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2.A.Généalogie de l'enquête.

2.A.1. Prospection du terrain: la Belgique francophone et la Lorraine. 2.A.2. Le positionnement du chercheur dans l'enquête.

2.B. Lieux explorés et enquêtés.

2.B.1. Le CASAM.

2.B.2. Observation participante et entretiens réitérés. 2.B.3. La Belgique francophone.

2.A.Généalogie de l'enquête.

La méthodologie de l'enquête nécessite parfois de réaliser la genèse des travaux antérieurs permettant ainsi de mieux comprendre la présente production. Aussi, avant même de dérouler le cadre méthodologique dans lequel cette thèse s'inscrit, je souhaite revenir sur les années précédant mon inscription en doctorat. En effet, dans le cadre d'un cursus classique de sociologie, j'ai eu à produire plusieurs études aussi bien en Licence, en 2003, en Maîtrise en 2004 et en DEA en 2005. Ces trois années universitaires ont été l'occasion d'aborder un univers totalement inconnu à savoir les populations migrantes et leurs séjours en France principalement au regard du droit d'asile. Ainsi la connaissance de la langue russe, dont je détenais avant tout une maîtrise scolaire pour l'avoir pratiquée comme langue vivante 1 dans l'enseignement secondaire m'a amenée à être sollicitée par une personne que je connaissais dans le cadre privé pour participer à la traduction orale de discours de migrants russes. Cette expérience et ces interactions avec la population russophone s'inscrivait dans le cadre d'une activité associative d'aide et de soutien aux exilés. A l'issue de cette première approche du champ de l'asile, j'ai décidé de l'approfondir au cours de mon travail de Licence en réalisant ma première étude de terrain au sein d'une association locale, en devenant bénévole et en me consacrant à mon tour à l'accompagnement du demandeur d'asile dans la constitution de son

dossier de demande d'asile. Cette enquête a constitué une approche exploratoire qui a confirmé l'intérêt que j'avais pour la problématique de la migration et qui a fait surgir toute la complexité qui caractérise la procédure de demande d'asile.

J'ai prolongé cet intérêt en consacrant mon mémoire de maîtrise à la place de la preuve dans l'épreuve de demande d'asile. Au printemps 2004, j'ai pu avoir l'opportunité de travailler quatre mois dans un centre d'accueil pour demandeurs d'asile et plus précisément ce qui se nommait à l'époque un accueil d'urgence pour demandeurs d'asile (AUDA) au sein d'un foyer Sonacotra, aujourd'hui devenu ADOMA. Cette première expérience de travail m'a permis de découvrir l'approche professionnelle du traitement de la demande d'asile réalisé par des travailleurs sociaux spécialisés en collaboration avec des réseaux de traducteurs-interprètes et d'avocats. Par ailleurs, elle m'a permis d'observer la population exilée au quotidien. Une fois cette expérience achevée et mon mémoire de maîtrise réalisé, j'ai été encouragé à poursuivre sur le sujet en DEA pour la préparation duquel j'ai voulu observer s'il pouvait exister une corrélation entre la crédibilité administrative56 et la crédibilité ordinaire57 et ainsi tenter de démontrer comment la problématique de la preuve n'est pas propre à la seule sphère administrative, mais s'inscrit aussi pleinement dans la sphère domestique.

Parallèlement à l'année de DEA, de novembre 2004 à septembre 2005, j'ai occupé un emploi à mi-temps au sein d'une association d'action sociale à Thionville, où j'occupais un poste d'intervenante sociale et travaillais sur un dispositif d'accueil et d'accompagnement des demandeurs d'asile. Il s'agissait de réaliser un suivi social et sanitaire des personnes hébergées en hôtels et en appartements dans le cadre d'un dispositif d'urgence faisant face aux flux. Si j'expose le travail réalisé et les postes occupés au cours des trois années précédant la thése c'est pour montrer qu'ils ont été une condition sine qua non à la réalisation de cette étude. En effet, ces études préalables ont constitué une phase exploratoire au cours de laquelle j'ai pu ainsi découvrir et me familiariser avec le champ de l'asile dont j'ignorais tout. Ce fut une période formatrice qui a favorisé la réalisation de la thèse, ce temps consacré à l'exploration a permis de me familiariser avec un terrain et une problématique complexe, celle de la preuve. En effet, aux prémisses de mon engagement sur ce terrain d'étude, je souhaitais décrire comment le rôle joué par la preuve influait sur le rapport entretenu par l'exilé à son propre récit et à sa propre histoire.

56 Dans le cadre de mon mémoire de DEA, j'ai conceptualisé cette notion de «crédibilité administrative» étant pour moi le crédit accordé à l'exilé dans le cadre de sa démarche administrative et juridique. C'est donc l'image du migrant en jeu auprès des institutions étatiques et associatives. Il s'agissait de comprendre comment les discours de l'exil influent sur l'image accordée à l'exilé dans le cadre strict de la procédure.

57 Cette notion a également été pensée dans le cadre du DEA, elle recouvre le crédit accordé à l'exilé dans le cadre de son activité quotidienne. Elle constitue un indicateur pour tenter de montrer comment la crédibilité administrative, et donc l'observation des discours de l'exil, influence l'image de l'exilé allant jusqu'à produire des relations difficiles avec la société d'accueil et remettant alors en doute la bonne foi de l'exilé dans tout acte du quotidien.

Pour ce faire, j'ai été contrainte de réaliser un cheminement dans l'approche théorique du droit d'asile que j'ai pu exposer dans le cadre de ma problématique et sur lequel je ne reviendrai pas ici. L'immersion dans les mondes58 de l'asile m'a amenée à poursuivre mon investigation en thèse afin de réussir enfin à démontrer la pertinence de la co-production des discours de l'exil et ce en espérant réussir à en souligner le paradoxe lié à l'injonction à la singularisation des discours dans un contexte de rationalisation et donc de normalisation des discours.

J'ai donc poursuivi mon cursus de sociologie vers le doctorat. L'engagement dans la thèse fut conditionné par l'attribution d'une allocation de recherche pour trois années dans le cadre d'une co-tutelle proposée avec l'université de Liège. Il me fallait donc impérativement la réaliser en collaboration avec l'université belge francophone ce qui a déterminé la suite de mes recherches et notamment la phase de réalisation du terrain. En effet, j'ai ainsi été amenée à effectuer deux séjours à Liège au cours de l'année 2007. Un premier eut lieu de février à mars, pour une période de deux mois, et un second qui s'est déroulé de novembre à mi-décembre pour une durée d'un mois et demi. Ces moments furent pour moi l'occasion de découvrir le secteur associatif wallon qui intervient dans l'accompagnement et le soutien juridique des migrants et exilés que je vais exposer ci-après.

2.A.1. Prospection du terrain: la Belgique francophone et la Lorraine. En Belgique francophone.

Les premières années de thèse réalisées dans le cadre d'une co-tutelle59 avec l'université de Liège ont été l'objet d'un questionnement riche donnant lieu à de nombreux échanges avec Gautier Pirotte60, assurant la direction de la thèse pour la partie belge. Je devais selon lui réussir à cibler une population parmi les exilés sur le critère de la nationalité ou de la communauté61, cette perspective concordait avec l'intitulé de départ de ma thèse qui comportait la mention « demandeurs d'asile d'ex-Urss». Cependant, je ne souhaitais pas isoler une population sur ce critère, puis en étudier les caractéristiques. Au contraire il me semblait alors plus intéressant de réaliser une approche

58 J'indique bien «mondes» au pluriel, à la fois comme un clin d'oeil, à Howard Becker et à ses mondes de l'art, mais surtout le pluriel est ici un indicateur pour signifier la multiplicité des approches et des acteurs participant à la production de la demande d'asile. Par ailleurs, cela insiste sur la diversité des populations rencontrées, des professionnels et des lieux que j'ai pu fréquenter tout au long de mon terrain de thèse.

59 Qui n'a pris effet qu'au printemps 2006.

60 Gautier Pirotte est chargé de cours (équivalent français du MCF) à l'université de Liège au sein de l'Institut des sciences humaines et sociales. Il est spécialisé en socio-anthropologie du développement et de la société civile.

universelle de la demande d'asile afin de pouvoir en souligner les différences et démontrer les inégalités d'accès à la procédure selon l'origine sociale et géographique des exilés.

Malgré tout, j'ai décidé d'accorder du temps à la piste proposée en me rapprochant de la communauté russophone de Belgique, en prenant contact avec la paroisse orthodoxe de Liège. Cette tentative, je l'ai prise comme une phase d'exploration qui me permettrait de nouer des liens avec le terrain. L'expérience fut ponctuée d'entretiens qui ont plutôt permis de lever le voile sur une autre réalité de la demande d'asile, celle de l'accueil et de l'accceptation des nouveaux arrivants au sein d'une population anciennement migrante et installée depuis plusieurs générations. Et l'immersion dans cette communauté me permit également de confirmer la réticence que les demandeurs d'asile avaient à raconter les motifs de leur exil et les modalités de justification auprès de l'administration et du pays d'accueil à une personne n'appartenant pas au monde de l'accompagnement social, puisque je m'y présentais comme étudiante en sociologie. Tout cela me confirmait la difficulté qui aurait été la mienne62, si j'avais choisi d'interroger des demandeurs d'asile russophones.

Cependant pour creuser cette voie, j'avais également demander une entrevue à une chercheuse de l'ULB63, spécialiste de la Russie, Aude Merlin64. Elle m'orienta vers une militante associative qui se consacrait à la cause Tchétchène. Je me suis alors interrogée sur la possibilité d'obtenir un terrain homogène65 qui me permettrait d'étudier une communauté linguistique, les russophones. J'ai donc dû me résoudre à abandonner cette piste, cela ne pouvait être l'angle d'attaque principal de ma thèse, sans alors me vouer à une simple cartographie d'une population. C'est alors que j'ai définitivement renoncer à l'idée d'une population-cible pour aborder la question de l'exil en privilégiant plutôt le compte-rendu du procédé de mise en récit. Je souhaitais avant tout démontrer l' inégalité sociale dans l'accès à ce processus qui me semblait a priori universel et nécessitait de fait le recours à une tierce personne. Je suis donc peu à peu revenue vers mon intérêt de départ, à savoir l'étude de la mise en récit et la place occupée par l'effort d'accréditation des discours66 dans le parcours de

62 La principale barrière était celle de la langue qui nécessitait de traduire l'ensemble des entretiens qui auraient été réalisés en langue russe.

63 Université Libre de Bruxelles.

64 Aude Merlin est professeur au sein du département de science politique de l'ULB.

65 En effet, j'étais confrontée à cette période à des populations provenant de lieux différents, même si la majorité provenait d'une même région le Caucase. Ainsi j'étais confrontée aussi bien à une population arménienne, azerbaïdjanaise, tchétchène, géorgienne, etc. Or chaque pays détenait ses particularités qui causaient des motifs d'exil bien différent selon l'origine du demandeur d'asile. Voilà pourquoi je me suis vue contrainte de renoncer à réaliser un choix de population à étudier.

66 J'avais également essayer de changer d'approche, suite à des discussions qui eurent lieu aux prémisses de mon travail de thèse, au printemps 2006, où j'ai rencontré Estelle d'Halluin, Carolina Kobelinsky et Chowra Makaremi dans le cadre d'une matinée de travail. En effet, j'ai alors découvert que j'avais un sujet relativement proche de celui d'Estelle D'Halluin qui soutiendra en 2008 sa thèse. J'avais alors essayé de réflechir à une réorientation de mon sujet pour apporter une touche novatrice pour finalement renoncer puisque les terrains d'étude étaient différents. A savoir pour ma part, la Lorraine et la Belgique francophone.

demande d'asile.

L'exploration et la réalisation du terrain.

J'ai commencé ma thèse par la réalisation d'une prospection en Wallonie pour découvrir quelles infrastructures prenaient en charge l'accompagnement de l'exilé. J'ai commencé par appeler et prendre rendez-vous auprès des associations apportant une aide à l'étranger et réaliser avec les personnes qui ont bien voulu m'accueillir un premier entretien exploratoire. Ce n'est qu'à partir d'une telle rencontre que j'ai commencé à comprendre le fonctionnement de la prise en charge en Belgique qui m'a paru différer de peu du modèle français, bien que le système de prestations et de prise en charge de la phase post-exil soit plus favorable à l'exilé67.

Très vite les associations m'ont incitée à me rendre dans des centres d'accueil, dénommés centres ouverts, pour observer les conditions d'exercice de l'hospitalité belge. J'ai pu ainsi visiter deux principaux centres de la région Wallone.

Par ailleurs, chaque entretien que je réalisais était l'occasion pour la personne interviewée de m'orienter vers une personne dite ressource. Il s'agissait soit d'un intervenant social, soit d'un juriste, ou encore d'un bénévole, expérimentés dans le domaine du droit d'asile mais tous étaient réputés pour accomplir un travail de mise en récit dit de qualité. C'est donc le bouche à oreille qui a fini par constituer mon échantillon en Belgique.

Cette technologie de la recherche a élargi le territoire étudié puisque j'ai dû me rendre à plusieurs reprises à Bruxelles où j'ai rencontré des juristes et un agent administratif68. Pour ce qui concerne la prise en charge de l'exilé par le circuit associatif, je me suis cantonnée à étudier les associations d'entraide de la région wallone. La seule association à laquelle j'ai pu rendre visiter sur Bruxelles et qui diffère des premières est une structure de soutien psychologique aux réfugiés et demandeurs d'asile. Je rappelle que la phase d'exploration et d'investigation du terrain belge s'est déroulée sur deux périodes lors de l'année 2007. Un premier séjour réalisé sur les mois de février et mars 2007 a été l'occasion de prendre connaissance de la région et de ses infrastructures à destination du public

67 En effet, lors de mon terrain j'ai pu découvrir que le demandeur d'asile pouvait occuper un emploi sous certaines conditions. En France, il ne peut accéder à l'emploi lors de la phase d'attente.

Par ailleurs, le réseau Fédasil organise des sessions de travail à destination des exilés hébergés en centre ouvert pour préparer et envisager l'après procédure, une fois la reconnaissance du statut de réfugié obtenue. Il s'agit notamment du projet «ARCADA» qui les amène à réfléchir à leur devenir socio-professionnel.

68 L'agent administratif travaillait au sein de l'Office des étrangers, mais par souci de confidentialité je ne peux préciser son grade et en dire davantage. Je l'ai rencontré en janvier 2008, suite aux conseils d'un juriste interviewé qui m'a transmis son email. L'entretien réalisé avec lui m'a surtourt permis d'affirmer mes hypothèses concernant la quête de crédibilité et les technologies adoptées pour différencier la sincérité de l'interlocuteur d'une éventuelle manipulation du récit et des faits présentés. Il m'a par ailleurs fourni une documentation contenant des documents de travail et des textes législatifs.

exilé, un second voyage d'une durée de six semaines en novembre et décembre 2007 m'a permis de compléter ma recherche en multipliant les entretiens et les rencontres avec les acteurs de l'accompagnement. Cette tâche a été d'autant plus facile que lors de la première visite j'avais constitué un répertoire de contacts dont la majeure partie était disposée à renouveler l'entretien et/ou à m'orienter vers des acteurs de l'accompagnement qu'ils considéraient comme des incontournables ou encore comme les garants d'une expertise dans le domaine de la demande d'asile. J'étais donc très vite orientée vers des personnes ressources.

L'échantillon observé et étudié en Belgique se compose essentiellement de trois types d'acteurs: des travailleurs sociaux intervenant soit dans le milieu associatif en tant que salarié soit dans une structure d'accueil gérée par FEDASIL69 et donc l'Etat, des avocats ou des juristes exerçant au sein d'organisations de soutien aux exilés, et enfin quelques agents administratifs70. En effet, j'ai pu interroger, les membres salariés de quatre associations71 (ASBL) apportant un soutien juridique et social aux exilés ou aux sans-papiers, rencontrer une partie des travailleurs sociaux de deux centres d'accueil de Wallonie, des avocats72 exerçant en Belgique francophone.

Enfin, j'ai également profité des mes séjours pour rencontrer des chercheurs73 qui ont étudié la demande d'asile afin de discuter de la problématique de la crédibilité.

En France.

Si l'essentiel de mon terrain de thèse a été réalisé en Belgique, en France j'ai pu vérifier l'ensemble de mes hypothèses. C'est dans le cadre d'un encadrement de la thèse réalisé par Ahmed Boubeker

69 Il s'agit de l'agence fédérale pour l'accueil des demandeurs d'asile.

70 Je ne mentionne pas ici l'acteur bénévole car je l'ai peu rencontré en Belgique dans le cadre de l'accompagnement juridique du demandeur d'asile. En revanche, j'ai choisi de préciser un acteur, l'agent administratif, mais je n'ai rencontré que très peu de personnes exerçant au sein de l'administration publique. En effet, j'ai pu réaliser un entretien exploratoire avec un membre d'un CPAS (centre public d'action sociale (équivalent du CCAS français)), un agent exerçant au sein de l'Office des Etrangers (OE). Par ailleurs, j'ai rencontré au moins trois personnes au cours de mon terrain qui ont été agents d'instruction au sein de l'OE ou du CGRA. Pour certains d'entre eux, je les ai connus dans une autre fonction, chercheur ou juriste au sein d'une association de soutien aux exilés. Ce n'est qu'au cours de l'entretien qu'ils se sont livrés sur leur expérience passée.

71 Les associations sont appelées par leur sigle en Belgique. Il est communément privilégié le terme ASBL signifiant association sans but lucratif.

72 Suite à un entretien, j'ai été invitée à assister à une réunion de formation en droit des étrangers dans le cadre d'un collectif d'avocats réunis pour apporter leur soutien et exercer leurs compétences auprès des plus démunis.

73 Ainsi j'ai pu m'entretenir brièvement avec Jean-Yves Carlier, Professeur de droit à l'Université Catholique de Louvain, qui avait publié plusieurs ouvrages sur le droit d'asile et les réfugiés. Je m'étais également rendue à Anvers pour échanger avec Katrijn Maryns qui a réalisé une thèse en linguistique sur la procédure d'asile dont elle a tiré un livre. Au cours d'un séjour à Liège, j'ai également pu rencontrer Christophe Lejeune pour m'informer des méthodes d'analyse textuelle et qualitative, il était prêt à m'aider pour m' apprendre à utiliser Cassandre ce qui ne s'est finalement pas fait.

pour la France, que j'ai peu à peu décidé de m'intéresser aux acteurs tiers en charge de l'accompagnement de l'exilé. Il m' a été plus facile de réaliser des entretiens puisque je connaissais déjà une partie des infrastructures sur le territoire déterminé à savoir la région Lorraine avec l'exploration principale du CASAM74, association messine de soutien et d'entraide à l'exilé. J'ai donc réalisé quelques entretiens complémentaires à ceux réalisés lors de mon année de DEA. J'ai par ailleurs élargie mon investigation à l'Alsace où je me suis rendue au CASAS75 pour réaliser des entretiens considérés comme «témoins» afin de confirmer mes hypothèses et de me rassurer quant aux résultats obtenus. Et en effet, le discours a peu différé de celui entendu en Lorraine, la seule variation pouvant être liée au mode de fonctionnement des Préfectures en amont de la procédure dans le cadre de la délivrance ou non du dossier OFPRA. Sinon dans le fond, le processus de mise en récit et l'importance accordée à celui-ci se confirmait. En effet, j'ai pu rencontrer plusieurs agents administratifs chargés de l'instruction de la demande d'asile. J'ai pu me mettre en lien avec eux suite