• Aucun résultat trouvé

Les opportunités comme objectifs clairement affichés et sans complexes :

D’après Jean-Christophe Dumont et Gilles Spielvogel, les deux autres raisons principales expliquant les migrations de retoursont : la réalisation d’un objectif d’épargne ainsi que l’évolution des opportunités d’emploi dans les pays d’origine grâce à l’expérience acquise à l’étranger. 123

Ainsi, nous avons pu faire le constat que les opportunités notamment professionnelles sont l’objectif de la migration clairement affichés par un très grand nombre de nos enquêtés. L’Algérie apparait donc comme étant un choix pragmatique car offrant beaucoup d’opportunité c’est ce que nous rappelle Mohamed Skander :

«La deuxième dimension est en fait plus pragmatique. C’est qu’il y’a beaucoup d’opportunité donc je voulais les saisir surtout que je suis également citoyen algérien c’est beaucoup plus facile pour moi de les saisir. Et d’ailleurs je me suis établi en Algérie car l’environnement est assez propice à l’entreprenariat».

Alors que, d’après certains, rester en Europe offre peu d’opportunité d’évolution. C’est ce que pense notamment Djamila Benarbi :

«Un marché de l’emploi fermé en Europe et discriminant. (…) Les postes qui étaient intéressant pour moi m’étaient fermés. (…) Les pays comme la France et la Belgique donneraient moins de chance à un jeune qui sort de c’est études qu’ici en Algérie. Ici on m’a donnée ma chance ce que je ne pense pas qu’on aurait fait en Europe. (…) Il y’a beaucoup d’opportunité car clairement l’argent est ici et pas ailleurs».

Ainsi, l’opportunité professionnelle est centrale chez Djamila qui nous révéla lorsqu’on lui demanda les motivations de sa migration vers son pays d’origine :

«Ça été surtout de trouver du travail et me faire de l’expérience dans un pays ou le secteur que j’étudiée c'est- à-dire tout ce qui est communications, agences, marketings étaient en développement à ce moment-là»

Les propos d’Amel Samer vont dans le même sens que ceux de Djamila :

«Ma motivation de partir ce n’est pas un déclassement (…) moi je vois plus ça comme l’impression de ne pas évoluer, de stagner tu te rends compte que tu es un hamster dans une roue tu pédale tu tournes, tu pédale, tu tournes».

123

Cf. DUMONT Jean-Christophe, SPIELVOGEL Gilles, « Les migrations de retour : un nouveau regard », perspectives des migrations internationales-SOPEMI (OCDE), 2008

56

De plus, Neila Latrouss nous confia que son choix de venir en Algérie est le fruit d’un calcul simple.Opportunités que procurent le départ vers l’Algérieversus les options qu’elle a en France, le choix est vite fait :

«Partant du principe que des opportunités non négligeable se présentaient devant moi j’ai pris la décision de venir ici. Euh…après l’analyse aussi de mes options en France qui étaientnettement moins intéressante. Parce qu’en gros en France on m’a fait la proposition de faire ce que je savais déjà faire alors que l’Algérie me permettait d’accéder à un autre statut celui de reporter correspondant».

Ce calcul rationnel a également était fait par Yasmin Samer qui nous affirme sans complexe :

«On commence très rapidement à se demander combien on va gagner par mois et combien on va donner aux impôts. Et le choix a été vite fait, je me suis dit je ne peux pas rester ici. Je me suis dit j’ai trimée cinq ans et je ne veux pas que la moitié de mon salaire part dans les caisses de l’Etat. (…) Avec la profession que j’ai ici j’ai clairement un bon pouvoir d’achat (…) Presque pas d’impôts».

Quant à Nazim il déclara :

«D’ailleurs on se fait plus rapidement connaitre et on réussit plus rapidement qu’en France en fait (…) Il y’a vraiment matière à faire tant professionnellement que dans la vie de tous les jours».

En Algérie, nos enquêtés, ont le fort sentiment que le champ des possibles est plus grand. Ainsi, ils ont l’impression d’être despionniers au pays des origines. A ce titre, Mehdi Broche nous confia la chose suivante :

«L’Algérie c’est un monde d’opportunité qui est ouvert aux algériens».

Nedjma ajouta à ce propos :

«Ici tout est possible comme il y’a de l’argent(…) j’ai un bon salaire ici, je vis bien».

Djohar, pense également que le champ des possibles est plus large en Algérie. Par conséquent elle nous révèle ceci :

«On ne peut pas débarquer comme ça et faire du journalisme en France si on n’a pas fait une école de journalisme. Ce n’est pas possible alors qu’ici c’est possible».

Zahra Rahmouni reconnait somme toute que sa venue en Algérie a été une grande opportunité pour elle. En effet, traversée la méditerranée lui a permis de réalisé, sur le plan professionnel, un rêve :

57

Yassine nous apprend, quand à lui, qu’il a été chanceux car en venant dans son pays d’origine il a pu directement obtenir de grandes responsabilités dans le monde de la publicité et de la communication, une opportunité très rare d’après ses propos :

«J’ai eu la chance comparé aux opportunités que tu peux avoir en France d’intégré une grosse agence. J’avais un profil atypique ainsi que de l’expérience et j’étais amené à manager des projets que je n’aurais jamais pu faire en France. J’avais un portefeuille client assez sympathique et je faisais de la publicité notamment pour du fromage comme Président ou pour Nestlé mais aussi pour Citroën ainsi que pour British Airways. C’est des choses que quand on est dans la publicité en France on est sûr de ne pas toucher parce que ce sont de gros client qui font appel à de grosse agence pour manager leurs projets. Et pour intégrer ces grosses agences faut vraiment se lever de bon heure mais c’est vrai que manager des grosses entreprises comme cela à vingt-trois ans c’est une grosse opportunité et beaucoup en France me disent tu as de la chance. Et là je suis dans une très grande agence qui est différente avec une équipe très jeune on a également pas mal de client comme Hyundai et Adidas c’est des campagnes très sympathique j’ai du mal à réaliser car je n’ai jamais eu cette opportunité à Paris c’est très, très rare. Du coup ici on nous donne plus la chance».

Pour Amayaz, l’Algérie lui offre des opportunités qu’il n’aurait pas pu avoir en France car les portes s’ouvrent plus facilement. Il évoque aussi l’attractivité de l’économie algérienne :

«L’économie algérienne commence à être très attractive. En fait, on peut dire qu’elle est en pleine ébullition avec plein d’ouverture. C’est pour cela que je me suis installé ici. (…) En France jamais je n’aurais pu travailler dans une boite de production à dix-huit ans. Enfin c’est des choses logiques quand on y réfléchit, ici il y’a beaucoup plus de porte qui peuvent s’ouvrir plus facilement qu’en France. Par ce qu’en France ce sont des domaines fermés et très élitiste».

Il reconnait aussi que l’on peut, à Alger, plus facilement constituer un réseau d’entraide professionnel. A travers l’anecdote suivante Amayaz nous le démontre :

«Hier j’étais à la recherche de castings donc j’ai appelé un ami à moi qui va tout faire pour que je puisse passer des castings pour tourner dans des spots publicitaires. D’ailleurs c’est bien payés, c’est cool à faire et ça ne prend pas beaucoup de temps. Donc oui c’est vraiment les amis ainsi que les contacts qui m’ont aidé. Ici le réseau est beaucoup plus facile d’accès qu’en France».

Mehdi Broche nous apprend, quant à lui et sans complexe, que la raison principale de son installation dans son pays d’origine est avant toutprofessionnelle.En effet, eu égards du fait quel’Algérie est un pays émergentcela lui offre de bonne opportunité d’évolution, selon ses dires:

«La première a été l’opportunité professionnelle euh…ça n’a pas été au départ une envie naissante de vouloir revenir particulièrement au pays. (…) Pour moi les raisons ont été principalement professionnelles et j’ai commencé assez vite en Algérie. C'est-à-dire à vingt-cinq ans et je me suis sentie bien avec une bonne

58

perspective d’évolution ainsi qu’une bonne dynamique et du changement.(…) L’opportunité professionnelle était pour moi de partir dans les pays émergents. J’ai été dirigé vers l’Afrique et dans le grand ensemble Afrique, il y’avait les sous-ensembles Afrique du Nord. Et l’Algérie était un point de chute parfait tant par ses perspectives que ses potentielles et que les perspectives de carrières que l’on me proposé».

Pour Amina Boumaza c’est également des opportunités purement professionnelles qui sont la raison principale de son installation. D’ailleurs, lorsqu’on lui demanda les motivations de sa venue elle répondit sans ambages :

«Pour des raisons purement professionnelles. En fait, au départ on m’a proposée un projet concret ici et j’ai trouvé que c’était bon pour le Cv (…) C’était des raisons économiques parce que je n’avais aucune proposition d’emploi en France».

Quant à Amel Samer même si elle reconnait qu’elle voulait changer d’air et qu’elle est arrivée à un point de saturation sur le plan personnel. Elle nous confiaque son choix de venir s’installer au pays des origines est clairement motivé par une opportunité professionnelle qui lui a été faite par un ami :

«Ma décision de venir ici est tombée dans un timing précis qui est que professionnellement à Paris je saturais au boulot. J’en avais marre de ce que je faisais et le point de départ c’était un peu ça. C’est je veux faire autre chose et au moment où je me dis j’ai envie de faire autre chose j’étais en vacance à Alger. Je vois bien tout le monde ici, mes amis, et ont me fait des propositions et là je me suis vraiment posée la question. Je me suis dit c’est un beau challenge. (…) J’ai un ami à moi qui a une société qui fabrique des bateaux et pour structurer un peu sa société.Il avait des gens qui s’en occupés mais qui sont partit du coup il a eu besoin de moi».

Amel Samer nous a également avouée que des horaires de travail largement plus allégés ont été une opportunité motivante :

«En France je finissais très, très tard alors qu’ici on finit carrément plus tôt. En fait ici après quatre, cinq heures de l’après-midi il n’y a pas plus personne dans les bureaux».