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3 MATÉRIEL ET MÉTHODES

3.2 MÉTHODOLOGIE

3.2.4 Précisions sur l’évaluation et le traitement des données

Le traitement des données obtenues aux épreuves de fluence verbale en termes de nombre de mots corrects générés et de scores aux mécanismes de clustering et de switching se heurte à des contraintes méthodologiques. En effet, l’absence de tranches d’âge dans certains étalonnages, d’unité méthodologique dédiée à l’évaluation des mécanismes de clustering et de

switching, et de normes spécifiques françaises recensées pour ces deux processus pourraient

gêner la mise en œuvre de notre protocole expérimental.

Face à ces contraintes et afin de limiter au maximum les biais, nous avons dû utiliser chacune des méthodologies proposées par leurs auteurs respectifs. Les modalités d’évaluation suivantes ont été déterminées à partir d’un regroupement d’arguments :

Nombre de mots corrects générés critères « animaux » et « fruits » 2 min

– Critère « animaux » : compte tenu de l’absence de normes dans la version de Cardebat et al. (1990) pour la tranche d’âge des sujets P1 et P2 de notre étude, les scores et les résultats obtenus à l’indice du nombre de mots corrects générés seront analysés à partir des données normatives de la batterie GREFEX (2008).

– Critère « fruits » : la batterie GREFEX n’a pas établi de données normatives pour ce critère. En revanche, les normes de la version de Cardebat et al. (1990) pourront être utilisées pour la tranche d’âge du sujet P3. Par rigueur méthodologique, les scores obtenus par les sujets P1 et P2 seront présentés à part.

Mécanismes de clustering et de switching critère « animaux » 1 min

Les règles de cotation définies par Troyer et al. (1997) ainsi que les données normatives établies par Troyer (2000) dans la population non pathologique seront utilisées dans le traitement des données relatives à ces deux mécanismes cognitifs. Bien que non normalisées et non validées pour une population francophone, ces normes recueillies auprès de la population anglaise constituent un premier outil d’analyse que nous souhaitons quand même utiliser. L’argument qui motive notre décision repose sur la conclusion de l’étude de Sumiyoshi et al. (2009). Pour ces auteurs, dans la mesure où la plupart des langues ouest-

européennes sont alphabétiques, il n’existerait pas de différences significatives dans les productions obtenues aux tâches de fluence verbale. Finalement, seul l’effet de typicalité pourrait différer selon la langue ouest-européenne parlée ; en revanche, la production d’items correspondant à des catégories lexicales obéirait au même principe d’organisation de la mémoire sémantique.

À partir du nombre de mots corrects générés (hors erreurs et répétitions), les mécanismes cognitifs sont évalués de la manière suivante :

§ Clustering (processus sémantique) : indices de performance utilisés

– le nombre de clusters sémantiques (CS) ; les clusters phonémiques ne sont pas retenus. – la taille totale des clusters (T) ;

– la taille moyenne des clusters (TMCS).

§ Switching (processus exécutif) :

– le nombre brut de switches (chaque transition entre les concepts y compris les mots seuls).

À des fins d’analyse, les erreurs et les répétitions sont intégrées à la cotation des mécanismes de clustering et de switching.

Mécanismes de clustering et de switching critère « animaux » 2 min

En France, Robert et al. (1997 ; 1998) sont à notre connaissance les seuls auteurs à avoir mené des recherches sur les mécanismes du clustering et du switching mobilisés par la population non pathologique et par des groupes de sujets souffrant de schizophrénie au cours de tâches de fluence verbale (critères « animaux » et « fruits » 2 min). Nous avons dans ce contexte décidé d’utiliser à la fois la méthodologie proposée par ces auteurs ainsi que les résultats fournis par ces études. Les scores obtenus dans la population non pathologique pourront être utilisés comme valeurs indicatives de référence ; ainsi, nous pourrons comparer dans une certaine mesure nos résultats à ceux retrouvés dans la littérature et éviter l’écueil d’une exploration trop conceptuelle des données. Bien entendu, il n’est nullement question de déterminer des valeurs ou des corrélations significatives ; nous établirons une simple comparaison afin de pouvoir exposer nos résultats et les inscrire dans une discussion descriptive et argumentative.

À partir du nombre de mots corrects générés (hors erreurs et répétitions), les mécanismes cognitifs sont évalués de la manière suivante :

§ Clustering (processus sémantique) : indices de performance utilisés

– le nombre de clusters sémantiques (CS) ; les clusters phonémiques ne sont pas retenus. – la moyenne du nombre de mots par cluster (M/CS) ;

– le nombre total de mots reliés sur l’ensemble des clusters (MR).

Le ratio d’efficience du cluster (REC) n’a pas été retenu compte tenu des critiques formulées par les auteurs ; l’utilisation de cet indice favoriserait d’après ces derniers un résultat artificiel (Robert et al., 1997).

§ Switching (processus exécutif) :

– la cotation des switches suit la règle de calcul suivante : (MP –MR) + CS.

Nous rappelons que cette démarche méthodologique, contrairement à celle préconisée par Troyer et al. (1997), exclut les erreurs et les répétitions des règles de cotation définies pour ces deux mécanismes. De plus, un cluster sémantique se définit par la succession de trois mots sémantiquement reliés, ou de deux mots lorsqu’il s’agit d’associations retrouvées dans des proverbes ou expressions de la langue française.

Mécanismes de clustering et de switching critères « animaux » et « fruits » 2 min

L’étude publiée par Robert et al. en 1998 a diffusé les résultats obtenus à l’épreuve de fluence catégorielle pour les deux critères sémantiques « animaux » et « fruits » dans la population non pathologique et dans la population pathologique. Cette performance est toutefois présentée de manière globale pour les deux critères, nous privant ainsi de références pour la seule catégorie « fruits ». Les sous-catégories sémantiques de la catégorie « fruits » définies par ces auteurs sont : les fruits secs, les fruits rouges, les fruits exotiques, les agrumes.

À partir du nombre de mots corrects générés (hors erreurs et répétitions), les mécanismes cognitifs sont évalués de la manière suivante :

§ Clustering (processus sémantique) : indice de performance utilisé – le nombre total de mots reliés sur l’ensemble des clusters (MR).

§ Switching (processus exécutif) :

– la cotation des switches suit la règle de calcul suivante : (MP –MR) + CS