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Portraits des trois enseignants du canton de Neuchâtel

3.4 Entretiens avec des enseignants primaire et secondaire du canton de Neuchâtel

3.4.1 Portraits des trois enseignants du canton de Neuchâtel

Pour faciliter la compréhension de l’analyse des entretiens, j’ai attribué des prénoms fictifs aux trois enseignants que j’ai rencontrés. Voici un aperçu de leur parcours de vie ainsi que leur définition de l’enseignant/e qu’ils pensent être.

Marine Stéphane Julien

Leur parcours

« Je suis enseignante primaire. J’ai fait une formation à l’Ecole normale de 1987-1990 à Neuchâtel. J’ai obtenu un papier qui me permettais

d’enseigner dans tout le niveau primaire et le niveau secondaire pour les préprofessionnels. » (Annexe VI, l.13-15) « Je suis instituteur généraliste. Ca fait bientôt 25 ans que j’enseigne, principalement au degré 5, 6, 7H, toujours dans le même village. » (annexe 5, l. 13-14) Cet enseignant a suivi une formation d’ « Instituteur à l’Ecole normale ». (Annexe VII, l.17) « J’enseigne au Mail depuis 1998. J’ai une licence en Lettres, j’enseigne le français, l’histoire, l’éducation civique et l’éducation physique. » (Annexe VIII, l. 12-13) Cet enseignant secondaire a obtenu « une licence en Lettres avec un complément en sport… » (Annexe

47 VIII, l.17) et a également suivi un complément de formation à la Hep pour pouvoir enseigner. L’enseignant/e qu’ils sont Marine se définit comme une enseignante qui « …aime transmettre des connaissances aux enfants… » (annexe 4, l. 21), elle va encore plus loin en confiant qu’elle aime « le contact avec les enfants et puis… J’ai envie de transmettre des valeurs aux enfants. » (Annexe VI, l.22)

« Je suis un enseignant qui essaie d’être assez proche de ses élèves. Je pense qu’un élève travaillera mieux s’il a confiance en son professeur. » (Annexe VII, l. 22-23)

Je suis à l’écoute des élèves avec un très bon contact. Depuis que je suis là, j’ai toujours eu de très bons contacts avec les élèves. Pas de

problème de discipline, pas de problèmes particuliers à quelques exceptions près. Globalement, ça se passe très bien. (Annexe VIII, l. 21-23)

Leur autorité en classe

Marine pense être une enseignante que l’on écoute et qui est capable de garder un cadre propice à l’apprentissage durant ses leçons. En demandant à Stéphane de me définir son autorité en classe, il s’est confié en avouant qu’ « elle n’est pas toujours très bonne… »

Julien ne pense pas avoir de problèmes de discipline en classe.

Selon lui, c’est notamment parce qu’il peut « être à la

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A travers cette grille, nous pouvons d’ores et déjà nous faire une image des enseignants que j’ai interrogés. En effet, nous pouvons voir que les trois enseignants se sont formés à la Hep, mis à part Julien, enseignant secondaire qui a obtenu une licence à l’université. Ceci peut nous permettre d’avancer que ces derniers ont commencé leur carrière avec un bagage similaire.

Selon elle, c’est parce que c’est parce qu’elle sait ce qu’elle attend des élèves et sanctionne les comportements qui ne correspondent pas à ses attentes.

« Quand j’exige quelque chose, je vais au bout de ce que je demande et j’essaie lorsque je menace d’aller aussi jusqu’au bout de ma menace. » (Annexe VI, l.67-69)

Selon lui, ceci est dû à un problème qu’il n’a toujours pas réussi à résoudre durant sa carrière. « Alors moi j’ai un grave problème. Ça fait 25 ans que j’ai ce problème mais… j’ai n’ai toujours pas réussi à y remédier. C’est que j’ai un gros souci parce que j’aimerais être le plus juste possible face à tous les élèves. Et avec ça, ça fait que je ne suis jamais sûr de moi. Donc lorsque je vais sanctionner quelque chose, je vais beaucoup trop me poser de questions ce qui fait que ça tarde. » (Annexe VII, l. 55-59)

fois sympa et puis l’instant d’après très ferme et ça ils le comprennent. De toute façon, je sais que c’est moi qui sais où je dois aller avec eux et à aucun moment, je me sens en danger par rapport à ça. Il y a une souplesse que moi j’accorde et puis je sais que je peux rigidifier la situation et rendre ça moins agréable pour les élèves… » (Annexe VIII, l. 51-54)

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En ce qui concerne le genre d’enseignant qu’ils sont, nous pouvons remarquer tous trois sont très proches avec leurs élèves et qu’ils privilégient un bon contact avec ceux-ci. Mais lorsque l’on s’en penche sur la question de l’autorité, les premières divergences commencent à ressortir. Que ce soit Marine ou Julien, aucun d’entre eux ne pensent avoir des problèmes de discipline et tous deux appuient leur constat en précisant que ceci est dû au fait qu’ils savent ce qu’ils attendent des élèves et qu’ils n’hésitent pas à les sanctionner et à aller au bout de leur démarche si leurs attentes ne sont pas remplies par un élève.

En ce qui concerne Stéphane, nous pouvons remarquer que son autorité en classe et à l’opposé de ses deux collègues. En effet, il avoue avoir un souci pointu de la justice en classe. Mais le problème qui émerge dans ses propos est le fait qu’il ne sache pas ce qui, selon lui, est juste ou non. Ceci lui fait perdre confiance en lui, ce qu’il fait qu’il tarde à sanctionner les élèves qui profitent de sa faiblesse pour continuer à déranger la classe.

Dans cette première partie d’analyse, nous pouvons clairement mettre en évidence un élément qui influence l’autorité de l’enseignant en classe. Savoir ce qu’on attend des élèves et sanctionner lorsque ces derniers ne comblent pas nos exigences semble, au vu de ce qui précède, être une des clés pour se faire écouter en classe. Je suppose que si Stéphane savait ce qu’il pense être juste ou non, il n’aurait plus de soucis à savoir quand la sanction est indispensable ou non. Il est donc important de se questionner quant aux limites de l’acceptable pour ensuite établir des règles et penser à des sanctions si celles-ci ne sont pas respectées.