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Unité I : Itinéraire

CHAPITRE 3: INTERPRETATION DES DONNEES

3.2 LIEUX CORPORELS ET UNITE DU CORPS

3.2.6 Ma position

De gauche à droite, d ’avant en arrière, de haut et en bas, une infinité de champs perceptuels et de champs conceptuels se joue. Mais lorsque la sensation se fraie naturellement un passage dans toutes ces directions, elle modifie organiquement la réceptivité du corps, en modulant la tonicité, sans nécessairement qu’il y ait une représentation.

Peu importe qu’il soit trop à gauche ou trop à droite, trop en avant ou trop en arrière, le corps est maintenu debout par la superposi­ tion osseuse et l’orchestration musculaire et sa tonicité. Par son sys­ tème osseux, le corps assure sa verticalité des pieds au sommet de la tête et son horizontalité par la mobilité des bras; il construit son

espace par la transmission de ses forces personnelles dans les multiples directions que les os prennent. Du centre de son corps à la périphérie de chacun de ses os, puis de chacun de ses os jusqu’à la peau et au-delà de cette perception, le corps s ’articule et articule son histoire.

Je peux conserver à la fois la perception de l’avant, de l’ar­ rière, du haut, du bas et des côtés corporels dans le lieu où je suis. Je m ’affirme alors en "repousser" individualisé, remplissant mon propre espace, mais laissant aux autres leurs propres espaces. Le système de défenses naturel du corps, s ’il existe, n ’a-t-il pas ses nuances dans les particularités de l’unicité de la personne formant un tout avec ses divers lieux corporels, malgré leurs différences et leurs divergences de sensations?

J ’affirme maintenant que, lorsque la circulation des sensations se réalise sans chercher à la décoder, l’expérience ponctuelle du corps est d ’abord la somme des dialogues toniques du corps circulant entre le PENSER et le SENTIR, entre le moi neuronal et le Moi humoral (Vincent, 1986); puis le Moi prolonge ce dialogue dans ses relations avec l’exté­ rieur. La transparence de ses sensibilités s’affirme par elle-même. Lorsque la représentation prédomine, elle induit la sensation, oriente la perception sensitive; quand un espace du corps est focalisée comme lieu d ’observation, l ’expérience du corps est limitée à une parcellisation et elle constitue une image du corps davantage spéculée par la représenta­ tion et ses symbolismes.

Tout compte fait, est-ce la force de la sensation ou celle de l’intellectualisation qui a nourri ce besoin de questionnement tout au long de ma démarche et qui a orienté mon cheminenement: ma recherche sur la sensation s ’inscrit véritablement comme une démarche solitaire; trop de questions m ’habitent, restant sans réponses; trop de sensations freinent le mouvement d ’un possible compromis. Je m ’entête peut-être dans mes préconceptions et dans cette intuition d ’écouter la sensation sans recourir à la représentation!

Pourtant de mon expérience, il ressort qu’en écoute de mes sensations, je ne peux être détournée de moi-même et ni concéder mon cheminement par l’automatisation de la technicalité ou la prévalence à la conscience même. Le processus du SENTIR "repousse" tout affectif em­ brouillant l’incarnation même du processus individualisé, "repousse" la suprématie du dogme corporel et "repousse" les jeux faussant ce proces­ sus. Le processus dépend-il de la capacité de conscience du Moi?

Le corps en état de processus constitue en lui-même un Moi créa­ teur confronté à ses multiples scénarios, propulseur de ses multiples fragments, propulsé par eux et guidé par la force de son SENTIR. Mes sensations modulent ma tonicité et nourrissent mon tout. Ainsi la conscience devient-elle de reconnaître lequel entre le PENSER ou le SENTIR trie la sensation immédiate de mon corps vivant une expérience, la conscience est-elle de SENTIR et de SAVOIR à la fois. Et l ’authenticité de perception devient davantage une évidence à ressentir qu’une démons­ tration à argumenter. L ’unité du corps est-elle alors la conscience vive de l’état entre les différents fragments du corps en expérience avec 1 ’espace-temps actuel sous l ’influence des espace-temps engrammés et l ’anticipation de ceux à venir.

La capacité d ’intégration du corps à ma propre expérience d ’unité sous la systématisation d ’une méthode m ’interroge; elle m ’interroge d ’autant plus quand je suis conviée à être à l’écoute de mes sensations par la directionnalité d ’un fonctionnement pédagogique axé sur l’auto­ nomie mais non relié au processus de l’élève, dont le mien; après cette expérience tant corporelle et d ’écriture, le leitmotiv de ma recherche initiale demeure toujours présent: retrouver le chemin de la sensation.

La recherche de l ’équilibre et de son intégration se base sur deux types de connaissance: l’expérience et l’unité du corps. "Nous pouvons mettre en commun des renseignements sur des expériences éprouvées, mais .jamais les expériences elles-mêmes (Huxley, LES PORTES DE LA PERCEPTION, p.12). Cette situation de communicabilité partielle ou trompeuse est ordinairement canalisée par ce que je nomme les langages à stimulations auditives ou visuelles; elle ramène à la condition humaine, avec son impuissance, son isolement, sa quête perpétuelle d ’identité à travers les multiples transformations du corps et les vicissitudes occasionnées par les chaos intérieurs et les éclats de conscience. Le Moi délimite ainsi sa ligne de transformation et de croissance qui, elle, tisse le 'MOI-PEAU". Celui-ci prend forme dans l ’expérience, cette "aire intermédiaire [. . . ] à laquelle contribuent simultanément la réalité intérieure et la vie extérieure" (Winnicott, JEU ET REALITE, p.9).

Or l’expérience est le "fait d ’éprouver quelque chose, considéré comme un élargissement ou un enrichissement de la connaissance, du sa­ voir, des aptitudes". Le vécu, lui, se définit comme ce qui appartient à l’expérience de la vie. Il est associé aux qualificatifs réel, vrai, psychologique. Le réel est "ce qui existe, ce qui constitue la matière de la connaissance". Le vrai est ce "à quoi on peut donner son assen­ timent, ce qui est conforme, suite à une cohérence interne de pensée." Le psychologique, lui, est " ce qui concerne les faits psychiques, la pensée (tout ce qui affecte la conscience)" (dictionnaire PETIT ROBERT). Un dénominateur commun unifie tous ces éléments définissant le vécu: la connaissance, ce qui est connu, ce que l’on sait, ce qui fait partie du domaine de l ’affirmation. Bref, aborder le vécu c ’est directement plon­ ger dans la connaissance. Mais associer vécu à corps ou corps à vécu, c ’est, par ce fait, plonger dans la connaissance du corps ou dans celle que le corps fournit dans une expérience.

Dans mes expériences par le biais de l’Eutonie, dont toute la ligne directrice est de considérer le corps comme une totalité psycho­

physiologique, la perception de ma globalité corporelle est mobile, ja­ mais la même, donc toujours unique. Les sensations fournissent certes des représentations ou elles émanent parfois de modèles intériorisés; mais elles se trament dans l’espace intérieur du corps et elles ne sont finalement que ce qu’elles sont, ni justes, ni vraies, ni comparables à celles de l ’autre car issues de réalités historico-corporelles différen­ tes . Les sensations ne se commandent pas. Elles sont par contre le point d ’origine de la réalité perçue par le Moi qui recrée le monde aussi souvent que son écoute, réceptive aux sensations de toutes provenances, écoute.

Cependant l ’unité du corps, tant dans ma recherche que dans ma sensation, constitue, pour moi, une somme de subtilités et de fragments qui convergent en une synthèse dans 1’espace-temps vécu. Ainsi la sensation du corps s ’inscrit dans ma globalité, cet ensemble de nuances sensitives entre les différents lieux corporels et leurs consistances; elle s ’inscrit également dans mon unité, cette homéostasie psycho­ tonique propre à chaque individu. Je retrouve déjà ces éléments dans mes premiers journaux:

"Sentir la globalité et l’unité de son corps, c ’est peut-être sentir la solitude au centre même de l’os et confondre cet état à la moëlle osseuse. Cette combinaison en fait redresser la charpente à mesure qu’elle se propage, s ’intégre et est transportée le long de toutes les surfaces osseuses. Par cette unification, savoir et sentir, le temps de ce phénomène, des corps des vertèbres à la peau et à travers toutes les pores de peau jusqu’à la limite de sa perception extérieure.

Vivre l’unité et la globalité de son corps c ’est peut-être se situer au centre de lui, qui est semblable à un puzzle. Savoir et sentir quelle partie se raccroche à une autre le temps d ’un conflit, laquelle en supporte une le temps d ’une affirmation, laquelle encore est dans le brouillard et quelle autre lui trace le chemin.

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Etre en état de globalité et d ’unité signifie peut- être être en état d ’expérience, devenir tel le nourrisson, non imprégné d ’images préconçues, de sensations préméditées, mais être curieux, attentif, satisfait et insatiable de cette recherche, perméable et réceptif, ne contrôlant encore rien.

Sentir la globalité de son corps et son unité, c ’est sentir 1’intérieur du corps se marier avec son enve­ loppe et entrer en adaptation intégrée avec l’exté­ rieur, signe d ’un accomplissement, d ’une transforma­ tion, d ’une entente entre les disparités de mes in­ térieurs .

Et quand je peux écrire ce moment, une confirmation se passe à travers la porosité de mes tissus corpo­ rels. Cette sensation fait certes partie des moments privilégiés." (Journal, février 1984)

En résumé, percevoir et vivre sa globalité et en sentir l’unité, c ’est probablement suivre "cette évolution de structures de l’affecti­ vité, tout comme celles de l'intelligence [...](qui) n ’évolue pas de manière continue mais irrégulièrement avec des progressions, des arrêts, d ’éventuelles régressions" car " des périodes de crise, des périodes de conflits précèdent des périodes d ’équilibre plus ou moins stables"

(Wallon, DE L ’ACTE A LA PENSEE, p. 209).

Originant d ’une pulsion très forte du corps, d ’un besoin de "voir" la constitution des sensations, l’écriture a par conséquent pris consis­ tance tout au long de la maturation de cette communication; elle a pris corps dans le corps au fur et à mesure que l’expérience s ’est inscrit, au fur et à mesure que les tissus du Moi ont touché leurs identités. Dans mes extraits de journaux cités, se retrouve cette traduction assez fidèle d ’états intérieurs fluctuants et fluides, conflictuels et remplis de doutes, épars et interdépendants. En écrivant, j’avais l ’impression que les mots traversaient mon corps pour être crachés, déposés, abandonnés sur la feuille.

Or au lieu d ’établir une dialectique entre le corps-écrivant et l’écriture corporelle afin de décoder mon processus, l’écriture se

révèle, pour moi, un outil d ’écoute qui traduit mon processus. Ainsi cette synthèse expérientielle ne consiste qu’à décrire le processus complexe dans lequel j’habitais et qu’à noter les jonctions et les ruptu­ res mêmes de ce processus. Car j’étais en adaptations multiples (inter­ rogations initiales sur la sensation, grossesse, résidence en pays étranger, apprivoisement de différentes cultures, vie de groupe, mises en situation eutoniques, etc.) et en conflagrations pédagogiques (conceptions et articulations pédagogiques, encadrements pédagogiques, place de la perception de l’élève, questionnement sur l’autonomie laissée à l ’élève, etc.).

Puis l’écriture de ce compte-rendu ne se trace que selon mes res­ sentis et mes capacités de réceptivité. Croyant, dès les prémisses de cette recherche que la recherche expérientielle est un procédé de revi­ talisation du processus, et, refusant d ’écrire sur le corps, j ’ai traduit l’ambiguïté de mon expérience en Eutonie par une représentation fidèle de ce qui se passait. J ’étais aux prises avec cette dichotomie conflic­ tuelle: sentir et devoir rendre le sentir dans des études de mouvements en groupe et devoir faire valoir mes connaissances dans des textes.

Dans cette retranscription, j ’ai laissé ainsi émerger du corps, par le biais ou le pouvoir immédiat de l’écriture, la potentialité du questionnement incluant le doute et l’éclatement de l’expérience. Cela s’est fait de façon non consciente ou non volontaire, car je me suis im­ pliquée, sans a priori, dans cette recherche, n ’ayant pas l’intention de prouver ou de démontrer quoi que ce soit. En re-créant ma présence à ce que je vivais par de nombreux journaux, j’ai eu souvent l’impression que l’écriture renvoie les sonorités, les images, les odeurs, les saveurs, les touchers, les mouvements de mes différents vécus. C ’est comme si l’écriture transcrite à partir de la sensorialité immédiate encode celle de l ’expérience déjà engrangée dans le corps. Elle remet ainsi le corps dans l ’ambiance connue qui est à décrire. Au centre de mes sensations, j’étais alors toute oreille à l’attente et à 1’éclosion du mot.

Doutant de mon doute même et de ma décision de me reprendre en mains après deux gins de formation à Genève, l ’écriture se révélé un outil de centration. Elle sert de médiation entre le remue-ménage occasionné par ma décision d ’être autodidacte sur les sensations et par cette per­ ception d ’avoir fait un long détour pour me percevoir, pour apercevoir la consistance de mes racines personnelles et celle de mes racines québécoi­ ses, enfin pour démystifier le mythe du pays étranger. Ce modus vivendi, à un moment ou l’autre des prises de conscience, semble me sortir de culs-de-sac et d ’impasses tels des sensations à décoder, un processus à

incarner, des textes à rédiger. Mon écriture sert alors d ’intermédiaire entre les multiples dialogues entretenus entre mes sensations, mes perceptions, mes émotions et mes savoirs. Il m ’est apparu-que les mots me poussent et me forcent à m ’actualiser, qu’ils font partie de mon processus de croissance. Et l’écriture est un élément de mon unité.

Ainsi, le deuxième chapitre de ce compte-rendu, le recueil des données, décrit cette expérience corporelle par une analogie entre l’a­ dulte régressant et l’enfant en voie de maturation. Et l’écriture rend, malgré ses limites descriptives, les états perçus des lois naturelles du corps et d ’un groupe parfois dénaturalisées par le corps lui-même ou par une structure. Dans ces mouvements régressifs ou primaires auxquels convoient l’Eutonie pour reconditionner l’unité corporelle, l ’adulte étire, bouge, éveille, grâce au support du sol, toutes ses couches de sensibilités corporelles. La peau active sa propre fonction par une forme d ’auto-massage, les muscles relâchent sous la pression de mouve­ ments inhabituels pour ses états toniques, les os se confrontent à la matière du sol, par leurs résistances mutuelles. Le système nerveux récupère, la respiration suit les mouvements du corps et les siens et se répercute sur les organes internes. Cette sensorialité, l’enfant l’exé­ cute sains conscience; l’adulte, lui, la reforme via un autre entende­ ment: soit celui de la réceptivité sensitive (le SENTIR), soit celui de la représentation (le PENSER), soit celui de la connaissance intériorisée

(la CONSCIENCE).

Par contre, pour aller à 1’intérieur de mon corps en descendant aux entrailles du mouvement naïf et pour réapprendre l’écoute de mes sen­ sations, j’ai à être fidèle à mon processus et à être garante de ma ca­ pacité de prise en charge. Ma régression, mes limites, mes fantasmes, mes espaces font partie de mon histoire et façonnent l’unité du corps; toutes leurs nuances et leurs révélations suivent mon tempo, ma tolérance et ma propre capacité de les porter. Cependant ces états impliquent, peu importe leur climat, le contenu des propositions d ’exercices et l’atmos­ phère du groupe, 1’abandon du corps à sa propre structure naturelle.

Cette régression, au ras du sol et de la structure corporelle, et cette poussée du corps à même sa verticalité, au ras de son espace et de son prolongement psychosomatique dans 1’espace ambiant, réorientent le narcissisme du corps. Ainsi une confiance et une confirmation d ’être se sont dessinées à travers mes sensations. Et je retrouve de plus en plus vite cette sensation du moment; je sens également plus rapidement, de­ bout, l’appui de mes plantes de pieds sur le sol, ou, assise, celui des ischions sur le siège. Mais cette connaissance du narcissisme, ce cons­ tat d ’identité et de manifestation sociale, restent relatifs à chaque personne et à sa capacité de questionnement ou de changement.

Toutefois l ’impact du narcissisme sur la représentation du corps ou sur la réhabilitation des sensations pour une conscience de soi plus affinée serait certainement riche en perspectives d ’études. Le processus eutonique ne contient-il pas cette transformation même de l’image du corps par la conscience du schéma corporel? Car à travers ces exercices de toucher, de revitalisation de la peau, un nouveau système de défenses s’installe: le Moi, habitant et délimitant mieux son espace corporel, crée une distance plus réelle (donc moins fantasmatique) entre le sien et celui de l’autre.

Le troisième chapitre, l’interprétation des données, contient la paradoxalité de l’expérience: le corps souvent plus représenté que senti,

le corps sous la gouverne d ’une consigne qui est de la représentation et sous la gouverne d ’une institutionalisation, qui est aussi de la repré-

sentation. Et le corps y adopte un comportement. J ’use de mon SENTIR ou de mon PENSER pour réagir à ce que l ’expérience m ’apporte. Et sous l ’effet de 1 ’ expérience, dans toutes les directions de l’espace dont celles de mon corps, je cumule une foule de vécus tous différents, donc uniques. Chaque mise en situation a par conséquent des répercussions physio-symboliques: le corps et le Moi vont soit vers l’avant, ce qui vient, soit ils se retiennent dans l ’arriére, ce qui a été, soit ils mettent plus de poids sur la gauche, le PENSER ou plus de poids sur la droite, le SENTIR, soit ils s’étirent vers le haut ou s’enracinent dans le sol. Ainsi la réceptivité du corps ou l ’écoute du corps par ses voies sensitives construit des lieux différents dans toute la charpente psycho­ corporelle du Moi. Et c ’est une interrogation sur cette réceptivité même du corps qui prédomine au centre de l ’écriture de ce chapitre. Car le degré de captation des sensations appartient à chaque individu.

Pourtant cet apprentissage des sensations, qu’il soit vécu en groupe ou dans une démarche solitaire (j’ai connu les deux) réoriente la perception globale du corps dans son propre espace et dans l ’espace am­ biant. La différence même au niveau du cheminement entre l’apprentissage en groupe ou solitaire serait pour moi un point à mettre davantage en évidence pour valoriser le processus individuel. De plus la relation du corps à ses espaces internes et externes tant dans ses sensations que dans ses symboliques serait une question à approfondir, étant donné que l’Eutonie, comme toute approche corporelle, compose ses leçons avec les éléments spatiaux du corps, ceux du groupe et ceux du lieu.

Puis, de cette expérience complexe, il en ressort que le Moi choisit l’articulation de son identité: soit être à l’écoute de ses sensations sans chercher à les imprimer au corps ou à les décoder par un langage de PENSER, soit penser ses sensations pour se représenter son corps. Le corps global, toniquement réceptif à ces circuits d ’émotions et en états de consciences, SENT et PENSE sa présence à 1’expérience.

Mais quel est le propre du verbe et du mot dans le processus de la sensation? Tous les langages sensoriels, perceptuels, intellectuels semblent se chevaucher et s’alterner dans la signification même de la sensation; le langage qu’il soit auditif ou visuel parlent du corps; le corps parle un langage. Or les mots prononcés associés à la parole du corps font jusqu’à quel point partie de l’expérience du corps, étant

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