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Section 3 : Mode opératoire : __________________________________________________ 110

Introduction

Pour pouvoir conduire une recherche, le chercheur définit le processus de recherche, qui est à dissocier du résultat de la recherche.

Le processus de recherche précise :

- la présentation du terrain de recherche, - les dimensions de la recherche,

- le cadre épistémologique et méthodologique choisi par le chercheur, - la forme du raisonnement,

- la méthode de recherche,

- le mode de collecte des données et la gestion de leurs sources,

- le contrôle de la qualité des informations collectées et des connaissances élaborées, - les techniques de traitement utilisées,

- le positionnement de la recherche par rapport au terrain, - et le dispositif de la recherche.

A cet effet, nous exposons les postures épistémologique et méthodologique de notre recherche (section1), puis nous présentons le terrain de recherche (section 2), enfin nous précisons le mode opératoire (section 3).

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Section 1 : Postures épistémologique et méthodologique

Il existe différentes postures épistémologique et méthodologique que nous présentons en montrant leurs caractéristiques, leurs forces et leurs faiblesses. A partir de là, nous expliquons les choix avec les justifications.

1.1 : Le positivisme et le constructivisme comme cadre

épistémologique

Ce paragraphe clarifie la posture épistémologique.

Selon Avenier et Gavard-Perret (2012), une recherche a pour objectif d’enrichir les connaissances existantes ou de tester sur le terrain des connaissances déjà acquises.

L’épistémologie désigne une réflexion critique constructive sur la production de connaissances scientifiques, leur portée et leurs limites (Savall, Zardet, 1996).

Nous exposons successivement les dimensions de la recherche, le paradigme de la recherche et la forme de raisonnement.

1.1.1/ Dimensions de la recherche

Dans le domaine des sciences sociales, les sciences de gestion ont des caractéristiques spécifiques. Le mot « gestion » renvoie à celui d’action. Gérer, c’est mettre en œuvre des moyens, dans le but d’atteindre des objectifs préalablement fixés (Savall et Zardet, 2004). Plusieurs auteurs s’accordent à exiger des recherches en sciences de gestion des

recommandations pour l’action. Selon Usunier (1993), les possibilités d’accès au

« terrain » sont primordiales pour la réalisation d’une recherche en sciences de gestion. La recherche en sciences de gestion doit aider les dirigeants à améliorer la performance. Etant par nature des sciences expérimentales, les sciences de gestion intègrent une capacité de transformation (Savall et Zardet, 2004).

A cet effet, l’approche choisie nécessite des investigations approfondies sur le « terrain ».

Notre recherche est menée en opérant des allers retours entre le « terrain » et la littérature.

La compréhension des situations est essentielle. Pour David (2000), une observation sociale scientifique repose sur deux éléments méthodologiques. Il s’agit d’une part de procéder à la collecte de données empiriques et d’autre part d’engager une compréhension

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profonde des lois de la « perception sociale ». L’objectif est en effet non seulement de décrire, mais de comprendre une situation, sans perdre de vue que « les objets sont aussi des sujets ». Par conséquent, il faut non seulement partir de données empiriques, mais mettre au point des méthodes scientifiques d’observation et de recueil des perceptions individuelles et collectives.

Une recherche peut comprendre trois niveaux :

- le niveau descriptif, qui a pour but principal de décrire un objet de recherche,

- le niveau explicatif, qui vise à initier une interprétation ou une explication aux éléments et évènements décrits,

- le niveau prescriptif, a pour objectif de proposer des actions pour la transformation de l’état observé.

Une recherche explicative comprend le niveau descriptif, une recherche prescriptive comprend les niveaux descriptifs et explicatif.

Savall et Zardet (2004) estiment qu’une recherche prescriptive présente l’avantage d’être dynamique.

Pour Marchesnay (1991), l’intérêt des recherches en sciences de gestion est de contribuer à l’amélioration du fonctionnement et des performances des organisations. Selon Martinet « la recherche en gestion ne peut se satisfaire d’une visée strictement

explicative, encore moins descriptive. Car il ne s’agirait plus de gestion, mais de

sociologie ou d’économie d’entreprise ». Savall (1994) soutient que l’objet de connaissances des recherches en gestion est double : comprendre les pratiques existantes des acteurs au sein des organisations et mobiliser les concepts, méthodes et outils pour transformer (améliorer) ces pratiques.

Le chercheur a un double objectif, comprendre le fonctionnement du système et étudier son évolution après l’adoption de changements.

Notre recherche aborde une triple dimension : descriptive, explicative

et perspective.

La finalité de notre recherche, outre la description et l’explication de la situation actuelle, est l’amélioration des pratiques existantes.

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1.1.2/ Paradigme de la recherche

Kuhn (1962) définit le paradigme comme « une constellation de croyances, valeurs, techniques, … partagées par une communauté donnée ».

Selon Girin (1981), un paradigme est à la fois sociologique dans la mesure où il est partagé par un groupe social et épistémologique car il représente un modèle aisément identifiable. Les paradigmes sont d’un niveau supérieur aux théories : un même paradigme est reconnaissable dans des modélisations différentes (Savall et Zardet (2004)).

Deux paradigmes sont dominants dans les sciences de gestion : le paradigme positiviste et le paradigme constructiviste.

En sciences de gestion, il existe une forte opposition entre ces deux paradigmes.

Le fondateur du paradigme positiviste est Auguste Comte (1843). Pour les positivistes, il existe une réalité régie par des lois naturelles et invariables et ce indépendamment de la nature et de l’étendue de l’intervention du chercheur.

Le paradigme positiviste exige la neutralité du chercheur vis-à-vis de son objet et de son terrain de recherche. Le chercheur doit éliminer et au moins réduire sa subjectivité afin de ne pas parasiter la réalité. La finalité est de ne pas altérer la réalité objective du monde observé.

Dans une recherche positiviste, le chercheur entame sa recherche par une modélisation

théorique, c'est-à-dire par la formulation d’hypothèses. La validité de ces hypothèses est testée empiriquement. Cette étape aboutit soit à la validation et la généralisation des

hypothèses, soit à leur invalidation. Dans ce dernier cas, la reformulation des

hypothèses est envisageable. La logique est déductive. Il s’agit d’une logique déductive.

La modélisation théorique des positivistes est une représentation de la réalité. Par conséquents, les idées non rationnelles ne sont pas retenues.

Aussi, les positivistes adoptent le principe de la « raison suffisante ». Ce principe donne des explications à travers la détermination des causes et cherche à établir des liens entre les causes et les effets aboutissant à des relations cause(s)-effet(s).

La méthode du « sketching » (D.A. Bella, J.B. King, D. Kailin, 2003) permet d’identifier et de schématiser les relations cause-effet. La colonne A ci-dessous décrit les réponses comportementales à un contexte déterminé. La colonne B une approche méthodique du « sketching » qui traduit les comportements décrits dans la colonne A.

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A

Contexte déterminé

B

Développement du « sketch » du contexte objet de la colonne A

Des comportements et des conditions persistent et se reproduisent

Placer une simple description de la déclaration dans un box.

Les comportements persistants et répétitifs sont soutenus par des « raisons »

Chaque box doit avoir au moins une flèche entrante à partir d’un autre box qui fournit une raison

Les comportements persistants et répétitifs ont des « conséquences »

Chaque box doit avoir au moins une flèche sortante vers un autre box qui porte une conséquence

Tableau 2 ; comportements humains (colonne A) et règles d’élaboration du « sketching » (D.A. Bella, J.B. King, D. Kailin, 2003).

La figure suivante explique cette méthode :

… Raison Comportement Conséquence …

Figure 14 : schématisation de la méthode du « sketching »

Aller dans le sens de la flèche veut dire « par conséquent » et aller dans le sens contraire de la flèche se traduit par « parce que ».

Quant au paradigme constructiviste, il doit son essor, selon Le Moigne (1995), essentiellement aux travaux de Piaget, Simon et de Morin.

Le paradigme constructiviste considère que la réalité est socialement construite. Le changement et la transformation de l’objet étudié sont recherchés par le chercheur et rentrent dans le cadre du système de production des connaissances (Everaere, 1993). A cet effet, l’interaction entre observateur et observé est essentielle. Elle est vivement recherchée (Arnaud, 1996). L'intervention, voire la simple observation, modifie le comportement des acteurs et transforme ainsi la réalité. Dans une optique constructiviste, les idées de réalité objective de l’objet de recherche ne sont pas retenues (Plane, 2000). Au contraire, c’est à travers de la transformation du monde observé que la connaissance est produite. Selon lui, la neutralité du chercheur en management ne peut être observée sur le

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terrain. Les acteurs se font, de manière naturelle, une représentation mentale des chercheurs en les situant dans le système organisationnel.

Pour Girin (1980), « si un chercheur sur un terrain pense être en position de neutralité, il est le seul à le croire ».

L’ancrage des travaux de recherche dans un paradigme donné est la conséquence de la relation épistémologique liant le chercheur à son objet de recherche. Gavard-Perret et al. (2012) précisent que lorsque le chercheur adopte le principe de « séparabilité » entre lui et son objet de recherche, alors il se place dans la famille positiviste. Dans le cas contraire, il se situe dans la famille constructiviste.

Le tableau ci-après précise les caractéristiques essentielles des deux paradigmes :

Paradigme Positionnement par rapport à la réalité Position du chercheur vis-à-vis de son objet Positivisme Existence d’une réalité objective du monde

observé indépendamment du chercheur

Neutralité

Constructivisme Réalité socialement construite Interaction

Tableau 3 : Caractéristiques essentielles des deux paradigmes.

Pour David (2000), certaines confusions ont limité indument le débat épistémologique. Pour David (2000), l’association courante et implicite entre positivisme et méthodes

quantitatives d’une part, et constructivisme et méthodes qualitatives d’autre part, nuit à la précision et à la clarté des discussions épistémologiques au sein de la discipline.

Notre travail consiste dans un premier temps à découvrir des réalités qui existeraient indépendamment du chercheur et ce lors de la description du déficit d’engagement puis lors de la recherche de ses causes et dans un deuxième temps, à initier une démarche interactive de changement pouvant aboutir à l’émergence d’une connaissance contingente.

Nous retenons les deux paradigmes : le paradigme positiviste pour les phases descriptive et explicative de la recherche et le paradigme constructiviste pour la phase prescriptive.

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- Pendant les phases descriptive et explicative, nous procèderons à la formulation

d’hypothèses, puis nous testerons leur validité sur le terrain. Les hypothèses seront

soit validées et généralisées, soit invalidées avec une possibilité de reformulation.

La figure 15 ci-après représente ce choix :

PHASE EXPLICATIVE PHASE DESCRIPTIVE

Figure 15 :

Paradigme positiviste : modélisation théorique et test de validité

- Quant à la phase prescriptive, elle nécessite une interaction du chercheur avec les acteurs de l’organisation aux fins d’élaboration d’un projet de création de connaissances. L’observateur fait partie intégrante de l’observation (Levi Strauss, 1950).

La figure 16 ci-après explique ce choix :

PHASE PRESCRIPTIVE

Figure 16 :

Paradigme constructiviste : interaction du chercheur avec les acteurs

1.1.3/ Forme de raisonnement

Les formes de raisonnement se distinguent par l’ordre dans lequel apparaissent les hypothèses ainsi que les données pour les valider.

Déficit d’engagement H2 H3 H4 H5 H6 H7 H1 CAUSES CONSEQUENCES Déficit d’engagement CAUSES CONSEQUENCES ACTION (Interaction avec les acteurs) Amélioration

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Il existe deux grandes formes de raisonnement scientifique :

- Le raisonnement déductif, ou logico-déductif, ou hypothético-déductif comporte trois phases comme suit :

o dans un premier temps formuler une hypothèse,

o dans un deuxième temps collecter les données nécessaires à la validation de l’hypothèse,

o et dans un troisième temps déduire logiquement le degré de validation de l’hypothèse.

A la fin de ce processus, le chercheur peut tirer des conclusions explicatives et/ou prédictives.

- Le raisonnement inductif, comporte deux phases comme suit :

o dans un premier temps identifier des éléments à partir de l’observation de l’objet, o et dans un deuxième temps élaborer des hypothèses à partir de l’observation, ces

hypothèses peuvent être extrapolées pour expliquer ou prédire de nouvelles situations.

Selon Charreire et Durieux (1999), le raisonnement inductif est plus approprié que le raisonnement logico-déductif à l’émergence de connaissances théoriques nouvelles. Toutefois un raisonnement purement inductif peut aboutir à un raisonnement tautologique, puisque toute hypothèse formulée est automatiquement validée (Savall et Zardet, 2004).

Nous choisissons un raisonnement principalement déductif, ou logico-déductif, ou

hypothético-déductif, puisque dans les deux phases descriptive et explicative de notre

travail, nous débuterons par une formalisation théorique, c’est à dire la formulation d’hypothèses, puis nous procèderons à une collecte d’informations sur le terrain utiles à la validation ou l’invalidation des hypothèses énoncées, pour pouvoir ensuite déduire le degré de validation des hypothèses.

Notre raisonnement est aussi accessoirement inductif car les informations recueillies sur le terrain peuvent aboutir à la modification des hypothèses initialement formulées.

A la question « le terrain est-il modélisable ? » David (2000) répond que « l’interaction entre terrain et théorie est constitutive d’une ingénierie gestionnaire fondée ».

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L’alternance entre conceptualisation et expérimentation sur de courtes périodes contourne l’opposition entre recherche fondamentale et recherche appliquée et permet de dépasser la division conceptuelle entre les raisonnements logico-déductif et inductif (Savall, 2004).

1.2 : Méthode qualitative et recherche-intervention comme

fondement méthodologique

1.2.1/ Choix de la méthode qualitative

J. Van Maanen (1989) définit les méthodes de recherche qualitatives comme «un éventail de techniques d’interprétation qui visent à décrire, décoder, traduire et d’une façon plus générale, être en accord avec le sens des phénomènes». Les recherches qualitatives sont décrites comme étant « compréhensives » car elles permettent de fournir des explications utiles pour la compréhension des situations.

La méthodologie de la recherche retenue est celle de la recherche de type qualitatif car elle est adaptée à l’objet de la recherche, dans la mesure où elle offre une richesse et une flexibilité dans le recueil des données. De plus, nous entendons profiter de la facilité d’accès au terrain qui nous est offerte par les dirigeants de la mairie pour mener les entretiens qualitatifs.

Nous comptons répondre aux exigences méthodologiques que nous nous sommes fixées :

étudier en profondeur les phénomènes en acceptant les spécificités et les différences

dans des contextes situationnels (Wacheux, 1996).

La façon d’explorer la nature et l’origine des opinions, d’expliquer les choix et d’en décrire les conséquences est très approfondie dans l’approche qualitative.

Donc nous optons pour la méthode qualitative.

Les méthodes qualitatives nécessitent la présence physique du chercheur sur le terrain pour engager des interactions avec les acteurs et procéder à la collecte des données. Bergadaà et nyeck (1992) rappellent que, contrairement à certaines idées, les méthodes qualitatives peuvent suivre une logique déductive.

Selon Mbengue et Vandangeon-Derumez (1999), les méthodes qualitatives

déductives exigent de la part du chercheur l’élaboration de concepts en relation avec le

sujet étudié. La revue de la littérature permet au chercheur de traduire les concepts énoncés en variables et d’établir les relations entre les variables. Le traitement des données

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qualitatives collectées par des entretiens permet de mesurer les variables et de vérifier les relations entre elles pour pouvoir valider ou invalider les hypothèses énoncées (Savall, Zardet, 2004).

Les méthodes qualitatives déductives permettent « l’observation dynamique de

phénomènes longitudinaux », la compréhension exhaustive du sens des situations et des

comportements, la possibilité d’initier de nouvelles théories ou de nouveaux concepts (Usunier, 1993). Ces méthodes permettent aussi de relever les spécificités et les différences d’avis et des contextes. « Les recherches explicatives fournies sont souvent puissantes et robustes » (Wacheux, 1996).

Nous optons pour les méthodes qualitatives déductives pour essayer de comprendre en

profondeur les phénomènes et les situations de gestion. Nous entendons tirer des

méthodes qualitatives leurs atouts de flexibilité et de richesse dans le recueil des données. La méthodologie suivie consiste à poser au préalable une liste de concepts théoriques puis à collecter les informations utiles sur le terrain par le biais d’entretiens principalement aux fins de validation ou invalidation des concepts énoncés.

Pour Pras (1981), le caractère faiblement « reproductible » des méthodes qualitatives constitue une faiblesse, dans le sens où il est difficile de procéder à des généralisations à partir d’un ou deux cas.

Afin de réduire cette faiblesse, nous optons pour la majoration des échantillons soumis à l’entretien : environ trente pour cent (30%) en moyenne des

effectifs totaux.

1.2.2/ Collecte et traitement des données lors des phases descriptive et

explicative de la recherche :

Différentes sources d’information peuvent être utilisées lors des phases descriptive et explicative (entretiens, observation directe, exploitation de documents…). Une fois collectées, les informations doivent être traitées.

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a/ Collecte des données et gestion de leurs sources lors des phases descriptive et explicative de la recherche :

Dans les recherches qualitatives, Baumard, Donada, Ibert et Xuereb (1999) distinguent les données primaires, à savoir, les entretiens et l’observation directe et des données

secondaires qui proviennent des documents internes à l’organisation ainsi que des

documents externes.

Nous passons en revue les diverses sources de collecte de données évoquées.

³L’entretien semi-directif :

L’entretien est une conversation initiée entre le chercheur et l’acteur dans une direction tracée par le chercheur.

Les entretiens permettent une grande affluence de données issue de l’expression des acteurs. Il s’agit de susciter leur intérêt pour le travail et le fonctionnement de leur organisation. Chaque acteur peut apporter des informations spécifiques (Savall et Zardet, 2004).

Selon Gavard-Perret et al. (2012), l’entretien semi-directif donne la possibilité au chercheur d’étudier en profondeur un sujet déterminé. Pour Plane (2000) insiste sur le « mode écoute » que doit adopter le chercheur afin d’encourager l’acteur à s’exprimer en toute liberté, tout en le recentrant s’il s’éloigne du thème étudié. L’entretien semi-directif aboutit à une large expression des différentes catégories d’acteurs.

La réussite des entretiens est dépendante d’une double condition :

— L’utilisation d’un guide d’entretien élaboré à l’avance et composé de thèmes identifiés dans la littérature et des idées issues du terrain,

— La consignation intégrale par le chercheur des notes recueillies des auteurs.

Les conditions de l’entretien peuvent influencer sur son contenu. Nous citons : — Le lieu et l’horaire de l’entretien :

L’entretien peut se dérouler sur le lieu et pendant les heures de travail, comme il peut avoir lieu en dehors du cadre du travail. Sur le lieu de travail, l’acteur peut disposer d’autres sources d’informations (documentation), mais la liberté d’expression de l’acteur (difficulté d’expression à proximité des responsables hiérarchiques) et les conditions de confidentialité peuvent être affectées.

87 — La situation et les intentions de l’acteur :

Le chercheur doit savoir si l’acteur est volontaire pour faire l’entretien ou s’il est contraint de le faire. Aussi, il doit comprendre si l’acteur vient à l’entretien avec un but précis ou pas.

— L’image du chercheur :

L’image que se font les acteurs du chercheur peut influencer sur les acteurs et le contenu de l’entretien.

— Le biais de désirabilité sociale :

Le chercheur devra être avisé de ce biais qui amène l’acteur à s’exprimer sur ce qui devrait être fait au lieu de s’exprimer sur ce qui est effectivement fait.

Pour sa part, le chercheur devra éviter ses propres biais, à l’instar des préjugés. Il doit aussi maitriser ses émotions (Romelear, 2006).

Nous optons pour des entretiens semi-directifs personnels basés sur un guide d’entretien à réaliser en dehors du lieu et des heures de travail pour les agents dans le but de respecter les conditions de confidentialité et de liberté d’expression.

³L’observation directe enrichit la base d’informations. Elle sert à rapporter des faits réels et effectifs pouvant compléter d’autres sources d’informations. Nous distinguons :

— L’observation directe diffuse, où la présence du chercheur au sein de l’organisation peut constituer une opportunité pour mener cette observation.

— L’observation directe concentrée consiste à observer une situation de travail par le chercheur,

— L’observation directe déléguée consiste à confier à un ou plusieurs acteurs de l’organisation le soin d’observer et de noter les informations recherchées.

³Les documents :

Ils décrivent la dimension « officielle » de l’organisation, qui peut être différente de la situation « réelle ». Pour Savall et Zardet (2004), certains documents sont très utiles au chercheur pour comprendre le fonctionnement de l’organisation et permettent de découvrir