• Aucun résultat trouvé

Les préoccupations particulières

Chapitre 1 – Le cadre financier actuel vu par les régions

1.3 Les préoccupations particulières

Les participants ont également exprimé diverses attentes touchant l’avenir du transport en commun en régions, opinions qui ne font pas toujours consensus et qui ne sont pas représentatives d’une structure particulière de transport en commun ou d’un territoire déterminé.

Participation fédérale

La participation fédérale a fait l’objet de discussions lors de la tournée de consultation. Bien que celle-ci soit unanimement souhaitée, les participants considèrent qu’elle devrait se limiter à certains types d’investissements telles les immobilisations, et être gérée selon une approche de guichet unique par le gouvernement du Québec. De façon générale, l’approche fédérale qui consiste à verser des fonds directement aux municipalités plutôt qu’aux sociétés de transport n’est pas vue d’un bon œil.

Financement municipal

En ce qui a trait au cadre financier, plusieurs partenaires ont souligné l’importance de maintenir le niveau actuel de la prestation municipale. Il existe en régions la crainte qu’une aide accrue ou de nouvelles sources de financement se traduisent par une réduction de l’effort financier municipal.

Parallèlement, la capacité financière limitée des municipalités est soulignée.

Il est souvent rappelé que les autorités municipales doivent également financer le transport adapté, lequel sera affecté par le vieillissement de la

population, et que les budgets du transport adapté et du transport en commun, bien que distincts, sont débattus par la même administration.

Par ailleurs, on reconnaît que bien des municipalités doivent supporter des dépenses accrues découlant des fusions municipales et qu’elles font donc face à des contraintes budgétaires sérieuses.

Administration des organismes de transport en commun

L’indépendance de l’administration du transport en commun par rapport à l’administration municipale est également une préoccupation formulée lors des consultations. Il semble important pour certains participants de maintenir l’indépendance de l’administration des sociétés de transport, par le biais d’un conseil d’administration, plutôt que de favoriser l’intégration du transport en commun à l’administration générale de la ville. Pour eux, l’administration municipale a d’abord pour vocation d’offrir des services publics à caractère technique plutôt que de soutenir des besoins de nature sociale comme le transport en commun. Cette autorité serait ainsi moins sensible au soutien et au développement du transport en commun. Un seul participant a souligné, au contraire, l’intérêt d’intégrer le transport en commun à l’administration municipale sous la forme d’un service municipal.

Déclin du transport intrarégional

Le déclin du transport intrarégional a également fait l’objet d’interventions lors de la consultation. Il suscite des inquiétudes dans les régions qui n’ont pas d’autre mode de transport pour relier les petites communautés aux pôles régionaux de services. Ces inquiétudes ont particulièrement été présentes en Estrie et au Centre-du-Québec et semblent indissociables de la problématique du transport en commun urbain.

Intégration des modes et transport collectif

L’organisation intégrée et complémentaire des services de transport collectif constitue une préoccupation pour plusieurs capitales régionales et milieux ruraux. La Ville de Rouyn-Noranda ainsi que le Conseil régional de concertation et de développement du Centre-du-Québec ont particulièrement insisté sur l’importance de doter leur territoire d’un service de transport adéquat. Ces deux administrations ont également insisté sur l’urgence d’adapter les critères actuellement restrictifs et cloisonnés des programmes d’aide gouvernementaux qui limitent les possibilités d’intégration et de partenariat.

Globalement, l’intégration des modes de transport en régions faiblement urbanisées a été qualifiée d’incontournable pour assurer la survie du transport des personnes inaptes à assurer seules leurs déplacements.

Pour les participants, le nombre d’intervenants et le cloisonnement des budgets en cause semblent constituer une contrainte importante à une vision intégrée des transports en régions. Le Conseil de concertation et de développement du Saguenay–Lac-Saint-Jean souligne à ce sujet :

Le cloisonnement dans la gestion et l’exploitation des différents modes de transport collectif (transport en commun, scolaire et adapté) ne facilite guère la mise en commun des services et rend beaucoup plus difficile le développement de solutions sur mesure, en lien avec les défis et les enjeux vécus par la population du Saguenay–Lac-Saint-Jean. Ce cloisonnement tient, entre autres, à la multiplicité des sources de financement ainsi qu’à la diversité des critères d’admissibilité au service pour les usagers et usagères.

(Quelques préoccupations du Saguenay–Lac-Saint-Jean, reliées à la mise en œuvre du Plan d’action régional en matière de transport, présentées à monsieur Antoine Grégoire, mandataire pour les régions du Québec, dans le contexte de la consultation sur le financement du transport en commun, novembre 2002, page 5.)

Les participants ont rappelé que le ministère des Transports prévoit des objectifs et des résultats attendus en matière de transport collectif dans des plans de transport régionaux, comme c’est le cas dans le Plan de transport de l’Abitibi-Témiscamingue 2002-2007, à l’annexe IV portant sur la

« Mobilité des personnes ».

Planification urbaine et développement du réseau routier

Le développement du réseau routier en l’absence de planification intégrée, incluant des objectifs clairs en matière de déplacement des personnes, de développement durable et d’optimisation du transport en commun, est également abordé par des participants. Ces derniers soulignent l’importance d’arrimer l’aménagement du territoire et le transport en commun, arrimage souvent déficient. Il en résulte une planification urbaine qui pénalise la performance du réseau de transport en commun et ses coûts d’exploitation, comme le souligne la Ville de Rouyn-Noranda :

Depuis des années, nous connaissons une baisse de passagers.

Différents facteurs sont à l’origine de cette diminution. Entre autres, le mouvement de la population à l’extérieur du centre est proportionnel au taux de motorisation. Aussi on remarque que, de plus en plus, les étudiants sont motorisés, diminuant ainsi le bassin d’usagers potentiels. Également le déplacement du campus de l’Université a eu un impact important.

(Révision du financement du transport en commun. Document de réflexion, Ville de Rouyn-Noranda, octobre 2002.)

Quelques participants ont aussi souligné le déséquilibre entre l’effort financier consenti pour le réseau routier et celui pour le transport en commun, et l’impossibilité de voir clairement comment se répartit l’effort gouvernemental en matière de transport des personnes.

Politique sur la ruralité

La Politique sur la ruralité du gouvernement du Québec a fait l’objet des discussions à quelques reprises. Les participants se sont inquiétés d’une absence d’harmonisation entre cette politique et la révision éventuelle du cadre financier du transport en commun, qui aurait pour effet de passer sous silence les problèmes de mobilité des personnes en milieu rural ou de rendre plus complexe l’intégration des modes à l’échelle régionale.

Aide gouvernementale et sous-traitance

Quelques participants on fait connaître l’intérêt pour les sociétés de transport de recourir, à certaines conditions et de manière balisée, à la sous-traitance en matière de services de transport et d’entretien.

Actuellement, le programme d’aide favoriserait indirectement, selon eux, les activités en régie compte tenu de l’aide accordée aux sociétés exclusivement.