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Nombre de pays Pourcentage de terres irriguées

fait partie de la Politique agricole régionale de la CEDEAO (ECOWAP), déjà mentionnée, et du PRESAN de la COI. Il fait également par tie de l’initiative F YDP II de la Tanzanie, de l’AGTS proposé par le Kenya et de la nouvelle politique agricole du Rwanda en cours d’élaboration.

Une utilisation durable des ressources fait partie du cadre de la politique agricole dans de nombreux pays. Le PRIA de la SADC est mis en œuvre à travers les mécanismes du Fonds de développement agricole, qui comprend l’infrastructure de l’environnement et des ressources naturelles. Le Gouvernement caboverdien a adopté la Char te de la croissance bleue le 30 octobre 2015. Cette initiative est un cadre pour la gestion durable et socio-économique des ressources aquatiques, en mettant l’accent sur une utilisation efficace des ressources et des écosystèmes dans les pêches de capture et l’aquaculture, les services écosystémiques, le commerce, les moyens de subsistance et les systèmes alimentaires. Cabo Verd e é lab o re a c tu e ll em ent un p lan natio nal d’inves tissement pour le développement de la croissance/l’économie bleue comme l’une des activités appuyant la mise en œuvre de l’initiative Croissance bleue.

En 2016, le Rwanda s’est engagé à maintenir les sols sains. Le Ministère de l’agriculture et des ressources animales (MINAGRI) investit beaucoup dans plusieurs initiatives destinées à maintenir les sols sains. En outre, le ministère continue de promouvoir l’utilisation des engrais dans le but d’améliorer la fertilité des sols. L’amélioration de la productivité agricole grâce à l’approche de la Gestion intégrée de la fertilité des sols (ISFM) est l’une des stratégies du Rwanda pour la gestion des sols grâce à une bonne utilisation des engrais, les semences améliorées et l’intensification de l’agroforesterie et des plantes à feuilles persistantes pour s’adapter aux effets du changement climatique dans les zones sujettes à la sécheresse.

Au M oz a m b i q u e, l e g o u ve r n e m e n t a l a n cé l e Programme d’investissement forestier au Mozambique (MozFIP) pour réduire la déforestation et la dégradation des forêts. Le programme fournit un cadre pour acheminer l’aide internationale à l’engagement du pays en faveur de la réforme du secteur forestier et le changement transformationnel, grâce à des activités

nationales visant à créer un environnement propice à la réduction de la déforestation et aux investissements dans deux paysages ciblés: les provinces de Cabo Delgado et de Zambèze.

L’agriculture en Afrique subsaharienne est en grande partie pluviale et les investissements dans l’irrigation sont nécessaires pour réaliser l’engagement contenu dans la Déclaration de Malabo d’éliminer faim à l’horizon 2025. Comme le montre le tableau 8, la plupart des pays ont moins de 5 pour cent des terres irriguées, ce qui constitue une contrainte majeure pour la production.

Un cer tain nombre de pays ont mis en place des politiques d’irrigation visant à accroître la production et la productivité. Au Malawi, le gouvernement a créé l’Autorité de la ceinture de verdure (GBA) en tant qu’organisme public autonome. Cette agence s e r a r e s p o n s a b l e d e l ’é l a b o r a t i o n d e p r o j e t s d’infrastructure d’irrigation à grande échelle dans tout le pays, conformément au Plan directeur pour l’irrigation du gouvernement, tandis que les projets d’irrigation à petite échelle continueront d’être mis en œuv re par le Minis tère de l’agriculture, de l’irrigation et du développement hydrique.

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Au Zimbabwe, le barrage de Tokwe-Mukosi a été inauguré en mai 2017. Le barrage devrait transformer la province de Masvingo en un pôle industriel et soutenir des secteurs clés comme l’agriculture, le tourisme et l’énergie. Une fois achevé, le barrage de Tokwe-Mukosi deviendrait le plus grand lac intérieur du Zimbabwe, avec un potentiel d’irrigation de 25 000 ha de terres supplémentaires dans le Lowveld, ce qui représente près de 50 pour cent des terres actuellement irriguées dans la région. Le gouvernement est également en train d’établir un système d’irrigation à Lupane, qui utilisera l’eau du barrage de Bubi-Lupane. Le programme offrira des possibilités d’emploi et contribuera à assurer les moyens de subsistance.

Plusieurs pays ont élaboré des politiques visant à améliorer la production et la productivité du bétail.

En 2016, le Gouvernement malien a mis en œuvre le Cadre stratégique pour la relance économique et le développement durable du Mali (CREDD 2016–2018), qui est un cadre de référence pour dif férentes politiques et stratégies de développement aux ni veau x n a t i o n al e t s e c to r i e l . L e p re m i e r a xe stratégique du CREDD concerne la promotion de la croissance inclusive et durable. Dans le domaine prioritaire de l’agriculture, l’élevage, la pêche et la sécurité alimentaire, le gouvernement s’est engagé à promouvoir une agriculture intensive, diversifiée et durable, en garantissant l’autosuffisance alimentaire et la compétitivité sur les marchés sous-régionaux et internationaux, en optimisant le développement potentiel du bétail et en soutenant le développement de la pêche, de la pisciculture et de l’aquaculture.

En août 2015, le gouvernement mozambicain a approuvé le Programme d’intensification de la production animale (PIPEC) pour 2015–2019. Selon le Plan national d’investissement agricole, les domaines prioritaires pour les sous-secteurs de l’élevage sont le lait, le bétail (dans les provinces de Maputo, Gaza, Sofala et Manica) la volaille – poulet et œuf – (dans

les provinces de Maputo, Manica et Nampula) et les petits ruminants – moutons et chèvres – (dans les provinces de Gaza, Sofala, Tete et Nampula).

Des politiques visant à accroître la productivité grâce à la promotion de la technolo gie mo der ne, la vulgarisation et la recherche et le développement sont nécessaires pour promouvoir une croissance a g r i c o l e d u r a b l e f a c e à u n e f o r te c r o i s s a n c e démographique, la détérioration des sols et le changement climatique. Beaucoup de preuves montrent que les dépenses en matière de recherche et de développement dans le secteur agricole ont été constamment largement récompensées en termes de croissance de la produc tivité agricole et de réduction de la pauvreté (FAO, 2012).

Présentement, les écarts de rendement, c’est-à-dire la différence en pourcentage entre les rendements réels et les rendements potentiels sont de 76 pour cent en Afrique subsaharienne, soit la plus élevée parmi toutes les régions (FAO, 2017c). Et la productivité total des facteurs (PTF) dans la région est, dans son ensemble, à la traîne, mais la croissance de la PTF s emble s’ê tre amélioré e ce s der nière s anné e s (figure 15).21 La croissance de la PTF était de loin le facteur le plus important de la croissance agricole dans la plupart des régions, à l’exception de l’Afrique subsaharienne. Dans cette région, des nouvelles terres ont été le principal moteur de la croissance agricole pour la période 1981–2009 et la contribution de la croissance de la PTF a diminué au cours des années. En Afrique subsaharienne, la transition vers une intensification de l’agriculture durable nécessitera un changement d’une stratégie basée sur l’expansion de la superficie vers une basée sur les investissements dans des activités, notamment la recherche et la vulgarisation, qui améliorent la croissance de la PTF (FAO, 2012).

21Les indicateurs de productivité partielle sont importants mais ne tiennent pas compte de tous les facteurs qui contribuent à la croissance de la productivité. La productivité totale des facteurs tient compte de toutes les sources de croissance de la productivité dans l’agriculture. C’est un indice des produits mesurés divisé par un indice global des intrants mesurés. La croissance de la PTF représente donc cette partie de la croissance de la production qui n’est pas expliquée par une utilisation accrue de ces facteurs, mais par d’autres choses telles que le progrès technologique, le développement du capital humain, l’amélioration des infrastructures physiques et les politiques gouvernementales, ainsi que d’autres facteurs non mesurés tels que les améliorations dans la qualité des intrants ou l’épuisement des ressources naturelles (Fischer, Byerlee et Edmeades, 2009).

FIGURE 15

INDICES DE PRODUCTIVITÉ TOTALE DES FACTEURS POUR L’AFRIQUE SUBSAHARIENNE, PAR SOUS-RÉGION, 1981–1990, 1991–2000, 2001–2009

Source: FAO (2017b).

Il est bon de savoir que les dépenses agricoles relatives à la recherche et le développement ont augmenté de 4 pour cent en termes réels entre 2000 et 2009, après avoir enregistré seulement 0,6 pour cent en moyenne durant la période 1980–1990 et -0,5 pour cent pour la période 1990–2000. Cependant, cette croissance n’a été concentrée que sur quelques pays africains, le Nigéria, l’Afrique du Sud et le Kenya représentant la moitié des investissements consacrés à la recherche et le développement dans le secteur agricole en 2012 dans la région (Beintema et Stads, 2014).

L’impor tance de la recherche se reflète dans les initiatives de politiques de Cabo Verde, du Ghana, du Kenya, du Mali, du Nigéria, du Sénégal et de la Zambie. Au Ghana, le gouvernement s’est engagé à moderniser l’agriculture et, en 2016, plus de 500 tracteurs de divers types ont été livrés aux agriculteurs à des prix subventionnés. Le Ministère de l’agriculture est également en train d’établir des centres de ser vices agricoles, fourniss ant des ser vices de

mécanisation, de conseil, d’intrants, de formation, de crédit et de vulgarisation, soit gratuitement, soit à un coût minimal. Enfin, le gouvernement continue de soutenir la création de Centres d’entreprises de services de mécanisation agricole (AMSEC) qui ont commencé en 2007 et dont 89 étaient opérationnels en 2015. Le but du programme était d’aider les entreprises du secteur privé qui remplissaient les conditions à acheter des machines agricoles à des prix et des taux d’intérêt subventionnés, et ces derniers sont ensuite loués aux agriculteurs à des prix abordables.

Au niveau régional, les pays de la SADC ont adopté une politique commune de certification des semences, dans le but d’accroître le mouvement des variétés génétiques améliorées à traver s les frontières nationales. Des efforts sont en cours pour accroître le rythme de domestication du Protocole de la SADC s u r l ’h a r m o n i s a t i o n r é g i o n a l e d e s p o l i t i q u e s semencières. Ces efforts renouvelés pour soutenir le processus de domestication du Protocole dans la

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région de la SADC se chevauchent avec le Programme de produc tivité agricole pour l’Afrique australe (APPSA), qui est l’unité technique de recherche et de développement de la SADC. Le projet est mis en œuvre au Malawi, au Mozambique et en Zambie dans le but d’appuyer les autorités nationales en charge des semences dans les trois pays grâce au renforcement des capacités pour aligner la législation nationale et les systèmes de réglementation sur le système régional de semences harmonisé. L’APPSA cherche également à soutenir la région en faisant une plus large dif fusion des variétés au niveau régional, en particulier les variétés de céréales et de légumineuses. Par exemple, en 2013, le Gouvernement mozambicain a approuvé une nouvelle législation nationale sur la production, le commerce, le contrôle de la qualité et la certification des semences. Cette législation vise à développer les systèmes de semences, en accréditant des agents du secteur privé dans la production des semences et en protégeant de nouvelles variétés de plantes. Le Mozambique devrait harmoniser sa législation nationale sur les semences avec les règlements de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC).

Au Kenya, le gouvernement a lancé une stratégie quinquennale visant à intégrer la conservation des ressources génétiques dans la planification et les stratégies nationales en matière de changement climatique et d’adaptation. Le Kenya se concentre sur l’exploitation des ressources génétiques comme solution pour lutter contre le changement climatique.

Une population croissante, la hausse des revenus et l’urbanisation créent des opportunités et des défis pour les agriculteurs et les décideurs. L’augmentation des revenus et l’évolution des goûts se traduisent par une demande croissante pour des aliments de plus en plus variés. Ce qui est préoccupant, c’est que la croissance relativement modérée de la production et la faible productivité agricole, en particulier pour les céréales, se reflètent dans l’augmentation des importations alimentaires dans la région (figure 16).

Les importations de blé sont considérables en Afrique de l’Ouest et de l’Est et les importations de volailles ont considérablement augmenté dans toutes les régions à l’exception de l’Afrique de l’Est. L’Afrique de l’Ouest importe plus que toutes les autres sous-régions, principalement en raison des importations de riz nettement plus élevées.

FIGURE 16

VALEUR DES IMPORTATIONS ALIMENTAIRES POUR L’AFRIQUE SUBSAHARIENNE,