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POINTS FORTS ET FAIBLESSES DANS LA GESTION DU TOURISME DANS LE VAL D’HERENS

6. TOURISME HERENSARD : SYNTHESE ET ORIENTATION

6.1. POINTS FORTS ET FAIBLESSES DANS LA GESTION DU TOURISME DANS LE VAL D’HERENS

gestion du tourisme pour notre étude de cas du Val d’Hérens.

HEBERGEMENT

Grand nombre de lits touristiques en para-hôtellerie, répartis dans chacune des communes, proposant des activités touristiques ou non

De trop nombreux lits froids avec un taux d’occupation trop restreint marqué par la saisonnalité et une part trop importante de logements privés qui ne sont pas proposés à la location

Création de logements nouveaux fourni du travail à la

main d’œuvre locale Gaspillage d’espaces naturels par le type d’hébergement proposé (chalets), aucun frein aux constructions nouvelles (et à leur problème de lits froids)

Mise en valeur, conservation et restauration des

anciennes demeures pour en faire des gîtes Vétusté des logements Amélioration du patrimoine bâti et maintien des

équipements en infrastructures dans les zones à bâtir

Inadaptation des logements avec la demande touristique (en nombre de pièces et mètres carrés)

Manque d’hôtel compétitif, d’hébergement à la demande Types d’hébergement varié pouvant satisfaire tout type de

touriste (jeune, famille, clientèle aisée, groupe,…)

Mauvaise gestion du parc de logements : en mains de propriétaires privés

PRODUIT TOURISTIQUE OFFERT

Offre importante en grandes manifestations sportives et culturelles

Saisonnalité trop marquée, manque d’activité à l’année, indépendante du facteur météorologique

Grande richesse patrimoniale et culturelle, mise en valeur (sanctuaires, monuments historiques, villages à l’architecture traditionnelle,…)

Absence d’offre forfaitaire, de package, programme guidé

Présence de quelques projets à l’échelle régionale Monofonctionnalité des activités : peu d’alternatives proposées (ski, alpinisme, randonnées)

Valorisation du patrimoine culturel et traditionnel grâce et

par le tourisme Ne tire pas profit de la proximité de Sion, avec son

aéroport, sa gare, sa sortie d’autoroute à proximité Vaste réseau de chemins pédestres, dans un cadre

idyllique, au sein d’une nature préservée

Beaucoup de doublons entre les communes Intégration de remontées mécaniques au réseau

interrégional des 4 Vallées Non rentabilité des biens et services proposés

Forte dépendance par rapport au financement public (subventionnement)

Mauvaise mise en valeur de la facilité d’accès et de la sécurité

Peu de mise valeur des atouts paysagers comme les pyramides d’Euseigne, glaciers, ou réalisation humaine du barrage de la Grande Dixence

ACTEURS

Entreprises familiales en grand nombre pour les services

proposés Manque de relève, non sécurité de l’emploi lié à la

saisonnalité

Accueil et service jugé satisfaisant Pas de structure coordonnée pour l’accueil

Grande autonomie de décision Agissement individuel, par commune, manque de vision régionale

Nombre conséquent d’employés, patrons et décideurs locaux

Amateurisme des acteurs touristiques, manque de professionnalisation

Foisonnement d’organisations structurelles pour les tâches stratégiques et opérationnelles

Faible participation de la population locale à la vie et au développement touristique

Peu de soutien financier de la part des communes et des populations locales dans le tourisme

Peu de recherche de reconnaissance au niveau régional, national et international (label)

Tableau 10 : bilan de la gestion du tourisme dans le Val d’Hérens

Le tourisme dans le Val d’Hérens, tel qu’il est, ne peut pas être considéré comme durable à moyen et encore moins à long terme ; il est tout juste rentable à court terme, avec l’appui du secteur public.

La qualité des activités et des services proposés, de l'accueil, du patrimoine tant naturel que culturel sont des éléments incontournables de l’offre touristique. La vallée bénéficie de la plupart des ressources fondamentales (environnement naturel, paysager, culturel et traditionnel qui a su être conservé et mis en valeur), pourtant, au niveau des biens et services proposés, l’offre est en décalage avec la demande : inadéquation avec les attentes de la clientèle actuelle, trop fortement marquée par la saisonnalité avec des périodes de haute saison de plus en plus courtes, rentabilité très restreinte de la branche touristique, vétusté des superstructures et non professionnalisme des prestataires touristiques et décideurs.

Sur le fond, avec un tel cadre paysager et culturel, les attractions et manifestations proposées, le Val d’Hérens possède des éléments suffisants pour attirer des touristes en toute saison, ou du moins pour 10 mois par an au minimum. Des problèmes liés à la gestion de l’hébergement et la gestion des entreprises existent, mais ne sont pas insurmontables s’il y a volonté de la part de tous les acteurs actifs.

Une prise de conscience au niveau de chaque commune s’est opérée ; le constat a été fait que chacune, à leur échelle spatiale, avec leurs ressources financières et en personnel, ne pouvait rivaliser avec les autres communes du Val d’Hérens en proposant les mêmes produits. D’ailleurs cette prise de conscience se concrétise par des associations, regroupement des offices du tourisme, projets régionaux, association des communes du Val d’Hérens, fondation d’une structure Hérens Tourisme, pourtant, il semble que ces moyens mis en œuvre ne soient suffisant car concrètement, aucun changement n’est perceptible.

Il est nécessaire de prendre conscience que la gestion du tourisme aujourd’hui n’est plus la même que celle d’il y a 30 ans, dû à la concurrence qui s’est fortement accrue. Cette prise de conscience doit se faire au niveau stratégique, autorités communales et structures touristiques (qui ont déjà œuvrées en ce sens) mais également au niveau opérationnel par les prestataires touristiques, commerçants, hôteliers, agents immobiliers, propriétaires privés ainsi que la population locale qui, même si elle n’est pas employée dans le secteur, doit se rendre compte que le tourisme est un atout pour la région qu’il faut maintenir et mettre en avant pour assurer la pérennité des villages de montagne. Ce deuxième groupe d’acteurs semble ne pas être encore prêt à bouleverser son fonctionnement actuel, très certainement en raison du cruel manque de professionnalisme des personnes engagées dans ce secteur. Ils n’ont pas évolué et leur amateurisme est un frein à la flexibilité des biens et services proposés, pouvant évoluer en fonction de la demande touristique. Le manque de formation et de compétence professionnelle est également un obstacle dans le sens où les prestataires touristiques ne connaissent que

leur vision locale du tourisme, sans savoir ce qui est pratiqué ailleurs, comment les autres stations ont en partie résolu les problèmes similaires ; ils ne connaissent pas les attentes des touristes, quels seront les touristes de demain, ce qu’ils rechercheront,… Cette vision locale du contexte est importante, mais doit être insérée dans une vision plus large.

Nous allons ci-dessous dresser un tableau récapitulatif des quelques propositions de mesures qui ont été énoncées dans le chapitre précédent afin de donner des pistes pour améliorer l’état existant.

CRITERES MESURES

Mobilité : tourisme sans

voiture individuelle - prise en charge durant tout le séjour depuis le lieu d’arrivée (gare, aéroport), - service de transport de bagages,

- location de vélos,

- transport public à la demande, - location sur place d’une voiture Mobility -

- Exiger, pour les nouvelles constructions, l’utilisation maximale autorisée pour la zone du PAZ

- Inciter à l’élaboration de plans d’affectation spéciaux (PAD, Plans de quartier) pour plusieurs constructions

- Etablir un plan de secteurs constructibles de suite, dans 5 et 10 ans (quotas)

- Politique restrictive pour les propriétaires ne construisant pas dans des secteurs déjà largement bâtis

- Evaluer la faisabilité et nécessité de construire un hôtel régional, flexible, pour l’adapter à des demandes différentes

- Imposition financière plus forte sur le logement, réduite en cas de location partielle ou totale

- Encourager le système de sale & leaseback

- Privilégier les constructions pour les résidences principales (avec garanties)

- Exigence d’une étude de faisabilité pour les grands projets avant de délivrer l’autorisation de construire

- Instaurer et encourager les standards de construction Minergie pour les nouvelles constructions et rénovations

- Inciter les propriétaires privés à rénover leurs biens et établir un programme de rénovation sur l’ensemble du territoire

- Rachat, fond de soutien, d’investisseurs privés pour la rénovation des biens vétustes existants

- Emplois : amélioration des conditions de travail et professionnalisation

- Complémentarité entre différents postes de travail selon la saison - Structure de commercialisation commune

- Rallonger les hautes saisons en proposant des manifestations en début et fin de saison - Investir pour la clientèle désirée et recherchée, ne pas se disperser

- Analyser les apports et pertes lors de manifestations, activités proposées (questionnaire, compteur de flux,…)

- Former les employés

- Inciter au recours à des professionnels et à une labellisation de qualité Environnement et

patrimoine : - Maintien de certains paysages intacts, libre de toute présence humaine et d’autres accessibles pour les activités touristiques

- Inciter à une reconnaissance (biosphère, label, inventaire)

- Mieux mettre en valeur et vendre le paysage et l’environnement : écotourisme, promenades thématiques

- Favoriser la labellisation des produits locaux

- Mise en vente dans les commerces et restaurants des produits locaux - Diversification des produits locaux

Avenir : tourisme durable - Travailler à l’échelle régionale

- Avoir une vision, insérée dans une politique touristique, approuvée par la population et les acteurs locaux

- Financement par un apport public en grande partie (Confédération, canton, communes, organismes) et privé (fondations, population…)

- Regroupement des différents intérêts économiques régionaux en un seul organisme, capable de gérer et répartir les investissements

Tableau 11 : mesures d’amélioration proposées

En plus des problèmes de gestion actuels, force est de constater qu’il n’existe pas encore de vision d’ensemble du tourisme hérensard. Les présidents se focalisent sur la coordination des produits et projets existants et en cours ainsi que sur leur marketing. En effet, tous estiment qu’il faudrait créer un logo ou label « Val d’Hérens » pour vendre un produit. Le problème réside dans le fait que pour l’heure, il n’y a rien de solide à vendre, aucun projet unificateur, complet n’est encore à disposition. Certes, la vente d’une destination, qu’elle soit au niveau de la station ou régionale, est une phase essentielle mais elle ne peut se mettre en place qu’une fois le produit défini, ce qui fait défaut aux communes du Val d’Hérens. Sans une vision d’ensemble, une orientation à suivre, le tourisme actuel ne pourra être durable car aucun financement ne sera investi sans objectif global concret.

Il faut savoir où l’on va. C’est là la carence essentielle dans la gestion du tourisme dans le Val d’Hérens. Il n’existe pas d’organismes de gestion pour le Val d’Hérens. La politique touristique est gérée au niveau des communes par les offices du tourisme et sociétés de développement, sous l’impulsion politique des communes. Mais aucune de ces entités ne possède toutefois de compétences spécifiques pour la gestion et la promotion du tourisme au niveau de la vallée.

Par ailleurs, sans avoir un objectif clair (clientèle, activité, hébergement,...) intégré dans une politique touristique, le tourisme hérensard ne pourra évoluer dans la voie de la durabilité.