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On examine avec attention les angles des incisions et c'est là

surtout que les points de renfort sont le plus nécessaire.

L'opération estterminé. Expliquons maintenant le fonctionne¬

ment du tube.

Notre tube est donc en place au niveau de l'anastomose, son extrémité renflée située dans l'intestin,son autreextrémité située

dans l'estomac.

Pourquoi cettedisposition?

On comprend que notretube, fixé àla muqueusede l'estomac

pardeux points de suture,ne pourra pasquitter l'anastomoseque l'on vient de créer et s'échapper versl'intestin. D'un autre côté,

son épaulement faisant hameçonauniveau delanouvelle ouver¬

ture, il ne pourra pas tomber dans l'estomac, surtout si l'on a

pris la précaution de faire quelques points destinés àétrangler

la muqueuse intestinale sur la paroi du tube.

Au bout de quelques jours, lorsque les fils de catgutfixant le

tube à la muqueuse seront résorbés ou digérés, il tombera dans

l'intestin et sera éliminé facilement. Il ne pourra pas tomber

dans l'estomac àcause del'épaulement dontest munie sonextré¬

mité intestinale.

Nous venonsde décrire l'emploidu tube de M. Dubourg dans

la gastro-entérostomie. Là ne se borne pas son emploi.

Son application dans la cholecystentérostomie se fait de la

même façon, et dans ce cas on a également soin de placer du

côté de l'intestin, l'extrémité renflée.

Rien de particulier à signaler dans les anastomoses de l'in¬

testin avec lui-même. Lorsqu'il s'agira d'une anastomose de

l'intestingrêleaveclegrosintestin, onmettral'extrémité renflée du tube du côté du gros intestin.

Avantages qu'offre l'emploi du tube de M. Dubourg.

Nous venons de dire comment il faut procéder pour établir

une anastomose à l'aide du tube que nous préconisons, mais

nous n'avons pas encore dit quels sont les avantages que nous reconnaissons à ce procédé.

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Et d'abord nous devons dire que cettefaçon deprocéder pos¬

sède tous les avantages de laméthode par sutures simples sans

enavoir les inconvénients. Les sutures,nousdira-t-on, sont lon¬

gues autant que difficiles à pratiquer. Nous répondons que

cela

est faux. Lorsqu'on sait faire des sutures intestinales, il suffit de

20 minutes pour faire une gastro-entérostomie. La longueur

de

l'opération n'est pas exagérée, le malade

n'a

pas

beaucoup

à en souffrir, surtout si l'on dispose d'un aide sachantmanier le chlo¬

roforme.

De plus, on peut commencer, dès le soir même

de l'opéra¬

tion, à alimenter le malade et cela n'est pas un mince avantage.

Enfin, ayant fait de bonnes sutures muco-muqueuses, on est

moins exposé à l'infection de la plaie et au

rétrécissement de

l'orifice.

A ces avantages déjà considérables que présente la

méthode

d'anastomoses par sutures, il faut ajouter ceux que

l'adjonction

du tube vient encore nous offrir. M. Dubourg les a résumés à la

Société de chirurgie etles classe en quatre catégories :

Son tube assure un passage bien ouvert aux aliments dès

les premiers jours de l'opération;

Il facilite les sutures en leur fournissant un point d'appui

solide;

3° 11 permet de faire un orifice d'un

calibre bien déterminé

;

Il n'occasionne aucun danger ultérieur aupoint de vue de

son élimination.

Nous allons reprendre chacun de ces avantages et montrer qu'ils sont bien réels. Du reste, nous aurons à

leur

en

ajouter

d'autres quisontd'une très grande importance.

Le tube, avons-nous dit, assure un passage bien ouvert aux aliments dès les premiers jours de

l'opération. Nous irons plus

loin et nous dirons que l'on peut commencer à

alimenter le

malade dès le soir même de l'opération. Osera-t-on agir ainsi si

l'on a employé le bouton de

Murphy? On s'exposerait

à une catastrophe. Avec la méthode de

Souligoux,

on ne pourra

ali¬

menter le malade qu'assez longtemps après

l'opération,

au moment la muqueuse sera éliminée.

Or, c'est

toujours sur

Tocheport 3

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des malades très affaiblis par une longue période dejeûne que l'on opère; on n'a pas de temps à

perdre

pour

tâcher de leur

rendre des forces.

Il est un autre avantage que M. Dubourg n'a pas signalé et qui n'est en somme que le corollaire

de celui-ci. Nous

avons déjàdit, dans lapremière partie de ce travail,que,d'après Cha-put, le principal inconvénient des anastomoses parsutures

sim¬

ples, c'était le rétrécissement consécutif.

Ce rétrécissement

est

à ce que les bords de l'orifice s'accolent et à ce que

les ali¬

ments, venantpar leur passageirriter les sutures, favorisent le dépôt d'éléments embryonnaires qui évoluent

ensuite

vers

le

tissu fibreux rétractile. Ici rien de semblable à redouter. Com¬

ment en effet les bords du nouvel orifice pourraient-ils s'accoler

étant maintenus écartés par le tube? De plus, les aliments pas¬

sant dans la lumière du tube ne risquent pas de venirirriter les

sutures. Ainsi donc, pas de danger de rétrécissement de l'ori¬

fice. C'est là certes, on en conviendra, un grand avantage de la

méthode. Ce fait est bien réel; on verra, en effet, dans une de

nos observations, qu'un malade mort deux mois après une

gastro-entérostomie, avait un orifice anastomotique dont les

dimensions étaient celles d'une pièce de unfranc.

Le second avantage que présente notretube, c'est de faciliter

les sutures. Il est certain que les sutures muco-muqueuses et

séro-séreuses des lèvres antérieures des deux incisions seront

beaucoup plus faciles lorsque le tube sera en

place,

on

opérera

sur unplan suffisamment résistant qui

empêchera de fuir

sous l'aiguille les organes que l'on veut suturer.

On travaillera, disons-nous, sur un plan résistant; ce plan

résistantsera aussi un moule qui permettra de faire un orifice

d'un calibre bien déterminé. Dans le tube, en effet, il est pos¬

sible qu'en faisant les sutures muco-muqueuses, on

réduise à

des dimensions tropfaibles un orifice que l'on avait

cependant

assez largement taillé. C'est làun malheur qui

nécessiterait

une seconde intervention. Notretube permet de l'éviter.

Nous avons dit de plus que notre tube ne

présentait

aucun

danger ultérieur au point de vue de son

élimination. Nous

atta-— 35

quonsun paragraphe important de notre travail et nous allons dire quel est le résultat de nos recherches au sujet de

l'élimination du tube. L'opération est terminée, le tube est en

place, queva-t-il devenir? Il est maintenupar deux fils de cat¬

gut, et dès que ces fils serontrésorbés, il tombera dans l'intes¬

tin. Dans une gastro-entérostomie, dans une cholecystentéros-tomie, il ne pourra tomber ni dans l'estomac,ni dans la vésicule

biliaire; son épaulement faisant hameçon s'y opposed'une façon

absolue. Nous n'aurons donc pas à redouter qu'il devienne un corps étranger de l'estomac ou de la vésicule biliaire, ce qui*

dans ce dernier cas surtout, serait undanger. Voilàun avantage

sérieux que présente notre tube sur les tubesoules boutonsqui

l'ont précédé. Ceux-ci pouvant, lorsqu'ils se détachent, tomber

indifféremment d'un côté ou de l'autre de l'anastomose.

Mais à quel moment notre tube va-t-il être éliminé ? Nous

citons à la suite de notre travail l'observation de cinq malades qui ont été opérés parnotre procédé. On y voit que Jeanne J...

est morte le cinquième jour quia suivi la cholécystentérostomie.

Nous avons constaté que le tube était encore en place. Les quatre autres malades à qui on a fait des gastro-entérostomics

sont sortis de l'hôpital sans que nos tubes aient été retrouvés

dans leurs selles. Nous avions pensé que, peut-être, le caout¬

chouc subissait dans le canal digestif certaines modifications qui amenaient sa désagrégation.

Une observation de Terriernous autorisaitjusqu'à un certain point à avoir cette idée. En effet, Terrier s'étant servi, dans une cholécystentérostomie, d'un bout de drain pour assurerla com¬

munication entre la vésicule biliaire et l'intestin, retrouva celui-ci le septième jour de l'opération dans les selles de sa malade. Mais 1a, soudure du drain était détruite, il était devenu

noirâtre et friable et étaitpercé de trous. En somme, c'était un commencement de digestion. Dès lors, ne pouvions-nous pas

supposer que nos tubes étaient désagrégés dans l'intestin?

Cette suppositionne nous suffisait pas, il nous fallait Une certi¬

tude etnous avons expérimenté sur des chiens. Nos expériences

nous permettent d'affirmer que les tubes ne sont pas

le moins

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-du monde attaqués parles liquides digestifs. Nous avons opéré quatre chiens (1).

Le 1 a subi une gastro-entérostomie et a été sacrifié le quatrième jour. Le tube se trouvait dans le rectum prêt à

être

éliminé. Il n'étaitmodifié dans aucune de ses qualités.

Le 2 a subi la même opération, nousl'avons conservé pen¬

dant trois semaines. Malheureusement nous n'avons pas pu le

suivre du 3e au10ejour.Nous n'avons pu retrouverle tube

qui

a

probablement été éliminé pendant cette

absence

que nousavons

été obligé de faire.

L'anastomose était très belle et l'orifice admettait largement

le pouce.

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