’ici Juin ou Juillet».

Ce voulant plus précis, Amayaz nous apprend qu’il voudrait bien vivre entre les deux pays car il se dit attaché tant à la France qu’à l’Algérie :

«J’ai quand même une attache avec la France et si je peux faire quelque chose en France je voudrais bien parce que j’aimerais bien être aux deux endroits».

Tandis qu’Amel Samer nous affirme qu’elle n’a pas encore prit sa décision. Elle s’accorde du temps pour prendre la prendre en conséquent rien n’est définitif. Ainsi, pour cette dernière, contrairement à ce qu’elle pensait il est encore prématuré de dire de quel côté penchera la balance et ceux même au bout d’un an :

«J’avais dit je teste un an et je vois ensuite si je reste ou pas là j’avoue que je m’étais dit qu’en six mois j’aurais une idée claire mais je n’ai vraiment pas d’idée claire. Je ne saurais pas dire…J’ose espérer que je pourrais rester ici longtemps mais au final je me dis même pour une courte période c’est bénéfique».

Hassiba, quant à elle, reconnait in fine vivre entre les deux pays et n’avoir pas encore prit une décision catégorique et définitive :

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«Je vis entre les deux pays car je n’ai pas encore pris catégoriquement ma décision. On est à une heure et demi d’avion de la France donc il faut arrêter de se leurrer tu ne quittes jamais la France définitivement c’est juste en face ».

A ce titre, les propos suivants de Samir Ouhar résument bien la pensé d’un grand nombre de nos enquêtés :

«Vous savez quand on a vécu des deux côtés de la rive on est jamais définitivement quelque part ».

Salsabil Chellali l’auteur de l’article de presse du Monde Afrique intitulé : « Ces franco- Algériens qui s’installent en Algérie ». Nous apprend que les binationaux arrivés en Algérie pour booster leur carrière ne sont pas destinés à y rester. En effet, selon elle, rare sont ceux qui font exception à la règle pour s’installer durablement au pays des origines.124

Mais, il est impératif de rappeler que ce constat peut-être tout de même nuancé. En effet, il y’a parmi nos enquêtés un petit nombre d’entre eux affirmant catégoriquement être venu s’établir définitivement en Algérie. C’est le casnotamment de Soraya mais aussi celui de Lina qui nous confia d’ailleurs la chose suivante :

«J’ai envie de vivre là (…) J’espère être la définitivement (…). J’espère y rester le plus longtempspossible évidemment. Si vraiment je suis tenue à quitter ce pays ça ne serait pas de l’ordre du choix mais de la nécessité la plus absolue».

Le graphique ci-dessous tend à classer nos enquêtés selon depuis combien de temps, ces derniers, sont-ils installés en Algérie. Nous nous permettons de rappeler que les entretiens eurent lieux entre les mois de février et mars 2015.

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Cf. CHELLALI Salsabil, « Ces jeunes Franco-Algériens qui s’installent en Algérie », Le Monde Afrique, consulté le 16 juillet 2015, disponible sur : http://www.lemonde.fr/afrique/article/2015/06/25/ces-franco-algeriens-qui- s-installent-en-algerie_4662111_3212.html

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Graphique 4 : Répartition de nos enquêtés selon laduréede leurs présences en Algérie

Ce graphique nous montre que 26,31 % de nos enquêtés sont en Algérie depuis moins d’un an. Tandis que 57,89% d’entre eux sont présent dans ce pays entre un à trois ans et que seulement 15,78% de nos enquêtés sont en Algérie depuis au moins quatre à six ans. Enfin, aucun de nos enquêtés n’est là-bas depuis plus de six ans. Le constat est sans appel leur présence est encore relativement très récente rendant par conséquent plus difficile l’élaboration d’un constat précis.

C. Une internationalisation des parcours plutôt qu’une migration de